Chapitre 31
Après le départ de l'inspecteur, Matthew resta un moment avec moi. Je lui avais raconté toute mon histoire, du moins les grandes lignes, je ne voulais pas lui dire que je l'avais aussi utilisé pour arriver à mes fins, surtout que je l'appréciais sincèrement.
- Alors comme ça tu as une fille, la fille de Grayson, ajouta t-il.
- Oui, elle a six ans, bientôt sept, elle s'appelle Alexandra.
- Original, lâcha t-il. Sincèrement Cassie, ou Sara, ou Ana je dois t'appeler comment au juste?
C'était une bonne question, qui étais-je vraiment? Il était temps de faire un choix, j'avais fais tellement d'erreurs, j'avais retenu tant de leçon, mais au fond j'étais toujours Sara Parker avec toute l'histoire qui allait avec.
- Sara, appelle moi Sara.
- Ok Sara, sincèrement, tu penses que quelque chose est possible avec Alexander? Tu penses que vous pouvez dépasser tout ce bordel?
- Je sais pas Matthew...
Mais j'avais envie d'essayer au fond de moi, je le voulais vraiment.
- Tu veux mon avis? Même si tu ne me l'as pas demandé, je vais te le donner quand même. Je pense qu'il faut que tu prennes du temps pour ta fille et toi. Partez quelque temps, retrouvez vous, explique lui le pourquoi du comment, ensuite vois comment faire avec Alex. Je n'ai pas d'enfants, mais j'ai des neveux et nièces et je peux te dire une chose, on peut se relever d'un échec amoureux mais pas de la perte d'un enfant. Contrairement à ce qu'on pense, ils comprennent énormément de choses et le top avec les enfants c'est qu'ils pardonnent rapidement aussi.
Partir... C'était une solution, mais ce n'était pas la bonne. Je devais prendre du temps avec Aleja, c'était certain, elle devait voir un professionnel après ce que je lui avais fais vivre et heureusement que Mario était là, c'était un pilier pour elle, et pour moi aussi.
- Je vais y aller, je dois voir un client. Je me renseigne pour les preuves et je repasserai te voir, tu me présenteras ton mini toi, si?
- Merci Matt, c'est plutôt une mini Alex, précisai-je.
- Quoi? Elle a rien pris de toi?
- Non, rien, physiquement c'est son père tout craché.
Il leva les yeux au ciel et m'embrassa sur la joue avant de sortir. Lorsqu'il ouvrit la porte, je vis la mère d'Alex figée, le regard braquée sur ma fille. Elle tourna la tête dans ma direction et je vis que son regard était embué.
- Aleja? appelai-je.
Je détestais la façon dont les choses se passaient, mais je n'avais aucun pouvoir, aucun contrôle que la situation, et je devais prendre les devants surtout que ma fille m'en voulait beaucoup. Elle me regarda, les sourcils froncés, comme son père, et entra dans la chambre lâchant la main de Mario.
- Bonjour Jessica, dis-je. Entrez...
- Bonjour Sara, dit-elle en regardant de nouveau ma fille.
Je me tournai vers cette dernière et me lançai.
- Alexandra, voici la mère d'Alexander, Jessica, dis-je.
Elle me regarda perplexe puis la surprise se peignit sur son visage. Mario entra à ce moment là, et mon coeur se brisa lorsque je vis toute la douleur qu'il ressentait passer dans son regard.
- T'es ma mamie alors? demanda t-elle.
Jessica se mit à rire, alors que des larmes coulaient sur ses joues et s'agenouilla devant ma fille.
- Oui, je suis ta mamie et je suis très heureuse de te rencontrer, dit-elle. Tu es le portrait craché de ton père, j'ai l'impression de le voir au même âge, c'est fou. Est-ce que je peux te prendre dans mes bras? ajouta t-elle.
Aleja me regarda brièvement avant de demander une autorisation silencieuse à Mario qui se força à lui sourire. Elle s'approcha de Jessica qui l'étreignit longuement avant de la regarder sous tous les angles.
- Tu es une magnifique petite fille, dit-elle.
- Est-ce qu'on peut aller voir Alexander? demanda t-elle d'une petite voix. Maman m'a dit qu'il était blessé...
- Non! dis-je vivement.
Jessica et Aleja me regardèrent en même temps.
- Pourquoi maman?!
- Tu le verras plus tard Aleja, répondis-je.
- Mais pourquoi?! insista t-elle.
Jessica me regardait également, et Mario restait silencieux. Alex allait mal, malgré le moment que nous avions passé ensemble, il inquiétait tout le monde et je ne voulais pas que ma fille le voit dans cet état, elle m'avait déjà vu, c'était trop.
- Tu le verras demain ou dans deux jours, il a besoin de se reposer, vous allez rentrer à l'hôtel avec Mario et tu vas te reposer mija, dis-je.
- Non! Je veux le voir! T'as dis qu'il était blessé mais qu'il allait bien, c'est pas vrai?
- Aleja, ça suffit, j'ai dis non! m'exclamai-je trop fort, si bien qu'une vague de douleur m'irradia.
Elle me lança un regard suspicieux, avant de sortir de se diriger vers la porte.
- Aleja! appelai-je en vain. Mario?!
- C'est son père, si elle veut le voir laisse là, elle en a besoin, ajouta t-il.
Est-ce qu'il abandonnait? C'était ce que je ressentais à ce moment, de l'abandon.
- Sara, si tu es d'accord, je l'accompagne et je la ramène dans une demi heure, proposa Jessica après nous avoir regardé Mario et moi.
