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Chapitre 6 (9) : Game

Yuuki ne pouvait pas savoir.

Yuuki ne pouvait pas connaître une telle information.

Même de Junko, qui ne savait même pas que son organisation avait donné des informations aux Monokuma.

Même de Saki, qui croyait la Reine morte.

Même d'Haruko, qui ne m'avait que trop peu donné d'informations sur cette organisation.

Ladite Impératrice se relève de nouveau.

Et je vois le visage de Yuuki pâlir d'un coup.

« Ce n'était écrit nulle part, continue Saki. La Reine est censée être morte. Même en haut lieu, personne ne pouvait savoir si elle avait survécu.

— Que Saki sache des secrets d'état je veux bien, Yuuki, s'exclame Soma de plus en plus pâle. Reina aussi. Elle a passé les derniers mois à traquer toutes les miettes laissées derrière par Monokuma. Mais toi ? Comment tu peux savoir ça ? »

La petite écarquille les yeux, et se met à bredouiller des mots inintelligibles. Mais Soma ne lui laisse pas le temps de s'exprimer plus clairement. Il s'agrippe à sa tribune, avant de pointer un doigt accusateur vers elle.

« Comment tu pouvais savoir ça, Yuuki ?!? »

Yuuki est pâle comme la mort, les deux mains plaquées sur la bouche. Je vois ses doigts se contracter, se décontracter, creuser des sillons autour de ses lèvres, de ses yeux. Elle n'arrive même plus à dire le moindre mot.

Il faut dire, pour être franche, que sentir trois regards accusateurs braqués sur elle ne doit pas aider à ce qu'elle puisse retrouver ses mots, surtout pour une gamine de quatorze ans.

Une gamine de quatorze ans qui nous a potentiellement enfermés ici.

Une gamine de quatorze ans au chevet de laquelle j'ai veillé, inlassablement, cherchant à préserver sa vie jusqu'au bout, jusqu'au moment de la délivrance.

Une gamine de quatorze ans qui m'a confié ses plus noirs secrets sans la moindre hésitation.

Une gamine de quatorze ans que je voulais sauver d'un monde où les gens ne savent plus que faire parler leurs armes.

Sur sa tribune, voyant que personne ne parle, sans doute, l'Ultime Impératrice a un mouvement de dégoût.

« C'est ça ton argument, Nishijima ? Un renseignement que n'importe qui aurait pu connaître ?

— Un argument qui a l'air de te rendre bien nerveuse, espèce de salope, crache Soma au bord de la crise de nerfs. Un renseignement que visiblement, ni Saki ni Reina ne connaissaient, sans parler de moi ! Ne va pas me dire que tout le monde sait que tu as simulé ta propre mort ? »

Monokuma a une fort vilaine grimace, avant de se rasseoir sur sa tribune. Le mouvement derrière m'indique qu'elle est en train de refaire ses bandages, sans doute à cause du sang qui coule encore de ses genoux.

Yuuki n'a toujours rien dit.

« Il n'y a pas que ça, je grimace. Par élimination des suspects, Soma est totalement innocent. Pendant le meurtre de Daisuke, il était avec moi, et la seule fois où je l'ai perdu de vue, Saki peut me confirmer qu'il n'a pas rallié le premier étage. Seulement le second, en passant par en bas. Aucun moyen qu'il ne bouge. Sans parler d'aller tuer Daisuke.

— Ce n'est pas non plus un argument !

— De plus, ce n'est clairement pas la personne que tu souhaiterais le plus protéger, n'est-ce pas, Monokuma ? J'ajoute, froide. Tu lui as fait choisir, contre son gré, entre un meurtre parmi nous ou parmi les proches au terme du quatrième mois. Il n'est venu m'en parler qu'au bout du cinquième, tellement il était couvert de honte ! »

Soma serre les poings, et je vois Saki tourner la tête vers lui. Le temps de le fixer, toujours de ce même regard qu'on ne peut décrypter. Avant de hausser les épaules et se tourner vers moi.

Monokuma, de son côté, est toujours aussi blême.

« Toujours pas un argument... Qu'est-ce qui l'empêcherait de mentir sur sa honte ?

— Il n'a pas pu mentir sur son alibi, je crache. Et la fenêtre temporelle est trop courte pour qu'il remonte tuer Daisuke, même en passant par le réseau de souterrains, avant de retrouver Saki au deuxième étage. En plus, il n'y a pas d'accès au deuxième étage, justement !

— Bravo, tu en as innocenté un, gronde Monokuma avec l'orage dans la voix. Mais quand est-il de ton autre innocentée ? Elle n'a rien pour elle !

