Chapitre 25
Chapitre 25
Peter ne dormait pas très bien.
Ils étaient à l'hôpital situé en Alaska depuis deux jours, maintenant, et le pauvre petit ne réussissait à dormir que par tranches de quelques heures, et même là, il faisait des cauchemars ou se retrouvait avec un trop plein d'émotions. Cela inquiétait beaucoup Tony, parce que ce dont Peter avait majoritairement besoin en ce moment, c'était de dormir, ou sa faculté de guérison ne fonctionnerait pas.
- C'est à cause de ses antidouleurs, lui expliqua Bruce quand Tony lui fit part de ses inquiétudes.
Ils étaient dans le couloir, devant la porte de Peter, en train de boire un café. Tony ne s'éloignait jamais trop de la chambre de Peter.
- On lui en donne tellement que ça joue sur son sommeil. C'est aussi pour ça qu'il subit un peu l'ascenseur émotionnel.
- Ouais, j'ai jamais vu le gamin aussi ému –
- Donc ne t'inquiète pas pour ça, c'est en grande partie à cause des médicaments, soupira Bruce. C'est une situation un peu délicate. Si je réduis les antidouleurs, il n'arrivera pas à dormir à cause de la douleur. Mais si on le laisse sous antidouleurs, il ne peut pas dormir non plus –
Tony prit une longue gorgée de café.
- A quel niveau de douleur serait-il ?
Bruce haussa les sourcils.
- Trop haut. Il a des broches dans la main droite qui tient l'ensemble pour que ça guérisse bien. Il a aussi des points d'agrafe à l'estomac, et deux organes qu'on a dû lui retirer. Et la peau de son abdomen est également à vif, avec des ponts. Il serait à l'agonie.
- C'est vrai, répondit Tony en jouant avec le carton de sa tasse à café. Tu ne peux pas lui donner un somnifère ?
Bruce se mordit la lèvre.
- Je pourrais – c'est juste qu'il a déjà tellement de médication. Mais je pourrais. On peut essayer et voir ce que ça donne.
- Oui, ça serait – merde, s'interrompit Tony quand il vit Peter remuer dans son lit, qu'il voyait à travers la petite fenêtre de la porte. Il dort depuis quoi, trente minutes ?
Bruce grogna.
- Ouais – je vais aller lui chercher des somnifères. Donne-lui une couverture en plus, pendant que t'es là.
Tony se dirigeait déjà vers la porte.
- Bien sûr – merci, Bruce.
Peter se frottait frénétiquement les yeux avec sa main gauche. Il essaya de se relever, mais il n'y avait plus d'oreillers sous sa tête. Tony se dépêcha de le rejoindre.
- Hey, mon grand, le salua-t-il en s'asseyant à côté de lui, avant de placer un oreiller sous lui. Qu'est-ce qui t'a réveillé ?
Les dents de Peter claquaient légèrement.
- J'froid, marmonna-t-il. J'ai dormi combien de temps ?
Tony traversa la pièce, à la recherche d'une autre couverture.
- Juste une demi-heure, gamin.
Il ouvrit la porte du placard, et prit deux couvertures, pour bonne mesure.
Peter grogna.
- Fait chier, râla-t-il en se laissant retomber dans le lit.
Tony arrangea les deux couvertures et les remonta jusque sous le menton de Peter.
- Est-ce que c'est un peu mieux ? Tu penses pouvoir te rendormir ?
- J'sais pas, répondit Peter en se pelotonnant sous les couvertures.
Tony fronça les sourcils et se rassit à côté de Peter. Il enleva ses chaussures et remonta ses jambes sur le lit, s'allongeant près du gamin. Peter appuya son front contre le bras de Tony.
- Là, remonte légèrement, dit Tony.
Il passa son bras dans le dos de Peter, et utilisa sa main libre pour lui frotter légèrement le bras, pour essayer de le réchauffer. Il se creusa les méninges à la recherche de quelque chose qui pourrait aider le gamin davantage. Il avait clairement l'air douloureusement épuisé.
- Et si je te racontais une histoire vraiment très ennuyeuse ? ça t'aiderait à t'endormir ?
- J'en doute, se moqua faiblement Peter. Toutes tes histoires sont géniales.
- Je vois. Je suis une personne incroyable. Mais qu'est-ce que tu dis de mon histoire de caneton ? Tu l'as déjà entendue, celle-là ?
