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Chapitre 24

- C'est tout ce qu'il vous a dit ?

À sa question, Seungcheol n'eut qu'un faible hochement de tête de la part de Jeonghan.

Il souffla doucement, à la fois soulagé mais aussi ennuyé par la situation dans laquelle ils se trouvaient.

Ce dimanche vingt-sept mars, le jour précédent la capture de Rinka, qui avait par ailleurs été relâché après que Junhui lui ait volé ses souvenirs de la soirée, Seungcheol avait une énième réunion pour trouver un plan et faire le point sur la situation.

Et elle était plus que perplexe à prendre en main.

Ils étaient tous réunis dans le salon du plus âgé, excepté Junhui qui avait dû s'absenter en vue d'un interrogatoire et d'une fouille de son appartement à cause de ce qu'un employé avait découvert après la fermeture du club.

Ils avaient retrouvé une fille ayant reçu un profond coup de couteau en plein cœur, qui avait fini par se vider de son sang sur les draps de l'une des chambres privées dans laquelle elle se trouvait.

Et d'après ce que Junhui savait, c'était une louve-garou qui avait été fraîchement transformée, une oméga plus précisément.

Il ne fallait pas se poser la question de qui était le meurtrier, il n'y avait pas de doute à avoir, surtout quand deux d'entre eux avaient fait des patrouilles dans Limbo le soir du meurtre.

Seungcheol soupira à nouveau, passant une main sur son visage alors que la tension entre lui et ses amis devenait un peu plus tendue à chaque minute.

- Bon, au moins maintenant on sait où ils sont. Relativisa Mingyu, ne supportant plus l'ambiance pénible qui régnait entre eux. C'est déjà une bonne chose qu'on n'ait plus à chercher !

- Oui mais faudrait-il encore savoir où exactement se trouve cet endroit. Le repris Minghao. On ne va pas foncer tête baissée, on doit réfléchir à un plan.

- Le problème c'est qu'on ne fait que ça de réfléchir et au final, on n'avance pas aussi vite qu'on l'espère. Soupira Joshua en baissant la tête, découragé. Ils ont toujours un coup d'avance sur nous, à chaque fois...

Les mots du sorcier qui étaient une vérité en soi regroupèrent à nouveau les sept garçons dans un silence pesant remplis de questionnements.

Il n'était pas le seul à le penser mais il était le seul à l'admettre pour les autres.

Personne ne savait réellement quoi faire, par peur de proposer une initiative qui virerait au cauchemar ou alors qu'ils préparent une attaque en oubliant un détail décisif qui pourrait leur coûter cher.

Ils savaient qu'ils devaient faire vite, le plus rapidement possible pour éviter que des gens innocents se fassent tuer ou qu'ils soient enlevés pour eux aussi tuer des gens qui n'ont rien fait.

Mais se précipiter n'allait pas arranger les choses non plus.

- Mais on a un autre problème... Intervint Vernon qui revenait de la cuisine avec un chocolat chaud.

- Ça devient limite quotidien d'entendre cette phrase. Ricana sarcastiquement Jeonghan en regardant le brun, suivit par Seungcheol qui se demandait quel problème se présentait à eux cette fois.

- Quel genre de problème ?

- Eh bien ce matin je suis parti, tu te souviens ? L'alpha hocha faiblement la tête, se souvenant que le beta l'avait effectivement prévenu qu'il sortait. Moi et Chan on est parti à Seongnam pour voir où se trouvait ce bâtiment et quand on était dans la forêt, on a eu un.. Une sensation de présence vraiment désagréable et nos téléphones n'avaient plus de réseau, plus d'heure ni de date exacte, ni de géolocalisation.

- On les avait pris pour se repérer et aller au Nord-ouest mais c'était brouillé et même la boussole que j'ai apportée n'indiquait pas la bonne direction, l'aiguille n'arrêtait pas de s'agiter. Chan se redressa en regardant ses aînés. Il a dû se passer d'horribles choses dans cette forêt parce que ce genre de choses arrive lorsque des esprits dérangés hantent les lieux et croyez moi, je m'y connais en fantôme et il y en avait au moins une bonne centaine autour de nous, voire plus.

Les garçons se regardèrent dans l'optique que quiconque ait une explication, tout en étant peu rassurés concernant le fait que la forêt où ils étaient censés se rendre était habitée par des êtres fantomatiques.

En voyant que les garçons n'avaient pas non plus plus d'informations sur cela, Chan décida de continuer.

- Ce n'est pas vraiment un problème en soi car les fantômes sont des créatures très peureuses. Les seuls esprits qui pourraient nous faire du mal sont les créatures comme moi ; des esprits qui ont en leur possession une enveloppe humaine morte, ce qu'on pourrait appeler un revenant. Expliqua fièrement l'ébène, aimant parler plus de son monde fantomatique. Et les fantômes comme ceux de la forêt craignent les créatures comme moi donc je sers comme une sorte de bouclier anti êtres fantomatiques.

- Ouais mais c'est quand même une foutue forêt hantée ! Reprit Mingyu, toujours pas tenté d'aller dans une forêt, qui en plus regorge de fantômes. Et j'ai pas du tout envie d'y faire face perso !

D'ailleurs, il bouda et fit la moue quand son ami vampirique le traita de trouillard à voix basse, entraînant les ricanements du noiraud au mulet et une petite tape sur l'épaule provenant de son ami.

- Il n'a pas tort. Enchaîna Joshua.

- Et puis il y a cette phrase que Chan a dite...

Les garçons se tournèrent vers Vernon qui sirotait son chocolat chaud, qui venait de dire ces mots en regardant fixement le liquide marron qui fumait dans sa tasse.

Seungcheol posa sa main sur son épaule pour l'inviter à se confier, surtout que cette phrase n'avait pas l'air d'être une chose rassurante du tout vu le ton craintif qu'il avait employé.

- Quelle phrase ?

Le brun revint à la réalité en regardant l'alpha à sa droite.

Il baissa le regard, il se souvenait encore des frissons désagréables qu'il avait ressentis dans sa colonne vertébrale quand Chan avait prononcé cette phrase, les mêmes frissons de frayeur qu'il avait eu en pénétrant dans la forêt.

Il regarda les autres garçons tout en parlant.

- En entrant dans la forêt j'ai eu un sentiment bizarre que je n'arrivais pas à expliquer... Il resserra sa prise sur le mug qu'il avait en main, baissant les yeux sur ses mains. Quand on a avancé plus loin, avant de prendre la décision de repartir, Chan a dit une phrase qui a résonné en moi comme une vérité absolue, une évidence, qui expliquait le sentiment que j'ai ressenti quand je suis entré...

Voyant que le ton du brun se faisait de plus en plus inquiétant et qu'il était mal à l'aise en se remémorant des faits, Jeonghan se tourna vers l'ébène qui se doutait qu'il allait finir par devoir avouer ce qu'il avait remarqué.

- C'était quoi cette phrase ?

- E-Eh bien... Il avala difficilement sa salive en voyant que tout le monde avait les yeux rivés sur lui, attendant impatiemment des réponses. Les chiens noirs sont liés à la mort et donc, on peut sentir où elle est survenue... Il soupira, anxieux de ce que ses paroles allaient faire. J'ai dit que cet endroit me donnait l'impression d'être au beau milieu d'un cimetière.

Cette révélation coupa le souffle du groupe qui n'arrivait pas à se dire que la situation pouvait être pire qu'elle ne l'était déjà.

Seungcheol soupira de détresse, il ne savait plus où donner de la tête et il en avait de cette situation qui ne faisait que s'empirer à chaque instant.

Quand ils étaient sur le point de gagner, il fallait évidemment qu'ils aient un autre problème sur le dos.

Mais ils se demandaient tous ce qu'il avait bien pu se passer dans cette forêt pour que Chan ait une impression de la sorte, surtout à proximité d'un hôpital qui avait été fermé pour une raison qui avait été gardée secrète par les autorités compétentes.

Il avait dû y avoir un massacre ou un génocide, voire pire.

Mais en tout cas, une tuerie de masse s'était produite dans cette réserve naturelle.

Néanmoins, ils ne fallaient pas qu'ils s'attardent à ce détail, du moins pas pour l'instant.

Chan étant leur bouclier contre toutes sortes d'attaques fantomatiques potentielles, il n'y avait rien à craindre des esprits dont cette forêt grouillait.

Ce qui était dérangeant pour le moment, c'est le fait qu'ils n'avaient aucun moyen de localiser cet hôpital et encore moins d'essayer de le trouver grâce à leur outils de géolocalisation moderne.

Et d'ailleurs, à ce propos, une chose en particulier tiquait la curiosité de Seungcheol.

Il s'était dit que c'était peut-être dû à un énième dérèglement du loup-garou de Vernon mais il n'en était pas tellement sûr étant donné que l'instinct de son loup-garou s'était bel et bien développé et que par conséquent, ses aptitudes à se repérer dans un endroit inconnu devraient être en alerte.

- Vernon, appela-t-il calmement après un petit moment de silence, est-ce tu t'es servi de tes sens dans la forêt ?

Le beta secoua doucement la tête, finissant les dernières gorgées de son chocolat chaud.

- Quelqu'un peut m'expliquer à quoi ça servirait dans une forêt hantée ? Demanda Minghao en levant un sourcil.

- Les loups-garous ont un sens de l'orientation beaucoup plus développé que les autres créatures, surtout dans les endroits forestiers. Indiqua Joshua qui s'étonnait aussi du fait que Vernon n'ait pas eu le réflexe de se servir de ses sens.

- Justement, Chan et moi, on était totalement paumés et on ne pouvait pas se servir de nos sens, comme s'ils étaient étouffés.

- On n'avait qu'une envie et c'était de sortir de cette forêt le plus vite possible. Confirma Chan. La concentration de fantômes qu'elle abrite brouille tous nos pouvoirs et même en dehors on peut encore en sentir les effets.

- Donc si on résume, se mêla Jeonghan en étant plus découragé que jamais, on est actuellement en train de traquer des chasseurs qui veulent notre mort, ils sont dans une putain de forêt dans laquelle on ne peut strictement rien faire hormis se chier dessus et le bâtiment dans lequel ils sont et qu'on cherche est introuvable car on n'a aucun moyen de se repérer et de trouver où pourrait être le nord-ouest.

- Et t'oublie qu'on a genre Jihoon-hyung qui n'est pas là, Vernon qui risque de se transformer en bête sauvage, Chan qui est poursuivi par son ancienne meute et qui veut aussi sa mort et Soonyoung qui est en pleine dépression. En rajouta sarcastiquement Minghao avant de rouler des yeux en soupirant. Pourquoi ça peut pas être un truc super simple à accéder ?

- J'avoue ! S'offusqua Mingyu alors que son ami alla se chercher une poche de sang frais dans le frigidaire. Pourquoi c'est toujours des trucs complètement barrés ? Genre un night club, une pharmacie ou genre une forêt hantée ! Fin je sais pas, un magasin de bonbons, un terrain de pétanque mais tout sauf une forêt hantée quoi ! Finit-il par pleurnicher, désespéré de devoir s'aventurer dans une réserve naturelle habitée par des fantômes.

Le groupe se fit ré-embarquer dans un silence repris par les questionnements et les hypothèses de chacun qui n'osait pas plus en dire par plus de désespérer encore plus les quelques bribes qui restaient chez le moins courageux d'entre eux.

Mais en termes plus clairs, ils étaient encore embourbés dans une sorte de mélasse sans retour ni espoir de sortie.

En plus, comment ils allaient pouvoir battre des chasseurs sur-entraînés et armés jusqu'aux dents s'ils allaient dans une forêt qui bloquaient systématiquement chacun de leurs pouvoirs ?

Même jouer au loto c'était plus rentable.

- Je pense avoir une idée.

Le groupe retrouva un peu d'espoir lorsque Joshua éleva la voix et perça le mutisme duquel la peur et le désespoir s'étaient pris.

Alors que les membres du groupe avaient les yeux rivés sur lui, il se leva de sa place à côté de Jeonghan pour exposer son idée.

- Avant que les chinois n'inventent la boussole, les navigateurs et les marins utilisaient les astres pour se repérer et s'orienter, on appelle ça la navigation astronomique. Expliqua-t-il en souriant. La nuit, comme le soleil, la lune se lève à l'Est et se couche à l'Ouest et dans une forêt aussi grande que celle-ci, la pollution lumineuse est faible, ce qui fait que c'est très simple de repérer les constellations. Il reprit d'un ton plus confiant. Dans notre hémisphère, on n'aura besoin que de onze constellations pour se repérer. Mais comme je suis plus qualifié que vous dans le domaine astronomique, je suppose que je ferais office de guide. Donc avec une carte de cette forêt et une nuit dont le ciel serait totalement dépourvu de nuages, on pourrait atteindre l'hôpital Yeojinsu sans trop de problème.

Tout à coup, alors que le groupe commençait à se réjouir du fait qu'ils allaient enfin pouvoir avoir un peu de chance pour finalement ne pas foncer la tête la première dans une forêt hantée pour chercher un bâtiment sans aucune indication, la porte de la seule chambre présente dans l'appartement s'ouvrit d'un seul coup.

- T'as dit l'hôpital Yeojinsu ?! S'étonna Soonyoung en sortant en trombe de la chambre, les cheveux totalement en bataille et l'air encore immergé dans le sommeil.

- Soon, retourne te coucher !

Seungcheol se leva du fauteuil de cuir pour retenir Soonyoung de les rejoindre dans leur petite réunion et de le prier de retourner dans sa chambre pour se reposer.

Le plus âgé l'avait prévenu qu'il avait préparé une réunion mais il avait tenu à ce que Soonyoung n'y assiste pas pour qu'il puisse reprendre des forces.

Il n'aimait pas dire ça mais Soonyoung était le seul responsable de son état et maintenant, il devait se reposer qu'il le veuille ou non. Seungcheol avait déjà pris rendez-vous chez le médecin pour lui mais Soonyoung arrivait à peine à tenir debout sans plonger dans le sommeil et il ne mangeait pas grand-chose malgré que son corps réclamait ses quatres repas quotidien.

Oui, quatre.

Il ne fallait pas oublier le goûter ; le rituel de Soonyoung, tous les jours à seize heures pétantes sans exception à la règle.

Néanmoins, comme d'habitude, l'humain aux cheveux blancs n'en avait que pour ses envies et s'il voulait s'inviter dans cette réunion, il allait le faire, peu importe ce que pourrait dire Seungcheol !

Ainsi, les membres assistèrent à une petite bagarre entre Soonyoung et l'alpha qui s'efforçait de vouloir rattraper son ami arrivait toujours à se sortir de son emprise et qui essayait de passer outre son corps par toutes les manières possibles, bien que le noiraud arrivait toujours à l'attraper.

- Je t'ai dit de rester couché ! Soupira Seungcheol en maintenant les poignets de Soonyoung. Tu ne veux pas m'écouter pour une fois ?!

- Mais je veux venir avec vous !

- Ne commence pas à me faire un caprice ! Ronchonna-t-il à nouveau. Il regarda les autres garçons qui profitaient de cette petite querelle comme nouveau divertissement. Dites-lui, vous ! Il ne veut jamais m'écouter !

- C'est vrai qu'il faut que tu te reposes, Hyung.

- On aimerait te garder en vie alors arrête tes bêtises et va dormir. Soutint Minghao en croisant les bras après la phrase amicale de Chan qui s'en faisait pour son aîné.

- Promis, quand tu iras mieux on ira manger un bout ensemble ! Tenta Mingyu comme nouvelle technique d'amadouation.

Cette méthode fit en sorte que Soonyoung arrête de tenter de s'échapper tandis que Seungcheol le tenait fermement, mais pas ce n'était pas assez pour le faire rater une réunion super importante pour qu'il reste dans son lit toute la journée à regarder le plafond comme il le faisait.

Surtout que pour quelqu'un d'hyperactif comme lui, ce n'était pas dans ses cordes d'être calmement endormi toute la journée...

Quand soudainement, Jeonghan croisa les bras et prit un air désolé, bien qu'il était narquois.

- Tu sais, si tu n'es pas en forme, tu devras rester ici pour te reposer alors que nous, on ira se battre avec des chasseurs et des fantômes, sans toi. Il sourit en coin en voyant la tête offensée et pensive du garçon, se remettant bien dans le canapé en fermant les yeux, fier de sa technique de persuasion. C'est toi qui vois après, hein.

