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15 - Prophétie

Une prédiction ou un message révélé par des moyens divins, mystiques ou surnaturels, annonçant des événements futurs.

**



PDV Jungkook

Je m'apprête à donner la réponse, à affirmer ma position, aussi lourde qu'elle soit.

Aussi contraignante soit-elle.
Cela n'a plus d'importance.

Je m'étais juré de ne point engendrer de progéniture.
Je m'étais juré de ne point tomber sous le joug d'une union, que mon cœur y fût ou non engagé.

Car je suis de nature faible.
Ma royauté m'a peut-être préservé de la mort, car ma famille se montre d'une attention particulière à mon bien-être.

J'ai tenté de me persuader que la force m'était accessible, mais je ne puis rivaliser avec quiconque en cette assemblée.
Ainsi, si je dois rendre ce service, épargner un début funeste à l'union qui liera mon frère au prince d'Iris...

Je consens.

Peut-être prouverai-je mon utilité à mon royaume de cette manière ?

– Qui parmi vous se portera volontaire ?

Le roi réitère sa demande. Son ton est ferme, mais non rude, plutôt las.

– Ce sera...

Je m'apprête à répondre quand les grandes portes s'ouvrent soudainement. Une meute de loups, grognants, fait son apparition, traînant derrière elle deux hommes.

Deux hommes que je reconnais. Je me lève, mais me rassois presque aussitôt.

C'est le roi.

Son regard voilé, dur et sûrement assombri, soutient le mien. Il m'impose, par son aura, de ne point bouger. Et tout cela, sans le moindre effort.

Sa puissance est incommensurable.

Il se lève, marche vers le centre de la salle, face aux deux corps meurtris et aux loups qui grondent.

Il les fixe, et lorsque le roi adopte une mine presque animale, je comprends qu'ils communiquent.

Les loups baissent la tête, en signe de soumission, puis s'éloignent, laissant derrière eux les deux hommes qui n'osent même pas se relever.

– Qui êtes-vous, et à quel point êtes-vous fous d'avoir foulé mes terres ?

Messire Jimin et Hoseok.
Ils sont blessés.

Le roi grogne une fois de plus, et il me semble, non, je n'ai pas rêvé : cet homme possède bien une part de loup.

Il grogne tel un animal.
Il mange tel un animal.
Et il se comporte tel un animal.

– I-Ils sont blessés et fort probablement inconscients, j-je vous en prie, sire, laissez-moi m'en occuper.

Il se tourne vers moi, vers mon effronterie qui devient presque coutumière. Je peine à percevoir le moment où il se déplace vers moi pour relever ma mâchoire d'un geste si prompt, et la tenir fermement entre ses doigts.

– C'est uniquement par égard pour les hauts faits accomplis par votre père auprès du mien jadis. Autrement, vous auriez déjà servi de festin à mes loups depuis bien longtemps.

Son ton, son regard invisible mais implacable, me foudroient sur place. Je suis pétrifié, son aura envahit la pièce et même le sorcier semble être touché par cette puissance flottante qui emplit l'air.

Il finit par me relâcher, et je m'effondre sur mes genoux, le souffle court, la respiration entrecoupée.

– L-laissez-moi les soigner, donnez-moi ce qu'il faut, et ils nous confieront tout. C-ce sont mes hommes, ils viennent du royaume d'Andrésys, je vous en supplie.

Il semble avoir perdu patience avec mon semblant de courage. Il grogne simplement quelque chose que je ne comprends point avant de quitter la salle. Keeho marche dans ses pas.

Le sorcier s'apprête à quitter la pièce à son tour. Il s'arrête devant les portes et, sans se retourner, prononce quelques mots.

– Je salue votre bravoure, prince Jeon. Nul n'avait jamais osé encore et toujours. Sauvez vos compagnons, Keeho vous apportera le nécessaire, tandis que moi, je calmerai mon roi.

Des paroles bienveillantes ?

**

— Que vous est-il advenu ? Ma famille est-elle sauve ? Quel péril plane sur nos têtes ?

Messire Hoseok se redresse avec grande peine, chaque mouvement étant accompagné d'un gémissement sourd.

Il finit par s'adosser à la tête du lit, ses traits tirés par la souffrance. Non loin, mon fidèle garde Jimin repose, d'un sommeil lourd, blessé plus grièvement encore.

Je trempe un linge dans une bassine d'eau claire, puis je le passe délicatement sur le front fiévreux de mon chef de garde.

— Des sbires... Des sortes de... reliques ensorcelées, quêteuses de l'accomplissement d'une antique prophétie, articule-t-il d'une voix rauque.

Mes doigts se crispent sur le tissu, mais je poursuis mon office, tâchant d'apaiser ses douleurs.

— Quelle... prophétie évoquez-vous, messire ?

Il entrouvre les paupières, son regard voilé s'attardant sur les bandes de lin qui ceignent son abdomen. Ses lèvres s'entrouvrent pour murmurer :

— Celle des Abysses.

Un frisson glacé me parcourt.

