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Chapitre 5 (15) : Statu quo

Peut-être que nous sommes désormais hors de danger d'une arme redoutable.

Mais le temps file toujours et je dois trouver un moyen de l'employer correctement avant qu'il ne me prenne une personne de plus.

Cela fait à peu près une semaine et demie que j'ai fait sortir tous nos proches de là. Une semaine et demie que la maladie de Kazumi a été, au moins ici, éradiquée. Une semaine et demie que la traîtrise de Junko a été révélée.

Une semaine et demie que ça sent le gros statu quo.

Daisuke est introuvable. Comment je le sais ? Monokuma ne nous l'a toujours pas puni en direct. Pourtant, si elle l'avait trouvé, c'est ce qu'elle aurait fait. Elle en est capable. Il faut se souvenir de Ryo. Elle est parfaitement en mesure de nous faire une exécution publique et chaque jour qui passe renforce sa punition.

Pourtant, je n'ai vu ni Monokuma triomphante ni corps gisant dans un coin. Et ce n'est pas faute de chercher.

Junko ne quitte plus sa chambre. Yuuki est allée la voir il n'y a pas si longtemps, et en est ressortie visiblement de bonne humeur. Elle m'a remerciée de lui avoir parlé, et un moment, j'ai cru qu'elle me regardait vraiment dans les yeux.

Et puis son regard s'est braqué sur quelque chose au-dessus de ma tête, et son expression enfantine habituelle est revenue sur son visage.

« Enfin, tu fais attention à toi, Reina, d'accord ? Il y a un statut de paralysie sur toi... »

Et elle s'est barrée avant que je n'aie eu le temps de lui poser la question de ce qu'elle voulait dire exactement.

Le bref moment de conscience après la maladie, pendant la maladie, s'est évaporée au profit de son exubérance naturelle, et je dois bien avouer que si sa bonne humeur me rassurait avant, maintenant, elle m'inquiète.

J'ai peur qu'elle ne finisse par se détacher de ce monde. Et ce n'est vraiment pas le moment pour gérer des dissociations. Je ne suis même pas habilitée pour ça, bon sang.

En ce qui concerne les autres, Michi n'est vraiment pas aidée. Elle en veut toujours terriblement à Junko, et j'ai renoncé à la raisonner il y a bien longtemps. De toute façon, vous voulez que je dise quoi ? Que je lui demande, à elle qui a tellement souffert de la mort des autres, à qui on a pris son frère pour rien, de pardonner la... l'une des responsables ?

Ça m'inquiète, mais je ne peux pas non plus être la médiatrice ici. Je me contente d'être là pour elle, au maximum.

Mais du coup, le retour du train-train habituel s'est fait sas même que je ne m'en rende compte. Même si j'explore beaucoup moins les souterrains, maintenant. Je cherche toujours à décrypter les derniers fichiers d'Haruko, dont la difficulté du code augmente exponentiellement. Ou alors c'est moi qui fatigue de plus en plus. Je ne sais pas.

La dernière fois, j'ai dû cesser le travail après avoir vu des taches de lumière danser devant mes yeux. J'ai dû me réfugier dans les bras de Michi avant que la migraine ne m'envahisse. Je crois que je m'y suis endormie, je ne me rappelle plus.

En tout cas, c'était agréable.

Toujours est-il que c'est ce que je fais, en ce moment. Du décryptage. J'essaie de voir ce qu'Haruko peut m'apprendre sur l'Omnisciente, maintenant que les révélations de Junko ont encore soulevé de nouvelles questions. Mais j'ai beau chercher, je ne trouve presque rien de nouveau. Soit Haruko ne savait pas, soit c'est dans les fichiers encore cryptés.

Et qu'est-ce qui peut bien être plus dangereux que la hio-arme des Mizutani et de Freïr, je me demande...