Également, alors qu'il était en train de sincèrement en train de réfléchir à retourner dans sa chambre, Seungcheol rajouta un autre élément qui fit que finalement, Soonyoung allait définitivement aller se recoucher tranquillement sans faire de chichi.

- Si tu ne m'écoutes pas j'écris une lettre à Jihoon et je lui dis toutes les bêtises que tu as faites en son absence et je ne pense pas qu'il sera très content en rentrant à la maison.

- Tu oserais pas faire ça à ton vieil ami Soonyoung ! Sourit l'humain, se disant que Seungcheol n'était pas assez méchant pour faire ça. Pas vrai ?

- Si tu testes ma patience, je pense que je lui envoie une thèse de trente-cinq pages en lui expliquant en détail toutes les conneries que t'as faites derrière son dos et que j'ai couverte pour que tu sois encore en vie aujourd'hui. Conclut le noiraud en croisant les bras, mais finissant par soupirer et sourire faiblement.

Il s'en faisait pour la santé de son ami et lui, il n'en avait strictement rien à faire de son propre bien.

Pendant qu'il se tenait les arêtes du nez en fermant les yeux, Soonyoung en avait profité pour regarder les autres membres et leur dire à voix basse en secouant la tête "il le fera pas, je le connais.".

Après tout, Seungcheol n'était pas doté d'une si grande mémoire pour se rappeler de toutes les bêtises qu'il avait faites durant leurs années d'amitié et puis déjà, il n'avait jamais rien fait de si grave !

À part avoir failli foutre le feu plus d'une fois, avoir cassé l'ordinateur personnel de Jihoon sur lequel il y avait tout son travail sans faire exprès...

Et d'autres choses dans le genre.

Tandis que Seungcheol avait autorisé Soonyoung à rester une petite dizaine de minutes histoire de le divertir un peu et pour arrêter qu'il le supplie de rester en répétant en boucle des s'il-te-plaît très énervant, Vernon et Chan avaient apporté un chocolat chaud et des gâteaux tout prêts sortis du four, spécialement pour leur aîné en mauvaise forme qui se vantait d'avoir des cadets si aimants.

Ce n'était pas tous les jours qu'on était au petit soin pour lui !

Or, alors qu'il profitait du plaid sur ses épaules et de la boisson chaude qu'on venait de lui sortir, Joshua voulut éclairer sa lanterne sur un sujet qu'il jugeait bien plus intéressant étant donné qu'avant cette petite querelle, Soonyoung semblait étonnement au courant de quelque chose.

- Mais pourquoi t'étais si surpris quand on a dit l'hôpital Yeojinsu ? Se demanda-t-il en se remémorant la scène précédente.

- C'est vrai ! Admit Mingyu en regardant le concerné. Tu connais cet hôpital ?

Le garçon aux cheveux blancs perdit son air enjoué avant d'hocher faiblement la tête après avoir soupiré de peine, plongeant l'ambiance dans un terrain plus accablant et affligeant.

- Déjà, c'est pas un hôpital. Rectifit-il en se mettant en tailleur sur le fauteuil alors que Seungcheol caressait ses cheveux dans un geste réconfortant. Tout le monde dit ça mais ça n'avait rien d'un hôpital, c'était plus ce qu'on pourrait appeler un endroit dans lequel on rentre et dont on ne sort jamais.

Il se mordit la lèvre lorsque les souvenirs revinrent dans son esprit, toujours aussi puissants malgré les années écoulées, la voix à la fois rancunière et affectée par le chagrin, alors que les autres membres s'étaient tu pour l'écouter, leur état devant plus soucieux pour le jeune garçon étant donné que sa personnalité euphorique et énergie avait fondue sous une couche de mélancolie.

- C'était un endroit bon pour personne, tous les patients étaient maltraités et ils n'étaient pas vraiment aidés. Il prit une grande inspiration, c'était toujours compliqué de parler de ce genre de sujet sensible, encore plus pour lui. Et pour la plupart, dû au manque de soin et au manque d'humanité qu'il y avait dans cet établissement, ça conduisait malheureusement au suicide, voire au suicide collectif dans certain cas.

Les confessions de Soonyoung firent que l'ambiance devint encore plus oppressante et lourde au vu du sujet de discussion duquel ils étaient en train de parler.

Ça avait jeté un froid sur l'état d'esprit des garçons qui culpabilisaient d'avoir dû ramener de tels dialogues dans leur conversation, surtout que celui qui en parlait avait vraiment l'air attristé et malheureusement rattaché à ce sujet.

Sa voix était maussade, basse et amer, ça se voyait qu'il n'aimait pas parler de ça et tout le monde se disait qu'il était peut-être mieux de s'arrêter là, que ce sujet commençait à lui monter à la tête en plus d'être déjà faible physiquement.

- Pardonne moi de ramener ça Hyung mais.. Comment tu es au courant ? Demanda curieusement Minghao en espérant ne pas avoir enfoncé son aîné, sa bouche étant plus sèche à cause de l'inconfort que procurait ce sujet. Je croyais que les informations dessus n'avaient jamais été dévoilées au public...

- Je le sais parce que ma mère y a été internée quand j'avais six ans. Avoua-t-il d'une voix sèche, voulant passer ce sujet le plus vite possible. Elle y est restée pendant neuf ans avant de s'être donnée la mort dans sa chambre en provoquant une overdose de médicaments.

- Attends.. coupa soudainement Jeonghan en entendant ce mot, tout autant choqué de la triste tournure qu'avait pris la vie de la mère du jeune homme. "Internée".. Ça veut dire que..?

Soonyoung hocha tristement la tête.

- Yeojinsu est un asile psychiatrique.




•••





L'homme à la longue chevelure blanche soupira de soulagement, heureux de quitter ce monde de fous furieux qu'était le monde des humains, se sentant mieux de rentrer chez eux.

Lui et le noiraud aux cheveux mi-longs légèrement ondulés venaient tout juste de rentrer dans leur monde, étant réapparus dans un bâtiment fortement ressemblant à un panthéon à la pierre teintée du blanc le plus clair et aux détails d'or.

Le plus grand des deux garçons croisa les bras en posant l'une de ses mains sur ses yeux pour reposer son esprit quelques secondes.

Bizarrement, chaque passage sur le monde humain était une véritable épreuve de patience et de vertu pour lui, contrairement à son ami qui avait la chance d'avoir une personnalité plus détendue et détachée, et qui arrivait même à aimer certaines choses de ce monde totalement différent du leur.

- Ils se rapprochent... Rappela soudainement le noiraud, les mains dans les poches, en s'approchant de son ami qui lui était de dos. Pourquoi on n'agit pas ?

Le garçon aux yeux de jades soupira avant de retourner vers son ami en mettant ses bras le long de son corps.

- C'est trop tôt...

Le deuxième roula des yeux, se retenant de soupirer en ayant entendu cette excuse plus d'une fois venant de son ami.

Il voulait juste retarder l'inévitable, alors qu'il était lui-même à l'initiative de cette attaque et que son ami s'était forcé à accepter de l'aider dans le simple but de renforcer leur relation.

Bien qu'il avait l'air frustré de ne pas pouvoir passer aux choses sérieuses le plus vite possible, Lucian savait bien qu'il était encore faible face au beau blond qu'ils s'évertuaient de simplement suivre discrètement, lui et le petit groupe qu'ils avaient formé avec d'autres garçons dont les deux anges se fichaient totalement.

- On doit s'en emparer avant lui, je te rappelle. Soupira-t-il, prenant son côté sarcastique qui faisait sa réputation. C'est pas en l'espionnant comme des paparazzis qu'on va réussir à le devancer.

- J'y travaille ! Rétorqua plus fortement celui à la peau caramel, sa voix devenant imposante et dure qu'on lui connaissait bien.

Il soupira pour se calmer et ne pas s'emporter sur son ami qui n'avait rien demandé, même si son ton sarcastique avait le don de le mettre en rogne.

- C'est mon rôle, il ouvrit les yeux vers son ami, sa voix se faisant légèrement plus douce, pas le tient. Il baissa les yeux avant de les fermer et de commencer à descendre les marches de la bâtisse. C'est mon problème.

- Ouais et moi je sers de plante verte...

Lucian souffla en roulant des yeux avant de suivre son ami en descendant les trentaines de marches du panthéon, passant entre deux des six immenses colonnes qui portaient le toit de ce gigantesque bâtiment.

Une fois qu'ils furent tout deux en bas des marches, ils avancèrent parmi les routes de nuages à leurs pieds, le blanc des nuages les entourant à perte de vue, rejoignant le lieu de vie paradisiaque où vivaient tous les anges, répartis en sept grosses villes faites pour la plupart de pierre blanche, toujours en ayant ces détails de couleur dorée.

Néanmoins, les deux garçons durent s'arrêter lorsqu'ils vit au moins une femme au longs cheveux lilas tirant sur le rose clair, habillée d'une longue robe blanche qui lui arrivait aux genoux, qui courrait à toute vitesse vers eux, le visage euphorique et impatient.

Quand elle arriva vers eux, elle ne put s'empêcher de parler à vive voix, son timbre chantant et flûtée raisonnant à travers les mers de nuages flavescents qui arpentaient leur monde.

- Alors ?! Vous l'avez vu ?! Demanda-t-elle, les yeux brillants d'espoir.

- Oui, on l'a vu. Confirma celui à la chevelure blanche, passant outre la jeune femme pour reprendre son chemin, sa voix étant plus sévère quand il se souvenait de qui elle parlait.

La bonne humeur de la jeune femme s'accentua, la rendant folle de joie.

Elle suivit alors les deux jeunes hommes qui avançaient à nouveau, l'un les sourcils froncés de contrariété et l'autre ayant un visage souriant en voyant la jeune femme pleine de vie qui venait de les rejoindre.

Cette dernière n'avait même pas pu espérer se taire qu'elle avait déjà commencé à questionner les deux garçons sur leur voyage dans le monde des humains.

- Comment il est ? Toujours aussi beau qu'avant ? Débuta-t-elle, les joues rosies, alors que sa voix devenait de plus en plus oppressante de sa curiosité. Il va bien ? Il s'est trouvé des amis en bas ? Il n'est pas tout seul j'espère ?! Ses traits enjoués fanèrent pour ne laisser qu'une expression soucieuse. Est-ce qu'il mange bien ? J'espère qu'il n'est pas en danger !

En vue de l'interrogatoire que la jeune femme leur imposait et qu'aucun des deux ne voulaient vraiment en parler, le plus grand à la belle carrure grogna d'agacement avant de se tourner légèrement vers elle, ses traits toujours durs et sa voix étant aigre et éteinte, soupirant de devoir se taper cette conversation autour d'un démon.

- Pourquoi tu viens me saouler avec ça ? Grommela-t-il méchamment. Tu n'as qu'à descendre si tu veux savoir. Alors qu'elle allait se défendre, il la coupa en insistant, devenant plus agressif et mordant. Va voir par toi-même !

Il fit un coup de main en l'air pour faire taire cette conversation tout en arrivant vers un autre bâtiment ressemblant à un autre panthéon mais plus petit, dans lequel celui à la chevelure blanche entra, sous les yeux des deux autres anges qui le regardaient faire.

Après être passé par le monde humain, les archanges tel que lui devaient remplir un rapport de tout ce qu'ils avaient vu du monde humain et en faire un bilan pour lui et pour tous les anges qui l'accompagnaient, comme Lucian.

En arrivant en bas de la bâtisse et en ayant écouté les paroles crues de celui à la peau foncée, la jeune femme avait légèrement froncé les sourcils, irritée de devoir rappeler à cet imbécile qu'il lui était impossible de pouvoir aller le voir par elle-même.

- Tu sais bien que je n'ai pas le droit de descendre sur Terre sans l'accord de Hael... Ressassa-t-elle, la voix refroidie et boudeuse, croisant les bras en baissant le regard.

Le noiraud à ses côtés ne put se retenir de l'embêter de son ton narquois et sarcastique, le sourire en coin.

- C'est dommage, hein ? Riota-t-il en se penchant légèrement vers elle alors que les traits du visage de la rosée se grisèrent de désagrément.

- Je te rappelle qu'on est dans la même situation, toi et moi.

Lucian sourit encore plus, son regard devenant plus sombre et arrogant, se redressant en attendant que le plus grand ne finisse d'écrire son rapport.

Le noiraud savait bien qu'elle et lui était dans une situation totalement opposée.

Certes, ils avaient tout deux le même rang d'ange simple, tous deux commandés par un archange, celui de la rosée étant Hael et celui du noiraud étant l'homme à la longue chevelure blanche et à la peau caramel, mais c'était tout ce qu'ils avaient en commun.

Tandis que celui-ci laissait toutes les libertés à Lucian, la jeune femme devait se plier aux règles établies par Hael qui était sur-protecteur avec la jeune fille aux cheveux lilas, tant qu'il faisait en sorte qu'elle ne soit jamais exposée à aucun danger, même si cela voulait dire la priver de toute liberté possible.

Mais il était tant obsédé et hypnotisé par elle qu'elle profitait de ce fait pour lui désobéir et faire presque tout ce qu'elle voulait sans résulter de conséquence ou de punition, alors que les autres anges sous le commandement de Hael étaient sévèrement réprimandés s'ils osaient dévier de son autorité.

Et puis, pour Lucian, la raison pour laquelle il descendrait sur Terre était pour la délicieuse nourriture qui s'y trouvait alors qu'elle, elle avait une véritable raison pour y aller et elle ferait tout ce qu'elle pourrait pour y aller rien qu'une journée, juste pour voir le beau blond dont elle n'avait pu avoir de nouvelles que par l'archange à la chevelure blanche.

Alors non, ils n'étaient pas du tout dans la même situation.

Quelques minutes d'attente plus tard, l'archange descendit les marches du panthéon pour rejoindre son ami et la jeune femme, qui d'ailleurs n'avaient pas finit de se tuer du regard.

Il entreprit le chemin du retour, Lucian le suivant directement sans se poser de question.

Or, la jeune femme ne comptait pas le laisser tranquille avant d'avoir eu réponse à la question qu'elle avait posée à Hael mais qui n'avait jamais voulu lui révéler.

Elle devait savoir, elle voulait à tout prix connaître sa nouvelle vie, pour voir s'il s'en sortait mieux sur Terre qu'ici, au Paradis.

Alors, elle les suivit, bien que ça se voyait que la patience minime de celui aux yeux de jade commençait à s'embraser.

- Est-ce que je peux te poser une dernière question ? Demanda-t-elle, le ton suppliant et espérant.

Le plus grand s'arrêta et souffla, il avait envie de se reposer après avoir été témoin de la bêtise et de la cruauté humaine et maintenant, il devait répondre à des questions sur une personne qu'il détestait.

Sur la personne qu'il détestait le plus au monde.

- Juste une alors. Autorisa-t-il en se tournant vers elle, voyant son visage s'illuminer d'un sourire reconnaissant.

Il comprenait pourquoi Hael aimait tant la voir sourire.

Le sourire qu'elle arborait avait toujours cette étincelle de joie de vivre qui provoquait un sentiment de bien-être chez les autres, comme un rayon de soleil après les intempéries d'une tempête.

- Quel nom porte-t-il désormais ?

L'expression apaisée du basané se fendit sous la surprise et par la peine.

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle ne lui pose cette question.

Il détourna le regard, son regard et son expression étant bercés par les réminiscences du passé, se souvenant des bons souvenirs mais surtout des mauvais qui avaient déchiré leurs âmes.

- C'est.. il marqua une courte pause, les sourcils se fronçant, la voix calme mais accablé par l'amertume. Jeonghan... Yoon Jeonghan.

Prononcer ces syllabes était un supplice à prononcer, une agonie qui s'efforçait de s'enfoncer dans son cœur en se disant que ce garçon à la chevelure blonde n'était plus du tout celui qu'il connaissait et considérait comme une âme-sœur.

Et qu'au final, il n'avait jamais été celui qu'il pensait qu'il était.

Il lui avait menti depuis le début et tout cela, sans même avoir porté attention à ce que cela pourrait faire aux gens autour de lui.

Il était juste égoïste, égocentrique et froid, insensible et manipulateur.

