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Chapitre 1

Durant toute sa vie où il avait été un pirate, jamais il n’avait perdu un trésor. Jamais il ne s’était retrouvé aussi absent et énervé à la fois. Il était pourtant le meilleur dans ce domaine, où du moins, l’un des meilleurs. Alors comment se faisait-il qu’il avait été dépouillé d’un aussi précieux butin ? Le jeune homme n’en revenait pas. Et cet horrible sentiment fit surface en lui. Celui d’être inutile, de l’avoir été. Celui qui prenait chaque muscle du pirate, chacun de ses organes. Il l’attrapait de tout son être venant le torturer dans chaque partie qui le composait. Ses pensées n’étaient plus qu’une tempête incontrôlable et tranchante comme le fer.

Alexandre n’avait jamais été un réel pirate sanguinaire, ne tuant son ennemi que par grande nécessité. Pourtant, même s’il savait cet individu sans défense, il n’avait pas hésité une seconde avant de lui ôter la vie. Car la simple vision de cet être qu’il trouvait abominable venait le brûler d’une rage incommensurable. William Gardner n’était qu’un piètre noble assoiffé d’or utilisant les femmes qu’ils avaient pour assouvir ses besoins avant de s’en débarrasser tel des objets.

Il était vrai qu’un pirate ne se souciait que de ses richesses et de son navire, de cet océan indomptable et de son équipage qui venait très vite faire office de famille. Pourtant, il ne jouait guère avec les femmes, ou du moins pas de la sorte. Oui, il s’amusait le temps d’une soirée, d’une nuit accompagnée de rhum. La présence féminine était après tout la meilleure dans ces moments là. Mais jamais il n’avait mît la main sur une femme pour la vendre à la mort. Alexandre s’était certes amusé avec joli cœur. Il avait fait vivre au départ une vie dure et sans pitié pour lui montrer que les femmes nobles n’étaient pas réellement la bienvenue sur son bâtiment. Pourtant, elle avait su lui prouver le contraire.

Joli cœur avait réussi à trouver la solution pour la clef du Adventure Galley, navire échoué de William Kidd. Elle avait su traduire les gravures d’une pierre verte qui n’avait pourtant pas l’air d’être importante. Elle avait su le conduire en un seul morceau jusqu’à l’île des sirènes. Elle avait su lui faire ouvrir son cœur. Mais par dessus tout, elle avait su devenir la personne la plus importante à ses yeux. Et tout cela, alors qu’il ne savait décemment pas comment elle avait fait. Sa simple présence suffisait à le calmer, sa simple voix à lui donner des frisons, la vue de son corps à lui offrir des palpitations dont il n’était pas maître. Son toucher qui éveillait tout ses sens. Son sourire illuminait le pont. Et par dessus tout, ses yeux qui lui rappelaient l’océan qu’il aimait tant.

Mais plus il pensait à elle, plus ce vide se forma en lui. Malgré cela, son cœur se faisait lourd. Comment avait-il pu la perdre de la sorte ? Tout cela parce que ce noble était arrivé pour la prendre avec lui. Tout cela parce qu’Alexandre avait été trop faible pour contredire cette femme. Tout cela parce qu’il avait été lâche et avait préféré la fuite. Comme dans le passé.

Le vent qui caressait ses joues le sorti peu à peu de ses nombreuses pensées, de cette bulle qui s’était formée autour de lui, l’isolant dans son monde. Il cligna des yeux plusieurs fois avant de prendre conscience qu’il regardait l’océan. Il avait passé plusieurs heures ici, assis sur un rocher près de la demeure de Gardner. Il n’y avait aucun bruit, mis à part le frottement de la verdure dû à l’air qui soufflait. Il n’entendait qu’une légère musique venant de l’océan, ce qu’il pouvait plutôt qualifier de songe.

Il touchait la garde du sabre qu’il avait offert à joli cœur, ce même sabre que William lui avait enlevé pour le garder dans son bureau. Après qu’il ait apprit la disparition de la jeune femme, Alexandre avait tué le noble d’un seul mouvement de doigt. Il n’avait aucun remord à cette mort, préférant de loin le savoir dans le monde des défunts plutôt qu’ici à utiliser d’autres femmes.

Après ce coup de rage, il s’était surpris à fixer le corps inerte de l’homme. Peut-être qu’il avait peur que celui-ci se relève ? Enfin, l’équipage le quitta sans dire mot. Ses hommes étaient sorti de la demeure le laissant seul, le laissant digérer l’information. Peut-être qu’elle était déjà morte à cette heure-ci. Peut-être que ce pirate était entrain de profiter d’elle, du fait que ce soit une femme. Il ne voulait guère imaginer les calvaires dont elle allait être victime. Et tout cela lui faisait atrocement mal. Une douleur qui ne pouvait se soigner que par la présence de joli cœur. Une douleur qui malheureusement, n’était pas visible et le rongeait à petit feu.

