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12 - Ligeance

« Ligeance » : Évoque une forme de dette ou d'obligation de loyauté, souvent envers un seigneur ou un souverain.


**



PDV Jungkook

— Voilà pour vous !

Keeho entre après avoir frappé doucement à la porte. Seokjin repose profondément, enseveli dans un sommeil réparateur. Il est vrai que ce lit somptueux diffère grandement des couchettes humides et froides des cachots.

J'aurais besoin de...

— Keeho, pourrais-je te requérir un service ?

— Je m'acquitterai selon les volontés de mon seigneur, répond-il promptement en disposant les vêtements sur une commode avec un soin presque cérémonieux.

— Fort bien. Auriez-vous de l'amaryllis en votre possession ? Et peut-être une huile essentielle de...

— Oh, seriez-vous médecin ? Ou un sorcier, peut-être ?

Il m'interrompt, et je me perds un instant dans ses yeux grands et perçants, emplis d'une sagesse inexplicable pour son âge. Comment un si jeune garçon peut-il porter un tel regard sur le monde ?

— Eh bien, dans mon ancien royaume, je m'adonnais à l'étude de tout ce qui pouvait alléger les maux de mes semblables. Tu saisis ?

Je réalise que mes mots doivent être choisis avec prudence en sa présence. Son corps frêle et ses gestes parfois innocents trahissent l'enfance qu'il semble avoir à peine connue.

Pourtant, sa posture, ses mains marquées par un labeur prématuré, et même la gravité de ses vêtements, tout en lui murmure l'histoire d'un enfant contraint de devenir adulte avant l'heure.

— Ces ingrédients, je les ai en cuisine, murmure-t-il après un bref silence. Cependant, il ne serait point nécessaire que mon maître sache que je vous les ai procurés.

Son regard ardent plonge dans le mien, porteur d'une promesse et d'un avertissement voilé.

— Bien sûr, acquiescé-je. Il me faudrait aussi de l'extrait d'orange amère. En possédez-vous ?

Il incline la tête en silence et disparaît aussi vite qu'il est venu. Je me rapproche alors de mon ami endormi, pose ma main sur son front tiède avant de le secouer doucement.

— Mon prince, je vais préparer un remède pour vous. Il faudra le boire sans rechigner, cela vous insufflera les forces nécessaires. Ensuite, nous prendrons un bain avant d'aller à la rencontre de Sa Majesté. Une douche, un repas convenable, et une nuit paisible dans ce lit somptueux suffiront à vous remettre sur pied. Vous avez ma parole.

Un sourire faible éclaire le visage du prince d'iris. Il s'assied lentement, s'appuyant contre la tête de lit sculptée. Keeho revient enfin, portant un plateau où sont disposés les ingrédients demandés ainsi qu'un récipient de métal.

Je commence à mélanger les éléments sous son regard fasciné. Mais soudain, une réalisation me frappe.

— Oh non !

— Que se passe-t-il ?, demande-t-il, l'air inquiet.

— Du chaud... il me faudrait...

Je m'interromps, les mots mourant sur mes lèvres, lorsque ses petites mains d'enfant se tendent entre nous, et qu'une flamme vive en jaillit, vacillante mais bien réelle.

— Passez le récipient au-dessus de ma flamme, dit-il avec une assurance troublante. Ce sera lent, mais c'est le seul moyen pour que mon maître n'apprenne pas que je m'en suis servi. Mon hackmanite n'a pas encore atteint sa pleine puissance, et mon pouvoir est faible.

Deux... deux hackmanites rouges dans un seul royaume ?

Je suis tellement abasourdi que je manque de faire tomber la mixture. Retrouvant mon calme, je chauffe le mélange comme il me l'a suggéré, tandis qu'une note mentale s'inscrit dans mon esprit.

Une hackmanite de feu... si puissante qu'un enfant de sept ans à peine peut déjà s'en servir, même faiblement.

— Voilà, dit-il en repliant ses mains. C'est tout ce que je puis faire. Je dois m'en aller à présent. Nous nous verrons au dîner.

Son sourire enfantin laisse derrière lui un étrange vide lorsqu'il quitte la chambre.

Je me hâte de donner au prince la mixture que j'ai préparée, puis l'aide à se préparer. Pourtant, une pensée me hante.

Je mentirais si je prétendais ne pas brûler de curiosité à l'idée de revoir cet être singulier, si puissant.

Si seulement il me laissait contempler pleinement son visage en entier...

Kim Taehyung, roi d'Onérys, ma curiosité me crie de vous porter un regard sans haine.



**


Il dissimule toujours son visage.

Et sa présence n'en est que plus...
accablante.

— Levez-vous ! Point de serf ne s'assied en présence du souverain !

Le sorcier. Encore lui. Je me permets un discret roulement d'yeux, las de sa suffisance. Il ne m'avait guère manqué.

Je scrute alentour. Point d'âme qui vive. N'a-t-il donc nul seigneur ou haut dignitaire pour partager ce festin ? Où donc sont les nobles de ce royaume ?

Les grandes portes s'ouvrent derechef, laissant entrer un souffle d'air glacé. Son aura, déjà pesante, se répand comme un brouillard.

Vêtu d'un noir austère, de la tête aux pieds, il s'avance avec lenteur mais sans hésitation. Je m'étonne de le voir se mouvoir ainsi, malgré ce tissu sombre qui masque ses yeux. Comment voit-il où il va ? Et pourtant, il semble connaître chaque recoin de cette salle.