Le silence se fait oppressant, brisé seulement par une bourrasque furieuse qui arrache la fenêtre de ses gonds et fait claquer le battant contre le mur.

Derrière moi, le prince d'Iris, Seokjin, tressaille et balbutie :

— Q-qu'énonce cette prophétie ?

Je demeure figé, partagé entre la crainte et l'urgence de comprendre. Mon esprit s'épuise à exhumer des bribes de savoirs oubliés.

Hoseok reprend, sa voix éraillée par la fatigue :

— Il naîtra un élu... de l'autre côté de la barrière, là où nul n'ose poser le pied. Sa venue marquera la ruine des Royaumes qu'il effleurera...

Un poids s'installe dans ma poitrine. Malgré tout, mes lèvres s'animent, presque malgré moi, complétant ses paroles :

— Le réceptacle lui octroiera une puissance infinie, à condition qu'il lui rende serment d'allégeance. De leur union jaillira la punition.

Hoseok se tait, son souffle faible et haché. Ses mots résonnent pourtant encore en moi, comme une cloche funeste annonçant un sort inéluctable.

Je me redresse brusquement, saisi d'un vertige. Mes pas, hagards, me mènent au dehors. L'air glacial de la nuit me fouette le visage tandis que je franchis en hâte les seuils du château.

Je m'immobilise dans le jardin, à l'endroit exact où mes yeux ont croisé ceux d'Adriana ce funeste jour.

Le réceptacle.

Ainsi, le roi m'a nommé. Et si... la prophétie me désignait ?

— Pourquoi vous trouvez-vous en ce lieu, là où la mort elle-même a déjà failli vous emporter ?

Sa voix, impérieuse et pourtant empreinte d'un calme glacial, m'arrache à mes pensées. Mon regard s'élève à la recherche du sien, voilé de ce même tissu sombre.

Son aura, d'ordinaire impérieuse, semble vacillante, presque irréelle, et pourtant elle m'asservit malgré moi.

Je demeure silencieux, mon esprit toujours en proie à un tumulte incessant.

— Réceptacle... Pourquoi m'avez-vous ainsi nommé, Sire ?

Le roi passe devant moi, sa prestance intacte, mais ses gestes trahissent une vigilance acérée. Il est semblable à un fauve en alerte, ses sens aiguisés guettant le moindre murmure, la moindre ombre.

Et pourtant, sa question me surprend :

— Aimeriez-vous officier en cuisine ?

Je fronce les sourcils.

Mon esprit vacille face à l'incongruité de ses paroles. Saisit-il seulement l'urgence de la situation ? Pourquoi évoquer les fourneaux alors que des menaces grondent à nos portes ?

— Sire, je...

— Cessez donc de vous éreinter l'esprit avec des affaires qui échappent à votre contrôle, coupe-t-il d'un ton tranchant. Dites-moi plutôt ce qu'il vous faut pour que je goûte à nouveau à ces mets qui, je l'avoue, attisent ma curiosité.

Ainsi donc, c'est ma cuisine qui semble captiver son esprit. Soit. Je lui suis dévoué, et peut-être perçoit-il une sagesse là où je ne vois que désarroi.

— Des... davantage de légumes, balbutié-je. Que Seokjin puisse en cultiver dans vos jardins, et... des aromates pour relever les plats.

— Bien. En attendant que ces cultures prennent racine, je vous accorde la permission de vous rendre au marché en compagnie de votre fidèle compagnon.

Je demeure interdit, mes pensées se heurtant à l'énigme qu'il incarne.

— Sire... ne craignez-vous point ces étrangers qui ont osé fouler vos terres ?

Un sourire imperceptible effleure ses lèvres, tandis qu'un éclat indéchiffrable s'étire sur son faciès.

— Mes messagers sont plus prompts que vous ne sauriez le croire, dit-il. L'un d'eux a combattu aux côtés de votre frère aîné, Messire Hoseok. Quant à l'autre, Jimin, il manie l'eau gelée avec une grâce et une puissance inégalées. Un adversaire redoutable, ne pensez-vous pas ?

Sa voix, douce mais ferme, résonne comme une mélodie envoûtante. Je déglutis, pris de court.

— N-non, Sire... Vous avez raison, soufflé-je enfin, incapable de nier ses dires.

Pourtant, malgré ses paroles, mon esprit demeure enchaîné à la prophétie des abysses, ce sombre présage qui refuse de me quitter.

— J'ai dit : cessez de vous tourmenter pour ce que vous ne pouvez point maîtriser.

Ses mots, d'une simplicité implacable, s'ancrent en moi.

Cherche-t-il à me rassurer ? Ou bien s'agit-il d'un stratagème pour m'éloigner des vérités qui m'obsèdent ?

Je ne puis m'y résoudre. Ce roi est un être vil, emporté par une colère qu'il dissimule sous une façade d'élégance.

Je pivote pour lui répondre, mais il n'est déjà plus là.

À la place, mon regard accroche au loin une silhouette fugace. Des pattes blanches, élancées et nobles, disparaissent entre les ombres dansantes de la forêt.

Kim Taehyung... aurais-je été aveugle à votre véritable nature ?


