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Chapitre 4 (7) : Going underground

Après le petit jumpscare que m'a fait Yuuki avant-hier, j'ai décidé de compiler tout ce que je pouvais dans un dossier papier, histoire de pouvoir éviter de les étudier sur un ordinateur découvert de jour. Tout ce que j'ai déjà lu a donc été recopié à la main, histoire de m'éviter le moindre piratage informatique. On est jamais trop paranoïaque avec Monokuma.

Bon. Je suis obligée de porter une attelle de soutien aujourd'hui parce que mon poignet est mort et enterré, et n'importe lequel de mes collègues m'aurait supplié de poser mon articulation au moins pour la journée, moi compris si ça avait été quelqu'un d'autre. Heureusement pour ma productivité, je n'ai pas été stupide. L'un des premiers documents que j'ai recopiés se trouve être le plan partiel des souterrains, avec les dix premières combinaisons de consoles de commande qui mènent à quelque chose et un exemple du fonctionnement des parois mobiles par rapport aux boutons.

Ce qui fait, de manière assez évidente puisque je pense que je n'ai pas affaire à des idiots, que c'est ce que je teste aujourd'hui. Seule. J'ai bien demandé à Michi de m'accompagner, lui disant que j'avais réussi à monter un truc à partir de bêtes notes trouvées dans la bibliothèque, mais n'ayant pas pu lui démontrer à quel point elles étaient précises, elle a préféré passer.

Ou plus précisément, disons qu'elle ne sait pas que je vais tenter l'expérience aujourd'hui.

Ça peut se comprendre, notez. Maintenant que j'y suis, je me rends compte à quel point ce truc est un labyrinthe vivant. Et comme personne n'a interdiction de toucher à la console de commande, je peux me retrouver enfermée à n'importe quel moment. Sans le plan partiel d'Haruko, je n'aurais peut-être même pas eu le courage de rentrer dans ce dédale souterrain. Mais j'y suis, uniquement parce qu'elle a eu la prévoyance de m'indiquer toutes les voies de sortie possible, y compris celles qui passent par les souterrains des laboratoires... Et je préfère me retrouver enfermée dans un laboratoire verrouillé que là, en bas, dans le noir.

Enfin voyons. Dans tous les cas, il faut au moins que je puisse suivre et marquer les chemins déjà établis par Haruko. Ceux qui ne sont pas concernés par les parois amovibles, du moins. En soit, il n'y en a pas énormément, des chemins variables, j'ai l'impression. Haruko a marqué pendant ses explorations les murs de différentes manières en fonction du fait qu'ils se décalent, tournent sur eux-mêmes, rentrent dans le sol ou sont de simples murs, et, du moins dans la partie ou je suis, les simples murs sont bien plus nombreux qu'on pourrait s'y attendre.

Ça ne veut pas dire que le chemin est unique et facile à retracer. Plus que jamais, je suis dans un véritable donjon. Un donjon dont je suis bien contente d'avoir débloqué la carte.

Je ne sais pas trop où ça va me mener, par contre. On va dire que j'y suis pour bien la journée et pour l'instant, pas un des chemins ne me mène vraiment à quelque chose d'intéressant. Rien de particulier, ou pas d'indice vers le couloir des proches, ou un quelconque centre névralgique... Des fois, je trouve un cul-de-sac avec un coffre dedans, mais ledit coffre est vide. Pour parler crument, à tous les coups, quelqu'un a récupéré le loot avant moi.

Je secoue la tête. Ce n'est pas le moment de se croire dans un jeu vidéo. Dans celui-ci, quelle que soit l'issue, j'ai déjà perdu.

Bon. Revenons au point principal de ma petite enquête. Essayer de vérifier la carte, j'ai presque fini. Les boutons sont dans une configuration que j'ai notée avant de partir, j'espère juste que personne n'y a touché. Même si en soit, maintenant, la seule qui s'y intéresse vraiment, c'est Junko. Il va falloir que je commence à sortir des sentiers battus.

« Haruko n'a exploré que le premier étage des souterrains, je marmonne pour moi-même. Junko, je ne sais pas, mais de toute façon, elle ne m'aidera sans doute pas... Il va falloir que j'aille au deuxième et que je prenne un maximum de notes, au bout d'un moment. Surtout si je veux vraiment tomber sur quelque chose. »

Après tout, c'est la règle dans n'importe quel jeu vidéo. Les plus grosses récompenses sont celles cachées les plus loin.

