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Chapitre 4 (8) : The strings of a puppet

NB : On remercie très fort Thal-ent et Ichime56 qui ont permis aux tenues décrites dans ce chapitre de prendre vie, grâce à leurs superbes dessins!

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J'ai loupé la partie cuisine, quelle ironie.

Il faut dire que quand il y a des gens malades avant un banquet, sachant que je suis celle qui se rapproche le plus d'un médecin de tous les restes de notre petit roster, il fallait bien que je veille sur eux et les empêche de faire des bêtises.

On a bien vu ce qu'il s'était passé la dernière fois que j'ai oublié.

Et cette fois, ce n'est pas un Batteur imprudent qui s'est cassé la jambe. C'est Soma qui s'est fait une méchante intoxication alimentaire, seulement trois jours avant le banquet. J'ai dû donc bien vérifier qu'il s'agissait d'une intoxication alimentaire, parce qu'avec les médicaments et le poison on est jamais trop prudents ; et on va dire que j'ai été douchée. Une fois, mais pas deux.

Et après avoir vérifié qu'il s'agissait bien d'une intoxication alimentaire, j'ai dû le veiller pendant tous les trois jours qui restaient, à cause de sa santé de toute évidence très fragile. Ce qui fait qu'aujourd'hui, alors que tout le monde était concentré sur la préparation des plats, j'ai eu à surveiller le malade en pleine rémission.

Qui en plus se sentait comme un fardeau pour cette exacte raison.

Je veux pas te jeter la pierre, Soma, mais bonjour l'ambiance, et ce n'est pas faute d'avoir essayé de te distraire...

Enfin là, ça va être l'heure, il m'a dit qu'il essaierait d'assister au banquet, et derrière moi j'ai assez fait de trajets en termes de médicaments à transporter pour la journée. Même si j'en ai prévu quelques-uns dans mon sac, juste au cas où.

Justement, je vais le chercher, là. Il est dans sa chambre, je dois faire le dernier check-up avant de vérifier qu'il est bien apte à s'en mettre plein la panse ce soir. Ne m'en veux pas, Soma, c'est une simple précaution, et je pense que tu en auras bien besoin. Enfin, j'espère en tout cas que ça ne t'embêtera pas trop...

Sur le chemin, je croise Michi. Son pantalon est poisseux et ses cheveux recouverts de farine... Eh bien, on dirait qu'elle sort du champ de bataille du siècle, et ce n'est pas un compliment...

Je plisse le nez, à la fois dégoûtée et curieuse, et Michi éclate de rire devant mon expression.

« Fais pas cette tête ! y'a juste eu un, on va dire, p'tit accident de parcours !

— ..... Un accident de parcours qui t'a value d'être recouverte d'œufs ?

— Oh, c'est rien, ça, enfin... J'en ai plein mes ovaires, des œufs. Tu veux un câlin ma chérie ?!? »

Ew, alors là certainement pas. J'ai des limites et les vêtements pleins de blanc d'œuf en font partie, et oui vous parlez à celle qui met ses mains dans des utérus pour en faire sortir des bébés de manière assez régulière. Disons que l'obstétrique fait partie de mes nombreuses tâches et des raisons pour lesquelles j'ai eu mon Ultime.

En plus, ça ne fonctionne pas comme ça, et Michi le sait très bien. D'ailleurs, elle ne semble pas s'offusquer de mon mouvement de recul. Faut dire que, vu son petit air mutin, je crois qu'elle s'y attendait, la gredine.

« ... Explique moi plutôt comment tu t'es retrouvée dans cet état.

— Alors déjà je tiens à dire que c'est Yuuki qui a commencé ! Elle voulait « établir un précédent dans les batailles de bouffe », qu'elle disait, pouffe Michi en essayant de retirer le gros de la farine. Elle a vidé un bon paquet d'œufs sur le dos de Daisuke avant qu'il en ait marre et ne lui lance de l'extrait de vanille à la gueule. Évidemment ça a pas plu à Junko qui a préparé un combo sauce soja/ketchup des Enfers à lui envoyer dans les cheveux, sauf que c'est tombé sur Akihito, qui a riposté avec du gras de jambon, et ainsi de suite... »

Eh bien, je n'ose imaginer la chaîne que ça a dû prendre. Et le gaspillage de nourriture entraîné par cette petite bêtise en plein milieu de Tuerie. Certes, on est ravitaillés par Monokuma, et pour certains ça peut être une belle manière de lui faire un gros pied de nez, mais bon... Quand même. Je doute fort de l'aspect radical de cette petite opération.