- Quel nom divin... S'extasia la jeune femme, son état d'esprit devenant comblé et ravi. Il le porte si bien, tout lui va si bien, comment peut-on être si parfait ?

L'acrimonie et le déplaisement du plus grand implosèrent en lui quand il entendit la jeune femme s'émerveiller à l'entente du nouveau nom de leur traitre, comme s'il était la plus belle des choses ou qu'il en était tout le contraire.

Sans pouvoir se contenir, il croisa les bras, il ferma les yeux et eut un sourire contrarié et furieux, ayant un rictus amer avant de parler d'une voix déçue et caustique, trouvant la réaction de la rosée totalement ridicule et aberrante.

Et ça se disait ange...

- Tu idolâtres un judas.

Instantanément, la jeune femme perdit ses traits doux et fascinés pour ne faire place qu'à la colère et l'amertume.

Comment pouvait-il parler de Jeonghan comme ça ?

- Comment oses-tu ?! S'emporta-t-elle sous le mépris du plus grand qui avait ouvert les yeux pour la regarder de haut. Il n'est pas comme ça, ce n'est pas une traître !! I-Il ne l'a pas choisi !!

Lucian fut pris de court par cette soudaine attaque, ahuri du fait que la jeune femme puisse se mettre tant en colère alors qu'elle était une personne qui ne s'énervait jamais ou n'élevait la voix contre quiconque.

Aussi, il s'en faisait pour elle car connaissant l'impulsivité de son ami, son impatience et la haine inouïe qu'il vouait envers le blond, tout ça n'allait pas se finir dans de bons termes.

- Il nous a menti pendant plus de mille ans. Défendit-il en avançant vers elle pour être bien en face d'elle, sa voix étant froide et tranchante, voulant imposer son point de vue.

- Mais il avait peur ! S'indigna-t-elle, tentant comme elle le pouvait de faire comprendre son vis-à-vis. Comment vous auriez fait vous à sa place de devoir vivre dans le mensonge ?! Hein ?! Elle ne le laissa même pas reprendre. Imaginez vous d'être comme lui et de devoir vivre en étant différent et en vivant dans la peur chaque jour !!

L'homme à la chevelure blanche allait réfuter ses arguments mais il sentait au plus profond de lui qu'il allait finir par se faire consumer par sa haine, sa rancœur et sa désillusion.

Pourquoi elle le défendait après ce qu'il avait fait ?

Il méritait tout ce qu'il lui était arrivé, il ne méritait que la damnation et le châtiment après les avoir trahi comme il l'avait fait.

Il se demandait comment Nefeli et Evrin, deux chérubins à l'époque et désormais deux séraphins, qui avaient une relation liée et parfaite, avaient pu créer une créature aussi horrible que lui alors qu'au départ, leur relation si parfaite avait créé un miracle de la nature...

Un miracle parfait souillé par le mensonge.

Ainsi, il fit quelques pas en arrière et ferma à nouveau les yeux en s'adressant à son ami qui ne faisait que regarder la scène se produisant sous ses yeux alors qu'il ne pouvait pas faire grand chose pour les arrêter.

- Lucian, dis-lui toi, elle ne veut pas m'écouter.

Lorsque son meilleur ami lui avait ordonné ça d'une voix relativement plus douce et patiente, il avait retenu son souffle en hésitant dans ce qu'il devait faire.

Bordel, pourquoi il fallait toujours qu'il se retrouve dans des situations bien trop compliquées comme celle-ci ?

- Euh...

Alors que le noiraud était droit comme un piquet à émaner une seule longue syllabe de sa bouche, ne sachant toujours pas de quel côté il devait se ranger, la jeune femme profita que l'ami du basané ne la réprimande pas pour s'approcher à nouveau de lui pour lui dire combien il était ignoble à ses yeux.

- T'as toujours été un profiteur Rune !! L'accusa-t-elle en le pointant du doigt, la voix courroucée. T'es d'un égoïsme lunaire et t'es un dogmatique répugnant !!

La fureur dudit Rune s'enflamma à l'instant où ces mots parvinrent à ses oreilles, faisant ressortir une veine sur sa tempe et serrant fermement ses poings.

Sous le courroux, il agrippa brusquement le poignet de la main avec laquelle la jeune femme le pointait du doigt, ce qui la fit glappir de peur, se rendant compte qu'elle venait de vraiment s'attirer les foudres dévastatrices du basané.

La rage qui résidait dans ses yeux de jade la faisait frissonner de peur, elle était persuadée qu'il allait s'en prendre à elle d'une quelconque manière, surtout en sentant combien il tenait son poignet, il était à deux doigts de le briser entre ses doigts.

- Qu'est-ce que tu viens de dire ? Questionna-t-il, d'une voix se voulant calme et posée mais étant menaçante et bouillonnant de colère.

- Rune lâche-la !! S'imposa Lucian en tenant de séparer la main de son ami de la jeune femme qui souffrait de la poigne du plus grand. Lâche-la tout de suite !!

Néanmoins, il était clair que Rune possédait une force bien plus grande que lui et que l'humiliation dont il avait été victime ne faisait que renforcer sa puissance et sa rage. Et puis jamais il n'allait se laisser faire par un être aussi insignifiant à ses yeux.

Or, c'était sans compter l'acharnement et la compassion éperdue qu'elle éprouvait encore envers le blond.

Et ce n'était pas un homme tel que lui qui allait l'empêcher de toujours apprécier Jeonghan pour ce qu'il était.

Ce n'était pas parce qu'il faisait un mètre quatre vingt-cinq et qu'au contraire de lui, elle ressemblait à une petite fleur fragile qu'elle était sans défense.

- Tu dis tout ça de lui parce que tu le déteste mais aussi parce que t'es jaloux. Exposa-t-elle avec un sourire vicieux. T'as peur de lui.

Tandis qu'il serra son poignet davantage, il eut un rictus amer et ironique.

- Moi ? Moi j'ai peur de lui, moi, je suis jaloux ? Il émana un rire à la fois ironique et irrité avant de reprendre une expression tranchante. Pourquoi je serais jaloux d'une créature aussi odieuse et dégoûtante que lui ? Sa respiration fut écourtée par la flambeur de son exaspération et sa furie. Pourquoi Diable serais-je jaloux d'un demi ange ? Il ricana tant c'était ridicule. D'un démon tel que lui.

La rosée se retenait profondément en prenant de grande respiration de dire des choses qui pourraient le blesser, bien qu'il le méritait amplement.

Elle ne voulait pas transformer cette altercation en une bagarre avec lui, d'une parce qu'elle perdrait et elle devrait lui obéir en guise de pardon et de deux, parce que ça apporterait des ennuis à Hael.

Elle voulait juste qu'il arrête de parler de Jeonghan de cette manière, comme s'il avait toujours été quelqu'un d'impur alors que lors de sa vie au Paradis, personne ne pouvait réellement le détester.

Rune le savait très bien.

Et maintenant il jouait à l'ennemi numéro un ?

C'était ridicule d'être si rancunier et haineux pour un ange de son grade.

- Parce qu'il est plus fort que toi. Avoua-t-elle, sa main commençant à trembler sous les forces contraires qu'elle et le basané exerçait sur son poignet. Il est bien plus fort que toi et tu le sais.

Le garçon à la chevelure blanche riota tant cette discussion devenait futile et inintéressante si elle était avec une personne si têtue qui ne pouvait même pas assumer qu'un ange les ayant quittés n'avait jamais été des leurs.

Et encore plus si c'était pour évoquer des vérités calomnieuses de la sorte.

- Permets-moi de te rectifier ; il était plus fort que moi. Rétorqua-t-il amèrement en appuyant sur le mot "était".

- C'est bon Rune, ça suffit... Souffla Lucian en prenant son bras encore inoccupé, son ton étant à nouveau suppliant. S'il te plaît, arrête...

Alors que l'appelé allait finalement se rendre, revenant enfin à la raison et en voyant qu'à nouveau, sa colère avait pris raison de son esprit, il sentit son corps être repoussé par un coup dans le torse qui le fit lâcher la jeune femme.

Rapidement, il vit que celui qui l'avait repoussé et qui s'était avancé vers lui d'un pas déterminé jusqu'à être à quelques centimètres de lui, les traits enragés, n'était autre qu'un grand blond aux cheveux courts en épines qui était plus grand que d'à peine deux centimètres, aux yeux colorés d'un violet pale, à la même carrure bien bâtie et aux traits fins et durs.

La deuxième personne qu'il détestait le plus au monde.

- Hael !

- D'où tu oses la toucher avec tes sales pattes ?! Hurla-t-il en ignorant les appels de la femme derrière lui. On t'a jamais dit qu'on ne brutalisait jamais les femmes ?!

- Oh, depuis quand tu es un gentleman ? Se moqua le basané d'un regard et d'un sourire narquois.

Hael n'était pas de genre de garçon à être romantique, bien qu'il se comportait toujours comme "un homme digne de ce nom" car il était connu pour être très doux, amical et conciliant envers les personnes du sexe opposé.

Enfin, surtout envers l'élue de son cœur.

Mais ce ton sarcastique qu'il avait emprunté à son ami ne faisait qu'accroître la rage que le blond ressentait au plus profond de lui.

Sa voix abrutissante se faisait clairement entendre, peu importe si ça allait attirer l'attention des autres anges ou pas.

- Pourquoi t'as fait ça ?!

En voyant qu'il n'allait jamais avoir de réponses excepté l'air impassible que Rune portait en permanence sur le visage et ce regard méprisant, Hael agrippa son col et le tira vers lui pour qu'il puisse mesurer le poids de ses propos.

- Je te jures que si tu oses la toucher une fois encore de la sorte je t'explose le crâne.

La basané eut un rictus amer.

- Ah oui ? Eh bien dis à ta petite protégée d'arrêter de défendre un démon et là, j'y réfléchirai. Répondit-il froidement en dégageant violemment la main de Hael de son torse.

En entendant ces paroles, celui-ci se tut et se retourna pour regarder la femme derrière lui qui le regardait d'un air désolé tandis que Lucian regardait les marques faites par son ami sur son poignet droit.

Immédiatement, la rosée détourna le regard, sachant pertinemment que le blond allait être déçu de son comportement et de ses mots.

C'était bien la seule chose sur laquelle lui et Rune étaient d'accord.

Et le blond était particulièrement furieux en voyant que ce maudit démon avait endoctriné la belle fleur qu'était la rosée pour la pauvre et piteuse personne qu'il était.

Il s'approcha doucement d'elle alors que Lucian se décala pour les laisser face à face avant de rejoindre Rune.

En voyant la tête apeurée et plongée dans le déni qu'elle faisait, Hael ne pouvait pas la disputer.

Il en était incapable.

Il n'arrivait jamais à lui crier dessus, la faire pleurer ou la blesser lui ferait plus de mal à lui qu'à elle.

Alors, il soupira simplement et prit un ton se voulant sévère mais beaucoup trop doux pour réprimander quelqu'un.

- Je t'ai déjà dit de ne pas te mêler de ça... Il apporta ses doigts à son visage pour balayer une mèche de son visage. Il n'en vaut pas la peine.

La jeune femme repoussa la main du blond face à ces mots, trop énervée pour tolérer ce genre de douceur envers sa personne.

Même devant Hael, elle était prête à le défendre, même si elle était l'unique à le protéger de toutes injures et à encore le considérer comme quelqu'un de bien, elle n'allait pas se taire et obéir comme si de rien n'était.

Le fait que la rosée le repousse fut perdre toute assurance de la part du blond qui sursauta lorsqu'elle éleva la voix.

- Je me fiche qu'il en vaille la peine ou pas !!

- A-Auretta, calme toi.. S'il te plaît..? Tenta doucement Hael en se faisant conciliant et doux, mais qui se fit instantanément ignorer.

- Et vous deux, dit-elle en passant à côté du blond pour rejoindre le duo, qu'est-ce que vous êtes partis faire sur Terre ? Je sais que ce n'était pas simplement pour le surveiller !

- Mais pourquoi tu t'entêtes à le défendre alors qu'il nous a trahi ?! Vociféra Rune, excédé d'entendre qu'Auretta remettait ça sur le tapis.

- Parce qu'il était l'un des nôtres !!

- Non !! Réfuta aussitôt le blond qui rejoignit la rosée, n'acceptant pas que de tels propos soient prononcés par quiconque. Il n'a jamais été comme nous, Auretta !!

Exaspéré, il reprit, plus méchamment pour que la jeune femme comprenne finalement, trop aveuglé par l'irritation.

- Tu fais semblant de ne rien savoir mais il n'avait rien de semblable à ce que nous sommes !!

Alors qu'elle allait répondre à nouveau afin de faire taire Hael, Rune lui coupa l'initiative pour affirmer les propos du blond.

- Le dernier jour, tu as vu ses ailes, tu as vu ses yeux... Intima-t-il en la regardant dans les yeux. Personne n'est dupe et tout ce que tu sais faire c'est nier la vérité.

- Il va falloir que tu t'y fasses... Suivit le blond d'une voix plus calme en posant sa main sur l'épaule de la rosée qui avait baissé la tête en comprenant qu'elle serait éternellement la seule à ne pas voir Jeonghan comme un monstre.

Elle ne pouvait pas les convaincre du contraire, ils étaient trop butés à croire que leur ancien ami était quelqu'un de mauvais alors qu'il ne l'était absolument pas.

- Vous savez quoi ? Vous avez raison. Il n'était pas comme nous.

Avec espoir, Rune et Hael partagèrent un regard curieux et espérant avant de regarder Auretta qui les regarda avec un air décidé et mécontent.

- Il était bien meilleur et bien plus important que nous tous réunis.

Ainsi, elle se défit de la main du blond avant de définitivement partir, totalement à bout de nerfs avant que Hael ne puisse souffler.

Ils auraient dû se douter qu'elle n'avait pas changé d'avis d'un coup de tête comme ça...

Alors, Hael la suivit en lui demandant d'arrêter de lui faire la tête en la suppliant de lui parler en faisant diverses propositions qui résultait surtout de lui qui servirait d'esclave à la jeune femme si elle arrêtait d'être énervée après lui.

Comme quoi, l'amour rend aveugle.

Tendu et furax, furieux d'avoir eu cette conversation inutile qui n'avait fait que le faire sortir de ses gonds, Rune fit claquer sa langue contre ses dents avant de lui aussi partir en dans un direction totalement hasardeuse pour sûrement réfléchir tout seul dans son coin comme il en avait l'habitude.

Et pendant ce temps, Lucian était là, à admirer la scène se produire sans qu'il ne dise rien.

Il ne savait pas de quel côté se ranger dans ce genre de situation, surtout quand cela concernait Jeonghan.

De toute façon, toutes les conversations autour de sa personne en compagnie des autres anges, hormis Auretta, étaient toujours sur le fait qu'il était un traître et une horrible chose qui n'aurait jamais dû voir le jour.

Et à chaque fois, Lucian ne savait pas s'il devait faire semblant et suivre le troupeau ou imposer son propre avis, surtout quand il s'agissait de Rune.

Alors, il ne disait rien et se taisait en attendant que le sujet passe à un autre moins controversé parmi leur espèce.

Auretta était la seule à toujours défendre Jeonghan, peu importe de quelle manière, elle prenait toujours sa défense sans penser à ce que les autres anges allaient penser d'elle, elle s'en fichait totalement si c'était pour lui.

- Ouh~ On dirait que notre tout nouvel archange est énervé. Ricana un énième ange aux cheveux ébène et aux mèches rouges qui descendait les escaliers du panthéon.

- Salut Az'. Sourit faiblement le noiraud alors qu'Azrael le rejoignit. Et ouais, il est sacrément énervé...

- Comme si ça changeait d'ordinaire. Répondit sarcastiquement le plus grand en regardant Rune s'éloigner au loin. En croquant dans son donut au chocolat, il demanda, la voix ramollie par la nourriture qu'il mâchait gaiement. Alors, il a réfléchi à une date ?

- Ouais... Lucian soupira, sachant pertinemment que ce n'était pas une bonne idée. À la prochaine pleine lune.

Azrael eut un sourire railleur en sachant que la nouvelle pleine lune qui approchait n'allait pas du tout être une lune comme les autres et qu'elle allait faire beaucoup plus de dégâts que la précédente.

- J'espère pour lui qu'il ne sous-estimera pas trop notre demi-vampire adoré.

