Pendant que je rangeais la maison de fond en comble et de trier pour notre déménagement, mon regard tomba sur l'insolite porte-clés, abandonné sur la console de l'entrée, me ramenant un instant à ma descente aux enfers par sa forme de colibri qui peut être si douloureux pour certaine personne. Petit colibri acheté dans l'espoir qu'il nous porte chance...

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Depuis deux ans que mon compagnon et moi sommes en essaie bébé, je ne suis pas tombée enceinte une seule fois. Déception sur déception, chaque mois, chaque nouveau cycle devenait une torture pour moi, chaque mois, je me sentais abattu, triste, et en colère. Je ne comprenais pas pourquoi ça n'accrochait pas, et c'est en larme que nous sommes partie voir mon gynécologue. Nous avons alors été envoyé au centre de Procréation Médicalement Assisté. Ce centre nous a fais faire tout un tas d'examen afin de connaître le problème.

C'est pleine d'espoir, d'envie et d'appréhension que je me dirige ce matin vers la clinique, les mur blanc, l'odeur de désinfectant bien présente sont désagréable, mais ce simple tableau photo, est pour nous, signe d'espoir. L'espoir qu'un jour, nous aussi, nous y arriverons. Des centaines de photos de bébé « miracle », enfant crée grâce à la science, enfant qui font le bonheur de leur parent. Et ces simple photos, représentait tout l'espoir que je pouvais avoir. Un fois installée dans le bureau du docteur, les doigts discrètement croisés, j'attendis le verdict des résultats.

« Je suis désolé, vous êtes stérile Madame, annonce de but en blanc le gynécologue.

- Pardon ? Questionnai-je abasourdie d'une telle annonce.

- Les examens que nous avons fais ensemble sont clair, vous ne pourrez jamais porter d'enfant, même avec nos méthodes. »

Je n'ai plus les mots, un léger rire nerveux réussi à dépasser mes lèvres devenu sèche à cette annonce. Je rêve ? C'est une blague qu'il me fait, j'en suis sûr.

« Je... Ce... Il y a forcément une erreur, dis-je à petite voix.

- Non je suis désolé, même les personne à très faible taux de réussite nous les aidons, mais malheureusement pour vous, vous n'avez même pas 1 % de chance de procréer... Je peux éventuellement vous diriger vers une assistante sociale pour envisager une adoption ? »

L'adoption ? Oui beaucoup d'enfants en ont besoin mais... Je souhaite mon enfant, celui de mon homme, le nôtre à nous, que j'aurai porté en moi, senti bouger, mise au monde... Impossible...

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Soupirant un grand coup, je pris en main le petit colibri, caressant du pouce la surface métallique avant de le serrer dans mon poing, grimaçant face à la douleur de mon cœur qui refais surface un instant. Dans un monde ou la femme à le choix de donner la vie ou non, ce choix me fût arracher tel un pansement. Rapidement, sèchement mais douloureusement...

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« Que t'as dis le médecin ? Me demande Adam.

- ... Viens t'asseoir s'il te plaît.

- Mauvaise nouvelle ? S'enquit-il inquiet.

- Oui... Je suis vraiment désolée, nous ne pourrons pas avoir d'enfants, je suis stérile... »

La mine inquiète qu'il arborait disparût pour une mine d'incompréhension, puis de tristesse avant de hocher la tête et sortir de la maison. La bombe est lâchée, va-t-il me quitté ? Lui qui désirait tant un enfant ne pourra pas en avoir avec moi. Une femme incapable de donner la vie, est-ce que seulement cela existe vraiment ? Comment font ces femmes pour surmonter ça.

Inutile.

Bonne à rien.

Même pas capable de faire ce que toute les femmes sont sensée faire.

Maman avait raison, jamais je n'aurai du voir le jour, je suis punis d'être sur terre à la place de mon frère...

Sans Adam pour m'épauler ce soir, je me sens seule, inutile, et tout un tas de sentiments d'abattement s'empare de moi. Je ne comprends pas, ce n'est pas possible, je refuse que cela sois la vérité. Je suis vraiment qu'une incapable ! Une femme, incapable de donner la vie mais qu'elle honte, j'ai honte, honte de moi, de ce que je suis, de ce que je viens d'annoncer à mon compagnon. Il aurait raison de me quitté, qui voudrait d'une femme comme moi ? Personne, et c'est compréhensible... Un homme veut d'une femme qui saura lui donner une vie de famille sur le long terme, par juste une personne avec qui tirer son coup dans le vide. Adam aurait raison de me quitter...

