Chapitre 24
Chapitre 24
Peter était épuisé, quand Tony revint dans la chambre d'hôpital. La sensation d'énergie et bien-être qu'il ressentait quand il s'était réveillé était en train de disparaitre. Il supposa qu'ils avaient dû lui donner beaucoup d'anti-douleurs, et que leur effet commençait à s'estomper.
Il était affalé de façon léthargique contre ses oreillers quand Tony entra.
- Hey, murmura difficilement Peter.
Le visage de Tony était étrangement pâle. Il se força à sourire quand il s'approcha, mais Peter n'était pas stupide. Quelque chose n'allait pas.
- Hey, gamin. Désolé pour ça.
Tony traversa la pièce et s'assit de nouveau sur le bord du lit de Peter.
- Tu vas bien ?
Peter voulait terriblement savoir ce qui n'allait pas, mais il se sentait trop épuisé pour ne serait-ce que parler.
- Pas trop, répondit-il avec honnêteté.
Tony fronça les sourcils et posa une main sur le front de Peter.
- Non ? Qu'est-ce qui se passe ?
- J'ai froid –
Dès qu'il eut fini de dire ça, Peter se rendit compte d'à quel point c'était vrai. Il avait atrocement froid.
- J'ai toujours froid –
La main de Tony était chaude contre la joue de Peter, puis sa nuque. Peter s'appuya contre elle.
- Oui, tu es encore froid –
Des larmes piquèrent les yeux de Peter. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui, putain ? Sérieusement, qui pleurait autant que ça ?
- J'en ai marre d'avoir froid, dit-il d'une voix tremblante.
Des larmes commencèrent à rouler sur ses joues, et Tony s'inquiéta davantage. Peter baissa les yeux vers ses mains.
- Ça fait des jours que j'ai froid – je suis juste – j'en ai marre –
Tony frotta doucement le dos de Peter, mais des larmes coulaient toujours de ses yeux.
- Je suis désolé, mon grand, murmura Tony. Je vais leur demander de monter le chauffage, et on va t'apporter d'autres couvertures. Tu auras chaud bientôt –
Peter laissa échapper un vrai sanglot cette fois. Tony serra sa main en bon état.
- Hey, hey, hey, le consola Tony doucement. Allez, bonhomme, dis-moi – qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu pleures ?
Bonne question.
- Je ne – je, renifla-t-il. J'ai juste envie d'avoir chaud. Et j'ai mal maintenant – ma main me fait mal, et mon ventre, et je me sens pas bien – et – et t'as l'air super mal et tout est de ma faute –
Tony rapprocha Peter de lui.
- Hey, ne t'inquiète pas pour ça –
- Et j'ai eu tellement peur et là il s'est de nouveau passé quelque chose alors j'ai de nouveau peur, même si j'essaie de ne pas avoir peur, je peux pas m'en empêcher –
- Okay, okay, écoute, mon grand – hey –
La voix de Tony se fit plus sérieuse.
- Peter.
Peter ravala un sanglot et leva les yeux vers Tony.
- Calme-toi, d'accord ? Tu n'as besoin de t'inquiéter de rien. Rien du tout. Tu es en sécurité.
Alors pourquoi Clint et Natasha avaient l'air aussi effrayés ?
- Mais – mais –
- Je te dirai la vérité, d'accord ? Mais sache-le pour quand je te le dirai – on contrôle tout. Ne panique pas. Tous les Avengers sont sur le coup.
Peter secoua la tête puis acquiesça. Tony soupira.
- Okay, attends juste une seconde. Je peux pas rester là à te regarder frissonner – c'est déprimant –
Tony fit pour se lever mais Peter attrapa sa manche.
- Non ! Non – non, pars pas – dit-il rapidement.
Tony s'arrêta, semblant alarmé. L'embarras envahit Peter face à son emportement. Il relâcha la manche de Tony.
- Je suis désolé, marmonna-t-il. Je suis stupide –
Tony observa Peter pendant un long moment. Il eut un air triste.
- Oh, mon grand –
Il se rassit, remontant ses jambes pour les allonger dans le lit, afin que Peter et lui soient côte à côte, cette fois, appuyés contre les oreillers.