Je pousse un profond soupir, avant de repousser l'ordinateur. Encore une fois, mes recherches n'ont mené à rien. Ce ne sont que des choses que je savais déjà. Je n'ai pas trouvé un seul indice sur les noms de code Heart of Despair et Despair Vacation, je n'en sais pas davantage sur l'Omnisciente, et j'ai l'impression d'avoir épluché tout ce qu'il m'était possible d'éplucher sur le Projet Renaissance.

Je patine dans la semoule, pour être polie.

Le temps de déconnecter la clé, et me voilà dehors. J'ai moyennement envie d'éprouver mes compétences en décryptage maintenant, surtout que je commence à fatiguer ; il doit être assez tard dans la soirée, vu la lumière dans le couloir du belvédère. Inutile de trop tenter le diable. Et on va commencer à se poser des questions si je dépasse mes horaires dans la salle info.

Ce qui me fait me retrouver à errer dans les couloirs, parce qu'évidemment, je n'ai pas grand-chose de mieux à faire. Et je fais le tour du rez-de-chaussée sans but, avec comme seule pensée celle que je perds du temps.

Je déteste perdre du temps. Mais quoi que je fasse, j'en perds.

Si seulement j'avais une piste.

Si seulement je pouvais arrêter, juste pour quelques instants, le décompte qui nous emmènerait à nos morts.

J'aimerais bien pouvoir trouver Daisuke. Il avait souvent une piste, lui. Même s'il n'a pas d'éléments de réponse, au moins pourrait-il me conseiller. Sur Junko, sur les révélations d'Haruko, sur tout.

Et puis je me rappelle de la dispute entre lui et Junko.

Et je me dis que peut-être, l'entraîner dans cette histoire est tout sauf une bonne idée.

Il n'empêche... je me demande où il est.

Peut-être que je pourrai le chercher. Ça m'éviterait d'errer sans but. Et je pourrai le prévenir du plan de Monokuma pour le punir d'avoir détruit ses robots... ou autre chose ?

Je m'engage dans le couloir qui mène au deuxième sous-sol, absolument certaine qu'il n'est pas dans le premier... Et manque de percuter Saki, qui en remonte.

Cette dernière remet en place ses lunettes, avant de s'incliner dans un geste d'excuse. Je fais de même.

« Désolée. Je ne t'avais pas vue. »

Elle a un léger sourire, avant de sortir sa tablette.

« Perdue dans tes pensées, Reina ? Moi aussi. Je commence à saturer. »

Je grimace.

« Ouais, on va dire ça comme ça. On manque de temps, je devrais pouvoir trouver une solution pour tous nous sortir de là... Mais j'ai l'impression de ne plus pouvoir avancer. »

Saki fait une petite moue. Ses doigts se resserrent autour de son stylet.

« J'ai la même sensation. Je suis presque sûre qu'on est au bout, que toutes les pièces du puzzle sont en place... Mais il me manque juste quelque chose pour déclencher la machinerie. J'espérais que tu avais ce quelque chose. Mais visiblement, tu es bloquée au même point que moi. »

On va dire ça comme ça. Saki ne sait pas, après tout, toutes les informations qu'Haruko m'a laissé. Son cadeau d'adieu. Si la clé est quelque part, elle est là, j'en suis persuadée ; mais je n'arrive pas à la trouver. Pas maintenant qu'il y a trop de codes à décrypter. Haruko a hélas été bien trop prudente dans ses derniers instants. Et je suis désormais piégée.

Saki pince les lèvres.

« Avec ce qu'on a appris sur Junko... ce que tu nous a répété, aussi, elle explique, j'espérais trouver une piste, mais rien. On patine toujours dans la semoule.

— J'espérais pouvoir trouver Daisuke, je soupire. C'est bien son genre, d'avoir des infos supplémentaires qu'il ne veut pas nous donner. Mais il est introuvable. Tu sais où il est ? »

Elle pouffe doucement, une espèce de rire muet, avant de reprendre son stylet entre ses doigts.

« Pas du tout. Tu sais, ce gars, quand il ne veut pas être trouvé... »

Pause. Son expression se fait plus sérieuse, et son stylet se remet à cavaler sur sa tablette.