Les yeux rougis sur son visage me fit encore plus mal en le voyant rentrer, me rendant encore plus en colère contre moi même, pourtant, aucun reproche ne sorti de sa bouche, un léger sourire avant de déposer un baiser sur ma joue, il prépara le repas en silence, peur des non dit sûrement, d'une parole mal interpréter également... Un silence pesant, ou chacun avait ses propres angoisses, ses propres peurs, ses questions...

~ ~

Deux bras vinrent m'encercler les hanches, de douce lèvres vinrent ce poser sur mon cou puis ma joue.

« Adam ...

- Ma belle, ne replongent pas dans tes démons... »

Fermant les yeux, je pris une grande inspiration en posant l'arrière de mon crâne contre son épaule, refoulant cette vieille angoisse, cette colère, cette tristesse, ces larmes...

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« Tu refuses de me toucher, tu refuses d'être proche de moi, tu refuses même de prendre le repas avec moi depuis que je t'ai annoncer cette stérilité, tu crois que je ne souffre pas ?!

- Ce n'est pas ça, soupire-t-il. On ce voit après ton rendez vous chez le psy. »

Trois mois, trois mois que nous nous éloignons l'un de l'autre, trois mois que je vois un psy pour faire mon deuil concernant la grossesse, trois mois que je sombre, que je ne vois pas le bout, chaque jour mes larmes me trahissent une fois couché. Chaque jours, je vois des femmes enceinte ou de jeune maman à mon travail, me provoquant une jalousie envers ces femmes que je ne connais pas, provoquant une tristesse infini et enserrant mon cœur toujours plus douloureusement. Trois mois que je n'arrive plus à me projeter dans l'avenir, subissant chaque jours de travail. Et trois mois, qu'Adam et moi n'arrivons plus à communiquer, à avoir de moment à deux, de moments intimes. Chaque parole dîtes par l'un ou l'autre provoque une dispute ce qui n'arrange en rien mon état psychologique.

Dans le cabinet du Dr Skyzowdri, elle me fait m'installer comme d'habitude sur le divan en face d'elle, commençant par des banalités de la vie courante, avant d'entamer le sujet fâcheux.

« Bon Mlle Tores, comment vous voyez vous aujourd'hui ?

- ... Inutile, soupirai-je.

- Continuez.

- Je... Je ne comprend pas comment je peux être stérile ! Je suis une femme non ? Pourquoi suis-je incapable de donner la vie ? D'offrir à Adam la joie d'être père ? Nous n'arrivons même plus à communiquer lui et moi...

- Vous savez qu'une femme ne ce résume pas à « mettre des enfants au monde » ?

- Je sais bien, que malgré ça, j'en reste une mais... C'est plus fort que moi, je n'y arrive pas, je m'en veux, je suis en colère et pourtant si triste... »

Comme à chaque séance, je finis en larmes, essayant d'accepter la situation, de faire comprendre à mon cerveau que oui je suis stérile, mais que je reste femme, qu'en arrivant à faire ce deuil de grossesse, je pourrai être sur liste d'attente pour une adoption si Adam le souhaite également. Nous n'avons pas le même psychologue, pourtant, je suis sûr que cela aiderai nos thérapeute s'ils avaient nos deux version de la situation...

« Ce que vous vivez n'est pas rien, mais ce n'est pas la fin non plus. Vous êtes jeunes, vous avez la vie devant vous, et même si cela est difficile, ce n'est pas insurmontable, je crois en vous, et je suis sûr de moi, en disant que vous réussirez. Mais, il faut avoir une discussion avec Adam, si vous voulez arranger les choses, même s'ils ne disent rien, les hommes aussi ont leurs souffrances Mlle Tores. »

- -

Malgré les séances avec le Dr Skyzowdri, je n'arrive pas à envisager une suite. Elle croit en moi, mais ce n'est pas mon cas. Je me sens complètement abattu au fur et à mesure que les mois passent, que mes cycles ce font les un après les autres... Mais ce soir, Adam à prévu un petit repas à la maison, afin de renouer un peu notre lien, effrité mais pas brisé. C'est dans l'optique d'arriver à discuter que nous entamons notre repas.

« Comment avances-tu avec le Dr Skyzowdri ? Me demande-t-il.