- Après tout ça, toi et moi on va devoir parler de tout ce qui se passe dans ta tête.
Il enroula ses bras autour des épaules de Peter à nouveau, le faisant se sentir beaucoup mieux.
- Tu n'es pas stupide, d'accord ?
- D'accord, chuchota Peter.
- D'accord, répéta Tony avant de prendre une inspiration. Natasha et Clint sont venus me parler de la mise en détention de Richard. Il est bien enfermé dans une cellule sécurisée par le SHIELD en ce moment même. La plupart des agents d'HYDRA ayant participé à tout ça ont été éliminés. Les autres sont enfermés aussi.
Le cœur de Peter eut une palpitation de frayeur.
- Oh, commenta-t-il en essayant d'avoir l'air indifférent. Alors – alors il – je pensais qu'il serait –
- Mort ? finit Tony. Je pensais qu'il l'était. Bon sang, Pete – je suis désolé. J'étais tellement pris par – tout ça, je –
Peter voyait bien qu'il avait l'air de se sentir atrocement mal.
- Je n'ai pas suffisamment vérifié s'il était – je suis désolé –
- Ne le sois pas, le coupa Peter, sentant la culpabilité lui tordre l'estomac tandis qu'il réalisait quelque chose. Je n'aurais pas dû te demander de le tuer. C'était – mal de ma part.
Tony secoua la tête.
- Non, ça ne l'était pas. Il faut en finir avec lui.
- Mais je n'aurais pas dû demander – c'est mal. Je ne devrais pas te demander ce genre de chose –
- Bon sang, gamin, grogna Tony.
Peter s'arrêta net. Tony vit la réaction de Peter.
- Désolé.
Peter se mordilla la lèvre inférieure puis tira sur sa canule nasale, irrité.
- Oh.
Super, maintenant il se sentait comme une merde. Tony prit la main de Peter qui se trouvait à son nez.
- Ne fais pas ça.
Il y eut un silence.
- Est-ce que tu m'en veux ?
Ouep. Comme une vraie merde, il se sentait. Tony se frotta le visage.
- Non, gamin, je –
- On dirait que tu m'en veux –
- Je t'en veux vraiment pas – je suis juste –
Tony baissa les yeux vers Peter, qui fut surpris de voir l'air torturé qu'il arborait.
- Je suis – ces deux derniers jours ont vraiment été très longs. Je veux juste que tu ailles mieux. Je suis désolé, je ne voulais pas crier.
- C'est rien, dit Peter, puis son regard fut attiré par sa main blessée.
Une idée étrange lui vint alors. C'était quelque chose qui pourrait l'aider – quelque chose d'un peu dingue.
- Hey, si je te demande quelque chose, tu me promets de ne pas crier ?
Tony sourit largement.
- Je te le promets.
- Tu promets vraiment, vraiment ?
- Bien sûr, gamin. Pas de cris.
Peter prit une grande inspiration. Quelque chose lui disait que Tony serait en colère dans tous les cas –
- Richard, dit Peter. Il est enfermé ? Je veux lui parler.
*
- Bon – on aurait besoin de ton aide finalement –
La tête de Steve se releva au son de la voix de Natasha. Il se retourna pour lui faire face.
- Heum – est-ce que je suis autorisé à aider ?
Natasha roula des yeux.
- J'ai l'air de quoi ? d'être ta mère ? Tu en es, ou pas ?
Steve parcourut le couloir d'hôpital qui les séparait rapidement.
- Bien sûr, qu'est-ce que je peux –
- Clint et moi partons pour le quartier général du SHIELD, déclara Natasha, en faisant un signe de tête à Steve pour lui indiquer de la suivre.
Elle marchait rapidement.
- Richard est là-bas.
- Quoi ?! je croyais qu'il était –
- Mort ? Nope. Un putain de cafard. Il est là-bas, dans toute sa gloire.
- J'arrive pas à croire –
- Il faut que tu lui parles, le coupa Natasha, tout de go.
Elle n'avait jamais perdu de temps en paroles inutiles.
- Il – il a menacé Peter de quelque chose. Il a presque menacé sa vie. Rhodes en sait plus, il te donnera plus de détails quand on sera là-bas.
- Attends – tu veux que moi j'interroge Richard ? Pourquoi moi ?