Voyons. Dans mon sac, il y a des craies de couleur pour le marquage, des feuilles pour recopier le plan (même si plus ça va et plus je pense qu'en désespoir de cause, je me rabattrai sur mon Monopad) et ledit Monopad. Il y a aussi l'arme, même si elle n'est pas chargée, qui contient la fameuse clé USB d'où je tire toutes mes informations. Si besoin étant, je me dis, je pourrai toujours me servir de la crosse, mais en soit elle est surtout là pour que je l'aie sous la main. Sous ma supervision.

Pour me défendre, autant pour ma conscience que pour cacher ma possession de ce pistolet, je me servirai plutôt de mes poings.

Merci Michi pour les cours de self-défense, d'ailleurs.

Il y a un escalier non loin, selon la carte. Heureusement, ça me fait moins à marcher.

Vraiment, je vais finir par demander à Junko de me programmer une carte interactive. Ou à Yuuki, peu importe, l'une des deux qui savent le mieux programmer. Parce que là, ça devient pénible.

Enfin, je le ferais si je ne devais pas me justifier de comment j'ai obtenu cette carte...

L'escalier est droit devant moi. S'enfonçant dans les profondeurs des souterrains. Les esprits merci, j'ai une lampe de poche, parce que sinon on va dire que se balader dans le noir ne me tentait vraiment, mais alors vraiment pas.

Je descends les marches. Une. Puis deux. Puis trois. Puis dix.

Puis trente. Puis cinquante.

La vache, ça n'en finit pas...

Pas la moindre porte escamotable dans cet escalier, et pourtant ce n'est pas faute de regarder. Même si Haruko n'a pas marqué cet endroit, ce n'est quand même pas compliqué de déterminer un mur amovible d'un mur porteur, même avec toute la technologie dont dispose Monokuma pour les cacher. Et pourtant, rien. Je pousse même le vice jusqu'à appuyer sur quelques briques, en sachant très bien que ce n'est pas comme ça que ça fonctionne...

Mais rien à faire, s'il y a quoi que ce soit de caché, il ne se révèle pas à ma vue. Ce qui me fait sortir un méchant grognement de frustration. Dont l'écho se réverbère dans tout le souterrain.

Presque de quoi me faire louper le bruit de pas qui provient de l'étage en dessous.

« ... Qu'est-ce que tu fais là, Satou ? »

... j'avoue que je m'attendais moyennement à croiser Junko dans une situation pareille, mais bon. Tout est possible ? Enfin dans tous les cas, l'Ultime Espionne est bien quelques marches plus bas, à me fixer avec incrédulité de derrière les briques.

Je lève les yeux au ciel.

C'est qu'elle en a plein, des questions stupides du genre.

« À ton avis ?

— Je me doute très bien de ce que tu fais dans les souterrains, grommelle Junko devant mon expression. Je me demande c'est quoi ton objectif. Sans offense, Reina, mais tu n'es pas vraiment du genre à risquer de t'enterrer vivante pour un truc sans but. »

Parce que c'est le tien, peut-être ? Mais bon, d'un autre côté, je peux comprendre ce qu'il se passe dans sa tête, pour elle je pars de rien sans la moindre piste. On va dire que ça peut se raisonner ainsi. Et de toute façon, je ne compte pas lui parler de la clé d'Haruko.

« Il faut bien commencer quelque part. Surtout que les souterrains sont remarquablement bien indiqués, je lui fais remarquer. J'y suis depuis ce matin, il ne m'a pas fallu longtemps pour me repérer avec les marques de couleur. »

Junko a une moue dubitative, mais les esprits merci elle choisit de ne pas insister. Elle se contente de hausser les épaules, avant de monter les quelques marches qui nous séparent.

« Je te concède ça. C'est sans doute l'œuvre de Kita. Mais j'aurais bien aimé qu'elle laisse quelque part des notes sur ses marquages, plutôt que d'avoir à tout deviner moi-même. »

N'essaie pas de m'avoir comme ça, Matsuoka. Que tu saches ou pas, je ne te dirai rien.

Je préfère changer de sujet avant que la conversation n'aille sur un terrain glissant.

« Il y a quoi en bas, Junko ? »

Elle pince les lèvres.