— Certes, je n'ai rien pour moi, réplique Saki calmement. Mais je trouve ton insistance très louche. Surtout quand on sait que le principal argument de Reina, c'est que l'instigateur est une personne que tu cherches plus que tout à protéger. »

Monokuma, de sa tribune s'étrangle.

« Espèce de sale petite... Comment peux-tu insinuer...

— c'est bon, Monokuma, soupire une petite voix triste à côté de moi. Ils ont compris. »



Une chape de plomb tombe sur le tribunal.

Il aura suffi de quelques mots. Quelques mots pour que toutes protestations cessent. Quelques mots pour que tout ce que je puisse entendre dans la pièce, c'est le son effroyablement pesant du silence.

Un silence dans lequel je m'étais si longtemps réfugié, mais qui me semble aujourd'hui insoutenable, qui s'enfonce dans ma peau comme un milliers d'épines alors que tous les regards, toute la colère, la stupéfaction, la haine, se tournent vers le visage creusé par une profonde tristesse de Yuuki. Qui nous regarde avec son petit sourire sans la moindre joie.

Qui me regarde, alors que son aveu vient de tous nous transpercer.

Personne ne bouge. Même Monokuma s'est immobilisée. Même Saki, habituellement si peu expressive, semble éberluée. Même Soma, que je sens prêt à hurler, n'arrive plus à bouger.

Yuuki est debout devant sa tribune. Elle continue de sourire, la tête inclinée sur le côté, sans la moindre animosité.

Sans la moindre fierté.

On a trouvé notre organisatrice. Et je ne sais pas si je m'y attendais. Mais je n'en tire pas la moindre joie. Le moindre sentiment du devoir accompli.

Je crois que quelque part, je suis juste choquée.

Juste choquée...

Soma, les yeux écarquillés, tend un doigt tremblant vers Yuuki, l'autre main serrée sur sa tribune. Il a l'air à deux doigts de s'effondrer.

« ... C'est.... Comment c'est possible ? »

Yuuki hausse les épaules.

« Vraiment désolée. Mais au bout d'un moment, il faut savoir reconnaître qu'on a perdu la partie. »

... Vraiment désolée, qu'elle dit ?

Est-ce que je peux vraiment croire à son regret ? Est-ce que je peux vraiment croire qu'elle a un regret, alors qu'elle s'est cachée tout se temps, nous a regardés mourir tout ce temps, nous a regardé tuer tout ce temps, sans jamais rien dire, sans jamais tenter de faire amende ?

Kichiro. Ryo. Sora. Taichi. Akihito. Junko. Daisuke.

Hina. Shô. Haruko. Shizuka. Michi.

Tous morts.

Tous morts pour qu'elle se tienne debout devant nous à nous sourire, du haut de ses quatorze ans.

« Pourquoi avoir fait ça ? Crachote la tablette de Saki alors que cette dernière, crispée comme jamais, la serre entre ses doigts. Pourquoi nous avoir envoyés à la mort de cette façon ? »

Yuuki baisse les yeux.

« Je voulais juste jouer. »

Une pierre tombe dans mon ventre.

Jouer.

Nous sommes un jeu pour elle.

Des pions sur un échiquier.

Rien de plus.

« ... Jouer ? Gronde Soma, les traits crispés. C'est tout ce qu'on est pour toi ? Des jeux ? »

La haine, la colère qui se dégage de l'Ultime Illustrateur ne semble pas affecter Yuuki plus que ça. Bien au contraire. Elle se contente de relever les yeux, et c'est tout juste si son sourire s'affaisse.

« Dans tous les jeux... Dans tous les jeux, surtout les jeux à histoire comme celui-ci, il y a des pertes. Les personnages non joueurs... Ils te parlent, tu t'attaches à eux, et ensuite ils meurent. C'est normal dans les jeux. Même si on les aime... Ils ne resteront jamais que des personnages non-joueurs.

— ... Sauf que ce n'est pas un jeu, Yuuki, je lance, ma voix plus calme que ce que je n'aurai cru. C'est la réalité. »

La réalité n'est pas comme les jeux.

La réalité est pleine de vies humaines. De gens qui ont des émotions, des talents, des rêves au même titre que toi. Tu ne peux pas quantifier la vie humaine. Tu ne peux pas quantifier ta propre importance. Tu ne peux pas croire que la vie des gens est un simple service qu'ils ont à t'offrir.

Un simple amusement pour que tu cesses de t'ennuyer.

Yuuki se tourne vers moi. Me regarde tristement.

« Mais c'est un jeu. Nous sommes un jeu. La réalité n'a jamais été plus que ça. Tu avances dans la vie, tu incarnes un personnage, tu reçois des bonus, tu noues avec les autres personnages. Tu ne les vois pas, Reina ? Les barres de vie. Les inventaires. Les icônes. Les bonus. »

Ses yeux se mettent à briller. D'une lueur affreusement décalée comparée à ses paroles.

