Bonsoir,

Je suis désolée pour le retard, voici la suite, encore une fois je vous remercie de votre patience, de votre soutien et de votre affection pour moi, mille mercis.

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- Chargez à 200!

Bip, bip, bip... Tout était flou autour de moi, je distinguais vaguement l'agitation et la douleur irradiait chaque membre de mon corps. Je ressentis le choc du défribilateur et mes yeux s'ouvrirent brutalement.

- On a un pouls! Injectez une dose de....

J'avais l'impression que mon coeur allait sortir de ma poitrine, on posa un masque à oxygène sur mon visage et je respirai malgré la douleur.
Est-ce que j'étais morte? Je ne savais plus, le dernier souvenir que j'avais était la visite de Callie Vasquez, c'était elle, elle avait voulu me tuer...
Réfléchir m'était trop difficile, mon corps pompait toute mon énergie, alors j'arrêtai de lutter et fermai les yeux.

Une caresse sur ma joue me fit ouvrir les yeux. J'avais toujours un masque à oxygène et respirer me faisait horriblement mal.

- Maman?

Je tournai la tête et croisai le regard embué de ma fille. Je tentai d'ôter le masque mais je ne réussis pas à lever les bras, je n'avais pas de force, malgré l'effort que je faisais. Je regardai Aleja dans les yeux, je voulais tellement la prendre dans mes bras, sentir son odeur, me souvenir, juste d'elle et moi, rien d'autre.

Elle se leva et courut vers la sortie avant de revenir quelques secondes plus tard accompagnée de Mario et d'une infirmière.

- Querida...

Ne plus être maîtresse de mon corps me rendait malade, j'essayais en vain de bouger.

- Madame, calmez-vous, me dit l'infirmière. Vous avez subi plusieurs chocs et vous retrouverez toutes vos fonctions très rapidement. Respirez calmement, vos constantes s'emballent, alors que vous étiez stable pendant deux jours.

Elle voulait que je me calme? Ce n'était pas elle qui était bloquée dans ce lit d'hôpital et dans son propre corps! Incapable de faire le moindre geste, et me retrouvant seule avec mon esprit. Je ne voulais pas... Trop de choses s'y bousculaient, Aleja et ce qu'elle avait vu, Alex, Mario, Asim, ma mère qui était morte sous mes yeux, Jonathan Hill, Callie Vasquez, je ne savais pas où ça en était, ni ce qu'il s'était passé depuis. Je ne savais même pas combien de temps était passé.

- Maman, ça va aller, l'infirmière a dit qu'il faut que tu respires doucement, intervint ma fille en me prenant la main.

Comment pouvait-elle encore m'aimer? J'avais traumatisé son enfance, elle ne s'en remettrait peut être jamais... Je sentis une larme couler sur ma joue, incapable même de l'essuyer.

- Ça va aller maman, répéta t-elle. Tu peux dormir si tu veux, je vais rester ici avec Mario.

Non, ce n'était pas à ma fille de jouer ce rôle, ce n'était qu'une enfant. Mario s'approcha et me prit la main délicatement.

- Ana, repose toi, on sera là à ton réveil, je prends soin d'Aleja ne t'inquiètes pas, dors.

Je secouai la tête, non je ne voulais pas dormir. Il fallait que je sache ce qu'il s'était passé, si Matthew était venu, ce qu'il en était de Jonathan, si Asim avait eu le temps de libérer Phoebe Hill, il fallait que je sache, la partie n'était pas terminée. Je le regardai puis désignai le masque à oxygène des yeux.

- On aura le temps de discuter après Ana, s'il te plait, dit-il.

Je secouai de nouveau la tête plus vigoureusement cette fois, jusqu'à ce qu'il le retire en soupirant. Je pris plusieurs inspirations toutes aussi douloureuses les unes que les autres.

- Aleja, dis-je enfin en masquant tant bien que mal la douleur. Serre moi dans tes bras...

- Je veux pas te faire mal maman.

- Je n'ai pas mal ma puce, viens s'il te plait, suppliai-je.

Elle grimpa sur le lit et m'entoura délicatement de ses bras. J'inspirai son odeur comme si c'était vital, ça l'était, elle m'était vitale. Elle avait failli perdre la vie et ma mère s'était interposée, fatalement. Je pleurai, encore, c'était comme si je réalisais seulement tous les risques qu'elle avait encouru à cause de moi.

- Aleja, il faut que je discute avec maman, tu peux aller avec l'infirmière Judith? Elle est juste en face, ajouta t-il.

Elle m'embrassa sur la joue et sortit de la chambre.

- Matthew est passé, la police veut t'interroger, ce qui est normal, mais j'ai cru comprendre que Jonathan Hill t'accuses de séquestration, il dit que tu as kidnappé sa soeur et que c'était pour cette raison qu'il avait agi de la sorte.

- Tu as un téléphone?

- Tu...

- Mario, s'il te plait.

- J'arrive pas à y croire... Pour information, le corps de ta mère, tu sais celle qui est morte en sauvant Aleja, est en train de pourrir à la morgue, et ils risquent de l'incinérer si tu ne fais rien!

Il posa son téléphone sur le bord du lit et sortit de la chambre. Je composai le numéro d'Asim, le mis sur haut parleur et attendis qu'il décroche.

- Sara?