« Au final, à part Shizuka, tout le monde s'y est mis, achève une Michi toujours souriante. Je crois que tout le monde va prendre sa douche avant de commencer la présentation des plats, du coup ne t'embête pas, ma puce, prends tout ton temps pour te préparer ! Je crois que la seule qui a absolument rien eu sur sa robe... Eh bah, c'est Saki. »

Ladite Saki qui passe d'ailleurs à côté de nous, aussi impeccable qu'au premier jour, pas un cheveu de travers et le maquillage absolument parfait. Mis à part les quelques traces de farine sur ses mains qui brillent à la lumière alors qu'elle nous fait un signe de la main. Je lui réponds d'un hochement de tête, Michi après quelques grommellements fait de même avant que l'Ultime Stratège ne disparaisse dans sa chambre. Ce qui incite ma petite amie à lever les yeux au ciel.

« J'vous jure, elle est trop parfaite cette fille. J'ai bien essayé de la bombarder pendant toute la bataille mais elle a même pas la moindre trace sur ses chaussures ! Alors que putain, elle était en plein cœur de la baston, et je lui dois le sachet de farine sur mes cheveux...

— La puissance de l'Ultime Stratège, je souris, légèrement. Il faut croire que son talent Ultime est tout sauf à sous-estimer.

— Ouais mais à ce point ? Enfin m'en fous. Moi, je vais aller remettre un peu d'ordre dans ma tenue avant de me présenter au banquet ! à tout à l'heure ma puce, moi je file ! »

Et elle se casse dans le couloir, sans oublier de... De me mettre une tape magistrale aux fesses avec sa main pleine de farine et d'œuf. Trop vite pour que je puisse me venger. Et voilà, moi qui avais réussi à échapper à la terrible bataille de nourriture, que j'en fais les frais de la pire des manières...

Je lève les yeux au ciel avant de toquer à la porte de Soma. Ce dernier m'invite à rentrer d'une toute petite voix, sa porte étant visiblement ouverte, et je ne me fais pas prier.

L'Ultime Illustrateur est assis sur son lit, blanc comme neige mais au moins à peu près conscient. Et pas sur le point de vomir comme les trois jours d'avant, ce qui est un progrès.

Il est déjà apprêté, visiblement. Le blazer bleu et chemise que je vois sur lui ne sont pas vraiment sa tenue habituelle, même s'il a toujours tendance à se cacher le cou avec quelque chose. Cette fois, une écharpe. C'est une élégance plutôt simple, mais ça lui va bien.

Et puis surtout, il a mis à son poignet cette satanée attelle de soutien que je le tanne de mettre depuis trois jours, et ça, c'est un sacré progrès.

Je vais m'asseoir à côté de lui, et il me fait un sourire pâle. Enfin, avant de remarquer l'énorme trace de farine que je laisse sur ses draps.

« ... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— J'ai été le dommage collatéral d'une gigantesque bagarre culinaire, je pouffe, avant de me lever pour limiter au maximum les dégâts. Michi et ses mains pleines de farine...

— Qui t'ont malencontreusement atterri sur les fesses, moui, je connais la chanson, rigole Soma un peu ironiquement. Quand même, ne viens pas me changer en dommage collatéral non plus... »

Ahem. Changeons de sujet et éloignons-nous des mains de Michi sur mes fesses, ce n'est vraiment pas le moment de penser à ça. Soma finit par me laisser me rasseoir après quelques secondes d'époussetage et de près, je remarque quelques taches de rousseur sur son visage, que je n'avais jamais vues avant. Ça lui va plutôt bien, j'avoue.

Me voyant les fixer, il rougit un peu.

« Euh, oui, je sais, c'est inhabituel... j'ai plus l'habitude d'y aller au fond de teint waterproof parce que ma... Qu'on arrête pas de me dire que c'est moche. Mais j'en avais plus, là, alors...

— Moi, je trouve que c'est très joli, Soma, je le coupe avant que ça ne parte trop loin dans l'auto-dépréciateur. Tu devrais les montrer plus souvent... »

Il rougit d'autant plus, avant de se crisper. Je vois une larme au coin de ses yeux, et aussitôt l'atmosphère entière prend un poids inattendu.

« Désolée, je voulais pas... Je t'ai blessé... ?