« Les skills. Le lore des items. Les marqueurs de direction. Les tutoriels. »

Son sourire s'élargit, et elle s'éloigne de sa tribune sous nos yeux horrifiés, se place au centre de notre cercle, d'un pas léger, dansant, presque féérique.

« Les victoires. Les défaites. »

Et j'ai beau regarder, chercher, chercher partout, je ne vois dans ses yeux pas la moindre once de doute, la moindre lueur de pitié.

Nous sommes figés, cramponnés à nos tribunes, buvant les paroles d'une enfant qui prévoyait de tous nous tuer.

Nous tuer pour un jeu qu'elle n'arrive même pas à dissocier de la réalité.

« Je voulais juste jouer, reprend Yuuki qui n'arrive pas à s'arrêter. Peu importe ce que je fais dans le jeu, je n'arrivais pas à progresser. Je me contentais d'en apprendre davantage sur le lore, et de finir la première quête de mon scénario, m'enfuir de chez moi. Ça a été dur. Mes parents sont un horrible boss final. Mais j'ai pu leur échapper, avec l'aide de Madame Lotus. Et après... »

Elle marque une pause. De sa tribune, je vois Monokuma grimacer au nom de madame Lotus. Mais elle n'ajoute pas le moindre mot.

Elle se contente de garder le silence.

« Après, elle reprend, il n'y avait plus rien à faire dans le jeu. Personne à qui parler. Aucune marge de progrès. Je m'ennuyais. Et j'avais beau chercher, rien ne m'intéressait... »

... Elle s'ennuyait.

On est tous morts parce qu'une gamine s'ennuyait.

Tout ça pour ça.

Tout ça pour ça.

Est-ce que c'est ça qu'a ressenti Wen Xiang lorsque son organisateur a avoué ? Je ne peux sans doute pas me comparer à sa douleur. Il y a de fortes chances pour que je ne le puisse jamais. Mais entendre une enfant me dire en face, avec un sourire presque innocent, enfantin, qu'elle nous a jetés à la mort par ennui...

Je ne sais pas si j'ai envie de vomir, de lever mon arme contre elle, ou contre moi.

« Tu es en train de me dire... Tu es en train de me dire, hurle Soma, que tu as décidé de créer une Tuerie par ennui ?

— Non, pas vraiment, sourit Yuuki. En fait, quand j'en ai parlé à madame Lotus, elle m'a proposé de... de level up, si on peut dire. Elle m'amènerait à un endroit où je ne m'ennuierais plus jamais. Où je pourrai faire comme elle, diriger un jeu, diriger le monde... Sauf qu'il fallait que je prouve ma valeur. Et pour ça, eh bien, pas trente-six solutions. Il fallait que je puisse tirer mon épingle du jeu. »

Et elle continue de sourire. Comme si ce qu'elle venait de dire n'était pas suffisamment abominable.

« Ta tutrice... t'a demandé d'organiser une Tuerie ?!?

— j'ai fait tout comme elle a dit ! Reprend Yuuki sans accorder la moindre attention au hurlement surpris de Soma. Je me suis inspirée des travaux de la Scénariste, j'ai conçu un jeu qui vous permettrait d'évoluer autant que moi ! Mon objectif, c'était de gagner, bien sûr, mais il n'y a pas de jeu sans challenge, non ? »

Elle rigole. Incline la tête sur le côté.

« C'est moi qui ai demandé à mettre tous les collectibles. C'est moi qui ai décidé de profiter de l'occasion offerte par le virus pour vous ouvrir une quête secondaire, pour que vous puissiez libérer vos proches. C'est moi qui ai conçu le souterrain comme un donjon que chaque phase du jeu vous permettrait de débloquer. J'ai fait tout ça... J'ai fait tout ça dans le but de remporter la partie, et pour que madame Lotus soit fière de moi...

— Cette Madame Lotus semble avoir une sacrée influence chez les Monokuma, intervient Saki. Mais qui est-elle au juste ? »

Le ton robotique de sa tablette tranche tellement avec l'ambiance du tribunal, avec l'expression même de sa propriétaire, de celle qui cherche à transmettre ses paroles, que je me sens comme éjectée d'un rêve. D'un jeu, peut-être.

Mais ce n'est pas un jeu. C'est la réalité.

La triste réalité.

Yuuki se tourne vers Saki. Avant de lever un doigt.

« Oh, vous la connaissez. Elle est juste là. »

Avant de pointer le doigt vers la tribune la plus haute.

Vers le siège deMonokuma.


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