Peter plissa les yeux d'un air sceptique.
- C'est quoi ce délire ?
- Tu l'as déjà entendue ?
- Heum... non ?
- Oh, c'est adorable, écoute. Ou, ignore-moi et endors-toi. Je ne serai pas offensé.
Il sourit à Peter quand celui-ci rit.
- Okay, alors, j'ai – quoi, vingt-trois ans ? Ouais, il me semble, mes parents étaient morts l'année passée à peu près, ce fut le début infortuné du garçon fêtard. Ouep. Okay, donc je venais juste de rencontrer Happy. Il était seulement mon chauffeur, et à ce moment-là, il me détestait. Il te dira que non, mais c'est vrai.
- Pourquoi il te détestait ? demanda Peter.
- Parce que j'étais encore plus con que maintenant –
Peter roula des yeux.
- C'est même pas vrai.
- Heum, désolé de te le dire, gamin, mais je suis l'incarnation même du connard.
- Mais alors vraiment pas, rétorqua Peter en se pelotonnant davantage contre les oreillers. Tout le monde pense ça – et toi tu les laisses, mais ce n'est pas vrai. Je veux dire, t'es où, là ? T'es allongé dans un lit d'hôpital avec un gamin, en train de lui raconter une histoire pour dormir.
Tony regarda Peter d'un air attendri.
- Aw, t'es mignon –
- Je suis pas mignon, je suis sérieux –
Tony leva la main pour lui indiquer de se taire.
- C'est mignon. Bon, bref – t'es censé dormir, là. Donc, Happy me déteste, je suis un petit connard de vingt-trois ans bourré, et il me conduit à une soirée de charité organisée par Stark Industries, alors que je n'avais clairement pas envie d'y aller. Ma vingtaine était pourrie, gamin – mon Dieu. Donc, il conduit, conduit, et on s'arrête à un feu rouge dans ce quartier, là, quand des petits canetons surgissent de nulle part pour traverser la route –
- Pourquoi ta vingtaine était pourrie ?
- Parce que j'étais bourré. T'as raté ce point ?
- Oh.
- Ouais. Bref. Des petits canetons traversent la route avec leur maman canard, et je fais « Happy ! arrête la voiture, parce que j'ai envie de regarder les canards ! », alors il s'arrête –
Il y eut un craquement quand la porte de la chambre s'ouvrit. Peter et Tony levèrent les yeux vers Bruce, qui passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte.
- Prêt à dormir, Peter ? demanda Bruce avec un petit sourire.
Il secoua un petit flacon entre ses deux doigts.
- Ça, ça va t'aider.
- Mh ? marmonna Peter, pinçant les lèvres. Tu vas m'assommer ?
- Ça va t'aider à dormir, mon grand, dit Tony en se redressant.
Bruce traversa la pièce rapidement et ajusta l'intraveineuse. Peter le regarda faire avec de grands yeux.
- Mais je veux pas que tu m'obliges à dormir, dit-il, avec de la panique dans la voix. Je veux entendre la suite de l'histoire de canard de Tony.
Bruce leva les yeux vers Tony avec amusement.
- Quoi ?
- Rien, rien, répondit Tony en faisant un vague signe de la main.
Bruce haussa les épaules et inséra le somnifère dans le liquide de la poche. Peter grogna.
- Personne ne m'écoute ou quoi ? je viens de dire que je voulais pas que – whoa, se calma aussitôt Peter, se relâchant et retombant contre ses oreillers. Putain de merde –
- Charmant, commenta Tony en roulant des yeux.
Il balança ses jambes par-dessus le lit d'hôpital, se préparant à partir. Quelque chose tira brièvement sa manche.
- Attends, gémit Peter. Qu'est-ce que – qu'est-ce qui se passe – pourquoi je me sens comme ça ?
- Mon grand, il vient juste de te donner quelque chose pour t'aider à dormir –
- Alors pourquoi j'ai l'impression de flotter ?
- C'est totalement normal, Peter, répondit fermement Bruce. Tu te sentiras beaucoup mieux quand tu auras eu un sommeil long et reposant.
Peter ne détacha pas ses doigts de la manche de Tony.
- Me laisse pas ici si je suis inconscient. T'as dit que tu partirais pas si j'étais inconscient –
Tony s'assit sur la chaise juste à côté du lit.
- C'est ce que j'ai dit, le rassura-t-il patiemment.