— Pas du tout, Reina, pas du tout, balbutie l'Illustrateur en s'essuyant précipitamment les yeux. C'est juste que la seule personne qui m'a jamais fait des compliments dessus... Est morte au fond de ce souterrain, alors... On va dire que ça me touche. Beaucoup. »

... Oh.

Je comprends mieux.

Maladroitement, je serre l'épaule de Soma, et ce dernier se permet un sourire faible à mon adresse.

« Enfin bon... Tu n'es toujours pas prête, toi ? Tu vas y aller comme ça ?

— Pas maintenant que Michi m'a enfariné l'arrière train, ça c'est sûr, je pouffe, légèrement. Mais sans doute dans une tenue du même genre. Je n'ai rien d'autre de vraiment élégant... »

Et comparé à ce que je mets pour aller au boulot, je trouve que mon attirail jean chemise blazer est même plutôt le summum de l'élégance. Mais bon, ça, je n'ai pas besoin de le préciser. De toute façon, rien qu'à m'entendre, Soma fait la moue.

« Si tu le dis... Je te trouve pas très différente de d'habitude, même si bon... Je peux pas vraiment parler. Mais je peux pas m'empêcher de trouver ça dommage. Je voulais voir à quoi tu ressemblais, plus formelle... »

Il a l'air tellement gêné rien qu'à m'exprimer cette possibilité que je ne peux pas m'empêcher de lui tapoter doucement la tête. Ce qui lui fait écarquiller les yeux comme un chat sauvage qui découvre la chaleur d'un foyer.

La vérité, c'est que je trouve ça très dommage, moi aussi. Je n'ai jamais mis que des robes par pure obligation, et c'est un peu décevant de ne pas pouvoir en mettre alors que pour une fois dans ma vie, j'ai le choix de ce que je veux porter. Tout ça parce que mon armoire est vide de ce genre de tenues, sans doute à cause de mon style de tous les jours. Monokuma a remarquablement bien analysé mes habitudes de vie, mais elle n'a pas pensé à l'inhabituel.

Mais bon, ça reste un regret un peu pieux, et si je peux me sentir un minimum belle, robe ou pas, je ne vais pas m'en plaindre.

« Ne t'en fais pas, Soma. On espère tous qu'il y aura d'autres occasions. »

Il se rembrunit un peu.

« Peut-être, en dehors de la Tuerie. Si on s'en sort.

— On s'en sortira. »

Il faut qu'on s'en sorte.

Si on y croit pas, le Désespoir nous guette.

Soma semble moyennement convaincu. Mais il ne proteste pas plus, et me fait à la place signe d'aller au moins retirer le gros de la farine de mon pantalon. Sage décision. Je viendrai le récupérer plus tard.

De retour dans ma chambre, cependant, j'ai une sacrée surprise. En la présence d'un paquet de carton souple posé sur mon lit, avec sur le nœud une petite lettre. Au vu de la forme et de la taille, ce qu'il y a dedans me semble être un pan de tissu.

Comme c'est bizarre.

Et évidemment, j'ai la confirmation de mon pressentiment lorsque j'ouvre la lettre et ait la fort mauvaise surprise de voir estampillé dessus une tête d'ours noir et blanche. Le fameux symbole de Monokuma, Une véritable surprise, n'est-il pas ?

Le mot en lui-même n'a rien de surprenant non plus. Signé Monokuma, il me dit, d'une écriture tout de même assez superbe :

« Je n'allais pas te laisser aller à un gala pareil sans jolie robe, ma grande ! Réjouis-toi, c'est Fan qui l'a choisie, et même s'il dépense toute la thune de l'organisation pour des frivolités de ce genre, au moins il a de l'œil. Allez, fais plaisir à maman et mets-là, sinon, je pourrais bien oublier que ce soir vous risquez d'arriver un peu en retard pour voir les proches... »

Terrifiant. Et en plein dans les complexes, en plus. Monokuma sait comment me menacer, et elle en joue, cette petite... Non, on verra plus tard pour les insultes.

En tout cas, tant pis pour le choix ou non de porter une tenue. On dirait que je n'ai pas vraiment d'autre solution si je veux éviter être, cette fois, la cause d'un désastre.

A contrecœur, j'ouvre le paquet, et effleure du bout de mes doigts le tissu rose saumon que je vois en dessous. A la texture, ça me semble bien être de la soie. Super, donc en plus de ça, une partie de la thune des Monokuma va dans l'habillement de leurs Ultimes à envoyer à l'abattoir, Enfin je ne devrais pas être surprise après le livre de Monogatari, mais disons que je suis stupéfaite d'un tel traitement de faveur. Surtout que si j'en crois Soma, lui n'y a pas eu droit, sinon il m'en aurait parlé...

