
19. Oublier
Amusons-nous. Le temps d'une soirée. Pour oublier. Tout ce nous ne savons encore résoudre.
~*~
MARINETTE
Une semaine était passée depuis mon rendez-vous avec Adrien. On avait repris le cours de nos vies, tout en continuant à se tourner autour.
Les baiser sur les lèvres puis dans le cou étaient devenus une habitude, un salut que j'adorais.
Adrien était un garçon vraiment doux, bien qu'il avait une très grande bouche. C'était un ami incroyable, qui donnait toujours tout.
Et avec Nino, ils formaient un duo de choc.
Alya et moi étions à nouveau complices, quant à Nathaniel, c'était un peu plus compliqué.
J'avais essayé de lui parler, une fois, mais je m'étais vite détournée. Lâchement.
Parler à mon meilleur ami m'était plus difficile qu'avant. J'essayais tous les jours de me dire que ce n'était rien, mais rien n'y faisait. Il restait trop de questions sans réponses dans ma tête.
Et en plus, je n'arrivais même pas à allée lui parler pour les lui poser.
Aujourd'hui, c'était le bal. Ce soir, tous les élèves seraient réunis pour passer un dernier bon moment avant les grandes vacances d'été.
C'était ma dernière occasion pour dire à Adrien que je l'aimais, je ne devais pas louper le coche !
De plus, Chloé avait finis par réécrire ce qu'elle avait dit en autorisant tout le monde à venir. Des plus fainéants aux plus acharnés.
Et c'était super !
Je terminais de ranger les derniers livres que j'avais emprunté à la bibliothèque, quand un bruit me fit tous les lâcher.
— Ah non ! Soufflai-je, et je me baissai pour les réunir dans mes bras.
Une personne m'aida et quand je me relevais pour lui faire face, je faillis tomber en arrière.
C'était Nathaniel.
Il me sourit timidement et rangea les livres en quelques minutes. Il connaissait la bibliothèque comme sa poche, c'était rapide et très facile pour lui.
Néanmoins, mon corps se figea, mon esprit quant à lui dut réaliser très vite que ce n'était pas un rêve, et mon cœur peina à y croire. Et pourtant, il était bel et bien là, devant moi, en chair et en os.
En venant ici, j'avais pensé à lui. Et secrètement, j'avais espéré le voir.
Voilà chose faite, finalement.
— Merci. Lui dis-je faiblement et je repris ma route, mais il m'arrêta en m'attrapant par le poignet.
Je me crispai et me retournai pour regarder ses doigts accrochés à ma peau.
Il vit mon embarra et retira aussitôt sa main. Je me relaxais alors enfin un peu, et relevais la tête pour le regarder avec émotion.
J'avais envie de lui dire qu'il me manquait. Que j'avais besoin de lui, mais les mots refusaient de sortir.
Alors, je finis, par me résigner à attendre d'entendre ce qu'il avait à me dire.
— Tu me manques. Lâcha-t-il enfin, dans un soupire ressemblant plus à une promesse non tenue, qu'à une confiance brisée pour toujours.
Mon cœur loupa un battement à l'entente de ses mots. Je resserrai les livres que j'avais dans les bras contre moi. Brûlée par ses paroles, transpercée par mes larmes de sang.
— Je ne sais plus quoi te dire pour que tu me pardonnes. Je reconnais que Marc m'a fait chanter et naïvement j'ai obéis comme un con. Il voulait mon carnet et en échange, il ne dévoilait à personne ce qu'il y avait à l'intérieur. Et je l'ai cru, et je m'en veux. Maintenant, j'ai envie d'être à nouveau à tes côtés. Si tu veux tout savoir, j'ai brûlé mon carnet. Ça ne veut rien dire pour moi, Marinette. Rien du tout ! Avoua-t-il calmement, en posant sa main sur son cœur. Tout ce que je veux, c'est ne plus jamais te perdre. Parce que je ne supporte pas d'être loin de toi.
Les larmes encombrèrent mes yeux, et me brouillèrent la vue.
Un sanglot s'échappa de ma bouche, et je m'empressai aussitôt de plaquer ma main contre celle-ci.
Moi aussi, tu me manques, Nathaniel. Pensai-je très fort sans le quitter des yeux.
— Cette semaine sans toi, sans ma meilleure amie, ça m'a fait réaliser à quel point, je t'aime. Me fit-il en prenant ma main dans les siennes. Je ne sais pas ce que j'avais en tête quand j'ai dessiné ça, et je regrette quand je vois à quoi cela nous a conduit. Si tu savais comme je voudrais remonter dans le temps pour effacer ce que j'ai fait...