- S'il te plait maman, dit ma fille avant que je ne réponde.
J'acquiesçai à contre coeur, sans Mario de mon côté c'était peine perdue, et j'avais confiance, malgré tout, en Jessica. Lorsqu'elle referma la porte, sa main dans celle de ma fille, je regardai Mario.
- Ne nous abandonne pas, s'il te plait, dis-je d'une voix presque suppliante.
- Ana, tu sais que je t'aime, tu le sais depuis des années, mais je ne suis pas l'homme de ta vie, c'est Alexander Grayson. Je ne suis qu'un homme dans ta vie, et ça ne changera jamais, la preuve, si je n'étais pas là, tu aurais dis oui à sa demande.
- Non, je t'aime Mario, je t'aime vraiment, Aleja t'aime aussi, tu es essentiel à sa vie.
- Je sais que tu m'aimes, mais pas comme je le veux. Aleja fera toujours partie de ma vie si tu es d'accord.
- Ne fais pas ça, suppliai-je cette fois. S'il te plait, ne nous laisse pas, j'ai besoin de toi...
- Tu as besoin de moi pour te rappeler celle que tu aimerais être, mais c'est avec lui que tu es vraiment toi, Sara Parker, c'est avec lui que tu te sens entière et c'est le père d'Aleja.
- Alors quoi, ça ne vaut plus la peine parce qu'Alex est là?
- Si tu peux offrir une vraie vie de famille à Aleja, tu ne devrais pas hésiter une seule seconde Ana. Je serai toujours là pour vous, pour Aleja, elle sera toujours ma petite fille, je la prendrai pendant les vacances ou alors...
- Attends quoi? Comment ça tu la prendras pendant les vacances? Tu veux partir? Non! Mario, non, le restaurant c'est ton rêve, non!
Il s'approcha et me pris la main.
- Hey, querida, je ne pars pas demain, mais je ne pourrai pas rester près de toi, surtout si tu refais ta vie avec un autre homme, mon coeur aura du mal à tenir le choc.
Il me caressa la joue alors que je pleurai à chaudes larmes.
- Cálmate, je vais rester le temps que les choses s'arrangent avec Aleja, que tu ailles mieux, et que ton passé soit définitivement derrière toi, dit-il en me souriant.
Si je n'avais pas l'honnêteté de l'aimer comme il le voulait, je devais au moins avoir l'honnêteté de le laisser partir.
- C'est une bonne chose qu'Aleja rencontre sa famille, tu devrais la présenter à ton demi frère Alan.
J'acquiesçai en silence, il avait raison, je devais le faire.
- Et Ana? Il faut s'occuper du corps de ta mère, l'enterrer. J'ai rencontré son ami, il voudrait te voir avant de prendre une décision, dit-il avec douceur. Je sais que votre histoire est compliquée, mais tu le regretteras si tu ne le fais pas...
- Dis lui de faire comme il veut, dis-je.
- Je vais te laisser te reposer, on en parlera plus tard. Ne t'inquiètes pas pour Aleja, je la ramènerai à l'hôtel et je m'occuperai d'elle. Tu es épuisée, ne proteste pas...
- Je veux quand même lui dire aurevoir.
- On passera avant de partir, ne t'en fais pas.
Il appuya sur le bouton m'injectant un calmant et m'embrassa sur le front, je ne luttai pas longtemps avant de fermer les yeux. Je me réveillai en entendant des éclats de voix derrière la porte, qui s'ouvrit alors que j'ouvrai les yeux.
- Vous êtes réveillée, tant mieux. Mlle Morgan, je vais devoir vous demander de nous suivre au poste de police, m'annonça l'inspecteur Deveaux.
- Elle est sur un lit d'hôpital! Vous n'avez pas le droit! s'exclama Asim que je n'avais pas vu.
Je me redressai, ne comprenant pas ce qu'il se passait.
- Qu'est-ce qu'il se passe? demandai-je.
- Une plainte a été déposée contre vous, pour enlèvement, séquestration et torture sur la personne de Calliope Vasquez.
Callie... Si la police m'arrêtait c'était qu'ils avaient des preuves, c'était ce qu'elle manigançait.
- Préviens Matthew, et Mario s'il te plait Asim, dis-je. Et Alex aussi, ajoutai-je.
- Sara...
- Asim, fais ce que je te demande, insistai-je.
- Ne t'inquiètes pas je m'occupe de tout, dit-il. Comme lorsque nous étions à l'université...
- Comme à New-York, ajoutai-je.
Il hocha la tête, et l'infirmière entra avec un fauteuil roulant. Nous nous étions fais une promesse lorsque j'avais décidé de devenir Cassandra Morgan, si jamais les choses tournaient mal, pour lui ou pour moi, tout ce qui pouvait nous sauver serait accessible à l'autre, et il devait tout faire pour sortir l'autre du merdier dans lequel il était. Asim n'avait pas le choix, malgré tout, c'était la personne en qui j'avais le plus confiance, et il devait tout faire, tout, pour que je retrouve ma fille le plus vite possible...
- Cassandra Morgan, je vous arrête pour l'enlèvement, la séquestration et la torture de Calliope Vasquez. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d'avoir un avocat présent lors de l'interrogatoire. Si vous n'en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n'importe quel moment d'exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition.
Je lançai un dernier regard Asim, et laissai un officier de police me menotter et me pousser hors de l'hôpital, jusqu'à la voiture de police qui m'emmena au poste de police.
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