Le noiraud fronça légèrement les sourcils en regardant celui aux mèches rouges avancer pour rejoindre sa demeure avec les autres principautés dont il faisait partie, toujours un mangeant son donut qu'il savourait avec euphorie, les sucreries du monde humain savaient toujours le rendre de bonne humeur.

Parce que bon... Le Paradis c'était génial mais la nourriture laissait à désirer.

Alors, durant ses missions de principautés, Azrael en profitait pour acheter quelques douceurs avant de rentrer pour se féliciter de son bon travail.

Lucian le suivit, curieux et confus de ce qu'il voulait dire par là.

- Pourquoi ça ? S'interrogea-t-il en rejoignant le plus vieux. Jeonghan ne représente plus une menace... Du moins plus maintenant.

- Je sais, ni lui ni son ami Joshua le sorcier qui n'en est même pas un, d'ailleurs. Affirma-t-il avant de croiser les bras et de regarder le noiraud. Ce n'est peut-être plus l'un des nôtres à vos yeux mais il n'en reste pas moins un ange.

Son regard se fit plus sérieux et il prit une voix plus imposante, faisant comprendre le poids de ses mots.

- Un ange qui peut en tuer un autre.

Lucian baissa un instant les yeux, commençant à sérieusement douter du plan qu'avait prévu son ami.

Comment il pouvait connaître Joshua, déjà ?

Mais enfin bref, ça n'avait pas d'importance.

Azrael n'avait pas tort.

Et en tant que principauté, troisième grade dans la société angélique, son rôle n'était pas seulement de guider les humains vers la bonne voie et de les conseiller, c'était aussi de guider et d'aider toute personne qui en aurait besoin.

Recevoir ses conseils et ses avertissements était une chance précieuse qui ne devait pas tomber dans l'oreille d'un sourd.

Surtout si personne n'avait directement demandé son aide ; ça voulait dire qu'il se sentait assez d'humeur altruiste pour aider quelqu'un de son plein gré.

- Rune est plus puissant, c'est un vrai ange...

Le plus âgé sourit, évidemment que Rune était un véritable ange et bien-sûr que ça faisait de lui le plus puissant des deux, sauf si Jeonghan récupérait ce qu'on lui avait retiré de ses dernières bribes de sa condition d'ange.

Et encore moins si Rune choisissait d'agir le dix-huit avril comme il le désirait.

- Mais la prochaine pleine lune est une lune rouge, une lune de colère.

Lucian se mordit la lèvre inférieure de contrariété en repensant à ce détail qui avait une importance capitale.

- C'est pas qu'une lune de colère... Lui rappela-t-il sèchement, bien qu'Azrael n'avait pas du tout oublié en quoi cette lune était importante.

Celui-ci sourit en s'approchant du bord du cerceau de nuage sur lequel ils se trouvaient pour regarder la ville de Séoul vu de haut, le monde humain qui baignait dans les ténèbres de la nuit, éclairé par la tendresse de la lune.

Il sourit, avant de révéler d'un sourire en coin.

- La quintessence de rage, l'essence même de la rancœur, un élixir de tout ce qu'il y a de pire...


Une lune rouge de vengeance.





•••




- Je pense toujours qu'on devrait lui dire.

- Et moi je pense qu'on ne devrait pas.

- Mais pourquoi ?! S'empressa de demander le grand noiraud, contrarié. Il a le droit de savoir !

- Oui peut-être mais je n'ai pas envie de le perdre. Répondit calmement le chinois.

- Mais Seokmin est très tolérant, je ne vois pas quel problème il y aurait à lui dire ! Insista-t-il à nouveau, ne comprenant pas pourquoi Minghao n'était pas du même avis que lui.

- Je n'ai pas dit qu'il ne l'était pas. Soupira ce dernier en fermant un instant les yeux, ses nerfs commençant à être trop titillés. Mais là ce n'est pas un simple coming out ou quoi que ce soit, c'est beaucoup plus délicat. Il continua de marcher, la tête vers le bas, sa voix devenant plus soucieuse. Il va me détester...

- Mais non, pas du tout ! Renchérit Mingyu, se voulant rassurant mais en ayant toujours envie de rallier son ami à sa cause. Tu sais à quel point sa rancœur est inexistante !

Le chinois souffla à nouveau, il commençait vraiment à être agacé du fait que Mingyu s'entêtait à tout révéler à Seokmin.

Pour vous expliquer la situation, depuis qu'ils avaient quitté le travail, Mingyu et Minghao avaient dérivé sur un sujet qui n'était pas vraiment bon pour eux étant donné qu'ils avaient des avis totalement opposé sur la question et qu'aucun des deux ne voulaient céder sous l'opinion de l'autre.

Au petit matin, Mingyu était arrivé le premier, comme chaque mardi, suivit par Seokmin qui lui avait demandé c'était quoi leur problème à lui et à Minghao.

Sur le coup, le grand noiraud avait fait semblant de ne pas comprendre sa question même si intérieurement il paniquait totalement.

Le rouquin avait l'air vraiment frustré et même triste.

Il avait confié à son ami le fait que ses deux meilleurs amis avaient l'air de lui cacher quelque chose et qu'il se sentait mal car il avait l'impression de ne pas être assez important pour être dans la confidence. Il disait que ça faisait des semaines qu'il avait remarqué qu'ils se comportaient bizarrement et qu'il ne disait rien à ce propos pour n'offenser personne mais il en avait assez de se cacher et de se taire.

Il voulait savoir la vérité.

Et sous le choc qu'ils aient été aussi peu discrets, Mingyu n'avait rien dit, il avait balbutié quelques mots d'excuses, du fait qu'il était vraiment contrarié et désolé du fait qu'il devait, pour son bien et celui des autres, mentir à son meilleur ami.

Mais, alors que le grand noiraud pensait que le rouquin se doutait que leur cadet commun était lui aussi tout aussi étrange qu'eux, il n'en était rien.

Au contraire.

Ils ne savaient pas comment mais Chan était le seul d'eux trois à se faire passer pour quelqu'un de normal et il arrivait même à sympathiser davantage avec lui, jusqu'à ce que Seokmin le considère véritablement comme un ami et non plus comme un simple collègue de travail avec lequel il se s'entendait bien.

Minghao était arrivé le dernier et dès son arrivée, Mingyu avait compris que cette journée allait être un enfer sur Terre.

Le chinois était en pétard ce matin et sa mauvaise humeur soudaine s'était transformée en angoisse lorsque le rouquin lui avait demandé à lui aussi s'il lui cachait quelque chose.

Il avait paniqué une fraction de seconde et au contraire de son ami, il avait instantanément nié en bloc, en disant qu'il n'avait pas à s'en faire et que jamais il ne lui mentirais.

Mingyu s'était senti idiot.

Ou plutôt, il s'était senti comme le plus grand des cons.

Il aurait dû nier lui aussi au lieu de simplement s'excuser auprès du rouquin.

C'est juste qu'il avait énormément de mal à gérer cette situation et encore plus quand il devait mentir à un ami auquel il tenait énormément.

C'était toujours plus simple quand ils étaient au courant.

Savoir la vérité, même si elle n'était pas facile à entendre, était toujours mieux que de ne rien savoir du tout.

Au fil de la journée, il fallait dire que Mingyu avait eu une folle envie de frapper Chan qui ne faisait que jouer au gentil petit cadet souriant et drôle.

Tout simplement parce que Seokmin avait passé sa journée à se marrer avec l'ébène et qu'il était un peu distant avec ses deux amis.

Et la jalousie commençait à tiquer à l'intérieur des deux noiraud.

D'ailleurs, à l'heure de la pause déjeuner, Seokmin avait confié que Jisoo était lui aussi tout aussi étrange que ses deux meilleurs amis, que des choses bizarres s'étaient produites quand il avait été en sa présence.

Et depuis que leur journée de travail était terminée, Mingyu et Minghao se baladaient dans la ville en discutant de ce qu'ils devraient faire pour que tout redevienne comme avant.

Mingyu savait bien que rien ne serait comme avant, pas depuis que Jihoon avait transformé le chinois, en tout cas.

Il n'y avait pas de retour en arrière possible.

Et alors que le grand noiraud voulait tout avouer pour se libérer de cette culpabilité contrariante qui le rongeait de l'intérieur et rendre les choses plus simples pour tout le monde, Minghao était au contraire, décidé à se taire pour protéger Seokmin des dangers du monde sombre auquel il était désormais rattaché.

Et il n'envisageait aucune autre possibilité.

Cette conversation commençait sérieusement à le mettre en rogne et à dépasser les limites de sa patience qu'il taquinait beaucoup trop depuis ce matin.

- Mingyu, ça t'arrive parfois de penser avec ton cerveau ? Demanda-t-il d'un ton mordant et sarcastique avant de devenir plus autoritaire. Tu penses aux conséquences que ça pourrait engendrer de lui dire ?

Le concerné fronça les sourcils de colère.

Ça se voyait que le chinois était plus qu'excédé, jamais il n'aurait employé un ton aussi condescendant et dur pour lui parler.

Mais l'angoisse, couplée à l'impatience, l'obstination et la colère, avait fait en sorte que Mingyu se défende avec le même timbre de voix qui avait perdu toute bienveillance.

- Et toi, tu peux penser à ce qu'il ressent pour une fois ? S'offusqua-t-il. Même Chan est de mon côté ! Il souffla avant de prenant un ton plus ferme. Moi ça me dérangerait beaucoup de savoir que mes amis sont des êtres surnaturels et qu'ils ne me l'ont même pas dit pendant tout ce temps !

- Mais toi tu aimes les créatures surnaturelles, lui il déteste ça, il en a une peur bleue ! Contra instantanément Minghao face à l'argument de son ami, son exaspération augmentant au fil de cette discussion. Il va juste nous détester et nous éviter, en plus de se mettre en danger.

La tension s'accentuait encore plus entre les deux garçons qui étaient tous deux dérangés par l'opinion jugée immorale par l'un et insensible par l'autre.

- Tu préfères quoi ? Un mensonge très beau ou une honnête vérité désagréable ? Questionna le grand noiraud en croisant les bras, la voix sarcastique et sèche.

- Je préfère encore mentir pour garder mes relations intactes et protéger ceux que j'aime. Le chinois roula des yeux, le ton caustique. Mais ça, tu ne peux pas le comprendre puisque tu t'entêtes à vouloir avoir raison.

Lui, il voulait avoir raison ?

Quel culot il avait ! Il n'était pas le seul à vouloir avoir raison et imposer sa façon de penser à l'autre !

- Mentir ne fait que bousiller tes relations Minghao ! Franchement, ça me blesse de te voir agir comme ça ! Protesta Mingyu, le timbre déçu.Il prit un autre ton plus inquiet et sévère. Il va finir par le savoir, il se doute déjà que quelque chose ne tourne pas rond et ça fera encore plus mal quand il va falloir tout lui avouer.

Son interlocuteur s'arrêta, l'incitant à lui aussi le faire.

Il n'arrivait pas à croire aux ramassis de conneries que son ami lui sortait comme excuses pour faire en sorte qu'il se sente mal de penser comme il le faisait.

- Ça te blesse, toi ? Ironisa-t-il en le regardant dans les yeux, un petit sourire moqueur au visage. Mais tu t'écoutes un peu ? Toute trace de moquerie se balaya de son visage pour ne laisser que l'agacement et l'irritation. Comment ça pourrait te blesser ? Tu n'es même pas concerné !

- Je suis blessé pour lui parce que je sais comment il fonctionne ! Rectifia Mingyu en suivant son ami qui avait repris sa marche d'un pas décidé.

En se rendant compte du silence de son ami et encore plus de sa colère, il voulut riposter d'une manière plus générale pour qu'il comprenne enfin qu'il avait tort et qu'il prenait le problème dans le mauvais sens.

Mais d'un autre côté, il voulait que la discussion s'arrête ici et qu'ils arrêtent de se crêper le chignon de cette manière.

- Mais bref. Soupira-t-il, avant de lancer une invective d'une voix méprisante. Tu ne peux pas comprendre de toutes façons avec ta mentalité de gamin.

Le chinois s'arrêta net à nouveau, regardant le noiraud qui n'avait pas mesuré la gravité de ses mots.

- Pardon ? Il s'approcha de lui jusqu'à être à quelques centimètres de lui. Répète un peu ? Il sourit amèrement, ayant cru mal entendre. Ma mentalité de quoi ?

Mingyu savait bien qu'il aurait mieux fait de réfléchir à ses mots, surtout avec quelqu'un comme Minghao qui n'avait pas sa langue dans sa poche, encore moins quand on l'insultait en premier.

- Ta mentalité de gamin égocentrique de merde ! Persista-t-il, prenant son courage à deux mains pour évacuer toute sa colère et son agacement. Vraiment, il faut que tu apprennes à te mettre à la place des autres, tes actions peuvent blesser des gens !

- Et toi ton comportement est totalement illogique et irrationnel et ça commence à franchement me les briser. Pesta Minghao d'un regard hostile, le ton acrimonieux et froid.

- Toi aussi tu commences à me saouler. Moi j'ai quelque chose qui s'appelle l'empathie contrairement à toi. Avant que l'autre ne puisse rétorquer, il reprit la parole en étant plus vif et virulent. T'es vraiment insensible, hein ?! Ça t'arrive de penser aux émotions des autres ? De penser à autre chose que ta petite personne ?!

Pendant quelques dizaines de secondes, le chinois ne dit rien de plus, le regard fixé sur le visage du grand noiraud devant lui, son regard étant tout aussi ardent de colère.

Néanmoins, Mingyu avait senti une odeur âcre et piquante venant de son ami.

Après avoir ravalé cette éraflure qui avait atteint plus que son égo, il répondit.

- T'es juste ridicule. Formula-t-il durement. J'espère que tu as conscience que tes mots ont eux aussi des conséquences. Ses traits se renfrognèrent de rancune. Ne viens pas pleurer dans mes bras quand tu viendras t'excuser.

Puis, il se retourna sans jeter un regard au grand noiraud qui avait fait la même chose en prenant la route en direction de son appartement.

Sur le trajet, il n'arrivait pas à se dire qu'il venait vraiment de disputer fortement avec l'un de ses deux meilleurs amis pour quelque chose d'aussi idiot.

D'ordinaire, ils ne se disputaient jamais ou alors très gentiment sur des choses futiles mais là, Mingyu savait que ses mots avaient dépassé sa pensée et que maintenant, il aurait du mal à faire comprendre à son ami qu'il ne le pensait pas, sa colère l'avait forcé à dire des mots pour simplement le blesser et pas pour gagner le débat qu'ils avaient.

Il s'en voulait, en plus il avait vraiment blessé le noiraud...

Mais lui aussi avait été blessé par les mots de Minghao.

Et pas qu'un petit peu, bien au contraire.

Cette phrase de fin de discussion n'arrêtait pas de tourner dans sa tête et il se demandait si toutes les fois où il était venu demander son pardon, est-ce qu'il avait été aussi énervant que ça à ses yeux, à pleurer pour exprimer sa culpabilité et sa tristesse ?

Est-ce qu'il était si ridicule que ça aux yeux du chinois ?

Il avait honte, terriblement honte.

Car si sa manière de faire était si risible et insignifiante, comment allait-il pouvoir trouver une autre manière de s'excuser sincèrement sans avoir peur qu'elle soit elle aussi honteuse ?

Il ne voulait pas avoir l'air si dérisoire et désespéré...

Après une dizaine de minutes de marche, Mingyu put finalement accéder à son immeuble et monter au premier étage afin de terminer cette journée d'horreur.

Il entra dans son appartement et soupira en fermant sa porte d'entrée en s'adossant à celle-ci, dépité de sa journée.

Néanmoins, il était heureux de retrouver son chez-lui adoré avec sa douce odeur florale de produits ménagers et sa chaleur réconfortante qui le consolait un peu de la tournure qu'avait prise la discussion avec Minghao.

Après avoir soupiré et rassemblé le peu de motivation qu'il lui restait, il retira ses chaussures et mis ses chaussons en laissant ses clefs sur le petit crochet à clefs du porte-manteau sur lequel il posa son manteau.

Il s'étira en avançant dans son appartement, allumant la lumière du salon avant de le traverser pour aller dans la de bain et se passer de l'eau sur le visage.