« Un énorme bordel. J'ai vu trois étages, celui au-dessus compris, le troisième ayant l'air suffisamment profond pour que Monokuma lui ait refilé une pressurisation de qualité. Je ne pense pas qu'il y en a un quatrième, mais on ne sait jamais. Par contre, plus on descend, plus il y a de murs amovibles, et je n'ai pas trouvé de deuxième console de commande. Un peu surprenant et pas très intuitif, mais bon, Monokuma essaie de nous tenir à distance, pas de nous faciliter la tâche...

— Donc, il pourrait vraiment y avoir un truc en bas.

— J'en suis persuadée. Un passage secret quelconque ou un centre névralgique que Monokuma est la seule à pouvoir voir facilement. Même si vu comment est construit l'entièreté de ces lieux de Tuerie, ajoute Junko, il y a forcément un accès pour nous. »

Mais sans doute pas un accès pour celui qui ne consacre pas l'entièreté de son temps à chercher.

Je m'en doutais un peu.

« Enfin bref, reprend l'Espionne. J'allais remonter chercher une lampe de poche, puisque la mienne a grillé. Mais tu en as une, qui a l'air de bien fonctionner, et visiblement l'intention de fouiller plus loin dans le souterrain. Viens avec moi, ça nous fera gagner du temps. »

... Au vu du point où j'en suis dans mes recherches, je ne peux pas nier la justesse de cet argument. Junko me fait signe de la suivre, et je lui emboîte le pas dans l'escalier vers le deuxième étage, dans le silence le plus total.

Ledit étage n'est pas trop loin dans les profondeurs. À peine vingt marches me séparaient de sa porte, ce qui n'est pas négligeable au vu de la profondeur atteinte. Il s'agit sans doute, je me dis, de la profondeur correspondant au quatrième sous-sol auquel nous avons tous accès. Enfin, c'est la déduction que je fais en voyant ces gros tuyaux d'eau avec la mention « PISCINE – NE PAS ABÎMER OU SINON GARE » dessus.

Le premier mur devant moi est fixé sur rails. Je m'empresse de le marquer, et Junko me regarde faire avant de hausser les épaules.

« Bon réflexe.

— Mon but reste de me faciliter les recherches ensuite, je rétorque, du tac au tac. Mieux j'arrive à monter une carte précise de ces foutus souterrains, mieux ce sera ensuite pour chercher ce qu'il y a dedans. »

Elle hoche la tête, avant de me traîner en silence dans un chemin qu'elle semble bien connaître. De très nombreuses fois, je dois m'arrêter pour construire la carte sur mon bout de papier ou marquer un mur amovible, de plus en plus souvent alors qu'elle continue de m'entraîner derrière elle, mais ça ne semble pas la déranger.

« Je suis les tuyaux, elle finit par me dire au bout du vingtième arrêt note. C'est un vieux truc qu'on m'a appris pendant mes explorations, que les tuyaux mènent toujours plus ou moins quelque part. Quand ils ne sont pas enfoncés dans le mur, du moins, mais même là, ça me permet au moins de retrouver mon chemin.

— Les tuyaux t'ont aidée, jusqu'ici ?

— J'ai trouvé le troisième étage grâce à ce truc, grimace Junko, donc ouais. Mais en bas, y'a pas de tuyaux. Je pense qu'ici, c'est seulement parce qu'ils sont reliés à la piscine et aux salles de sport et que Monokuma ne pouvait pas complètement les encastrer dans les murs. »

Je prends mon menton entre mes mains.

« Donc, on est bien au niveau du quatrième sous-sol.

— Un peu au-dessus, un peu en-dessous, peut-être, mais oui, c'est sensiblement ça. Et le troisième étage de ces souterrains est sans doute le dernier parce qu'il n'est relié à rien. Il n'y a pas de sixième sous-sol. Monokuma n'a pas prévu d'aller au-delà de cinq meurtres, pour une raison ou pour une autre...

— Bizarre quand même, je dis, avançant de quelques pas pour marquer le mur pivotant le plus proche. Même si on est que seize et qu'au bout d'un moment, il n'y a plus assez à tuer, elle n'a pas compté sur plus de cinq meurtres ? Est-ce qu'elle aurait prévu quelque chose qui nous dépasse ? »

Junko grimace.