Il atteint son siège d'un pas sûr et s'y installe. À un simple mouvement de sa main, les chaises derrière nous se déplacent d'elles-mêmes, frappant nos genoux et nous forçant à nous asseoir sans protestation.

— Mangez.

Sa voix, grave et posée, résonne comme un ordre auquel nul ne saurait désobéir. Elle diffère tant de notre première rencontre...

Mon regard erre dans la pièce, cherchant une silhouette familière. Où donc est le garçonnet ? Il m'avait pourtant promis que nous nous croiserions céans.

Soudain, sous mes yeux ébahis, nos assiettes, jusque-là vides, se garnissent comme par enchantement.

Sortilège ?

De nouveau, les portes s'ouvrent dans un grincement prolongé. Je tourne la tête, et là, je l'aperçois enfin. Keeho.

Il s'efforce de traîner une chaise bien trop lourde pour son frêle corps. Ses pas sont lents, hésitants.

Il boite.

Serait-il blessé ? Ses hardes sont encore plus souillées qu'au matin.

— M–

Je m'apprête à l'interpeller, mais mon compagnon, assis à mes côtés, m'assène un discret coup de pied sous la table.

Mais je veux l'aider !

Keeho avance péniblement. Lorsqu'il parvient enfin devant le roi, ce dernier ne daigne point poser les yeux sur lui. Tout son esprit semble absorbé par la découpe méticuleuse d'un énorme gigot.

Le monarque mange avec une étrange élégance. Bien que je brûle de le critiquer, une sourde peur m'en dissuade. Je sais que ce simple élan de pensée pourrait m'attirer un châtiment sévère.

Keeho, enfin, grimpe avec difficulté sur une chaise située derrière le souverain. Une fois assis, il pose ses petites mains terreuses sur ses genoux et baisse humblement la tête.

Le roi tranche une généreuse portion de son gigot. Puis, avec une nonchalance méprisante, il lance la viande en arrière.

Le garçonnet se jette sur la pièce, l'attrapant avant qu'elle ne touche le sol. Mais dans sa précipitation, il perd l'équilibre et tombe lourdement sur les dalles de pierre.

Je ne puis contenir un hoquet de surprise. Keeho renifle, grimpe maladroitement sur son siège et commence à dévorer la viande, tel un enfant affamé.

Seokjin détourne les yeux. Je sais qu'il est à deux doigts de fondre en larmes. Toujours aussi tendre et émotif, comme la plus fragile des fleurs.

— Serait-il trop vous demander de le servir comme il sied à un enfant ? Que peut-il bien avoir fait de si grave pour mériter un tel affront ?

À l'instant où je finis de parler, je me rends compte de mon audace. La peur me saisit aussitôt.

Le roi relève lentement la tête.

Keeho me fixe également, ses grands yeux emplis de surprise.

Quant au souverain, il semble impassible. Puis, comme si mes paroles n'avaient jamais été prononcées, il reprend son repas, serein et silencieux.

Il demeure imperturbable, silencieux durant de longues secondes. Mon repas, déjà froid, me fait hésiter. Puis, à bout de patience et d'options, je porte enfin une bouchée à mes lèvres.

Mon prince, assis à mes côtés, semble encouragé par mon initiative. Il finit par m'imiter, prenant timidement une bouchée à son tour.

Mais alors...

— Mon sorcier vous a donné des prescriptions, ne les transgressez pas en mon absence. Votre père m'a également fait parvenir une missive : la paix n'est point encore rétablie sur Andrésys, mais vos familles sont en sécurité.

Seokjin laisse échapper un souffle qu'il retenait depuis trop longtemps. Il relève doucement la tête, mais n'ose toujours pas croiser le regard du souverain.

— Cependant...

Mon cœur se serre instantanément.

— Il a été convenu que vous demeuriez céans, jusqu'à ce que mon sorcier en sache davantage sur l'instigateur de ces attaques.

L'envie de jurer me traverse l'esprit, mais je me mords la langue. Nous ne voulons pas rester ici. Pas une seconde de plus.

Ô divinité suprême, je vous en conjure, libérez-nous.

— Votre père a accepté. Ses coffres remplissent les miens, et les relations entre nos royaumes s'en trouvent renforcées. Cela m'agrée...partiellement

Sa voix, bien que posée, semble étonnamment plus courtoise qu'auparavant. Pourquoi ce changement ? Peut-on réellement oser lui répondre ?

C'est étrange...

Puis il reprend, sur un ton glacial :

— Vous êtes des réceptacles. Vous pouvez concevoir des enfants, c'est bien ça.

Ces paroles nous frappent comme une décharge.

Sa voix, profonde et envoûtante, semble porter une étrange mélodie, une incantation peut-être. Elle agit sur nous deux : nos têtes se relèvent malgré nous, et nos regards croisent enfin son visage toujours voilé.

— Je lui ai dit que l'argent ne m'intéressait guère.

Pourquoi nous garde-t-il alors ? Sommes-nous voués à une fin tragique ?

Mais sa voix s'élève de nouveau, brisant mes pensées angoissantes.

— En revanche...

J'avale difficilement, la tension m'étranglant presque. Je ne puis voir ses yeux, mais je ressens leur poids sur moi, comme s'ils scrutaient les moindres recoins de mon âme.

— Une descendance, si.

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