Il prit la main de Peter toujours accrochée et la tint.
- Tu sens ma main ? Je reste là, ne t'inquiète pas.
Peter hocha la tête tandis que ses paupières se refermaient. Le regardant s'endormir complètement, Tony sentit des yeux l'observer. Il leva la tête, et vit Bruce, la tête penchée sur le côté, une expression étrange sur le visage.
- Oui ? s'enquit Tony.
Bruce dut se rendre compte qu'il le fixait, et cligna des yeux rapidement.
- Désolé, répondit-il en secouant légèrement la tête. C'est juste que j'oublie, parfois.
- Tu oublies quoi ?
Bruce tapota gentiment la jambe de Peter.
- Comme tu es différent avec lui. Je ne t'ai jamais vu traiter personne comme tu traites ce gamin.
- Ouais bah –
Tony frotta ses yeux fatigué.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Je me suis accroché à ce gamin.
*
Steve se tordait les doigts, dans le couloir sombre. Il ne les tordait pas de nervosité – c'était une tentative pour lui de calmer sa colère sourde. S'il entrait là-dedans et s'en prenait physiquement à Richard, il échouerait à la mission qui lui avait été confiée sans le moindre doute.
Natasha apparut soudainement près de lui.
- Rogers. Tu es prêt ?
Steve laissa échapper un souffle.
- Oui. Bien sûr.
Natasha fit un signe de tête, indiquant à Steve de la suivre.
- Tu as peur ? lui demanda-t-elle.
- Non.
Elle tourna la tête vers lui tout en continuant à marcher.
- Ouais, je pensais bien que tu n'aurais pas peur.
Quand ils tournèrent à l'angle du couloir, ils arrivèrent face à une grande et large vitre. Steve s'arrêta à cette vision, et observa ce qu'il pouvait voir à travers la vitre teintée, dans une petite pièce.
Richard. Allongé dans un lit d'hôpital, aussi blanc que les draps sur lesquels il reposait. Son corps était entouré de tubes. Des hématomes très sombres recouvraient son visage. Steve se rappela des hématomes semblables sur Peter, et il sourit légèrement.
Steve souffla un rire.
- Et bien – il a l'air –
- Mal en point ? finit Natasha.
Steve acquiesça.
- C'est le cas. Stark ne l'a pas épargné. On l'a retrouvé en train d'essayer de s'enfuir à bord d'un hélicoptère qu'ils avaient caché, comme le putain de cafard qu'il est. Bon sang, il me donne envie de vomir.
Elle détourna son regard de la vitre.
- Il ne va pas tenir bien longtemps – son torse est complètement en morceaux, et ils n'ont pas pris la peine de lui faire subir une chirurgie pour arranger ça. Ils nous ont dit de nous dépêcher de lui parler. Plus vite on peut lui enlever tout ça, mieux c'est.
Steve haussa un sourcil face à son ton venimeux. C'était comme si elle crachait chacun de ses mots avec une rage latente.
- Je suis surpris que tu ne l'aies pas encore tué, dit-il. On dirait que c'est ce que tu veux faire.
Elle se mordit la lèvre inférieure un instant.
- Crois-moi, c'est le cas, dit-elle doucement.
Steve fut étonné de voir son menton trembler légèrement. Il tenta de pencher un peu la tête pour voir l'expression de son visage.
- Nat ? dit-il précautionneusement.
Elle leva rapidement les yeux, des larmes brillant presque imperceptiblement dans ses yeux.
- Quoi ? rétorqua-t-elle avec force, chassant le moindre signe de détresse instantanément.
Steve la regarda avec incrédulité.
- Tu vas bien ?
Sa mâchoire se serra avec colère.
- Oui. Evidemment.
- C'est juste, commença Steve avec leva les mains, avant de les laisser retomber, tu – c'est juste –
Natasha posa les yeux sur Richard.
- Juste. Ouais. Je suis un peu – sous le choc.
Elle secoua la tête, comme si elle s'en voulait.
- Juste voir le gamin – comme ça –
Elle s'essuya prestement les yeux, irritée.
- Et il est tombé à travers la glace juste devant mes yeux –
Steve tendit la main pour la poser sur l'épaule de Nat, mais elle l'écarta.
- Ne fais pas ça, lui dit-elle. Juste – rentre là-dedans et fais-le parler. Fais-lui avouer ce qu'il a fait à Peter, pour qu'on puisse se débarrasser de lui.