— Pas moi. M'enquis-je calmement, et il releva la tête. Pas moi, Nath. Répétai-je la voix tremblante.
Il parut surpris, et j'eus la même réaction que lui, seulement ce n'était pas pour les mêmes raisons.
Après tant de temps à vouloir enfin lui adresser la parole, j'y étais enfin arrivée.
Bon sang, j'avais réussi...
— T-Tu ne veux... pas ? Me questionna-t-il la voix tremblante. Ses yeux étaient rouges à présent et brillaient.
— Non, Nath. Je ne veux pas remonter dans le temps. Je ne veux rien effacer. Rien du tout. Lui redis-je en avançant d'un pas sans le lâcher des yeux. Et si je ne veux pas effacer de tout ce qu'on a vécu, c'est parce que je tiens à mon meilleur ami. Je t'aime plus que tout, et ça me détruit à petit feu d'être loin de toi. Ça me ronge... Et je t'aime, pourtant, je sens que ce n'est pas assez. Avouai-je avant de baisser la tête, l'air déçue.
Brusquement, j'écarquillais les yeux. Nathaniel venait de me prendre dans ses bras et je sentais ses larmes coulés dans mon cou.
— Ne me quitte plus, Marinette. Plus jamais... Sanglota-t-il et il me resserra dans ses bras.
Mes jambes devinrent aussi faible que du coton et peu à peu je tombais pour finir à genoux sur le sol.
Nathaniel était descendu avec moi sans me lâcher. Et une fois que je fus assise sur mes mollets, je laissais tomber les livres pour le serrer dans mes bras.
J'autorisais alors mes larmes, et elles coulèrent, sans plus finir. Nathaniel et moi nous tenions et pleurions dans les bras de l'un et de l'autre.
Et tandis que je me sentais enfin vivre, enfin pleurer, je m'aperçus de l'importance qu'il avait pour moi.
Comme quoi, il m'était plus précieux que jamais.
Je l'aimais tellement. Il faisait partie de ma vie depuis deux ans maintenant, et alors que l'on était sur le sol, l'un contre l'autre, en larme, je repensais encore à notre rencontre.
Le jour de la rentrée, alors que j'étais perdue, il était venu me porter son aide. Il ne m'avait pas laissé tomber.
Et encore maintenant, après deux longues années, il ne me laissait toujours pas tomber. Il m'accompagnait dans ma chute en me protégeant de moi-même.
— Je te promets qu'on va se relever, tous les deux. Parce qu'il n'y a pas de Nath sans Mari. Et pas de Mari sans Nath, tu entends ? Me promit-il d'une voix douce et il se recula. Nous nous fîmes face, avec tous les deux les yeux rouges.
Il me sourit et je fis pareil avant de sceller mon petit doigt au sien en reniflant.
— Oui, c'est promis. Acquiesçai-je, la voix un peu rauque.
Notre duo était enfin de retour. Après tout ce temps.
Je crois que pour repartir sur de bonnes bases, il nous fallait tout lâcher, tout abandonner, jusqu'à ne plus rien avoir à perdre.
***
ADRIEN
Chloé s'avança et refit ma cravate pour la troisième fois en trente minutes.
Quand elle tenta de refaire le noeud, je posai mes mains sur les siennes en la regardant.
— Arrête de paniquer, Chlo. Lui dis-je d'une voix douce, et je retirai ma cravate noire pour la poser sur le lit. D'ailleurs arrête avec cette cravate, je vais même pas la mettre. Ajoutai-je en sourcillant.
Je pris ses mains et m'assis sur le lit. Elle reproduisit le même mouvement et s'assit face à moi sans retirer ses mains des miennes.
— Profite de cette soirée, et ne pense plus à rien d'autre. C'est ton idée, tu l'as organisé toute seule, alors soit fière de toi, ok ? Lui demandai-je, mais elle regardait ailleurs, l'air triste. Chloé. L'appelai-je plus durement cette fois. Elle tourna ses yeux et me regarda.
— J'ai peur, Adrien. Imagine il décide de... de rentrer ce soir. S'empressa-t-elle de me répondre, et je la sentis trembler. Aussitôt, je la prenais dans mes bras et la rassurais.