« Par contre, j'ai le sentiment qu'il ne se planque juste pas de Monokuma. Il y a des robots détruits partout dans la bibliothèque, le quatrième sous-sol, tout ça. De plus en plus, elle ajoute après une pause. Je ne pense pas que ce soit seulement parce qu'il se cache. Il prépare quelque chose. Notre clé, peut-être. »

... Ouh là, ça ne me dit rien de bon.

Parce que le dernier à avoir un jour fait un coup pareil s'appelle Sukina Karasu.

Et elle en est morte.

Elle en est morte, pour plein de raisons différentes, certes, mais aussi parce que son enquête lui avait permis de découvrir qui était réellement derrière sa Tuerie. Une information que finalement Wen Xiang ne sera capable d'exploiter que deux morts plus tard.

Alors si Daisuke agit comme Sukina, ce n'est vraiment, vraiment pas bon signe.

Ma grimace semble être évocatrice, vu que Saki a un haussement d'épaules.

« Bah. Personne ne le tuera si personne n'arrive à le trouver. Ce n'est pas comme s'il y avait une horde d'animaux à retourner contre lui. La seule autre force que nous capable de lui prendre la vie, c'est les robots qu'il détruit au fur et à mesure.

— Je doute que Monokuma ne le laisse s'en tirer comme ça, pour les robots, je grommelle. A un moment, ils finiront par être plus forts que lui.

— D'ici là, il aura peut-être trouvé la clé. Nous verrons bien. »

J'espère pour lui. Et pour nous.

Parce que dans le cas contraire, une autre vie sera perdue pour rien.

Saki, après avoir rengainé sa tablette, me fait signe de la suivre. Nous nous engouffrons dans le couloir de l'hôpital sans un autre mot d'ajouté, alors que la Stratège m'entraîne dans les couloirs.

Elle n'avait pas menti. Même ici, dans le deuxième sous-sol, il y a des tas de ferraille partout. Que je reconnais aisément comme étant des kumarobots, les assistants de Monokuma. Ceux qu'elle ne voulait absolument pas nous voir détruire.

Plus on descend dans les sous-sols, plus les tas de ferraille sont nombreux.

De toute évidence, Monokuma a largement de quoi lui rendre sa violence au centuple.

« On pourrait croire qu'on suit sa piste, finit par dire la tablette de Saki. Mais je ne l'ai pas vu une seule fois. Il doit se cacher dans les souterrains.

— Peut-être. »

Dans ce cas, sans doute que je pourrais le trouver. Mais bon. Je n'ai pas vraiment envie de le chercher maintenant. Trop fatiguée pour ça. Et quelque chose me dit que je ne le trouverai pas.

Saki soupire. Ses mains se resserrent sur sa tablette.

« Ce serait tellement plus simple si les gens m'écoutaient.

— On ne peut pas dire que tu aies vraiment la bonne stratégie pour ça, je grimace, un peu aigre. Entre le deuxième procès et le banquet... »

Elle secoue la tête.

« Pas vraiment ce que je voulais dire. Je parlais de ça. »

Sa tablette, entre ses mains, reçoit une solide secousse au moment où sa phrase se termine, ce qui perturbe la voix robotisée. J'entends une petite interférence avant que la Stratège ne resserre l'appareil dans ses mains.

Je plisse les yeux.

« Ta tablette, Saki ? Sans vouloir te vexer, c'est ce qui fait que les gens t'écoutent. Vu que c'est ton seul moyen de communiquer...

— Je sais et c'est pénible. J'aimerais bien pouvoir parler. Je parlais, avant. Là...

— Trop de stress.

— Oui. Pas que. »

Elle marmonne entre ses dents, je ne sais trop quoi. De toute façon, j'imagine que je ne comprendrais pas. Son élocution, je m'en suis rendue compte il y a quelques semaines, est devenue trop hésitante. Elle ne parle plus du tout depuis trop longtemps.