Steve ne pouvait être plus d'accord avec elle.
- Ok, répondit-il avec fermeté. Je vais le faire.
*
Peter observa la tempête qui se formait au large, depuis le sommet du bateau. C'était un grand bateau, plus grand qu'un ferry, et il ramenait Tony et Peter de Coney Island. Ils avaient passé la journée là-bas, ce qui avait été génial. Mais alors qu'ils étaient sur le chemin du retour, une énorme tempête s'était formée.
Ils regardaient tous les deux avec admiration comme les nuages noirs s'enroulaient dans le ciel, et les gigantesques vagues qui s'écrasaient contre la coque. Quand le bateau commença à s'agiter, Tony trébucha et Peter le rattrapa par le bras.
Tony lui sourit.
- Merci, bonhomme. Tiens, accroche-toi au bastingage.
Peter s'exécuta et se pencha sur le côté avec intérêt. Il n'avait jamais vu une tempête d'aussi près, avant. C'était fascinant – avec les vagues et le vent fort. Il y avait plein de choses de partout – Peter avait l'impression de ne pas avoir le temps de tout regarder.
Avec une nouvelle embardée, Tony trébucha de nouveau.
- Tony ! s'exclama Peter, attrapant son coupe-vent.
Tony se raccrocha au bastingage, et roula des yeux.
- Toi et ton spider-équilibre, aussi. Je suis tellement jaloux, et un peu agacé en même temps. Genre, est-ce que les araignées ont un bon équilibre ? Je ne savais pas que c'était une de leurs caractéristiques –
Peter eut un éclat de rire. Il ressentit une soudaine bouffée de gratitude envers l'homme. Il avait emmené Peter à Coney, avait passé la journée avec lui, l'avait écouté, et maintenant il se tenait là, sur le pont, en pleine tempête. Peter savait qu'il aurait préféré rentrer se mettre au chaud, mais Peter aimait regarder les vagues, alors Tony avait suivi. Tony Stark était une bien meilleure personne que ce que les gens pensaient.
Soudainement, sortie de nulle part, une pensée s'infiltra sombrement dans l'esprit de Peter. Alors qu'il observait l'eau salée qui tourbillonnait, quelque chose lui dit que s'il sautait, il ne s'en sortirait sans doute pas. La chute serait longue, l'eau était glaciale, et le courant tellement violent que même Spider-Man se noierait. Tony n'arriverait pas à le sauver à temps. Il mourrait. De plus, ce serait très simple pour lui de sauter par-dessus le bastingage. De simplement l'enjamber et sauter –
Peter cligna des yeux. Un nœud se forma dans son estomac. D'où est-ce que ça venait ? Tellement bizarre d'avoir une pensée pareille. Ce n'était pas comme s'il avait vraiment envie de faire quelque chose d'aussi terrible – pas vrai ? évidemment que non. Les gens avaient sûrement des idées comme ça très souvent.
Il commença brusquement à avoir très froid. Retirant sa main du bastingage, il agrippa l'avant-bras de Tony, mais ce n'était pas pour le stabiliser, cette fois. Pour une raison qui lui était inconnue, il se sentait effrayé.
Tony enroula un bras autour de Peter.
- Ça va ? lui demanda-t-il d'une voix forte pour couvrir le bruit du vent. Tu commences à avoir froid ?
Peter voulait se pelotonner contre Tony comme un enfant, mais il dévoilerait le fait que quelque chose n'allait pas. Enfin, tout allait bien. Vraiment. C'était juste une pensée fugace – ce n'était pas comme si ça voulait dire quoi que ce soit.
- Heum – ouais, répondit Peter. Rentrons.
*
- Alors, cinq ans ? lança Steve froidement, ses mots résonnant contre les murs de la petite cellule. Qu'est-ce qui se passe dans cinq ans, Richard ? parlons de ça.
Richard souffla un rire étranglé.
- Putain de merde. Maintenant j'ai le droit à Captain America pour me questionner ? Vous devez être sacrément emmerdés pour en arriver là.
Steve serra le poing, intérieurement, mais ne le laissa pas paraitre. Du sang-froid. De l'assurance. Richard respectait les gens composés et confiants. Ceux qui étaient passionnés, émotifs, n'étaient rien pour lui, parce que lui ne ressentait aucune émotion. C'était pour cette raison que Tony n'était qu'un faible aux yeux de Richard. Il tenait si clairement à Peter que ça obstruait parfois sa vision.