Bon, au moins, il était toujours aussi beau.

C'était déjà ça...

Enfin, pour quelqu'un comme lui qu'on regardait plus pour sa silhouette que pour sa personnalité.

Mingyu s'était toujours demandé pourquoi il n'avait jamais trouvé quelqu'un avec qui sortir qui ne serait pas uniquement intéressé sur son plan physique.

Parmi ses multiples conquêtes et coups d'un soir, le grand noiraud n'avait jamais trouvé quelqu'un qui aimait son lui intérieur.

Pourtant, ses amis et ses aînés se demandaient comment un garçon aussi gentil et attentionné que lui n'avait jamais pu trouver quelqu'un qui lui correspondait.

Après tout, ses amis étaient toujours en train de lui répéter combien il était génial et à quel point il pourrait être un parfait petit-ami, que même sa maladresse qui était l'un de ses plus gros défauts faisait qu'il était encore plus attirant.

Il ne savait pas...

Il ignorait si c'était tout simplement les autres qui étaient trop superficiels et qui se concentraient uniquement sur son aspect physique ou bien si c'était lui qui avait un problème avec l'amour.

C'était quand même ironique cette situation.

Seokmin, qui n'avait jamais pu se découvrir n'y même penser à l'amour, tombait totalement fou amoureux d'un garçon auquel il plaisait fortement.

Minghao, qui s'en foutait totalement de l'amour et préférait se concentrer sur lui-même, avait quelques aventures amoureuses et avait pour la première fois eu un coup d'un soir sans le vouloir.

Et Mingyu, qui avait toujours été en quête d'amour et de relation sérieuse et passionnelle, ne trouvait que des personnes qui étaient attirées par le fait de coucher avec un beau mec et des relations superficielles et éphémères.

Il se demandait s'il allait un jour trouver la personne qui lui ferait comprendre qu'il n'était pas qu'un corps, qu'il n'était pas qu'un grand noiraud avec un corps bien bâti.

Il voulait rencontrer quelqu'un qui lui ferait sentir qu'il était lui-même et que c'était bien suffisant, qu'il n'avait pas besoin d'être beau pour être aimé.

Il n'était pas que beau, hein ?

Il en avait marre que sa beauté tire les rennes de sa vie.

Soupirant à nouveau, il éteignit la lumière de la salle de bain et se dirigea vers le salon d'un pas lourd et découragé, ses yeux baissés par la tristesse de vivre dans un monde trop injuste.

Quand il leva les yeux pour regarder devant lui, il poussa un cri d'effroi en faisant un bond en arrière sous le choc de ce qu'il venait de voir.

Est-ce que quelqu'un pouvait lui expliquer pourquoi il y avait un mec qu'il ne connaissait pas allongé sur son canapé ?!

Mingyu prit immédiatement son balai pour se défendre au cas où l'individu deviendrait dangereux, on ne sait jamais.

Or, après une dizaine de secondes, le grand noiraud se détendit quelque peu en voyant que cet homme ne bougeait pas, qu'il n'était tout simplement pas en vie.

Il avait envie de pleurer.

Pourquoi ce genre de truc ça devait évidemment lui arriver ?!

Il pleurnicha en râlant en sachant qu'il allait devoir s'approcher de l'homme pour vérifier s'il était vivant.

Et il priait intérieurement pour qu'il le soit.

Prudemment, il s'avança de son canapé, se retenant de partir en courant de son appartement et appeler des renforts.

Il n'était pas du tout fait pour trouver des morts, bordel !

- Pour l'amour du ciel, ne sois pas mort... Supplia-t-il en émettant quelque couinement plaintif, se mettant à genoux devant le canapé.

Le torse de l'homme ne se soulevait pas et Mingyu n'entendait aucun souffle sortir de ses voies respiratoires.

Cependant, le noiraud s'était habitué à ce que les choses ne soient plus aussi rationnelles que ça depuis qu'il avait compris que Minghao était devenu une sombre créature de la nuit.

Ainsi, il posa une main sur le front de l'homme, qui par ailleurs était totalement gelé, voire en hypothermie, pour incliner légèrement sa tête vers l'arrière, ce qui fit que la bouche du brun dans son canapé s'ouvrit légèrement.

Pendant qu'il inclinait sa tête, il avait posé sa main sur son menton et l'avait soulagé pour ouvrir mieux sa cavité buccale avant de s'approcher de sa bouche pour voir s'il pouvait sentir son souffle ou l'entendre respirer.

Il soupira de soulagement en s'écartant de lui quand une respiration se fit entendre de sa bouche.

Il respirait encore un peu, c'était déjà ça !

En se concentrant sur la respiration du brun, il avait aussi entendu son cœur battre mais juste une fois et ainsi, Mingyu venait de se rendre compte qu'il avait littéralement une créature surnaturelle d'une espèce inconnue qui était allongée sur son canapé, en ayant pénétré son appartement d'une manière inconnue !

En comprenant cela, il s'était immédiatement relevé et avait accouru à son sac pour saisir son téléphone portable et composer le numéro de Seungcheol.

Il n'allait pas appeler les urgences pour une créature surnaturelle, ça serait la pire chose à faire, surtout pour un homme qui respirait à peine et qui avait un pouls si faible qu'on pouvait à peine l'entendre battre cinq fois à la minute !

En téléphonant au plus âgé, Mingyu s'était réfugié dans sa chambre de là où il pouvait encore voir le brun pour le surveiller alors qu'il expliquait la situation merdique dans laquelle il se trouvait actuellement.

Sérieusement, pourquoi les pires choses devaient retomber sur lui ?!

Déjà qu'il avait passé une horrible journée, maintenant il se retrouvait avec une chose à demi-morte dans son appartement !

Seungcheol l'avait directement rassuré en disant qu'il allait s'occuper de ça et qu'il allait le rejoindre le plus vite possible dans une vingtaine de minutes et qu'en attendant, Mingyu devait rester silencieux et en dehors de son appartement pour ne pas se mettre plus en danger, au cas où cet homme serait une créature en pleine crise ou simplement en manque de satisfaction meurtrière.

Le noiraud était parfaitement d'accord avec ce plan de rester le plus éloigné possible de ce mec flippant.

Après que Seungcheol ait raccroché, il resta quelques secondes dans sa chambre, le temps de comprendre et de se remettre de ce qu'il était en train de vivre et pour émettre des bruits plaintifs et boudeurs.

Alors qu'il était de dos à la porte de sa chambre, au loin, il put entendre une voix usée et étranglée, qui semblait provenir du salon.

- W.. Won..

Mingyu se retourna, les yeux rivés vers le brun.

- Wonwoo...

Le noiraud resta le regard fixé sur lui, s'approchant très lentement de lui, se demandant pourquoi il répétait ce prénom en boucle et surtout pourquoi son visage était teint de douleur, les traits renfrognés et la voix toujours fébrile, usée mais aussi apeurée. Ayant le front recouvert de sueur et la peau glaciale.

- Jeon... Wonwoo...

Plus il s'avançait, plus la voix du brun devenait de plus en plus faible, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus qu'entendre les bruits humides des lèvres du garçon susurrer des syllabes asphyxiées, répétant encore et encore ce nom et ce prénom.

Mingyu ne comprenait rien et il était terrifié.

Ainsi, en revenant à la raison, il s'était empressé de prendre ses clefs et de sortir de son appartement en le verrouillant le plus rapidement possible en se laissant tomber contre sa porte d'entrée.

Il s'en foutait d'être vu totalement paniqué ou quoique ce soit.

Il ne comprenait pas ce qui arrivait à cet homme mais il avait l'air de souffrir.

Non, en fait, il souffrait le martyr, Mingyu arrivait à le sentir dans son odeur qui n'exprimait que la douleur et l'affliction.

Il ne savait pas comment il le savait mais il pouvait le ressentir et surtout, il était paniqué.

Il ne comprenait rien à ce qu'il se passait.

Et ce qu'il comprenait encore moins et ce qui l'affolait et l'angoissait au possible, c'était que ce nom et ce prénom lui semblait familier.

Alors qu'il ne connaissait aucun Jeon Wonwoo et qu'il n'en avait jamais connu dans toute son existence !

Pendant tout le temps durant lequel il attendait Seungcheol, Mingyu pouvait entendre la voix étouffée de cet homme qui répétait ce prénom sans cesse, toutes les cinq secondes, il le disait et le grand noiraud voulait le faire sortir de sa tête car il connaissait ce prénom, il l'avait déjà entendu quelque part mais il ne pouvait pas s'en souvenir.

Ce prénom était comme un bruit parasite qui ne voulait plus quitter son esprit.

Mais aussi, Mingyu pouvait entendre les battements du cœur de cet homme, sans qu'il ne sache comment il faisait pour le faire alors qu'il était un simple humain.

Enfin, après tout ce qu'il s'était produit ces dernières semaines, il ne savait même plus s'il pouvait encore se considérer comme "un humain normal".

Comme promis, Seungcheol arriva une dizaine de minutes plus tard, inquiet à la mort pour la condition du noiraud qui soupira de soulagement en le voyant finalement arriver.

Le plus âgé s'était précipité devant lui en lui prenant les mains, ses yeux allant rapidement d'un bout à l'autre de la silhouette de son vis-à-vis.

- Ça va ? Tu n'as rien ? Demanda-t-il, soucieux.

- Non, ça va Hyung, ne t'en fais pas. Le rassura-t-il en souriant, son cœur étant adouci par la personnalité attentionnée, protectrice et soucieuse de son aîné. Merci d'être venu si vite ! Si tu savais à quel point je suis complètement flippé là, tout de suite !

Il se releva lorsque Seungcheol le fit avant lui, l'aidant à se rehausser en lui tenant la main.

- J'ai cru comprendre, oui... Répondit-il en hochant la tête. Il y a eu d'autres choses qui se sont passées depuis que j'ai raccroché ?

- Il n'arrête pas de répéter un nom... Avoua le grand noiraud en déverrouillant sa porte en invitant l'aîné à rentrer, refermant la porte derrière lui après être entré.

- Un nom ? Quel nom ?

Seungcheol avança jusqu'au salon avec Mingyu qui le suivait.

En voyant finalement le fameux homme dont le noiraud lui avait parlé, il s'était soudainement arrêté pour fixer la masse endormie sur le meuble.

Il en avait profité pour utiliser ses sens primaires et en premier, ce qu'il avait senti c'était l'angoisse et la peur de Mingyu, la détresse physique et la souffrance chez le brun sur le canapé et une forte odeur d'eau de javel.

Or, la chose qui les faisaient angoisser, c'était que l'homme sur le canapé ne parlait plus, il ne disait plus rien.

- Il disait "Jeon Wonwoo", il le répétait en boucle... Avoua anxieusement Mingyu, ne comprenant toujours pas pourquoi il avait l'impression de connaître ce nom.

Seungcheol hocha faiblement la tête en s'approchant pas à pas du canapé.

Mais, lorsque Mingyu voulut le suivre, le plus âgé mit sa main la plus proche sur son torse pour l'arrêter alors qu'il le regardait sérieusement, lui priant de rester là où il se trouvait pour sa sécurité.

Le plus jeune le comprit automatiquement et le laissa lentement avancer jusqu'au canapé, là où il s'accroupit devant le visage du brun en l'examinant brièvement, se concentrant sur son ouïe pour entendre les faibles battements de son cœur et les quelques inspirations qu'il exerçait pour se maintenir en vie.

Seungcheol ne connaissait ni cet homme, ni pourquoi il s'était retrouvé dans l'appartement de Mingyu, et encore moins qui était ce Jeon Wonwoo qui avait été mentionné par la victime du jour.

Mais s'il y avait une chose qu'il savait, c'était que cet homme était en train de mourir et que s'il n'agissait pas rapidement, il n'allait pas s'en sortir.

Alors, dans un espoir que la raison pourquoi cet homme ne guérissait pas par lui-même, s'il en avait la capacité, était le fait que la douleur était trop puissante pour que la cicatrisation fasse effet, l'alpha prit la main droite du brun et l'entoura avec ses deux mains.

- Hyung, tu fais quoi là ? S'interrogea soucieusement Mingyu.

- Je vais essayer de faire comme j'ai fais pour Chan ; prendre sa souffrance pour qu'il puisse rester en vie plus longtemps.

Avant que son cadet ne le supplie de ne pas le faire car c'était beaucoup trop dangereux, le lycanthrope avait déjà entamé le processus en commençant par lentement aspirer sa souffrance, faisant ressortir ses veines dans une couleur ombrée de noir, de sa main, du long de ses bras jusqu'à son cou.

Alors que l'homme eut une réaction positive, arquant son dos quand il put finalement prendre une grande respiration, étant libéré de ce qu'il encombrait grandement ses fonctions vitales, au contraire de lui, Seungcheol tremblait de partout en respirant rapidement entre ses dents, résistant le plus longtemps possible à l'atroce sentiment que cette douleur lui faisait.

Il pouvait la ressentir s'introduire dans chaque partie de son corps, comme un poison qui viendrait s'attaquer à chaque parcelle de son être. Il pouvait la sentir glisser lentement, il arrivait à sentir le courant brûlant que cette souffrance lui procurait passer dans chaque veine, dans chaque morceau de son corps.

Malheureusement, il n'arrivait plus à supporter silencieusement et c'est sans se contrôler qu'il commença à pousser des grognements et des cris des douleurs intenses qui firent aussitôt réagir Mingyu qui fonça vers lui pour essayer de les séparer comme il le pouvait, c'est-à-dire en forçant sur le bras des deux hommes pour les faire se relâcher.

- Hyung, arrête, je t'en prie !! L'implora-t-il désespérément en essayant toujours de séparer son aîné de l'homme. Si tu continues, ça va te tuer !!

Seungcheol ne pouvait que l'écouter à moitié tant la douleur était forte, il ne pouvait plus penser à autre chose que ce qui se répandait dans son être et qui le faisait hurler de douleur.

Sans qu'il ne puisse y faire quelque chose, son être avait automatiquement fait ressortir ses yeux rouges, ses crocs et ses griffes, étant à demi-transformé pour que son corps puisse au moins tenter de cicatriser de ce supplice.

Tandis qu'il adjurait encore et encore, Mingyu réussi à faire en sorte de son aîné ne lâche la main du brun, le faisant inspirer profondément dans un sentiment de soulagement de ne plus avoir à pomper cette souffrance qui était plus forte que tout ce qu'il avait vécu jusqu'à présent.

Le grand noiraud se dépêcha de relever l'alpha et de l'installer sur un fauteuil du salon, inquiet en voyant que même après avoir lâché la main de l'homme, les veines du loup étaient encore noires et se dissipaient petit à petit, son visage encore torturé par la souffrance alors que son corps se repliait sur lui-même pour tenter d'atténuer ses supplices, grognant toujours de douleur en serrant les dents et les yeux.

S'il devait être honnête, le plus grand était terrifié de ce qu'il venait de voir.

Il n'y comprenait rien et voir Seungcheol dans un tel état de détresse physique lui faisait perdre toute trace de courage.

Alors qu'il se remettait petit à petit de la géhenne qu'il venait de subir, ce dernier regardait ses mains qui tremblaient fortement, ainsi que ses avant-bras, ses griffes étant sorties par elles-mêmes.

Il se demandait ce qui était arrivé à cet homme pour qu'il puisse renfermer une source aussi forte de souffrance en lui, surtout que l'alpha ne lui avait soutiré qu'une petite partie qui ne le guérirait sûrement pas.

Jamais le loup n'avait ressenti une souffrance si puissante au point que son corps avait réagi par lui-même pour déclencher la guérison d'une blessure qui n'était pas présente, juste à cause d'une souffrance d'une puissance dont il n'avait jamais perçu l'existence auparavant.

Et ça le terrorisait.

Il ne pouvait s'imaginer combien cet homme pouvait souffrir en ce moment, surtout qu'il avait seulement repris un peu de force pour respirer, son rythme était encore au stade qu'il pouvait battre pour simplement le garder en vie.

Soudain, alors que Seungcheol reprenait ses esprits, ses tremblements étant plus faibles et étant revenu à son état normal, lui et Mingyu virent le brun sur le canapé ouvrir les yeux et se laisser tomber sur le côté, atterrissant au sol, sur le ventre.

Ils le virent ouvrir légèrement la bouche.