Ou bien il est le seul à ne pas avoir eu de tenue, et Monokuma joue sur ses complexes comme l'Ultime Juge a fait d'une arme ceux d'Hikage Aoki.

En tout cas, je n'ai pas d'autre choix que d'obtempérer.

Foutue Monokuma.

Il me faut un temps très, très long pour me dépatouiller avec la soie, que je n'ai pas manipulée depuis très longtemps. Mais finalement, la robe est mise, et me voilà face à un nouveau problème. Même trois, en fait. Mes cheveux, mon maquillage et mes chaussures.

Parce que je n'ai jamais été une experte en habillage formel, et même si Monokuma a eu la gentillesse absolue de me fournir quelques paires d'escarpins dans mon armoire, je n'ai aucune idée d'avec quoi styliser ce cadeau empoisonné.

Un petit toc retentit à ma porte. Ce n'est sans doute pas Michi, d'habitude bien plus bruyante, mais je permets quand même à la personne d'entrer.

C'est Saki. Apprêtée de partout, ses cheveux réunis en un chignon lâche qui tombe dans son cou. Elle porte une longue robe mauve à volants de tulle, accompagnée d'une paire de gants qui lui remontent jusqu'au milieu du bras. Son chapeau, débarrassé de son épingle habituelle, porte bien plus de fleurs que d'habitude. Elle, elle est en escarpins violets ornés de pierres précieuses, son maquillage est parfait et ses bijoux se marient un poil trop bien avec sa tenue.

Elle serait superbe sans son habituel air renfrogné, qui se renforce d'autant plus quand elle voit ma robe.

Si j'avais eu le moindre doute quant à la cible de sa colère, il est dissipé devant ce qu'elle écrit sur sa tablette.

« Monokuma, hein ? Tu ne portes jamais ce genre de robes.

— Toi aussi ? »

Elle pince les lèvres. Son stylet va de plus en plus vite.

« Non, et je pense que tu es la seule avec ce traitement de faveur. Akihito a dû se débrouiller, lui aussi. Monokuma a poussé le vice jusqu'à lui laisser des binders dans son armoire.

— ... Inutile, pas vrai ?

— Quand qu'il ait eu sa mammectomie, c'était il y a plus de trois mois et quatorze jours. Pas besoin de binders. »

Elle pousse un profond soupir avant de s'asseoir à côté de moi.

« Besoin d'aide ? »

Je cligne des yeux.

Une fois. Deux fois. Trois fois.

« C'est une... Offre de réconciliation ? »

Elle hausse les épaules.

« Prends-le comme tu veux, je ne fais que proposer. Tu as l'air de ne pas savoir quoi faire de cette robe, et je suis sans doute plus habituée que toi. Je peux te faire un petit quelque chose. »

... C'est... Surprenant, mais je ne vais pas passer outre. Surtout que l'aide de Saki m'apparaît en cet instant comme un véritable don du ciel. Je hoche la tête, et mon ancienne meilleure amie se lève, avant de se diriger vers la salle de bain en silence. Elle en revient avec une brosse, un énorme paquet d'élastiques et une quantité de maquillage impressionnante.

Les mains trop pleines pour pouvoir écrire sur sa tablette, elle me fait signe de me retourner, et je m'exécute, la laissant prendre mes cheveux à pleines mains et commencer à les tordre dans tous les sens.

Je ne sais pas ce qu'elle fait et je ne peux de toute façon pas lui demander. Muette comme elle est, les mains occupées la privent de tout moyen de communication. Mais sans miroir, c'est un peu perturbant de la sentir faire ce qui lui semble bon de mes cheveux. Je n'ai plus l'habitude d'être coiffée comme ça. Habituellement, je les garde courts, et je me les attache simplement. L'idée d'en faire quelque chose de beau me dépasse un peu.

Saki pose son ouvrage avant de me refaire signe de me tourner. Sans même prendre un miroir pour me montrer le résultat, elle me désigne le maquillage, avant de me dire de fermer les yeux. Encore une fois, je n'ai pas beaucoup d'autre choix que de m'exécuter.

« J'espère que ça te conviendra, fait la voix robotique de sa tablette alors que j'entends un bruissement dans les pinceaux de maquillage. Je n'ai pas l'habitude des galas.