« J'espère que non au vu de certaines informations que j'ai, mais il est fort probable que si, d'une manière où d'une autre. Même si elle a simplement construit sa Tuerie sur le modèle de Danganronpa, en sautant la partie ou l'Ultime Juge meurt, elle a prévu le coup, d'une manière ou d'une autre.

— Et pendant la sixième phase, ce sera la victoire ou la mort.

— Exactement. »

Je soupire. Ça me donne une idée du plan à suivre. Même si évidemment, j'aimerais l'éviter au maximum, on peut espérer ne perdre encore que cinq personnes supplémentaires, avec une d'entre elles étant, de toute façon, le maître de jeu. Sans compter que je n'ai pas la moindre idée de ce que Monokuma attend comme fin. Dans la mesure du possible, je dois essayer d'en finir avant le plan prévu par Monokuma, si je veux atteindre mes objectifs.

Par certains côtés, ça devient une course contre la montre, mais il faudrait déjà pour ça que je sois capable d'échapper au script.

Autant mettre toutes les chances de mon côté.

« Tu tiens ça d'où, tes informations, Junko ? »

Cette dernière me jette un regard en coin.

« Tu demandes ça à l'Ultime Espionne.

— L'Ultime Espionne ne trempe pas forcément dans toutes les affaires en lien avec une Tuerie possibles. Il s'agit pas seulement de savoir des trucs que Monokuma sait aussi, je renchéris. Tu as construit dans ta tête un plan entier des possibles à partir d'observations de terrain. Ce n'est pas quelque chose que quelqu'un qui n'y connaît rien peut envisager de faire. »

Elle ferme les yeux, quelques secondes, avant de pousser un profond soupir.

« Bien vu. Effectivement, il ne s'agit pas seulement de mon titre. Disons que j'ai énormément travaillé sur les Tueries depuis 2016, leur début. Par crainte de tomber dedans, je suis allée jusqu'à chercher des informations confidentielles chez les Monokuma avant que leur système informatique ne se complexifie encore plus. J'ai pu récupérer ainsi la configuration des trois Tueries qui ont eu lieu en 2016. Ça m'a permis de me faire un plan.

— Quel est-il. »

J'ai parlé un peu brusquement, peut-être. Mais Junko ne semble pas s'en formaliser.

« Trois Tueries, comprenant toutes de six à huit phases, partie de découverte de la situation non incluses. À part Danganronpa, elles sont toutes tenues par des robots. J'ai envie de dire que ça les rend un peu secondaires par rapport à ladite Danganronpa, mais bon...

— Haruko m'avait parlé de ça, j'interviens. Comme quoi ces deux Tueries, désignées sous les noms de code Despair Vacation et Heart of Despair, étaient les seules à sa connaissance tenues par des machines. Elle craignait un lien avec notre Tuerie, vu que Monokuma...

— Se sert de robots ? Effectivement, ça se tient, fait Junko, une lueur intéressée dans les yeux. On pourra en parler plus tard. Ce que je veux dire, c'est que ces trois-là sont assez particulières. Celle de l'ultime Juge ouvrait un ou plusieurs labos tous les chapitres, celle de l'Ultime Cyclope, le premier des robots et le seul des deux à avoir un titre, n'offrait absolument rien de nouveau, et celle du dernier robot, la mascotte de Monokuma en un sens, elle, faisait exactement comme la nôtre, elle ouvrait une nouvelle zone à chaque meurtre. Et cinq zones étaient prévues. Ça peut être autant une question de budget, de prévoyance basique en fonction du ratio de morts avec une marge pour les doubles meurtres, ou un scénario bien plus précis... »

Elle ne finit pas sa phrase. Un énorme choc éclate dans le couloir, et devant l'écho qui se réverbère, je n'ai pas d'autre choix que de me mettre les mains sur les oreilles. Bon sang, Monokuma n'a vraiment pas pensé aux répercussions sonores. Mes pauvres tympans qui prennent plus cher que pendant le concert de fin d'année scolaire...

J'ai pris cher mais pour Junko, c'est bien pire. Cette dernière a les mains crispées sur ses oreilles, en train de hurler silencieusement, recroquevillée au sol. Ses yeux dégoulinent presque de larmes, et elle découvre les dents, vers un ennemi invisible. Le contraste entre la Junko toujours calme et froide et celle-ci, en proie à une émotion aussi violente, est saisissant, mais je ne prends qu'une demi-seconde pour m'en faire la remarque avant de m'agenouiller à ses côtés et poser, à mon tour, mes mains sur ses oreilles.