Puis, s'écoula un fluide noir et épais qui répandait rapidement sur le sol, faisant baigner son corps dans une marre noire de souffrance.

Non seulement cela avait immobilisé les deux noirauds de peur, mais ça avait aussi eu pour effet de leur faire comprendre que s'ils voulaient sauver cet homme, ils n'avaient plus de temps à perdre.

Alors, Seungcheol s'était rué vers lui et avait porté son corps dans ses bras, s'en fichant totalement d'être tâché par le liquide étrange et sombre qui s'était échappé de la bouche du brun.

Il ignorait ce que c'était et sur le moment, il s'en foutait.

Tout ce qu'il voulait, c'était empêcher un homme de mourir par tous les moyens possibles et à cette heure-ci, son seul espoir se trouvait à l'hôpital.

- Je l'emmène voir Isekai. Informa-t-il, déboussolé, avant de courir vers la porte.

- Hyung, attends !

Mingyu tenta de suivre Seungcheol qui était déjà parti à toute vitesse vers l'hôpital où le druide se trouvait, sans succès.

Alors, il ne put rien faire d'autre que de retourner dans son appartement pour tenter de se remettre de ce qu'il venait de vivre en compagnie de l'alpha.

Il n'arrivait même pas à croire de ce qu'il s'était produit sous ses yeux, ni à l'expliquer et il se demandait même si Seungcheol avait une idée ou pas du tout ce qu'il venait de se passer sous leurs yeux ébahis.

En revenant dans le salon, il vit à nouveau cette longue flaque de liquide noire qui s'était déversée sur le sol, provenant de la cavité buccale du brun qu'il avait retrouvé chez-lui.

Il voyait encore le cadavre de cet homme sur le sol, gisant dans ce fluide étrange...

Bon ben ce soir, il allait encore faire des cauchemars mais bon.

Comment est-ce qu'il était censé nettoyer ça ?

Soupirant, il alla chercher tout ce dont il avait besoin pour espérer laver son sol et faire partir cette marre.

Aussi, avant de commencer à nettoyer, il avait pris un petit flacon vide qu'il avait retrouvé dans son armoire à pharmacie dans lequel il avait réussi à récupérer un peu de ce liquide épais et visqueux, en espérant qu'un jour, ils sauraient de quoi il s'agissait.

Après avoir réservé le flacon en lieu sûr où il ne l'oublierait pas, Mingyu s'était mis à nettoyer, ou du moins essayer de nettoyer ce fluide étrange qui n'était pas du tout simplement à faire partir.

Il avait dû le ramasser avec de l'essuie-tout tellement cette matière était sirupeuse et collante, en plus de s'en être mis plein les doigts au cours du nettoyage.

Pendant cette étape, Mingyu n'arrêtait pas de penser repenser à ce qu'il s'était passé.

Il revoyait Seungcheol se tordre de douleur, ses griffes et ses crocs qui étaient sortis tout seuls et surtout les cris bestiaux et empli de douleur qu'il poussait au fil qu'il aspirait la souffrance de cet homme.

Ses cris tournaient en boucle dans sa tête sans qu'il ne puisse y faire quelque chose ainsi que le nom et le prénom que répétait l'homme.

Jeon Wonwoo.

Le grand noiraud n'arrivait pas à le sortir de sa tête et ça l'énervait d'avoir le sentiment de connaître cette personne alors qu'il n'avait jamais connu quelqu'un qui s'appelait ainsi, et au vu de la réaction de Seungcheol, lui aussi ignorait de qui il pouvait s'agir.

Cette scène était à n'y rien comprendre et pour être franc, Mingyu voulait juste arrêter d'y penser et aller se coucher.

En fait, il ne voulait plus penser à rien, il voulait vider son esprit de toutes les choses qui le tourmentaient et de toutes ces questions sans réponses qui le torturaient sans arrêt.

Ainsi, il avait simplement rangé ce qu'il avait utilisé avant de se diriger vers sa chambre pour finalement aller dormir un bon coup et ne plus penser à rien pendant quelques heures.

Enfin, si ses rêves ne revenaient pas le hanter eux aussi.

Néanmoins, dès qu'il posa ses yeux sur l'ombre duquel était imprégné l'espace de sa chambre, il cria et fit un autre bon en arrière en remarquant que deux yeux rouges vifs le regardaient, tapis dans les ténèbres de la pièce dans laquelle il se rendait.

C'était sa fête aujourd'hui ou quoi ?!

Alors qu'il se demandait ce qu'il avait fait d'aussi grave pour se retrouver dans ce genre de situation, il soupira quand la personne s'avança vers lui, lui procurant une sensation de délivrance quand il reconnut son cadet aux cheveux ébènes qui souriant doucement au vu de sa réaction.

- Chan ! Soupira-t-il de détente. Tu m'as foutu une trouille bleue, t'aurais pu sonner !

- Pardon. S'excusa le plus petit en ayant un sourire coupable. J'ai fait aussi vite que j'ai pu.

- Attends... S'arrêta tout à coup le grand noiraud, faisant stopper son cadet qui s'avançait vers lui. Comment t'as fait pour entrer ?

Chan riota doucement en se rappelant de comment il s'était introduit dans l'appartement de son aîné sans que personne ne l'entende.

- T'as laissé la fenêtre de ta chambre ouverte.

Mingyu émana un petit "ah" sec et honteux, se sentant encore plus idiot.

Il se doutait bien qu'il avait oublié quelque chose ce matin avant de partir au travail !

Désormais, il allait vérifier toutes les fenêtres et les portes une dizaine de fois avant de pouvoir partir de chez-lui sans être préoccupé par le fait qu'une créature avait encore une fois pris ses aises dans son habitation.

Car si c'était Chan, ça passait encore, mais si c'était un vampire sanguinaire ou autre créature qui représentait une menace pour sa vie, là, c'était plus embêtant.

D'ailleurs, il se doutait que c'était sûrement par là que l'homme s'était introduit chez-lui.

Après quelques secondes de silence, Chan eut un regard suspicieux et curieux, un petit sourire au visage.

- Pourquoi j'ai l'impression que Cheol-Hyung n'est pas au courant pour tes problèmes ? Questionna-t-il ironiquement.

- Peut-être parce que tu es le seul à qui j'en ai vraiment parlé ? Soupira-t-il en se pinçant les arêtes du nez.

Mingyu se souvenait avoir parlé à Minghao de son problème de poudre qu'il retrouvait sans cesse partout où il allait, sans qu'il n'explique pourquoi, mais il n'avait pas parlé des autres choses étranges qu'il se produisait chez lui.

- Pourquoi tu ne lui as rien dit à propos de ça ? Ni à lui, ni aux autres, d'ailleurs...

Autant, Chan était flatté d'être le seul véritablement au courant de tout ce qu'il se passait chez son aîné, autant, il ne comprenait pas le choix qu'il avait fait en se confiant uniquement à lui alors que les autres étaient bien plus compétents que lui pour résoudre ce genre de problèmes.

- Je peux pas... Souffla Mingyu qui s'assit sur le canapé, découragé. J'ai pas envie de lui remettre un problème de plus sur le dos. Sa voix devint plus inquiète. Tu as vu dans quel état il est ? Il est totalement dépassé par les évènements et il ne sait pas où donner de la tête tellement il a de choses à régler et je ne veux pas être une chose à régler en plus...

Il passa une main dans ses cheveux, se rappelant de l'état de stress constant dans lequel se trouvait Seungcheol.

Lui qui se remettait tout sur le dos et qui se portait responsable pour chaque chose qui se produisait dans cette ville, Mingyu ne voulait pas être une pression en plus pour son aîné qui se donnait déjà trop de mal à régler les soucis de tout le monde.

- Et puis ça se trouve, c'est rien du tout, ça se trouve c'est juste un petit truc qui partira au bout de quelques jours ! Hypothétisa-t-il en relevant la tête, avec un ton détaché et rieur.

Chan eut un rictus amer et sarcastique face à la réaction de son aîné.

Est-ce qu'il se rendait compte de la situation dans laquelle il se trouvait actuellement ?

- Tu entends la voix d'un mec qui te parle, t'as des hallucinations, tu laisses traîner derrière toi de la poussière noire, t'as des paralysies du sommeil, des crises de somnambulisme dans lesquelles tu t'amuses à te balader en pleine nuit sans que tu ne puisses le contrôler ou te souvenir de ce que tu as fais, le tout en portant un gros sac avec des briquets de dedans, tu fais des rêves de plus en plus chelous, ouais tout va parfaitement bien ! Rétorqua-t-il d'une voix à la fois excédée et narquoise. Ouais, il posa sa main gauche sur sa hanche, c'est sûr que d'entendre des voix qui te disent de tout brûler sur ton passage c'est rien du tout !

Le concerné roula des yeux en entendant l'ébène lui ressasser ses symptômes et lui faire la morale, le tout avec un condescendant et irrité qui donnait envie de le frapper pour le faire redescendre sur Terre et lui rappeler que des deux, il était le plus jeune et qu'ils n'avaient pas inversé les rôles.

Mais il n'avait pas tort, il n'y avait plus rien de normal chez-lui avec tous ces faits qui s'accumulaient sur son dos depuis un certain temps.

Il se souvenait de la première fois qu'il avait ressenti un changement autre que par son ouïe, son odorat, sa vitesse ou sa force physique qui pouvaient se montrer beaucoup plus performants par moment.

C'était une matinée dans laquelle il travaillait tranquillement, comme d'ordinaire, quand il avait soudainement entendu quelqu'un l'appeler par son prénom.

C'était une voix grave et masculine qu'il ne connaissait pas mais surtout qu'il était apparemment le seul à entendre, qui était dans sa tête.

La voix n'avait fait que lui poser une question mais ça lui avait glacé le sang et il n'avait pas trouvé d'explication à qui, comment et pourquoi quelqu'un ferait ça pour simplement vérifier s'il pouvait l'écouter.

Et à partir de là, les choses avaient commencé à déraper pour lui.

Néanmoins, bien qu'il écoutait son cadet qui lui faisait la liste des manifestations étranges qui étaient apparues depuis quelques semaines, il sentait qu'il y avait quelque chose que Chan s'empêchait de dire.

Il ne savait pas pourquoi mais il était certain que le chien noir en savait plus que lui et Seungcheol à propos de cet homme qui s'était retrouvé dans son appartement.

Tandis qu'ils étaient plongés dans un silence pesant, Mingyu demanda soudainement.

- Le type qui était là... Tu le connaissais ?

Pris de court, Chan ne répondit pas instantanément.

Il soupira, son visage devenant désolé et peiné à la fois, avant de hocher timidement la tête.

- Il s'appelle Kagemiko Kasumi, c'était mon dealer. Confit-il d'une voix monotone et basse.

- C'est quoi comme créature exactement ? S'interrogea Mingyu, la voix suspicieuse à propos dudit Kasumi.

- Un en'enra ; un yokai, un esprit japonais qui a la capacité de se changer en brume à volonté.

- Et c'est normal pour un esprit d'avoir un liquide noir qui ressemble à du sang sortir de sa bouche en si grande quantité ? Insista-t-il à nouveau, voulant satisfaire ses questionnements curieux sur la scène qu'il venait de se produire.

Malheureusement, le visage de Chan ne fut pas plus enthousiaste qui secoua simplement la tête d'un air tracassé et peureux.

Donc à part son prénom et ce qu'il était, ils n'avaient aucune autre information concernant ce qui s'était libéré de son corps après que Seungcheol ait pris une partie de sa douleur.

C'est sûr que ça les avançait vachement.

Découragé par le manque de réponse et par l'angoisse que cette situation leur causait, Mingyu se laissa tomber sur le dossier de son canapé, totalement démoralisé sur ce qu'il se passait en ce moment.

Or, Chan avait quelques nouvelles qui allaient au moins un peu soulager et adoucir ses inquiétudes.

Il s'approcha de lui d'un sourire rassurant et bienveillant, en espérant que ses recherches apaiseraient l'anxiété du grand noiraud.

- J'ai vérifié l'échantillon de poudre que tu m'as donné... Commença-t-il doucement, ce qui fit que Mingyu ouvrit ses yeux vers lui. Je sais ce que c'est.

Dès que les paroles du plus jeune atteignirent ses oreilles, il se leva du canapé d'un coup en ayant retrouvé sa mine enjouée, ses yeux étant étincellants de curiosité, de soulagement et de joie.

- Ah oui ?! Qu'est-ce que c'est ?! S'entousiasma-t-il en prenant les mains de l'ébène qui rougit légèrement à cause de ce contact physique soudain.

- Tu sais, les chiens noirs comme moi avons une forme animale qui est notre forme disons.. spirituelle. Expliqua-t-il calmement en regardant le plus grand. C'est une forme fantomatique et comme tu as dû le voir, cette forme-ci est faite d'ombre et il se dégage de notre corps une sorte de fumée noire. Il se mit à parler avec ses mains en essayant d'être le plus clair et concis possible. Comme nous sommes des êtres de la nuit, notre forme est faite pour qu'on ne soit pas vu dans l'obscurité et que nous restions dans l'ombre mais on peut aussi prendre cette forme en journée, sauf qu'il y a une contrainte à ça.

Sous les yeux attentifs de Mingyu, Chan alla dans la chambre de ce dernier pour récupérer ce qu'il avait spécialement apporté pour lui afin de l'éclairer sur ce qu'était cette mystérieuse poudre qu'il laissait traîner derrière lui.

Il revint rapidement, le sourire aux lèvres, avec un bocal rectangulaire entre ses mains dans lequel se trouvait l'exact même poudre dont ils parlaient.

- Quand un chien noir prend sa forme fantomatique en journée, exposé à la lumière du soleil, il laissera cette poudre sur son passage. Il tendit le bocal au grand noiraud qui le récupéra pour mieux visualiser l'échantillon qu'il contenait alors que Chan continuait d'approfondir ses explications. Cette poudre est faite de l'ectoplasme de notre forme fantomatique et c'est elle qui fait office de "venin" dans les blessures que nous infligeons en passant d'un état solide à l'état liquide.

En relevant les yeux vers Chan qui était très fier d'expliquer le fonctionnement de son espèce, Mingyu essayait de faire le lien entre ça et comment il pourrait en disperser alors qu'il n'était même pas un fantôme comme son cadet.

- Donc... C'est ça que je libère involontairement ? Demanda-t-il, l'ébène le confirmant en hochant la tête. Comment c'est possible..? Je suis pas comme toi...

Le plus petit soupira en reprenant doucement le flacon des mains du grand noiraud qui cherchait des explications alors qu'aucun d'eux deux n'en possédaient.

Il commençait à de plus en plus s'inquiéter, ça se voyait à son visage complètement perdu, son rythme cardiaque relativement rapide et son odeur qui devenait plus plaintive de stress et d'incompréhensions diverses.

Le problème, c'est que Chan n'en savait rien du tout, ce n'était pas censé être possible étant donné que Mingyu n'était pas né chien noir comme lui l'était.

Et il était impossible de transformer quelqu'un en chien noir, seul les chiens noirs eux-mêmes pouvaient choisir de transformer une personne en un membre de leur meute mais c'était un rituel assez compliqué et plutôt douloureux à subir.

- J'en sais rien Hyung, désolé... S'excusa-t-il d'une petite voix, se sentant impuissant face à la détresse mentale dont était victime le plus âgé.

En plus, il devait annoncer une autre étrangeté qu'il avait remarqué chez lui, un peu après qu'ils aient été à Limbo peu avant la pleine lune.

- Hyung... Appela-t-il soudainement après un moment de silence, reconcentrant son aîné sur lui. Quand on a été à Limbo, je t'ai demandé ce que tu étais, tu te souviens ?

- Oui, je m'en souviens... En fait, il n'était pas prêt d'oublier cette soirée. Pas après avoir entendu Minghao pendant des ébats.

Pourquoi il avait répondu cet abruti aussi ?

Il a jamais couché avec personne il croyait pouvoir se retenir ? C'était pas si facile que ça, Mingyu s'y connaissait bien quand même pour le savoir !

...

Vous savez quoi ?

Oubliez.

Ce qui avait à retenir, c'était que Mingyu avait ancré cette soirée et en particulier ce moment avec la conversation téléphonique avec le chinois, qui d'ailleurs ne savait même pas avec qui il avait couché (Mingyu hear "cheh" in his oreillette pour lui).