— Vu ton frère, je marmonne entre deux passages du fond de teint, cela m'étonne. »

C'était sarcastique. Je sais très bien que Saki et Kichiro n'ont pas du tout eu la même enfance. Le simple fait qu'ils aient été séparés depuis leurs quatre ans en est une preuve. Mais même après la mort de ses parents adoptifs... Kichiro paraissait tellement à sa place, pendant les banquets de charité ordonnés par le gratin du Japon. Et Saki est, soyons honnêtes, tout autant voire bien plus digne que Kichiro.

Le silence règne alors que l'applicateur à fond de teint passe sur mes joues, puis finalement je l'entends le reposer dans un petit clic avant que plus rien ne bouge dans le maquillage. C'est lorsque la brosse à blush ne touche mes joues que j'entends la tablette de Saki parler de nouveau.

« Je ne sais pas ce que Kichiro en pense. Je ne l'ai jamais vu qu'au gouvernement, ou à Hope's Peak. Depuis nos quatre ans, du moins.

— Jamais ailleurs ? Pourtant Hope's Peak ne manquait pas de fêtes... »

J'entends un simulacre de rire alors que le pinceau à blush s'éloigne de mes joues.

« On ne va pas appeler les fêtes du BDE des galas. C'était drôle, je veux bien l'avouer. Mais rien à voir avec la description que tu m'en as fait. Ou ce que le gouvernement m'a décrit après que j'ai été trop âgée pour l'adoption. »

Silence. C'est au tour de mes yeux de se faire torturer. Je n'ose trop parler, dans la peur d'un mouvement de ma part n'entraîne un faux coup de pinceau ; et visiblement, Saki ne semble pas réellement s'en offusquer. Elle préfère passer bon nombre d'outils sur mes paupières dont je suis incapable de voir la réelle teneur avant de finalement les laisse tranquille et choisir autre chose. J'en profite pour parler.

« Même là, Kichiro aurait pu t'expliquer. Ou t'emmener. Je ne sais pas... »

Profond soupir. J'entends un bruit d'outil qui se repose avant qu'elle ne reprenne sa tablette.

« Reina, tu sais aussi bien que moi que Kichiro n'a jamais été un frère aimant. Quand il ne passait pas son temps à me rabaisser, il me tournait autour. Maintenant, je sais pourquoi, mais ça ne change pas grand-chose à ce fait. Lui et moi avons toujours été déconnectés, et je n'aurai jamais d'occasion de corriger cet état de fait, quand bien même l'aurais-je voulu avant qu'il ne meure. »

Un bâton de rouge à lèvres passe sur ces dernières alors que la tablette de Saki, visiblement lancée pour un long moment, continue de parler.

« C'est comme si je n'avais jamais eu de frère. Et quelque part, ce sera toujours un regret. »

Le bâton est reposé sur mon lit. Silence. Un peu de fouillis quelque part à ma gauche. Puis, la tablette se remet à parler.

« C'est bon, tu peux ouvrir les yeux. Je t'ai ramené un miroir à pied de la salle de bain. »

Enfin, c'est pas trop tôt... Je me redresse, et ouvre les yeux sur l'image dans le miroir.

Je n'irais pas jusqu'à dire que je ne me reconnais pas. C'est toujours mes yeux, c'est toujours mes cheveux, c'est toujours ma cicatrice, devant laquelle mes cheveux retombent presque artistiquement. Pourtant, quelque part, ce n'est plus moi. La personne devant moi qui porte une robe de soie fendue à la taille allant jusqu'à ses pieds n'est pas moi. La personne aux cheveux relevés et retenus en arrière par une couronne de tresses n'est pas moi. La personne maquillée de mille nuances de rose, discrètes mais assez présentes pour relever son regard n'est pas moi.

Je suis magnifique. Je ne peux pas le nier. Mais dans cette tenue qui ne m'appartient pas, cette coiffure que je n'ai pu réaliser par moi-même et ce maquillage que je serais même incapable de reproduire, plus que jamais, je me sens la poupée de Monokuma.

Saki n'est pas étrangère à ce qu'il se passe dans ma tête. Ses lèvres pincées le disent. Pourtant, tout ce qu'elle fait, c'est pointer du doigt une paire d'escarpins proches, roses lacés, avant de récupérer sa tablette et de sortir.

Je suis seule, dans cette chambre qui n'est pas la mienne, avec cette image qui n'est pas moi.

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