— Arrête de t'inquiéter. Pendant les vacances, tu viendras chez moi, et on réfléchira ensemble à une solution. Rassurée ? Lui annonçai-je et je me reculais pour la voir hocher la tête.
— Oui.
— Bien. Maintenant, on y va. Parce que si nous sommes en retards, ça va la foutre mal. M'enquis-je désormais debout, et lui tendant mon bras.
Elle sourit légèrement en attrapant mon bras.
— Dit plutôt que tu as peur que quelqu'un en profite pour te voler Marinette. Lâcha-t-elle, l'air amusée alors que l'on sortait du salon.
— Même pas vrai. Répondis-je faussement outré, empruntant l'air d'un enfant boudeur prit en flagrant délit.
Je l'entendis rire et souris aussi de mon côté.
C'était cool. La soirée commençait enfin dans la bonne humeur.
D'ailleurs, si jamais, elle avait raison. J'étais très possessif à l'égard de Marinette, et si j'arrivais en la voyant au bras d'un mec autre que le mien, ça allait barder.
Et je donnais par cher de la peau du type.
***
MARINETTE
Avec Alya et Nathaniel, nous étions assis à une table pendant que Nino et Adrien étaient allés chercher nos verres.
Une musique de fond teintait l'ambiance, et quelques couples dansaient même sur le piste.
Des boules discos étaient suspendus au grand lustre de la salle polyvalente qui avait été transformer en salle de bal pour l'occasion.
La luminosité était violette, et tout le monde paraissait heureux.
Chloé avait vraiment eu une très bonne idée. Ce qu'elle avait fait, c'était super !
— ... ouais, mais s'il se passe rien dans la prochaine saison, j'arrête. Ça sert à rien de continuer une série qui ne bouge pas. Fin tu vois Tokyo Ghoul, il se passe plein de trucs et sérieux, même si c'est chaud parfois, c'est bien. Les dessins et les personnages ne sont... Expliquait Alya à Nathaniel qui l'écoutait calmement.
Je tournai la tête vers eux, et Nathaniel tourna ses yeux vers moi. Un eyes contact, et on se souriait déjà tendrement.
Alya le vit et elle posa sa main sur la mienne, et je ne tardai pas à poser mon autre main pour caresser la sienne du revers de mon pouce.
On échangea un doux sourire aussi, quand notre instant fut interrompu par l'entrée d'une personne sur la scène.
Tous en même temps, au son du raclement de gorge de l'individu, focalisèrent leur attention sur lui.
Et alors, je fronçais les sourcils en découvrant Marc.
— Vous savez, vous tous qui riez là... Qui passez une bonne soirée. Vous savez... qu'un prédateur réside avec vous ? Qu'il passe aussi une bonne soirée ? Qu'il pourrait vous, les filles, vous dessinez nues dans son carnet sans vous le dire ? Eh oui, vous êtes en danger ! Et j'ai des preuves ! Des preuves, putain, ouais, j'en ai ! Déclarait-il d'une voix pâteuse, il vacillait tellement il était bourré.
Cependant, en entendant ce qu'il disait, je me levais immédiatement pour foncer jusqu'à la scène. Au même moment, Adrien et Nino revenaient et Adrien déposa les verres en me suivant immédiatement.
— Marinette, arrête, qu'est-ce que tu veux faire ? Me demanda-t-il à voix basse alors que j'arrivais derrière les rideaux face aux petits escaliers de dix marches étroites.
Je m'arrêtai et me tournai vers lui.
— J'empêche une catastrophe. Marc est soûle, il ne sait plus ce qu'il dit, mais ce n'est pas une raison pour le laisser se donner en spectacle et détruire l'image de Nathaniel ! Lui répondis-je vivement, à voix basse.
Adrien ne me retint pas plus longtemps et je m'empressai aussitôt de monter.
Heureusement pour moi, ma robe n'était pas trop longue et mes talons pas assez haut pour me faire tomber.
Quand j'atteignis la scène, je m'arrêtai pour me reprendre un peu. Marc avait désormais les bras ouverts et criait presque.
— Ce mec, ce putain de psychopathe dessine... Commença-t-il allant bientôt dévoiler le nom de Nathaniel.
Aussitôt, je tournai la tête et découvris les interrupteurs.
Sans hésiter, je fonçais et baissais le levier pour cesser toute énergie. Nous plongions alors tous dans le noir complet, et le micro dorénavant désactivé, personne n'entendit Marc.
Je sentis mon cœur lâcher un soupir de soulagement.
On avait eu chaud...
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