Il avait rangé cette scène dans les moments les plus gênants de sa vie, avec la fois où il avait craqué son pantalon pour le mariage de sa soeur sans pouvoir le changer et la fois où il avait déboulé à une soirée avec Seokmin et Minghao où ils n'étaient même pas invités car il s'était trompé d'adresse...

Sans parler d'avoir perdu son slip à la piscine, plus d'une fois, dont une devant les parents de Seokmin et ceux d'une de ses anciennes conquêtes féminines.

Et pas même l'alcool n'allait l'aider à oublier tout ça.

Enfin bref, il n'avait pas envie de penser à ça !

Il n'avait pas envie de se rappeler de toutes les gaffes, les conneries volontaires ou non qu'il avait faites au cours de sa vie.

Cela serait long à énumérer.

Très, très long.

Et pas de blague immature là-dessus. (nda/ Si.)

Enfin, arrêtons de nous éloigner du sujet.

Mingyu se souvenait bien de cette soirée, mais surtout de la question que Chan lui avait bel et bien posée, sans avoir dit pourquoi il lui avait demandé ça étant donné qu'il était un humain tout ce qu'il y a de plus normal.

Enfin, à la base...

- Pourquoi ? Pencha-t-il légèrement la tête sur le côté avant de froncer les sourcils. Pourquoi tu m'as demandé ça d'ailleurs ?

- Eh bien... Chan prit une grande inspiration avec une expression embarrassée et un sourire honteux. C'est vrai qu'il aurait mieux fait de lui dire plus tôt... Tu sais que les chiens noirs sont une sorte de sonar surnaturel qui peuvent voir qui est un être surnaturel ou pas et si je t'ai demandé ça car comme Minghao-hyung, ce soir-là et dans certains autres jours, avant et après cette nuit, tu as eu et tu as une aura autour de toi.

- Quoi ?! S'exclama-t-il, se demandant s'il avait bien entendu. Attends mais t'es sérieux là ?! S'étonna-t-il d'une voix surprise et consternée.

Le plus petit hocha faiblement la tête, ne pouvant pas expliquer pourquoi ni comment Mingyu aurait pu avoir une aura surnaturelle tout autour de lui.

- Malheureusement, oui et je ne sais pas pourquoi... Avoua-t-il, ses traits se plissant dans un air désolé et peiné pour le grand noiraud devant lui qui se décomposait en plus d'être ahuri comme jamais.

Le pire, c'est qu'il n'avait pas encore tout entendu et en lui révélant le détail le plus flippant et inexplicable de cette histoire, Chan se demandait si son aîné n'allait pas finir par s'évanouir ou perdre la tête.

De son côté, ce dernier ne comprenait plus rien à rien et commençait à remettre tous ses agissements et carrément sa vie en question à ce stade.

Il commençait à douter de sa propre personne et de ses agissements.

Comment il avait fait pour se retrouver comme ça sans même avoir été attaqué, griffé ou mordu ?

Est-ce quelqu'un l'aurait maudit ou lui aurait jeté un sort ?

Il n'en savait rien et sa tête fusait avec des questions frustrantes auxquelles personne ne pouvait apporter de réponses claires.

Et en voyant le visage hésitant et désolé de l'ébène se doutait que ce n'était pas fini.

- Il y a autre chose ? Devina-t-il sans forcément attendre de confirmation.

Son vis-à-vis prit une grande inspiration avant de bloquer sa respiration, ne sachant pas vraiment nommer ce fait plus étrange.

- Disons que c'est plus un petit détail pas si petit que ça... Se corrigea-t-il d'un petit rire nerveux.

- Chan, coupa rapidement le plus grand d'un ton impatient et frustré, ta nervosité me rend nerveux alors si tu ne veux pas que je meurs de stress dépêche toi de me le dire !

Alors, sous les demandes de son aîné, le chien noir ne put qu'obéir en le regardant dans les yeux, s'excusant silencieusement de devoir expliquer une chose qu'il ne pouvait expliquer par lui-même.

- Le truc étrange c'est parfois tu as une aura et parfois, tu n'en as pas.

Mingyu eut un petit mouvement de recul, troublé par cette révélation.

- Hein ? Demanda-t-il par réflexe. Comment ça ? Comment c'est possible ?

- J'en sais rien mais parfois, ton aura disparaît et tu as l'air d'un humain tout à fait normal alors que d'autres fois tu as une aura ténébreuse autour de toi, une aura de créature surnaturelle. Répéta plus précisément le plus petit, son ton étant plus calme bien que démontrant une certaine inquiétude. A ma connaissance, les seules créatures capables de cacher leurs auras sont les kitsune, les gumihos, les sorciers avec leur magie et les chiens noirs qui sont totalement indétectables.

- Donc.. Je pourrais être une de ces créatures-là ?

- Possible, mais je ne pense pas vraiment pour être honnête...

Il soupira, devant admettre que le monde surnaturel était bien plus complexe et connecté qu'il ne le laissait paraître.

Eh oui, le monde surnaturel était tout aussi logique que celui des êtres humains normaux, ils possédaient des règles et des lois tout aussi solides que délicates et compliquées.

Mais il semblerait que les choses n'étaient plus aussi cohérentes qu'elles n'en laissaient l'impression.

- Si tu étais un sorcier, tu devrais soit l'être de naissance ou bien un autre sorcier aurait dû te léguer l'entièreté ou une partie de ses pouvoirs et tu aurais normalement une rune à un endroit de ton corps. Développa-t-il sous les yeux captivés du grand noiraud. Pour le kistune ou le kumiho, je ne pense vraiment pas car les loups et les renards ne s'entendent pas du tout et c'est pour ça que ces deux créatures évitent à tout prix les loups-garous car ils sont les seuls à les reconnaître à coup sûr. Vernon-Hyung, Junhui-hyung et Seungcheol-hyung l'auraient directement senti sur toi, même si tu avais caché ton aura par inadvertance. Et pour le chien noir, je n'en ai aucune idée...

- Comment on pourrait savoir si je suis un chien noir ? Demanda immédiatement Mingyu dans une étincelle d'espoir, en quête d'avoir finalement un nom sur ce qu'il était.

Chan ne sut pas vraiment répondre de peur que son aîné ne soit confronté à une énième déception.

- Eh bien il faudrait que tes yeux soient rouges comme les miens et...

Il ne termina pas tout de suite sa phrase, son ton s'étant affaibli au cours de ses paroles, son expression devenant attristée, ainsi que son odeur qui s'était transformée en une fragrance plus dure et amer.

Les yeux baissés de honte et de dégoût, il reprit.

- Et que tu sèmes la mort sur ton passage sans même le vouloir...

Mingyu baissa doucement le regard avant de prendre Chan dans ses bras, le serrant fortement dans ses bras.

Le petit ébène lui faisait tant de peine à voir que la fatalité de sa vie était de distribuer la mort à ceux dont la vie allait bientôt se terminer, rien qu'en existant.

Lui qui ne faisait jamais de mal à personne et qui faisait toujours en sorte à ce que les autres se sentent aimés et importants, mais qui ne faisait rien pour sa propre personne.

Pourquoi le destin et la vie étaient si injustes envers les gens aussi altruistes, bienveillants et adorables que lui ?

Il voulait juste être heureux et aimé, câliné et apprécié, sentir qu'il méritait d'exister et qu'il n'avait pas à avoir honte de qui il était et de ce qu'il était.

Le détail qui brisait le cœur du grand noiraud, c'était que Chan était choqué quand on était tactile envers lui.

Comme à cet instant, lorsque Mingyu l'avait pris dans ses bras, Chan avait échappé un soupir tremblant mais heureux de surprise avant de timidement rendre l'étreinte réconfortante de son aîné.

Le noiraud avait sa poitrine qui le piquait de douleur quand il se rappelait que son cadet n'avait pas peur d'être câliné ou qu'on soit tactile avec lui, il avait simplement peur qu'on soit tactile avec lui d'une manière à laquelle il avait dû s'habituer depuis son enfance.

Ce détail donnait envie à Mingyu de pleurer toutes ses larmes en lui promettant que plus jamais personne ne le traiterait de la sorte, que lui et ses autres hyungs prendraient bien soin de lui comme il le méritait.

Qu'ils le chouchouteraient et qu'ils feraient en sorte que jamais il ne se sente insignifiant, rejeté, seul ou mal-aimé des gens qu'il aimait.

Personne ne méritait de connaître ce genre d'abus...

Et certainement pas quelqu'un comme Chan.

De son côté, celui-ci se mordait fortement la lèvre pour retenir ses larmes de couler et d'à nouveau tout ramener à sa personne alors que celui qui avait besoin d'aide et de soutien, c'était Mingyu, pas lui.

Mais ça faisait du bien de sentir des bras le câliner et lui confier qu'il l'appréciait.

Cela lui faisait du bien de savoir qu'on ne lui voulait pas du mal, qu'on aimait sa compagnie et, même s'il avait du mal à se dire qu'il comptait pour des gens, qu'on n'avait pas envie de le voir mourir et que si ça arriverait, il y aurait des gens qu'il aimait qui viendraient pleurer sur sa tombe.

Pour encore plus réconforter son coeur, Mingyu se mit à caresser doucement le dos de son cadet pour lui témoigner davantage son soutien et son amour.

D'ailleurs, il y avait une question que lui et les autres se posaient depuis un moment sur lui, une question qui n'avait jamais été répondu.

- Chan ?

- Oui, hyung ?

- C'est quand ton anniversaire ?

Alors là, Chan ne s'attendait pas du tout à une question de la sorte.

Il se recula pour regarder Mingyu dans les yeux qui lui partageait des yeux accueillants et amicaux.

- Je... J'en sais rien... Confessa-t-il honteusement, détournant le regard.

Le grand noiraud fut choqué et abasourdi par cette réponse insolite.

- Tu ne connais pas ta date d'anniversaire ? Demanda-t-il confirmation, son ton étant involontairement jugeur sous le choc.

En réponse, il n'eut qu'un Chan qui secoua honteusement la tête en trifouillant ses mains pour calmer son angoisse, s'attendant à recevoir multiples questions qui le mettraient encore plus dans l'embarras.

- Je peux savoir pourquoi ?

Mingyu avait pris un ton beaucoup plus doux, essayant de couvrir sa curiosité et ses questionnements qui ne se remettait pas d'entendre un fait si spectaculaire.

- En fait, dans mon ancienne meute on ne fêtait pas mon anniversaire et ils ne m'ont jamais vraiment dit ma date de naissance... Se livra-t-il d'une petite voix embarrassée, comprenant qu'il n'avait jamais eu une famille comme les autres. Alors, tous les ans on rajoutait un an de plus à mon âge et je le fais encore aujourd'hui. En plus, comme ils ont détruit presque tout me concernant, j'ai déclaré ma date d'anniversaire sur mes papiers comme étant le premier janvier.

Le grand noiraud n'en revenait pas.

Comment on pouvait autant peu s'occuper de l'existence d'une personne comme ça ? Encore plus s'il s'agissait d'un membre de sa famille et de sa propre meute, qui était censée être comme une famille !

Il se sentait encore plus mal d'avoir dérivé sur ce sujet qui devait rappeler des mauvaises choses et des souvenirs désagréables à son cadet...

Alors, il avait pris ses mains et l'avait regardé dans les yeux, la voix pleine d'enthousiasme et de sincérité, avec toute la bienveillance du monde.

- Moi et les autres, on va te fêter ton anniversaire ! Promit-il d'un sourire rayonnant contagieux qui s'immisça sur le visage de l'ébène. On choisira une date d'anniversaire temporaire et je te promets sur ce que j'ai de plus cher qu'on retrouvera ta vraie date d'anniversaire pour qu'on puisse le fêter tous ensemble !

Le plus petit fit tellement ému de cet acte de gentillesse absolue qu'il n'arrivait pas à répondre sans bégayer, prit par l'émotion et la reconnaissance.

Sans hésiter une seconde, il se rua sur son aîné pour l'enlacer fortement, un grand sourire sur le visage, la voix fébrile par le bonheur qu'il ressentait d'avoir de telles personnes à ses côtés.

- Merci beaucoup Hyung, vraiment, je ne sais pas quoi dire ou quoi faire pour te remercier ! S'écria-t-il, les larmes aux yeux, son visage transpirant l'euphorie.

- Mais tu n'as pas besoin de me remercier, c'est tout à fait normal ! Le rassura Mingyu qui le câlina quelques secondes de plus avant de se reculer de quelques centimètres pour admirer le visage bercé de joie qu'il avait fait fleurir chez son cadet.

Néanmoins, bien qu'il était totalement ravi et comblé d'avoir fait pousser une si belle expression de pure joie sur le visage de Chan, le grand noiraud était encore curieux à propos de sa condition.

Après tout, l'ébène lui avait révélé des informations précieuses concernant ce qu'il était de devenir et il ne pouvait rester éternellement dans sa tête à se questionner jour et nuit, à chaque moment de sa vie.

Il avait besoin que quelqu'un le guide, que quelqu'un lui dise ce qu'il était.

Mais surtout, il voulait savoir s'il était dangereux.

S'il allait tuer quelqu'un.

Et d'après ses propres constatations, ses indices et ce qu'il retrouvait quand il se réveillait d'une crise de somnambulisme, il n'y avait plus qu'à confirmer ses doutes.

Et s'il était réellement une menace, Mingyu allait demander à Seungcheol qu'il le stoppe.

Il ne voulait tuer ni blesser personne et ne pas savoir s'il avait commis des atrocités lui rongeait l'esprit.

S'il était un danger pour les autres, Mingyu voulait que quelqu'un l'arrête.

Même si ça voulait dire le tuer.

Ainsi, il soupira, ses inquiétudes reprenant le dessus sur le reste de ses pensées.

- Tu saurais si quelqu'un pourrait potentiellement savoir ce que je suis ? Questionna-t-il soudainement, priant que Chan allait dire oui mais au vue de son expression, ça n'avait pas l'air de l'être.

- Non Hyung, je suis désolé de ne pas pouvoir t'aider sur ça... S'excusa à nouveau le plus jeune d'un ton peiné.

Ne voulant pas gâcher la bonne ambiance qu'il y avait entre lui et le chien noir, le plus grand eut un sourire compatissant.

Après tout, il ne pouvait pas tout savoir non plus.

- Ce n'est pas grave Chanie. Il sourit doucement mais claqua des dents de frustration, son regard dérivant vers le vide. C'est juste que j'ai besoin de réponses...

- Je vois ça, oui. L'ébène sourit en retour, quand même contrarié de ne pas pouvoir aider Mingyu sur ce point.

Cependant, il sentait que ce dernier était beaucoup plus inquiet que ce qu'il ne laissait paraître.

Il y avait d'autre chose qu'il gardait pour lui ?

Est-ce qu'il avait tué quelqu'un ?!

Non, Chan délirait complètement là ! Mingyu n'était même pas capable de tuer une mouche alors de là à tuer quelqu'un...

Mais il savait bien que les fameuses "réponses" qu'il cherchait n'étaient pas seulement concentrées que sur ce qu'il était, c'était bien plus profonds que ça.

Ça se sentait dans son odeur, se voyait dans ses yeux ténébreux...

Ainsi, prenant son air détaché et suspicieux pour forcer son aîné à avoir, Chan lui demanda soudainement.

- Tu veux des réponses à quoi, exactement ? S'interrogea-t-il, insistant sur le "exactement".

Mingyu savait qu'il ne pouvait pas rester comme ça à mentir.

Il détestait ça de devoir cacher des choses à ses amis comme ça, de devoir trouver des excuses alors qu'il était un très mauvais menteur qui transpirait et bégayait comme un idiot quand il n'arrivait pas à se justifier.

Tout le contraire de Minghao et Jeonghan, quoi.

Alors, sachant qu'il n'arriverait pas à trouver une excuse crédible, il soupira, avouant sa défaite.

- A ça...

L'ébène le regarda se déplacer la tête baissée vers une porte à côté de celle de la salle de bain l'ouvrit en allumant la lumière de cette pièce.

Le plus jeune s'immobilisa en voyant que dans le débarras du grand noiraud se trouvait une dizaine de bidons vides, dans lequel restait un fond de liquide jaunâtre dans la plupart d'entre eux, faisant ressortir une odeur d'essence tant bien que mal cachée par de l'eau de javel.