**

— Ne devrions-nous pas nous inquiéter davantage de ce qu'il se passe à Andrésys ?

Panier en main, escorté de gardes à l'avant et à l'arrière, je m'aventure au-delà des murs du château. Ce royaume, si énigmatique jusqu'alors, dévoile peu à peu ses richesses.

Une ville, un marché, et...
Des habitants.

Le château d'Onérys repose à plusieurs lieues de la ville, niché près des frontières. Sa position est stratégique, quiconque ose approcher ce territoire doit d'abord braver ses terres sauvages et, surtout, son roi.

C'est là une stratégie bien différente de celle adoptée par d'autres royaumes, dont le mien. Nos châteaux sont protégés par des barrières successives, il faut franchir la ville-basse, traverser les quartiers des nobles avant d'espérer atteindre la royauté.

Kim Taehyung, lui, défie les conventions.
C'est ma conclusion.

Mais, malgré son mépris apparent pour les usages, il semble vouer une attention presque obsessionnelle à la sécurité et à la prospérité de ses gens.

À mesure que nous approchons de la ville, l'austérité du château s'estompe, remplacée par une chaleur inattendue.

— Il ne s'agit pas seulement d'Andrésys mon prince, mais de tous les royaumes. Le roi d'Onérys sait ce qu'il fait. Messire Hoseok et messire Jimin ont insisté : nos familles sont en sécurité. Il n'y a point lieu de s'alarmer outre mesure.

Seokjin prend une pause pour reprendre son souffle avant de poursuivre :

— Je suppose que vous avez raison... Pourtant, un réceptacle ? Qu'est-ce que cela signifie réellement ?

Keeho, fidèle à son tempérament juvénile, brise la tension en éclatant d'enthousiasme.

— Nous sommes arrivés ! Voilà le marché !

Sa gaieté est contagieuse. Il coupe court à nos sombres réflexions, nous entraînant à vive allure dans la ville.

Je suis stupéfait par ce que mes yeux découvrent.

Onérys n'a rien d'un royaume triste ou maudit. Au contraire, c'est un lieu de lumière.

L'hiver, qui semble habiter les terres environnantes, n'a ici aucune emprise. Le soleil règne en maître, les sourires illuminent les visages, et un sentiment de camaraderie habite chaque recoin.

Les étals du marché s'étirent sur les dalles de pierre, parés de couleurs vives et d'une profusion de marchandises.

Les voix des marchands, chantant leurs produits, créent une mélodie étrange mais agréable, et l'animation me gagne peu à peu.

C'est un royaume de prospérité.

— Venez par ici ! Dame Naeun saura nous accueillir. Elle a tout ce qu'il nous faut !

Keeho court en avant, ses rires d'enfant résonnant comme une note de fraîcheur dans l'air. Nous le suivons, veillant à ne pas trébucher sur les gardes qui nous encadrent.

— Dame Naeun, Dame Naeun !

L'appel du jeune garçon attire l'attention d'une femme. Jeune mais digne, elle affiche un sourire éclatant et quitte son étal pour étreindre tendrement l'enfant.

— Mon petit ! Que fais-tu ici ?

Il piaille sans fin, débitant des paroles joyeuses qui font naître un sourire sur mes lèvres. Leur complicité est touchante.

— Qui avons-nous là ?

Son regard se pose sur moi, puis sur Seokjin, avant de revenir à moi.

— Avec la garde royale, rien que ça ! Ce n'est pas tous les jours que d'aussi beaux jeunes gens arpentent nos rues.

D'autres marchands s'approchent, curieux.

— Seriez-vous des nobles ? Ces étoffes ne mentent pas.

Leurs remarques me font rire, mais je sens Seokjin légèrement déstabilisé par tant d'attention.

— Allons, arrêtez donc. Nous sommes simplement ici pour des légumes et des aromates. Ces jeunes hommes sont les invités du roi, lance Keeho, nous tirant d'embarras.

Je prends une légère inspiration et me présente :

— Je suis Jungkook, et voici mon ami, Seokjin.

La femme incline la tête en une révérence respectueuse, suivie des autres commerçants. Nous leur rendons poliment la pareille.

— Voilà pour vous, dit-elle en tendant un panier débordant de produits frais.

Nous faisons nos emplettes, et je ne peux m'empêcher de sourire tout du long. Même Seokjin, d'ordinaire si grave, semble plus léger, presque joyeux.

— Nous prendrons aussi un gigot, le plus gros que vous ayez. Et du lait, ainsi que des fruits et de la farine, ajoutai-je.

Kim Taehyung a un penchant marqué pour la viande, ai-je remarqué.

Les gardes règlent la somme, mais, à ma grande surprise, un second panier bien garni m'est offert.

— C'est pour notre roi, explique Dame Naeun. Il est si bon avec nous. Préparez-lui de succulents repas, et passez-lui notre bonjour.

Je prends le panier, troublé. Leur roi... bon ?

Cette intervention m'arrache une mine perplexe.

Parlons-nous vraiment du même Kim Taehyung ?

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