Chapitre 19
Il est tard mais voici la suite ;) bisous
Point de vue Alexander Grayson
Lorsque ma secrétaire m'avait appelé pour m'annoncer que Sara Parker souhaitait me voir, j'avais l'impression d'avoir reçu un uppercut dans la gueule. J'avais passé presque un an à la chercher en vain, et elle revenait comme ça après sept ans? Pourquoi? Je savais que c'était grave, sinon elle ne serait jamais revenu, elle n'aurait pas osé venir ici.
J'avais été ignoble avec elle, du moins j'avais essayé. Elle avait ce putain de pouvoir, celui de me faire agir comme un amoureux transit, et même avant de la voir, je sentais ma carapace se fissurer. Après toutes ces années, je me demandais encore comment j'avais pu ne rien voir? Comment j'avais pu ne pas la reconnaître, elle avait changé de couleur de cheveux, ses yeux n'étaient plus bleus, mais elle avait toujours une part de Sara. Elle l'avait montré pendant ces moments de faiblesse qui m'avaient brisé le coeur, qui m'avaient fait penser et ressentir que je voulais avoir cette femme à mes côtés jusqu'à ma mort.
Menteuse, manipulatrice, actrice hors pair, j'avais été berné comme tous les autres, mais mon amour pour elle m'avait fait ressentir une culpabilité qui me rongeait encore aujourd'hui. Je savais qu'Eric lui avait fait du mal, je savais qu'il avait abusé d'elle vu l'état dans lequel je l'avais retrouvé, mais je l'avais fermé, je n'avais rien dis et elle était devenue la femme dont j'étais tombé amoureux. Elle avait décidé de se venger et elle avait réussi de la pire des façons, elle m'avait détruit.
Lorsqu'elle était entrée dans mon bureau, je n'osais pas me retourner, je ne voulais pas qu'elle perçoive une seule once de sentiment, je voulais paraître aussi froid que je l'étais avec tout le monde. Elle venait me dire que Will voulait se débarrasser de moi et qu'il fallait que je règle mes problèmes de famille.
J'aurais voulu rester dos à elle pendant toute la durée de sa présence, mais une force inconnue m'avait fait me retourner et j'avais senti une des pierres de l'édifice que j'avais érigé céder. C'était Sara, c'était elle et si elle était revenue à Austin il y a sept ans comme ça, je l'aurais reconnu, c'était sur.
J'avais tenu pourtant, j'avais vu son regard se voiler de tristesse lorsque j'avais tenu des propos que je ne pensais même pas une seconde, je l'avais vu tressaillir lorsque je l'avais insulté. Je ne savais même pas pourquoi j'avais dis ça, peut être parce qu'elle arborait cet air hautain et méprisant, comme si elle voulait se mettre à mon niveau. Et j'avais faibli, j'avais dis qu'elle m'avait déjà tué... Sept ans après, j'étais mort à l'intérieur, de culpabilité à tous les niveaux et d'amour.
Elle était repartie, et je n'arrivais plus à penser clairement, Callie m'avait appelé un nombre incalculable de fois et j'avais fini par lui hurler dessus et raccrocher. Je savais même pas ce que je foutais avec elle, j'essayais de combler un vide et peut être que j'avais l'habitude. Pff, je devais arrêter de me mentir, je restais avec elle parce que je me sentais coupable, encore une fois.
Et puis tout avait changé, elle avait débarqué, attrapé mon arme et l'avait pointé dans ma direction en me demandant où était sa fille. Sa fille? Sa fille... Dés qu'elle avait dit ces mots, j'avais su, j'avais su que c'était ma fille, et lorsqu'elle me l'avait confirmé, cette image que je trouvais conne et exagérée m'avait assailli, mon monde venait de écrouler.
Une fille? Elle m'avait caché l'existence de ma fille pendant six ans et aujourd'hui elle était en danger, à cause de sa mère, peut être à cause de moi, mais elle était en danger et c'était insupportable. Sara m'avait volé six années de paternité et j'avais décidé au moment où j'avais vu la photo d'Alexandra, que j'allais lui prendre ce qu'elle m'avait pris à son tour! Elle n'allait rien voir venir, j'allais obtenir la garde de ma fille, par tous les moyens, et vu son histoire et tout ce qu'elle avait fait, j'étais certain de gagner. J'avais contacté mon avocat et il m'avait assuré que ça allait être simple et rapide.
Je restais en contact avec elle, je l'aidais tout en préparant mon terrain, j'avais mis son téléphone sur écoute et un mouchard dans son sac et elle ne l'avait même pas remarqué. Ça prouvait qu'elle n'était plus aussi déterminée et vive que dans le passé, la maternité l'avait changé, c'était certain. J'avais eu quelques remords, parce que je voyais qu'elle était vraiment touchée et inquiète, qu'elle faisait beaucoup d'erreurs. Mais elle avait enlevé ma mère, elle avait donné ma place à un autre homme, un type typiquement cliché du sportif sans cervelle, mais avec un sacré croché du droit. Je croyais que c'était ce qui m'avait le plus énervé, elle était amoureuse de lui et sa famille l'incluait lui et ma fille semblait s'en contenter.