- Parce que tu es insupportablement borné et autoritaire – et Tony a les mains occupées avec un gamin bouleversé. Tu vas intimider Richard. Tony ne l'intimide pas. Il pense que Tony est faible parce qu'il aime Peter.
Steve fit de son mieux pour suivre ce qu'elle disait. Le doute l'habitait.
- Bien, si tu penses que –
*
- Peter ! qui a bu tout le coca zéro qui était dans le frigo ?
- Quoi ?!
- Qui a bu tout le coca zéro ?
- Quoi ?!
- Oh bon sang, marmonna Tony en quittant la cuisine pour se rendre dans le salon.
Peter était là, entouré de Sam, Clint, Wanda et Nat qui l'encourageaient. Le gamin se prépara, puis réussit à faire quatre back flip d'affilée à une vitesse folle.
Peter était haletant quand il s'arrêta. Les autres l'applaudirent.
- Vous voyez ? dit Peter, à bout de souffle. Je vous l'avais dit. C'est même pas la moitié de ce que je peux –
- Peter, répéta Tony. Tu m'as entendu ?
Peter se retourna vers lui et se gratta nerveusement la nuque. Il sautillait d'un pied sur l'autre.
- Euh – quoi ?
Tony leva les yeux vers le plafond et grogna.
- Bon sang, aidez-moi –
Le visage de Peter se fit innocent.
- Je ne t'ai vraiment pas entendu !
Clint eut un sourire moqueur.
- T'as pas une super-ouïe, toi ?
- Si, nota Tony. Il ne veut simplement pas dire la vérité.
Peter laissa échapper un faible rire. Il s'agitait toujours.
- Ouais – en parlant de ça –
- Tu as tout bu ?
- Bah – tu sais, j'étais vraiment –
- Merde, Peter, souffla Tony en se pinçant l'arête du nez. C'était un pack complet.
- Même pas ! Clint et Sam en ont bu aussi !
- J'en ai bu qu'une seule, le corrigea Clint. Puis je me suis rendu compte que c'était du sans sucre et j'ai jeté le reste dans l'évier.
- Oh. C'est vrai.
Peter leva les yeux vers Tony avec une expression enfantine et coupable.
- J'imagine que c'est moi qui ai tout bu.
Tony leva les bras en l'air avec exaspération.
- En un seul jour ? Grande nouvelle, jeune homme : c'est mauvais pour toi.
Peter commença à grimper au mur comme le crétin qu'il était.
- Mais j'étais tellement fatigué ce matin !
Il sautait d'un coin du mur à l'autre.
- Alors j'en ai pris deux, puis un autre, puis un autre encore quand je suis rentré à la maison et – et –
Tony le regarda faire avec une sensation de vertige dans l'estomac, l'écoutant parler. Il observait le gamin avec tendresse, remarquant à quel point la caféine l'avait atteint, et faisait rire tout le monde. Peter rendait tout le monde heureux. Son énergie était contagieuse.
Même sans toute cette caféine.
*
L'énergie de Peter semblait disparaitre rapidement. Tony l'observa s'appuyer de plus en plus contre son bras, et son expression se lisser tout autant. Ils étaient toujours assis l'un à côté de l'autre, les pieds de Tony sur le lit de Peter, et les moniteurs bipant doucement.
Mais ensuite, Peter dit quelque chose d'absolument dingue.
- Richard, dit-il en regardant droit devant lui. Il est enfermé ? Je veux le voir.
Un silence. Tony inspira rapidement, surpris.
Parce que putain, c'était quoi ce délire ?
- Quoi ? haleta Tony. Tu veux – quoi ?
Peter regarda Tony avec sérieux.
- Je m'attends pas à ce que tu comprennes, mais – mais c'est juste quelque chose que j'ai besoin de faire –
- C'est quoi, ça ? le coupa sèchement Tony. Est-ce que c'est – un truc pour te prouver que tu es fort ? C'est un test que tu essaies de passer ?
- Non, je –
- Parce que, il faut que tu comprennes, mon grand – tu n'as pas besoin de te tester davantage. Tu n'as rien à te prouver. Est-ce que tu –
- Je savais que tu ne comprendrais pas, commenta Peter avec acidité, regardant ailleurs.