Alors que le pirate souffla pour la énième fois dans le silence complet, une présente vint se joindre à lui. Un pas qui se voulait boiteux.

- Personne ne sait vers où ils se sont dirigés, commença le second en se tournant à son tour vers l’océan.

Le soleil tapait au dessus de leur tête. Ils avaient passé la nuit en ville, sauf le capitaine qui n’avait pas quitté ce rocher depuis des heures. Le matin même, l’équipage s’était mis à interroger de grès ou de force les villageois. Il leur fallait des indices sur la destination que prenait le bâtiment pirate, celui qui détenait joli cœur prisonnière.

Malheureusement, aucun d’eux n’avait pu répondre à leur question. Parlant surtout d’un groupe d’homme, plus d’une trentaine, tous armés. D’un capitaine unijambiste dont il manquait aussi un œil. Et, d’une malheureuse noble à sa suite.

- Le Hellish Fortune, continua Rick en énumérant la seule chose qu’ils avaient réussi à apprendre.

Alexandre fixait toujours l’océan, ses yeux paraissaient surtout perdus dans le vide. Pourtant il lui resta tout de même un semblant de conscience, car il avait bien assimilé ce nom : le Hellish Fortune. Bâtiment pirate qui était plus grand que l’Edan et un capitaine affreusement horrible. Après tout, celui-ci avait eu le meilleur des professeurs. Pirates aimant la torture, pirates n’ayant aucune pitié… ils se ressemblaient lui et son « maître » sur plusieurs points. Ce qui n’arrangeait rien à la situation.

Joli cœur devait être perdue là-bas. Il espérait qu’elle soit assez forte pour surmonter cela jusqu’à ce qu’il arrive à la retrouver. Mais comment, lorsque l’océan entier les séparait l’un de l’autre.

Rick qui constata le silence de son capitaine mais aussi ami de longue date. Après tout, ils se connaissaient depuis plus d’une dizaine d’année. Le second s’accroupît, sa jambe de bois touchant le sol pour plus de facilité. Il se tourna vers Alexandre, arborant un regard qui se voulait réconfortant. Cela faisait des heures que le capitaine n’avait pas bougé. Il n’avait rien mangé, rien bu, restant là à regarder l’horizon tel un mort. Cela devait suffire. Malgré la douleur qu’il ne comprenait qu’à moitié, Rick voulait qu’Alexandre se reprenne en main. Ce n’était pas en mourant de faim ici qu’il allait réussir à sauver Marie. Ce n’était pas en se laissant pourrir que les choses allaient changer.

- Nous devrions retourner sur l’Edan, reprit-il avec une voix calme.

Le pirate écarlate bougea enfin. Même si cela faisait légèrement plaisir à Rick, il n’en fut tout de même pas heureux pour autant. Son ami ressemblai à un corps sans vie qui marchait sans but, ayant plutôt l’air de déambuler tel un damné. Mais cela n’était guère important pour le moment. Il leur fallait rentrer sur l’Edan afin de tout mettre au clair. L’équipage devait sûrement les attendre depuis plusieurs minutes, si ce n’était une heure passée.

Ils firent donc le chemin inverse, venant s’introduire dans la forêt dense qui entourait le port et son village. Alexandre marchait calmement derrière son second sans faire attention à tout ce qui l’entourait. Pourtant, il écartait tout de même les petites branches qui vinrent lui frotter le visage et évitait avec précaution les racines sorties de terre, tout cela dans des mouvements lents et sans réelle conscience.

Le navire apparu bien vite, ses voiles rouges fermées et ses mâts visibles qui semblaient vouloir toucher le ciel de leur grandeur. Ils arrivèrent sur la plage où une seule chaloupe restait, celle qui était destinée à les ramener à bord. Alors, encore dans ses mouvements à moitié mort, Alexandre aida Rick pour mettre la petite barque à l’eau. Puis il se laissa faire une fois dedans, le second ayant prit les rames.

Sur le pont, l’équipage n’avait rien dit, regardant tristement leur capitaine perdu dans l’abime de ses pensées. Celui-ci s’était vite introduit dans sa cabine laissant ses hommes sur le pont dans un silence de plomb.

Rick qui venait de finir de ranger la chaloupe se dirigea vers un groupe de pirate. Le second fixa Scott, un regard que le médecin comprit vite.

- Manque de sommeil, il lui faut manger, mais son état physique n’est pas déplorable. En revanche, je ne peux en dire autant sur son état mental, avait-il répondu en fixant la porte de la cabine pour revenir sur l’homme à la jambe de bois.

Depuis qu’ils avaient apprit la disparition de Marie-Louise, l’équipage avait perdu tout l’entrain qu’ils avaient eut en venant au port. Ils espéraient au fond d’eux que joli cœur soit encore en vie, entrain de se battre pour survivre. Mais ils savaient aussi sur quel navire elle était et l’espérance n’était pas assez forte. Après tout, Marie avait atterri sur le Hellish Fortune. Un beau navire, certes, mais son capitaine faisait parti des pires pirates sur lesquels elle aurait pu tomber.