Et visiblement, elle en est parfaitement consciente.

« Ça me manque, de pouvoir parler. Pas seulement de temps en temps. Pouvoir parler correctement, tout le temps. »

Je la vois serrer ses doigts autour de son stylet. Son regard est perdu dans le vague.

« Avant, c'était mieux. Avant que Kichiro ne parte et me laisse toute seule, j'arrivais encore à parler. Et je parlais bien. Depuis qu'il est parti... Je n'y arrive plus. C'est trop dur. »

Pas d'autre choix que de l'écouter parler, j'imagine. Et je dois bien avouer que ça m'intéresse. J'ai toujours cru que son mutisme était de naissance, ce qui aurait expliqué pourquoi l'ambassadeur Lawrens n'avait adopté que Kichiro. Mais si ce n'est même pas une raison... C'est un jeu très dur auquel s'est livré notre ancien ambassadeur américain.

« Sans vouloir être indiscrète, c'est une histoire de choc psychologique ? »

Elle hausse les épaules.

« Peut-être. Je ne sais pas. De toute façon, ça ne s'est pas arrangé après. Aucun parent ne voulait d'une enfant muette. Et puisque personne ne voulait de moi, je n'ai pas pris la peine d'essayer de parler davantage. Je suis sortie de l'orphelinat à mon arrivée à Hope's Peak, sans jamais avoir connu de famille. »

Je la laisse s'asseoir sur un des fauteuils de la bibliothèque, que je n'avais même pas remarqué avoir rejointe. De mon côté, je prends le pouf en face d'elle, pendant qu'elle continue d'écrire.

« J'étais contente d'avoir pu retrouver des gens avec qui parler, à Hope's Peak, elle explique, les yeux vissés à son écran. Et puis il y a eu la Tuerie, le premier procès, et... Je n'arrivais plus à rien. Même avec Akihito, c'est devenu une torture. J'ai peur d'être devenue muette pour de bon. Personne n'aime les stratèges muettes. »

Elle soupire.

« Je n'ai pas envie de perdre la seule chose de bien que j'aie acquis dans ma vie. »

Je serre les dents. C'est compréhensible, mais d'un autre côté, est-ce que ce n'est pas déjà le cas ? Quoi qu'il arrive, en sortant d'ici, notre vie ne sera plus jamais la même. On en aura trop vu. On en aura trop appris. Est-ce que Saki veut vraiment retourner au gouvernement, en sachant ce qu'a provoqué le Projet Renaissance de ce même gouvernement ?

Est-ce que moi, j'aurais vraiment envie de reprendre mon travail, de me plier aux lois de ceux qui m'ont envoyé à la mort ?

Mes patients. Bien sûr, je dois les aider. Ils ont besoin de moi, ils ont besoin de quelqu'un pour les naviguer, les rassurer, dans ce monde de brutes. Je ne peux pas les laisser tomber. Mais quelque part, la question de ma sécurité se pose. Et celle de ma capacité à reprendre le travail comme si tout allait bien, comme si je ne venais pas d'assister à la mort de neuf personnes de mon âge, dont certains étaient mes amis, certains plus. Comme si mon pays ne les avait pas envoyés à la mort.

Je pousse un profond soupir.

« Je ne sais même pas si je resterai au Japon après, tu sais Saki. Je ne sais pas si j'en suis capable.

— Moi non plus. Je ne veux pas retourner dans le gouvernement qui m'a livrée aux Monokuma. Mais où que j'aille... Personne n'aime les stratèges muettes. Et si personne ne m'écoute, je suis inutile. »

Et de toute façon, je vois la même question que celle qui me hante se dessiner sur mon visage.

Où aller ?

Je ne sais même pas dans quel état on sortira, ou même si on sortira. Alors réfléchir à un avenir... Un avenir qu'on m'a pris ?

À quoi bon.

L'important, actuellement, c'est de survivre.

Peu importe ce qui peut arriver.

C'est tout ce qu'il nous reste à faire.


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