Tony sentit une bouffée de colère brûlante remonter en lui, mais elle n'était pas dirigée vers Peter.
- Est-ce que c'est –
Il lui fallut prendre une bouffée d'air avant de continuer.
- Est-ce que c'est Steve qui t'a appris ça ?
La tête de Peter se retourna si vite vers Tony que ce dernier eut peur qu'il se soit fait mal.
- Quoi ?
- Steve. Son entrainement avec toi. C'est ce genre de choses qu'il t'a apprises ?
Le menton de Peter se mit à trembler et ses yeux allèrent de gauche à droite, comme si son cerveau faisait les cent pas.
- Tu es au courant de tout ça ? demanda-t-il d'une petite voix. Comment ?
- Comment ? rétorqua Tony dont la colère montait petit à petit.
Juste au moment où il commençait à pardonner à ce foutu Captain, il revenait à nouveau, ruinant Peter davantage. Bon sang, il le détestait.
- J'ai trouvé une de ses notes sur ton bureau, dans laquelle il te disait de partir en chasse d'un serial-killer, ce qui t'a conduit à te faire kidnapper et être blessé. Encore, je devrais rajouter. Alors ouais, j'ai obtenu ses aveux.
- Oh – wow.
Les yeux de Peter étaient écarquillés.
- Tu es – tu es vraiment en colère pour ça, hein ?
- En colère ? je suis putain de – uh – je suis furieux.
La main de Peter qui n'était pas blessée tremblait.
- Je suis désolé, dit-il, et des larmes débordèrent de ses yeux. Je – je suis vraiment –
- Pourquoi tu es désolé ? demanda rapidement Tony, détestant voir Peter pleurer. Je suis pas – je suis en colère contre toi.
Peter cligna des yeux. D'autres larmes roulèrent sur ses joues. Tony les chassa du doigt.
- Hey, hey, murmura-t-il en se radoucissant. Est-ce que je t'ai fait peur ? Je ne voulais pas te faire peur. Je ne suis pas en colère contre toi.
- Alors – commença Peter avant de se frotter le nez. Alors contre qui tu es en colère ?
Oh. Ça n'était donc pas évident ?
- Je suis en colère contre Steve.
- Steve ? haleta Peter. Pourquoi es-tu en colère contre Steve ? C'est pour ça qu'il n'est pas venu me voir ? Pourquoi il n'est pas venu ? Il m'a aidé ! Tu ne devrais pas lui en vouloir !
- Peter, soupira Tony. C'est entre lui et moi, tu n'as pas besoin –
- Non, pas seulement ! s'exclama Peter en se redressant, avant de grimacer de douleur.
Tony le stabilisa.
- Hey, petit, vas-y doucement –
- C'est pas seulement entre vous deux, je suis là, moi aussi ! Il ne m'a pas forcé à m'entrainer ! Je suis allé le voir et je le lui ai demandé ! Je lui ai demandé d'être dur avec moi, j'ai demandé son aide –
Il n'était pas au courant de ça. Pourquoi Peter était allé voir Steve plutôt que Tony ?
- Et bien – et bien, malgré tout. Tu es un gamin. Juste un enfant. Steve n'avait pas le droit –
- Si, il l'avait ! je lui ai demandé ! Je suis pas un enfant, Tony ! J'ai seize ans !
- Tu es un enfant ! Tu es un adolescent, et les adultes sont censés prendre soin des adolescents !
- Steve prenait soin de moi ! C'est grâce à lui que j'ai réussi à m'échapper – c'est grâce à lui que j'ai eu le courage de me casser la main et de combattre –
- C'est aussi à cause de lui que tu as été kidnappé, d'abord, rétorqua Tony. N'oublie pas cette partie-là.
Peter eut un raclement de gorge moqueur.
- Richard m'aurait eu dans tous les cas.
Ouch. Ça, c'était douloureux.
- Tu crois que je n'aurais pas pu te protéger de ça ?
- Je –
Peter semblait se sentir coupable, maintenant.
- Je ne sais pas, Tony – j'ai l'impression qu'il aurait quand même trouvé un moyen.
- Très bien, répondit brièvement Tony.
- Tony –
- Pourquoi tu n'es pas venu me demander mon aide ?