Je ne savais pas ce qu'elle lui avait dit sur moi, peut être qu'elle m'avait dépeint comme un monstre, peut être qu'elle avait dit que je les avais abandonné, je ne le supporterai pas... C'était peut être pour ça que j'avais préparé ce plan pour récupérer Alexandra, un plan qui allait me donner la garde de ma fille, en la préservant au maximum.
J'avais trouvé son adresse si facilement, une fois que j'avais eu son numéro, j'avais su qu'elle avait encore changé d'identité, Ana Braxton et qu'elle vivait à San Diego alors que je l'avais cherché à l'autre bout du pays. Alors j'avais pris ma voiture, et j'avais roulé jusqu'à chez elle, j'étais entré assez facilement, le code de l'alarme était celui de l'anniversaire de son père, j'y avais presque pas cru. J'étais entré dans son univers, j'avais découvert la chambre de ma fille, et aujourd'hui j'y entrais de nouveau, alors qu'elle me tenait la main.
- Voilà ma chambre, maman me laisse décorer comme je veux. Regarde! Ça c'est moi qui l'ait fait! dit Alexandra en tendant la main vers plusieurs cadres photos.
Alexandra, elle lui avait donné le même prénom que moi, ça voulait dire qu'elle ne m'avait pas oublié et qu'elle ne m'oubliait pas, comment pouvait-elle? Ma fille était mon portrait craché et lorsque nos regards s'étaient croisés, elle était entrée dans mon coeur avec tellement de force que j'en étais encore chamboulé, est-ce que c'était ça l'amour?
- Tu es très créative, ta grand mère l'est aussi tu sais, dis-je avec un sourire que je n'arrivais pas à faire disparaître.
- C'est vrai? s'exclama t-elle. Peut être que...
Elle s'arrêta de parler, comme si elle avait peur de dire une bêtise, et je n'avais pas insisté. Nous venions à peine de nous rencontrer, et tout ce que je voulais c'était apprendre à la connaître.
- Là c'était quand tío Mario m'a emmené à SeaWorld, c'était pour mon anniversaire, c'est le jour où maman a été la plus heureuse, ajouta t-elle.
Le jour où Sara avait été la plus heureuse? Ce n'était pas la première fois qu'elle évoquait la tristesse de sa mère.
- C'est normal, c'était ton anniversaire, elle était heureuse de te voir passer une bonne journée.
- Non... Des fois je l'entendais pleurer la nuit, elle savait pas, mais c'était souvent, mais ce matin ses yeux étaient pas pareils tu sais... Je crois qu'elle est contente que je connaisse mon vrai papa.
Je ne savais pas quoi répondre, cette petite était en train, par cette seule phrase, de me faire regretter tout ce que j'avais entrepris. J'aurais dû attendre de la rencontrer avant de lancer la machine, mais avec un peu de chance, je pouvais appuyer sur pause avant qu'il ne soit trop tard.
- Je suis désolé que tu aies entendu tout ça, et je suis certain que ta mère ne voulait pas que tu la vois dans cet état. Tu sais, parfois on a des moments où ça va moins bien nous les adultes, moi aussi ça m'arrive d'être triste la nuit, en pensant au passé, aux choses que j'ai loupé, aux choses que je regrette.
- Toi aussi tu pleures la nuit?
- Oui, moi aussi je pleure la nuit, tout le monde pleure parfois la nuit, même les gens heureux, c'est normal de pleurer, ça prouve qu'on a un coeur.
Elle sourit et me prit la main pour me montrer sa collection de livre. Il fallait que j'appuie sur pause, et vite, exposer Sara allait forcément exposer Alex, même si je faisais en sorte de la préserver. Elle était beaucoup trop sensible à l'état de sa mère...
Je l'avais suivi au rez de chaussé et j'avais envoyé un message rapide à mon avocat pour tout stopper.
- Tu veux m'aider à préparer le repas? J'ai appris à faire les enchiladas avec maman et Mario et si....
Je ne l'écoutais plus, Sara était assise bouche bée, la télécommande dans la main, la télé sur la chaîne locale d'Austin. Lorsqu'elle nous entendit, elle me regarda et la peine que je vis sur son visage me blessa beaucoup plus que je ne voulais la blesser.
- C'est toi qui a fait ça? murmura t-elle.
Trop tard, j'avais voulu appuyer sur le bouton pause trop tard, j'avais lancé une machine et je ne ressentais pas du tout la satisfaction que je pensais ressentir.
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