- Hum... Elle tente de me faire accepter la situation... Et de ton côté ?

- J'ai finis par accepter...

- Comment ? Je veux dire... Tu veux cet enfant autant que moi non ?

- C'est le cas, et tu ne sais pas à quel point ton annonce m'a brisé ce jour là. Je me suis senti perdu, je ne savais pas comment réagir, ni comment te parler, te dire ce que je ressentais alors j'ai fuis quelque heure sans prendre en compte que toi aussi tu avais mal. Puis les jours passaient, tu passais tes nuits à pleurer en pensant que je ne t'entendais pas, et tu le fais encore parfois en serrant ce satané porte clés ! Mais... Nous n'arrivons plus à communiquer, tout ce que je dis tu le prends comme un reproche, et inversement, je n'arrive plus a avoir de geste envers toi, de peur que tu fondes en larmes ou que tu m'en veuilles de vouloir te toucher, ce n'est plus une vie...

- Tu veux rompre ? Demandais-je la gorge nouée.

- Non, ce n'est pas ce que je dis, soupire-t-il. Je dis juste que, il faut que tu arrives à accepter pour que l'on puisse avancer, toi comme moi, mais ensemble. Je t'aime Elena, je n'ai pas cessé de t'aimer. Et même si je suis vraiment triste de ne pas pouvoir avoir notre enfant tant désiré, je sais que je t'aime et que je veux être avec toi. S'il faut passer par l'adoption pour créer notre famille, moi, je suis prêt à passer ce cap avec toi.

- Adam je ... Je n'y arrive pas... Je comprend et te remercie de m'avoir enfin dis ce que tu ressentais sur tout ça mais...

- Prend ton temps, je serai là... »

~ ~

« Elena, Tyler va bientôt arriver, tu verras, tout ça sera en nous, mais nous arriverons à rendre ce petit heureux j'en suis sur.

- Je l'espère... Je souhaite qu'il ce sente bien avec nous, chez nous... Chez lui. »

Adam embrasse ma tempe avant de partir finir les cartons de la chambre, me laissant là avec mes pensées devant ce colibri. J'ai mis du temps, beaucoup de temps à accepter la situation et surtout sortir de cette tristesse sans fin. Mais avec le temps, l'aide du Dr Skyzowdri et d'Adam, avec qui nous avons renoué nos liens si précieux, j'ai réussi.

Deux ans... Il m'a fallut deux ans pour accepter le fait que je ne porterai jamais la vie. Deux ans à essayer de me mettre dans la tête que je ne suis pas inutile ou bonne à rien à cause de ça. Que malgré cette situation, je peux aimer et être aimer en retour. C'est triste, très triste, mais pas insurmontable, ou presque... La douleur est toujours là, présente dans mon cœur jusqu'à la fin de ma vie, mais, je sais que j'ai enfin accepter le fait que jamais, je ne sentirai la vie ce développer en moi. Par contre, je compte bien aider ce petit Tyler, qui rejoins notre famille dans quelques jours, à ce développer, et avoir une vie de rêve. Ce jeune garçon de quelque mois est orphelin, ses parents sont mort dans un accident de la route et personne ne pouvais prendre soin de lui. La seule parente restante est sa grand-mère de quatre-vingt trois ans, en outre, plus capable de s'occuper d'un bébé qui ne fais pas ses nuits. C'est avec joie que nous allons accueillir ce bébé, mais aussi du coup, cette dame âgé dans notre cercle familiale, leur offrir des moments de joie, de partage.

Mais chaque jour restera pour moi un combat. Un combat à mener contre moi même, contre mes démons, contre ma descente au enfer, contre mes vieilles pensées, et de continuer à accepter cet état de fait.

Je suis stérile.

Mais je suis une femme, une femme aimé, une femme qui va élever un enfant malgré ça, et tout faire pour le rendre heureux. Je ne suis pas inutile, ni bonne à rien et même si Tyler ne nous ressemblera pas, je serai sa mère et Adam son père. Le deuil d'une grossesse est à peu prêt réussi, je continue d'y travailler mais cela est moins dur.

Une main sur mon ventre, je soupire avant de déposer à nouveau le porte-clés sur la console de l'entrée, afin de retourner à mes occupations concernant le déménagement.

Oui, je suis stérile, la vie ma privée du choix que toute femme devrait avoir, mais je serai quand même mère, et c'est le plus beau cadeau de la vie.