On y était. C'était sorti. Il avait attendu un moment avant de poser la question. Pourquoi Peter avait-il voulu s'entrainer avec Steve plutôt qu'avec Tony ? Pourquoi avait-il laissé Tony en-dehors du processus de guérison ?
Peter secoua légèrement la tête.
- Est-ce que tu m'aurais –
Sa voix était basse, précautionneuse.
- Est-ce que tu m'aurais aidé ?
Tony regarda Peter avec incrédulité.
- Je – je t'aiderais pour n'importe quoi, Peter –
- Non. Tu ne te serais pas entrainé avec moi. Tu ne m'aurais pas fait faire des choses compliquées. Tu ne le fais jamais.
Tony regarda Peter longtemps, et durement. Peter, qui tremblait un peu, maintenant. Peter, qui avait difficilement vécu les six premières années de sa vie, qui avait déménagé dans un petit appartement, qui avait aimé sa Tante et son Oncle. Peter, qui avait enterré les personnes qu'il aimait, qui avait été harcelé à l'école, qui avait été mordu par une putain d'araignée radioactive qui lui avait donné ce putain de complexe du « un grand pouvoir implique une grande responsabilité ». Il avait été tourmenté par son père, il avait été trahi, il avait été manipulé. Et il avait seize ans.
Posant une main douce sur la joue de Peter, Tony répondit avec la plus grande empathie qu'il possédait.
- Honnêtement, chéri, déclara-t-il tristement. Je fais ça parce que – et bien – je me dis que tu as déjà subi des choses difficiles.
L'ambiance dans la pièce changea. Les mots de Tony semblèrent toucher Peter. Il se mordit la lèvre inférieure, et son visage se tordit en différentes expressions de confusion.
- Heum, commença Peter.
Sa voix tremblait.
- Heum – wow.
Il leva les yeux vers Tony.
- Merde, c'est – c'est plutôt vrai –
Le gamin explosa alors en sanglots. Mais ce n'étaient pas des petites larmes qui tombaient par deux ou trois de temps en temps. Non, elles étaient chaudes et nombreuses – c'étaient de véritables sanglots. Peter pleurait comme il l'avait fait dans l'avion – après son premier kidnapping.
Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie.
- Allez, mon grand, murmura Tony en enroulant ses bras autour de Peter, déposant son menton sur sa tête. Tu as le droit de pleurer. Tu te sentiras mieux bientôt – ne t'inquiète pas. Ça ira mieux quand tu auras pleuré –
Et c'est ce que fit Peter. Il pleura jusqu'à ce que ses larmes roulent jusqu'à son cou, humidifient son t-shirt. Le bout de son nez rosit, tout comme ses yeux. Il inspira des bouffées d'air congestionné et les recracha douloureusement. Tout du long, Tony le serra fort. Personne n'avait jamais serré Tony ainsi quand il était triste, enfant – personne ne se souciait de lui. Tout le monde avait besoin de ça –
Enfin, les pleurs commencèrent à cesser. Peter eut un hoquet.
- Je suis – je suis super fatigué –
- Alors endors-toi, mon grand. Je reste là.
- Okay – okay, murmura Peter en s'essuyant les yeux. Quand je me réveillerai, j'arrêterai de pleurer. Promis.
- Petit, dit Tony. Bon sang, si tu ne pleurais pas, après toute la merde qui t'est tombée dessus – honnêtement, ça serait un peu bizarre.
Peter laissa échapper un petit rire tremblant, et leva les yeux vers Tony d'un air reconnaissant.
- Je suis désolé, parce que m'avoir adopté est certainement la pire chose qui ait pu t'arriver.
- Tu veux dire la meilleure ? C'était ça que tu voulais dire, pas vrai ?
Les coins de la bouche de Peter s'étirèrent en un sourire.
- T'es le meilleur ami du monde entier.
Le cœur de Tony enfla d'amour pur. Il repoussa légèrement Peter, de façon à ce qu'il se retrouve allongé. Peter s'engouffra sous les couvertures, semblant aller mieux.
- Endors-toi, Peter. Je t'aime.
Peter lui répéta les premiers mots, mais il s'endormit avant d'avoir pu dire la fin.
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