Le plus âgé avait tenté de couvrir l'odeur avec d'autres produits ménagers pour que personne possédant un odorat surdéveloppé ne puisse savoir qu'il avait une dizaine de bidon de gasoil cachés dans son débarras.

Mingyu lui avait dit pour le sac rempli de briquets vidés de leur gaz mais ça, il ne l'avait jamais mentionné, et surtout pas le fait qu'il n'y en avait pas qu'un seul.

Mais depuis quand il faisait ça ?

- A chaque fois que me réveille en pleine nuit après une crise de somnambulisme, j'ai toujours ce sac sur moi, un briquet vide ou à moitié vide entre les mains et un bidon d'essence qui est vide une fois que je reprends conscience. Confessa-t-il d'une honnêteté sans pareille en regardant vers Chan. Je crois que je brûle des trucs et je ne sais même pas c'est quoi ! Fit-il, totalement affolé.

Il s'approcha de Chan, ne sachant pas du tout comment expliquer ce qu'il faisait toute ces nuits depuis.

- Je ne sais même pas ce que je fous avec tout ça ! S'exclama-t-il en levant les bras.

Il fit soudainement le gros yeux, craignant qu'il fasse des choses d'atteintes à l'ordre public et à l'atteinte de sa propre dignité, le tout en apportant sa main à sa bouche dans un geste choqué.

- Ça se trouve je me balade à poil dans la rue et je ne le sais même pas !!

A ces paroles, Chan ne put s'empêcher de pouffer de rire à sa remarque avant de reprendre le sujet sur quelque chose de moins dégueu.

- Tu sais que tu commences sérieusement à me faire flipper ? Lui confit-il sous le ton de la rigolade en le pointant du doigt et en le suivant quand Mingyu se rassit à nouveau dans le canapé. Il prit une voix plus sérieuse, voulant inciter son aîné à le suivre. Hyung, faut le dire aux autres, ça peut-êt-

- Non.

Le plus petit fut surpris de ce ton si direct à la fois anxieux, perdu et certain.

- Quoi ? Suivit-il directement. Comment ça "non" ? Pourquoi tu ne veux rien leur dire ? Tu vas pas rester comme ça sans rien dire quand même ?!

- On ne peut pas gérer les chasseurs et ça en même temps, et encore moins quand on sait pas ce que mon esprit veut vraiment faire. Soupira-t-il en baissant la tête. Seungcheol-hyung est déjà assez chargé comme ça en termes de charge mentale et il a plus important sur le dos. Il regarda son cadet dans les yeux, voulant qu'il comprenne son opinion. C'est à moi de régler ce problème...

L'ébène eut un rictus sarcastique et amer en entendant ces paroles.

Il ne pouvait pas s'en occuper tout seul comme ça alors qu'il était encore un novice dans ce domaine et qu'il ne contrôlait pas son être mais Chan savait bien qu'il allait être impossible de le forcer à l'écouter, même si c'était pour son bien.

De toute façon, si les choses tournaient vraiment mal, il n'hésiterait pas à tout balancer.

Il n'allait pas le laisser se faire tuer non plus !

Mais bon, pour l'instant, il pouvait se taire mais pas éternellement.

- Si un jour tu te retrouves à hurler à la lune, à mordre des gens dans le cou ou à disparaître totalement sans pouvoir reprendre ta forme normale, ne vient pas te plaindre ! Le prévint-il en boudant un peu, frustré et inquiet que le plus grand ne veuille garder ça pour lui.

- Mais on ne sait même pas ce que je suis ! Voulut se défendre le plus vieux en râlant et roulant des yeux.

- Tu es quelque chose ! Insista-t-il en soupirant, excédé par le comportement borné de ce dernier qui était presque tout le temps plus gamin que lui.

Ainsi, le duo fut plongé dans un silence qu'aucun des deux ne voulait briser.

Il n'était pas particulièrement gênant, il permettait juste de faire une petite pause et de réfléchir.

Et puis, ils devaient avouer qu'ils aimaient bien se taquiner tous les deux et qu'ils voulaient toujours avoir le dernier mot sur les sujets sur lesquels ils n'étaient pas d'accord.

Néanmoins, après un petit moment, le silence apaisant qui passait entre eux fut écourté par quelque chose que Mingyu remarqua chez Chan une chose qui le titillait.

Il avait une impression, un pressentiment que quelque chose avait changé dans ce que ressentait son cadet, que son humeur joueuse et légèrement soucieuse avait été remplacée par l'expression tourmentée et préoccupée.

- Pourquoi t'es si angoissé comme ça ?

L'appelé fronça un peu les sourcils, la bouche légèrement en cul de poule, boudant.

- Je suis pas angoissé !

Le grand noiraud fit une tête lui disant clairement "me prend pas pour un con" qu'il comprit immédiatement.

Comment il avait fait pour savoir ? Il savait bien gérer son stress d'ordinaire !

Il soupira, déclarant qu'il jetait l'éponge sans même essayer de se défendre ou de lui faire croire que tout allait bien.

- Disons que tu n'es pas le seul à cacher certaines choses... Enchaîna-t-il en fermant les yeux, prenant son téléphone en main pour scroller parmi ses applications.

Alors qu'il le regardait faire tout en étant curieux à propos de ce qu'il avait à avouer, Mingyu se demandait comment il avait eu la certitude que Chan était angoissé alors qu'au vu de son expression faciale, il aurait pu exprimer autre chose comme de l'inquiétude par rapport à leur situation respective ou de la tristesse.

Il l'avait senti et rien qu'en respirant les signaux chimiques de l'ébène, il avait su.

Il n'avait jamais appris comme Vernon à reconnaître les odeurs, pour lui, c'était comme s'il avait fait ça toute sa vie.

Pour lui, c'était presque.. normal.

Finalement, après une petite minute de recherche, Chan prit une grande inspiration, incertain de comment lui et les autres allaient apprendre la nouvelle.

- J'ai trouvé ça un matin sur la fenêtre de mon appart'... Admit-il en tendant son téléphone au noiraud qui le prit, un peu confus.

En ayant sous les yeux l'écran allumé, le plus vieux se releva d'un coup en découvrant la photo de la vitre de l'appartement de l'ébène mais surtout le message qui était inscrit sur cette dernière d'une couleur noire.

"Chan, court. Parce qu'on est là et on vient te chercher."

Mingyu sentit une vague de haine le prendre soudainement, tant que le plus petit dû reprendre son téléphone pour éviter qu'il ne le brise entre ses mains.

Il n'y avait aucun doute sur le fait que c'était son ancienne meute, ceux qui étaient censés être sa famille, qui avaient écrit cela et qui voulaient sa mort.

- Ils viennent te chercher, hein ? Demanda-t-il d'un ton outré mais amusé par leur culot et leur cruauté. Eh bah je les laisserais pas faire ! Ni moi ni les autres !!

- Ne t'en fais pas pour moi Hyung. Tenta-t-il de le rassurer en saisissant son avant-bras par calmer sa colère qui commençait à bouillonner en lui.

- Mais Chan ! Il eut une voix plus inquiète. Il ne se rendait pas compte de la situation ! I-Ils vont te faire du mal, je te rappelle qu'ils veulent ta peau !

- Je sais. Il sourit doucement. Mais j'ai déjà un plan à propos d'eux, donc ne t'en fais pas, s'il-te-plaît. Et... S'il te plaît, n'en parle pas aux autres.

Alors que Mingyu allait poser des questions sur quel était ce plan auquel il avait réfléchi et surtout pourquoi il ne voulait que personne ne soit au courant, Chan le coupa avant qu'il ne puisse poser ses premières interrogations.

- Mais il y a une dernière chose dont j'aimerais te parler...

Pourquoi avait-il l'air si apeuré par ça ?

Mingyu n'en savait rien et pour être honnête, il en avait assez d'entendre ce genre de choses, il voulait juste dormir et espérer que cette nuit serait calme, même s'il était certain qu'elle ne le serait pas.

Il soupira en fermant les yeux quelques secondes, s'attendant à tout entendre venant du chien noir, bien que l'idée que sa meute ne soit après lui ne le ronge de l'intérieur.

Il n'arrivait pas à arrêter d'y penser.

Chan ouvrit faiblement la bouche, cherchant encore ses mots de comment il allait pouvoir expliquer ça sans passer pour quelqu'un qui dénonçait le grand noiraud.

- Ça fait un moment que je fais un rêve en particulier, je dirais un peu après que tu aies commencé à retrouver la poudre noire chez toi.

Voyant que son aîné l'écoutait attentivement, il continua ses explications, sa voix étant posée mais comprise entre l'inquiétude et le doute.

- Au moins quatre fois par semaine, je fais le même rêve, l'exacte même rêve, à chaque fois. Il inspira fortement, ne sachant pas comment contenir son stress et sa peur davantage. Il n'y a rien qui change dans ce rêve, c'est toujours les mêmes scènes qui se jouent, avec les mêmes personnes.

Oh nan.

Mingyu espérait que Chan ne parlait pas de la même chose à laquelle il pensait.

- Ce rêve... Initiat-il calmement, sa voix étant sur la défensive et apeurée. Comment tu le vois ? Comme si c'était un film ou comme si tu le vivais ?

- C'est toujours un rêve si intense qu'à chaque fois, j'ai l'impression d'y être et de revivre les choses qui se passent.

Okay, alors là ça devenait carrément flippant.

Comme si tout ce qu'ils s'étaient confié avant n'était pas déjà lugubre, maintenant, il ne manquait plus que ça.

Ce n'était pas possible...

Non, c'était certainement un autre rêve.

Ça ne pouvait pas être exactement le même.

Faisant de son mieux pour rester calme, il fit comme il le put pour rester serein face à Chan et ne pas le laisser voir qu'il était à deux doigts de péter un câble.

- Et.. Il espérait qu'il n'entenderait pas ce qu'il imaginait sortir de la bouche de l'ébène. Qu'est-ce qu'il se passe dans ce rêve ?

Ce dernier eut du mal à trouver le courage d'en parler.

Ce rêve était un vrai martyr pour lui.

Ça le terrorisait et ce à quoi il assistait sans pouvoir faire quoi que ce soit le consumait de l'intérieur.

C'était une scène d'horreur qu'il n'avait plus jamais envie de revoir, plus jamais.

En prenant son courage à deux mains, il soupira et tenta de résumer son rêve et tout ce qui s'y passait dans des phrases précises mais concises.

- Il.. Il y a du feu, des cris, des grognements, du sang, des cadavres...

Ce n'était pas possible.

Nan.

Mingyu n'était pas prêt à l'entendre.

Il voulait se boucher les oreilles et ne jamais entendre ce qui allait suivre.

- Nos cadavres...

Le plus âgé ne fit pas plus de remarques, la culpabilité le déchiquetant de l'intérieur, laissant le plus jeune continuer ses clarifications qui avait la voix craquelée par la douleur et la déchirure.

- I-Il.. Il y a cette scène où je vois Jeonghan-Hyung se faire empaler par une lance en plein dans la poitrine et qui meurt sur le coup... Il avala le peu de salive qu'il avait dans sa bouche humide d'affliction. Shua-Hyung hurle de détresse et se rue vers lui, il s'agenouille et le prend dans ses bras en pleurant et en le suppliant encore et encore de se réveiller... Les larmes lui vinrent aux yeux, ne supportant pas de revoir ce scénario dans sa tête, sa voix devenant fébrile et étouffée par les sanglots. Il n'arrête pas de hurler de désespoir et là, d'un coup...

Il renifle, sa voix s'étouffant sur ses larmes.

- Il prend une flèche dans la gorge et s'effondre lui aussi, sans rien dire de plus...

Mingyu ne dit rien, trop pris par la douleur et le déchirement que lui provoque la scène que lui décrit son cadet qui ne peut s'empêcher de bégayer et de respirer un peu plus vite.

- J'entends des hurlements, des coups de feu, tout le monde qui est en panique total en voyant les morts qu'il y a autour de nous... Il essayait tant bien que mal de reprendre une respiration normale mais rien n'y faisait. Je.. Je ne sais pas comment mon corps se retrouve au sol mais je me vois me laisser tomber. Un long et puissant acouphène bloque mon ouïe et tout est étouffé dans les flammes et la souffrance...

Plus Chan avançait dans l'histoire, plus le grand noiraud savait qu'il n'y avait plus de doute à avoir désormais.

Il avait envie de tout détruire, de pleurer son sort, d'implorer le pardon de Seungcheol car lui-même ne savait pas comment il en était arrivé là.

Il voulait demander pardon à tout le monde, bien qu'il ne savait pas pourquoi il faisait ça, ni comment il avait fait pour voir ses amis mourir sans rien faire alors qu'il voulait pleurer et les implorer de rester en vie.

- Il y a nos corps, dispersés dans cette grande salle centrale où d'autres cadavres sont présents, ceux d'hommes que je ne connais pas, celui de Jihoon-Hyung et de Soonyoung-Hyung, de Seokmin-Hyung, Vernon-hyung qui tient la main du garçon qu'il recherchait e-et ceux de tous les autres... Il essuya une larme qui avait ruisselé le long de sa joue, les yeux rivés sur le sol, la voix tremblante. On est tous là, en train de brûler...

Mingyu le vit lever les yeux vers lui, plein de doute et d'accusations de toute sorte de trahison qu'il comprenait parfaitement au vu de la situation.

Il ne lui en voulait pas.

S'il avait été à sa place, il l'aurait probablement accusé directement lui aussi.

- Tous, sauf toi...

La poitrine de Mingyu se serra dans sa poitrine.

Il voyait parfaitement ce qu'il avait décrit, il connaissait la position de chaque personne, il voyait la position des corps et des flammes autour d'eux.

- Je te vois avec un homme habillé en noir qui te guide je ne sais où. Continua-t-il, la voix fébrile. Tes yeux ne sont plus noirs mais brillent d'un orange vif...

Il n'y avait plus de doute à avoir maintenant.

- Chan, ton rêve... C'est le même que le mien.

Il revoyait et se souvenait des cadavres de Seungcheol et Joshua à côté de celui de Jeonghan, celui de Soonyoung au-dessus de Jihoon, Seokmin qui s'était fait tiré une balle en pleine tête, Vernon et Seungkwan...

Junhui qui s'était tranché la gorge et Minghao tué par un chasseur...

Chan au sol, à moitié inconscient, qui n'allait pas tarder à être brûlé vif sous le jaillissement des flammes.

Et lui, il était là, aux côtés de cet homme aux lunettes rondes, aux cheveux noirs et à la cicatrice sur la nuque qu'il avait croisé l'espace d'un claquement de doigt le soir où ils avaient été à Limbo, sans savoir ce qu'il faisait ici.

Il lui disait qu'il était trop tard désormais, que c'était maintenant à eux de tout remettre en ordre et de venger Seungcheol et tous les autres.

De faire en sorte que leurs morts ne soient pas vaines.

C'était sa voix.

Celle qu'il entendait, qui le hantait dans ses crises de somnambulisme, qui lui avait demandé s'il pouvait entendre sa voix...

Et le pire, c'était que Mingyu ne contrôlait rien, il voulait hurler et courir pour secourir les amis mais il était totalement incapable de faire quoi que ce soit, il n'était plus maître de son propre corps.

- Hyung, les chiens ne font pas qu'annoncer la mort, ils peuvent aussi la prédire...

Mingyu regarda Chan, les yeux pleins de culpabilité et de peur.

Il ne voulait pas l'entendre ni se l'avouer.

Tout mais sauf ça.

- Alors c'est pas qu'un rêve...

- C'est une prédiction.




- On va tous mourir.










______

Oualallalalalla ça commence à partir en couilles cette histoire

J'espère que ce chapitre était bien !
Je suis trop content d'avoir introduit les anges hehehe 🧚

Btw je fais une pause d'une semaine donc il y aura le prochain chapitre dans deux semaines 😔 sorryyyy

Et pour ceux qui se demandent à quoi ressemble les anges donc Hael, Rune, Auretta, Lucian et Azrael, il y a ci-dessous des images hehe

Je précise que ce sont des images faites avec des IA ! car oui je sais pas dessiner, comprenez moi 🤡

ET JE VEUX QU'ON AIT UNE VISION GLOBALE D'ACCORDS (⁠ノ⁠`⁠Д⁠'⁠)⁠ノ

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