George Morton.

Un homme ayant toujours vécu sur l’océan, né d’une famille elle-même pirate. Avec le temps, il rencontra Edward Low, un forban célèbre pour sa cruauté. Un monstre connu pour son imagination en terme de torture, en inventant constamment de nouvelles et les expérimentant sur les équipages tombant entre ses mains. Évidemment, George avait fini par s’en inspirer. Devenant donc à son tour un forban aimant faire souffrir ses congénères. À la différence, celui-ci portait un amour envers les femmes qui l’empêchait de leur faire vivre ce même calvaire. Pourtant, certaines finissaient tout de même par souffrir et d’autres en perdre la vie. Non de ses mains mais des blessures qu’elles multipliaient au fil du temps.
Savoir que la jeune femme qu’ils avaient connue était prisonnière de ce pirate ne les rassurait guère. Ils priaient presque afin qu’elle soit encore en vie, si ce n’était trop demandé. Certains, une minorité de l’équipage, s’étaient même rendu à l’évidence : joli cœur ne reviendra pas sur ce bâtiment.

Alors Rick acquiesça d’un mouvement de tête avant d’essayer de reprendre la situation en main. Il ordonna vite aux hommes de se remettre au travail afin d’éloigner le navire de ce port. Powell l’aidait au mieux comme il le pouvait. Le pont était accompagné d’un poids que chacun sentait, d’un poids pesant. Ils se demandaient comment allait finir par s’en sortir Marie, mais aussi le capitaine et eux. Car si leur capitaine n’était plus apte à commander le bâtiment… ils ne voulaient penser à cette option. Après tout, il avait vécu tant de chose ! Il finira forcément par s’en remettre, ils en étaient persuadés. Mais combien de temps cela prendrait-il ?

Le vent vint s’écraser contre les voiles qui semblaient gonflés à vue d’œil. L’Edan s’écartait rapidement de la terre poussée par l’air marin vers un horizon plat et bleu. Rick qui regardait les mathurins au travail était tout de même rassuré de voir que l’équipage travaillait toujours aussi bien. Ils leur étaient certes dur de perdre un matelot, mais n’était-ce pas les risques du métier ? Le second entra, sans prendre la peine d’annoncer sa présence, dans la cabine du capitaine où il le retrouva debout regardant le port qui disparaissait.

Il ferma la porte derrière lui sans prononcer un mot, puis s’approcha doucement de son ami en se plaçant à ses côtés, comme il l’avait toujours fait. Alexandre était après tout un jeune homme qui avait beaucoup souffert. Son passé le hantait chaque jour, pourtant, une lueur était apparu dans son regard le jour où joli cœur était apparu. Rick ne pouvait pas le laisser dans un état aussi pitoyable, il ne le devait pas. Non parce qu’il était son second et donc l’aider, mais plutôt parce qu’il avait connu le Alexandre de quinze ans qui découvrait la piraterie, celui de dix-neuf ans qui venait d’abréger les souffrances d’un homme qu’il aimait presque autant qu’un père et qu’il allait prendre sa place, un pirate de vingt-cinq ans qui aimait l’alcool et les femmes, un pirate de vingt-neuf ans qui faisait la fierté du Red Edan et de l’homme d’aujourd’hui, trente ans. Un homme fière et fort, un homme qu’il considérait presque comme un frère. Le pirate qu’il avait vu grandir.

Rick allait prendre la parole mais fut surpris lorsque le capitaine le devança.

- L’océan est magnifique.

La fenêtre face à eux offrait une vue panoramique sur le paysage. Elle laissait entrer la lumière qui venait frapper chaque objet que possédait la cabine.

- À couper le souffle, répondit Rick.

- Pourtant, lorsque je le regarde, il n’y a qu’elle qui me vient en tête, reprit l’écarlate ses sourcils froncés face à l’étendu d’eau.

Le second n’ajoutera rien à cela. Il était vrai que Marie possédait des yeux semblables à la couleur de l’océan. Elle avait parfois l’énergie aussi grande qu’une vague et de temps en temps petite et fatiguée.

- J’ai l’impression d’être vide, continua Alexandre qui semblait ne pas comprendre exactement ce qu’il ressentait part l’absence de la jeune. Elle n’est pas là. Mais je pense encore plus à elle. Elle ne survivra pas à bord du Hellish Fortune, il ne la laissera pas.

- Tu veux qu’on aille la chercher ? fit Rick qui se tourna vers Alexandre.

- Mais comment retrouver ce navire sur ce vaste océan ? Ce serait…

- Impossible ? Tout comme le triangle ? argua le second en croisant les bras.

Le capitaine se tourna à son tour vers son ami. Cette fois-ci, son regard paraissait illuminé par une goutte d’espoir qui venait de renaître en lui.

Avait-il eu une idée ? Mettaient-ils le cap vers joli cœur ?

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