- Oui c'est moi, est-ce que tu as pu le faire? demandai-je.

- Oui, tout est réglé.

- Qu'est-ce qu'il se passe Asim? Je suis bloquée sur un lit d'hôpital, je... Dis moi ce qu'il se passe?

- Je suis en route, j'arrive d'ici deux heures, on discutera.

Il raccrocha et Matthew entra dans la chambre à peine quelques secondes après.

- Cassie, je suis heureux de te voir réveillée, comment tu te sens?

- Comme quelqu'un qui va tout perdre...

- Tu ne vas pas tout perdre, la police n'a rien, à part l'histoire de Jonathan Hill, qui se résume aux propos d'un homme qui a enlevé et séquestré un homme et une enfant de six ans. Ne t'inquiètes pas, j'ai demandé à ce que tu sois interrogée lorsque les médecins diront que ton état te le permettras.

J'acquiesçai, j'arrêterai de m'inquiéter lorsque je serais loin d'ici. Il s'approcha et me pris le main.

- Cassie...

Je levai les yeux vers lui et sus tout de suite que quelque chose n'allait pas.

- Qu'est-ce qu'il se passe Matthew?

Il resta silencieux mais évita mon regard.

- Matthew? Est-ce que c'est Alex? Il... Dis-moi ce qu'il se passe?

- Il s'est réveillé, dit-il.

Je soupirai de soulagement, et les battements de mon coeur ralentirent.

- Alors qu'est-ce qu'il se passe?

- Il va mal, c'est comme s'il ne voulait plus se battre, les médecins sont très inquiets, je pense qu'il a besoin de te voir...

- Sa mère ne voudra jamais que je le vois...

- Je lui en ai parlé, elle est d'accord. Je sais que tu souffres, mais il ne peut pas bouger, alors si tu t'en sens capable, le médecin est d'accord pour te mettre sur un fauteuil roulant et te déplacer, tu peux avoir une dose de morphine si tu le souhaites.

- Non! Je suis d'accord, je veux le voir, il est conscient?

- Oui, il est conscient.

- Il est... Est-ce qu'il peut marcher? Je ne sais pas où la balle l'a touché, je...

- Tu devrais aller le voir.

- D'accord, mais je ne veux pas de morphine.

Me déplacer sur le fauteuil était une torture, mais après tout ce que j'avais fais, ce n'était pas cher payé. Matthew me poussait si lentement que nous mîmes vingt minutes à arriver devant sa chambre alors que j'étais à l'étage du dessous.

- Jessica est allée se changer, alors vous serez juste tout les deux.

Il ouvrit la porte et Eric Pender se trouvait dans la chambre, lorsqu'il me vit il se leva vivement, me lança un regard désolé et sortit de la chambre.

- Je vous laisse, dit Matthew en sortant à son tour.

Alex dormait, il semblait si tourmenté mais son visage n'était pas marqué, il était toujours aussi beau, et je voyais Aleja dans ses traits.

- Alex? appelai-je doucement. Alex, c'est moi, c'est Sara...

Il ne réagit pas.

- Alex! appelai-je plus fort.

Il ouvrit les yeux et regarda autour de lui avant de croiser mon regard.

- Sara?

- Oui c'est moi, je... Je suis désolée, je...

- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé? s'inquiéta t-il.

- Ce n'est rien, ça va aller, et toi comment tu te sens? Tout est de ma faute, je m'en veux tellement, je suis désolée Alex, si je pouvais...

- Sara, coupa t-il. Tu es là, c'est tout ce qui compte... Comment va Alexandra? Elle est ici?

- Oui, elle est avec Mario.

- Je peux la voir?

Je ne répondis pas. Elle avait déjà été beaucoup trop éprouvée depuis plusieurs jours, voir son père sur un lit d'hôpital serait beaucoup trop pour elle.

- Il faut que tu ailles mieux avant Alex, il faut que tu te battes, les médecins sont inquiets pour toi.

- Je ne savais pas si tu étais morte ou vivante, personne ne m'a rien dit, mais tu es là, tu es vivante...

- Oui je suis vivante, dis-je en sentant des larmes rouler sur mes joues.

- Sara...approche, dit-il en tendant la main.

Je ne pouvais pas, Matthew m'avait laissé près du lit, mais pas assez pour que je puisse atteindre Alex, surtout que j'étais incapable de faire le moindre geste.

- Tu as mal? demanda t-il.

- Un peu, mais ça va aller, promets-moi de te battre, pour Alexandra au moins, s'il te plait, promets le moi. Si jamais quelque chose m'arrivait, il ne lui resterait que toi Alex...

- On va tous les deux se battre Sara, il ne nous arrivera rien, on va se battre pour notre fille, d'accord?

J'acquiesçai et lui souris.

- Sara? Une fois qu'on sera sortis d'ici, je voudrais qu'on recommence tout, toi, moi et Alexandra...

Je ne dis rien, Mario ne faisait pas parti du tableau, pourtant il faisait parti intégrante de la vie d'Aleja.

- Sara, une fois que tout sera fini, je... Je veux t'épouser, je t'aime, je veux qu'on éduque notre fille ensemble, je ne veux plus perdre la moindre minute sans toi.

Il s'arrêta et me regarda avec tant d'amour que mon coeur eut un loupé.

- Est-ce que tu veux m'épouser Sara? demanda t-il.