Pas compliqué de deviner que ce boucan dans les couloirs en est la cause. Surcharge sensorielle, sans doute, j'ai déjà vu le cas. En tout cas, heureusement pour moi, il ne dure pas très longtemps, et bientôt on ne peut entendre dans les couloirs que le bruit de la respiration paniquée de Junko et les talons de ses bottes qui tremblent, claquant contre le mur.

Je décolle doucement mes mains de ses oreilles et au bout de quelques minutes, elle finit par faire de même, les membres toujours tout tremblants. Me regardant comme si je sortais de nulle part.

« ... Qu'est-ce que tu fais là...

— Si tu me crois capable de m'enfuir juste pour un bruit pareil, je ne peux m'empêcher de marmonner, je dois dire que tu as une bien piètre opinion de moi. »

Junko grimace, avant de se redresser et s'appuyer contre le mur. Ses mains se portent à son collier, avec lequel elle se met à jouer distraitement.

« Ce n'était pas ma question... enfin peu importe. De toute façon, ce n'était pas bien grave. Ça fait ça, de temps à autres. Au troisième étage, c'est pire, mais rien de dangereux.

— Et à chaque fois ça te pousse au bord de la panique ? très sincèrement, je t'admire de continuer à aller dans les souterrains malgré ça.

— Il faut bien que quelqu'un le fasse, lance Junko sèchement. Gros bruits ou pas ces souterrains doivent être explorés. »

Elle se relève d'un bond, coupant toutes velléités de ma part de la questionner. De toute façon, même si j'avais tenté quelque chose, il y a à parier qu'elle ne m'aurait pas répondu.

« Rentrons. J'ai eu ma dose de souterrains et de toute façon, il va se faire tard. »

Je n'ai pas vraiment pu faire autre chose que protester. Sortie des souterrains, je me suis rendue compte qu'il était effectivement très tard, et que le dîner était servi dans la salle à manger ; j'aurais aimé m'arrêter là simplement pour aujourd'hui, mais en plein milieu du repas, Soma a vomi ses tripes et j'ai dû le porter à l'infirmerie. Malgré toutes ses protestations.

Pas de poisons quelconques dans son organisme. Quoi que ce soit, il a tout purgé, selon les examens. Probablement une indigestion, aussi, ou une allergie mineure, ou simplement un effet du stress ; le problème, c'est qu'il était trop fatigué ensuite pour faire quoi que ce soit d'autre. Traduction, son tour de visite des proches, eh bah c'est moi qui le prends.

Quelle poisse.

Je n'avais vraiment pas envie de revoir Monokuma ou de parler à quelqu'un de plus ce soir, sauf que difficile de déléguer au dernier moment ma propre tâche de secours pour une raison autre que la faiblesse physique ou mentale. Je n'avais rien de prévu de manière évidente, ou quoi que ce soit du même genre. Donc il aurait été égoïste de ma part de manquer à mes devoirs.

Du coup devinez qui est de retour dans ce foutu souterrain bien glauque ? Eh oui, moi. Cette fois, il y a des gens dehors, mais pas beaucoup ; Evdokia s'est mise à repeindre sa porte avec une certaine rage dans les gestes. Quand je l'accoste, elle ne me répond même pas.

« T'occupes, lance une voix derrière moi. Evie ne parle plus à personne depuis qu'on lui a dit pour Taichi. C'est sa manière de cope, et tu vas pas pouvoir faire grand-chose de plus que nous pour l'aider. »

Cette voix a parlé en anglais. Si bien que j'ai à peine compris certains mots, mais bon, on va dire que ça suffit. Un regard m'apprend que c'est un des adolescents que je ne connaissais pas, un certain Kiëran, si je me souviens bien. Je crois que c'est le proche de Junko. Il me regarde avec une certaine pitié dans les yeux, et je vois une balafre récente traverser sa joue.

Mes dents se serrent.

« Si ce n'est pas indiscret, c'est quoi, ça ? Monokuma s'amuse avec vous ? » Je lui demande dans mon anglais babutiant.

Kiëran a un sourire ironique.