- Je ne suis pas le chef, ici, que tu le croies ou non, dit sèchement Steve à Richard. Tout ce que je veux savoir, c'est ce qui va se passer dans cinq ans.
- Nah – je préfère tous vous regarder vous torturer l'esprit. Où est Stark ? En train de chialer au-dessus du corps de cher petit garçon ?
Steve ne laissa rien transparaitre sur son visage.
- Je pourrais te dire les nombreuses réactions qu'a pu avoir Stark, si tu aimes ça. Seulement si tu me dis ce qui se passera dans cinq ans.
- Tu as déjà entendu Peter crier ? demanda Richard d'une voix éraillée.
Son estomac se creusa horriblement. Ses dents avaient une teinte rougeâtre. Steve avait envie de vomir rien qu'à le regarder.
- Il pleure comme une fillette. Il pleure comme sa mère. Elle pleurait, et elle pleurait, tout le temps – putain, je détestais ça. Elle pleurait quand je faisais mes tests sur Peter –
- Ecoute-moi bien –
- Il est faible, tu sais, continua Richard, sans aucune pitié. C'est un garçon faible. Il m'a dit de le tuer. Juste avant que vous arriviez, ton cher Peter m'a dit que je pouvais le tuer –
Richard se mit à rire, longtemps et froidement. Steve le toisa.
- Je te le dis. Cinq ans.
La respiration de Steve se coupa.
- Tony a pleuré quand on a trouvé Peter, s'entendit-il dire, toujours calme, toujours collecté.
A l'intérieur, cependant, il brûlait de rage.
- Le gamin était en mauvais état quand on est arrivés et Tony a pleuré a s'en arracher la gorge. Il s'est recroquevillé dans un des couloirs de l'hôpital pendant des heures, à gémir sans s'arrêter.
Il regarda Richard dans l'expectative, et exactement comme Steve l'avait pensé, le père de Peter se fendit d'un immense sourire. Cela tordait son visage de la plus horrible des manières. Un rire rocailleux s'échappa de la gorge de Richard.
- Putain, mais quelle faiblesse !
Il rejeta sa tête en arrière et rit plus fort. Steve baissa les yeux, détestant ce qu'il était en train de faire.
- Ouais, il n'a pas mangé ni dormi pendant longtemps. Il n'arrivait plus à rien. Il était dévasté – il l'est toujours.
C'était l'une des pires choses qu'il ait jamais eu à faire. C'était comme s'il riait avec Richard de toute cette débâcle – comme s'il était l'un de ses acolytes. Rien que le fait de devoir se moquer de la détresse de Tony à l'hôpital lui donnait envie de se jeter contre un mur.
Richard tremblait toujours de rire.
- Incroyable. Le grand Tony Stark, effondré au sol pour un gosse. Abruti.
Steve se rapprocha de lui.
- Et il pleurera aussi dans cinq ans – c'est ça ?
Richard le regarda minutieusement alors que Steve continuait d'avancer, l'air amusé.
- Tony n'a pas très bien écouté, pas vrai ?
- Je ne sais pas. Il était vraiment, vraiment bouleversé.
Ce commentaire fit briller les yeux de Richard.
- Je n'ai jamais dit que cinq ans étaient délimités. C'était ma propre prédiction sur ce que je pense qui arrivera d'ici là.
- Qu'est-ce que c'est ? s'enquit Steve doucement. Qu'est-ce qui va se passer ?
Richard pencha la tête, son corps semblait lui faire mal. C'était presque comme s'il essayait de lire à travers Steve – pour voir si cela valait la peine, de parler davantage.
- Qu'est-ce que vous connaissez des maladies mentales, Captain America ? demanda Richard, d'un ton étrangement doux.
La voix de Richard avait changé si radicalement et brusquement que Steve en fut déboussolé.
- Heum – huh – non. Je n'en connais pas grand-chose.
Richard s'humecta les lèvres.
- Intéressant, dit-il en baissant les yeux sur ses ongles. Je veux dire, qu'y-a-t-il vraiment à savoir ?
Ses yeux se plantèrent dans ceux de Steve.
- La vraie question, c'est... comment pouvez-vous réellement protéger Peter de ce qui se passe dans sa tête ?
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