« Oh, ça ? Nan, t'inquiète, c'est juste qu'il y a de la bagarre et des crises de colère. Rinka, entre autres, ne supporte pas de rester enfermée si longtemps, et Isami passe son temps à prendre sur ses réserves d'antidouleurs pour la sédater et éviter qu'elle ne foute le bordel. Mais hier, elle se sentait trop mal pour sacrifier sa dose, et Rinka a complètement pété un plomb. Scott, Akumu et moi, on a pris cher à essayer de l'arrêter... »

Il ricane, avant de passer un doigt sur sa blessure. Du coin de l'œil, je vois la porte d'Isami, ouverte. Ma cousine dort sur le lit, les traits tordus par une douleur indicible. C'est vrai, sa maladie ne doit pas être un simple facteur anodin dans cette situation... Je ne peux m'empêcher de serrer les dents.

« Je suis surprise que Monokuma ait accès à ses antidouleurs. Ils sont quand même assez spéciaux. Isami a une maladie orpheline depuis quelque chose comme 2014 et le traitement est extrêmement lourd et expérimental...

— Oh, très franchement, je suis pas étonné, moi. Je sais presque rien de cette organisation, hein, mais au vu des moyens déployés pour nous retenir ici, trouver des antidouleurs spéciaux doit être super facile pour eux. »

Il me semble amer. Mais quelque chose d'autre me préoccupe dans ses paroles. Un proche de Junko, en 2018, ne sait rien des Monokuma alors qu'il s'est retrouvé embarqué dans une Tuerie ? Une Tuerie ou Kanade me parlait de chaque personne ayant des liens avec le projet Renaissance ?

Bizarre.

« Tu ne sais... Vraiment rien ?

— C'est si surprenant que ça ? Grommelle Kiëran. Nan mais parce que quand j'ai balancé le nom de mon ex, y'a plein de gens qui ont fait comme si j'étais une mine d'informations... C'est frustrant, un peu, parce que c'est pas le cas. »

Je fais la moue. Eh bah décidément, j'apprends des trucs, mais pas ceux que je voudrais.

« Eh bien, vu l'Ultime de Junko, on pourrait s'attendre à ce que tu viennes du même milieu.

— Ouais bah c'est pas le cas, putain ! »

Je me crispe, et Kiëran pousse un profond soupir.

« Désolé, je voulais pas gueuler. C'est juste que ça me file la rage, parce qu'elle et moi, on est quand même amis d'enfance et je me rends compte que je savais rien d'elle.

— Vous... avez grandi ensemble ? Désolé de la question, j'ajoute, mais tu parles quand même surtout anglais, alors que Junko est japonaise, parle japonais couramment, et cetera. Si je peux demander à ce que tu m'en dises plus ? »

Kiëran grimace devant ma question.

« Ouais, si on veut. On est tous les deux des USA, même si je sais pas si elle y est née. Parents nippons, en tout cas. Au départ, je pensais que c'était des immigrés qui voyageaient beaucoup pour le travail, puis ils ont commencé à l'emmener avec eux, alors qu'elle avait genre six ans ? Je savais pas pourquoi, je savais pas où, juste qu'à chaque fois qu'elle revenait, elle était un peu plus froide et renfermée. »

Il s'assied contre un mur, avant de me faire signe de faire de même, ce à quoi je m'exécute avec plaisir. Visiblement, je suis partie quand même pour une petite histoire, donc bon...

« On s'est mis ensemble dans le courant de 2013, grommelle Kiëran. Et on y est restés longtemps, même si bon, je sais pas si je pouvais appeler ça un couple. Elle était clairement pas amoureuse de moi, mais si je lui faisais du bien, bah, j'allais pas me plaindre. Puis bon, vers 2016, le début de la première Tuerie je crois ? Elle a complètement disparu, et je l'ai jamais revue. Le dernier message qu'elle m'a envoyé c'était pour me dire qu'il valait mieux qu'on en reste là. »

Il baisse les yeux, les poings serrés sur son T-shirt.

« Elle avait objectivement raison, mais bon voilà, ça fait mal. »

Je pince les lèvres. Donc il s'est bien fait méchamment larguer à cause du boulot de l'Ultime Espionne. Si j'en crois ce qu'il me dit, en tout cas. Même lui en est conscient, s'il me parle de la date de la première Tuerie comme point de repère...

Quel dommage pour luiseulement que l'éloignement forcé de Junko ne l'ait pas mis en sécurité.

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