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Chapitre 4 (11) : Ghost stories

Jour 6 après l'exécution de Khalil.

Plus personne ne dit rien.

Michi reste cloîtrée dans sa chambre.

Soma n'a plus cessé de dessiner.

Je vois des ombres au détour de tous les couloirs.

Et le pire dans l'histoire, c'est que Monokuma, dans sa cruauté, a encore trouvé le moyen de nous rendre responsables. Parce qu'elle a raison. On aurait dû y penser en voyant que personne n'avait été exécuté après la mort de Sora et de Taichi. On aurait au moins dû se méfier des trente-quatre jours.

Mais on s'est tous enfermés dans un faux sens de sécurité.

Résultat ?

Michi a perdu son grand frère.

Et la balle dans sa jambe l'empêchera peut-être de pratiquer son sport pour le reste de sa vie.

Pour l'instant, je suis la seule autorisée à rentrer dans sa chambre. Sans doute à cause de ladite balle, qu'une des armes sur roues de Monokuma lui a tirée en pleine cuisse alors qu'elle essayait de rejoindre le cadavre sans tête de son frère.

Elle n'a pas réussi à atteindre Monokuma, mais ladite tête a roulé jusqu'à ses pieds, laissant du sang dans un terrifiant sillon.

J'ai tout vu, j'ai tout senti, et ces images me hantent. L'expression horrifiée, le sang, l'os qui dépassait, le sang dans les cheveux, le regard voilé, le sang sur le sol, le sang qui m'a giclé dessus lorsque j'ai essayé d'éloigner Michi de la balle.

Le sang, le sang, le sang.

Un couloir de sang.

Un couloir de sang peuplé d'ombres et de regards, que je sens sur moi alors même que je sais très bien que je suis seule. Chaque pas ramène un souvenir plus douloureux, plus horrifiant. Un pas, une pointe dans ma gorge. Un pas, des liens qui m'étouffent. Un pas, une sensation d'endormissement. Un pas, la douleur qui me prend aux tripes. Un pas, mon cou ouvert en deux. Un pas, l'éclatement de mon front. Un pas, du métal dans mon œil.

Impossible d'en faire abstraction alors que je vois leurs regards qui me fixent.

Si seulement je pouvais en parler à Sora. Mais Sora n'est pas là. Et sa mort hante mon corps, mon cœur comme mon esprit.

Je toque à la porte de Michi. Pas de réponse.

J'entre.

Elle est prostrée sur son lit, jambe tendue, le bandage recouvert de sang et de lymphe. Rien d'étonnant, cela ne fait que six jours. J'ai essayé de l'envoyer à l'infirmerie, mais elle ne voulait plus retourner là-bas.

Je la comprends.

C'est à peine si elle me fait un signe quand j'arrive. Seule marque du fait qu'elle m'ait vue, son œil, qui tremble légèrement alors que je referme la porte.

Un murmure s'échappe de sa gorge.

C'est ténu.

C'est bien plus qu'hier.

J'essaye d'adopter un ton doux, rassurant. Ce n'est pas le moment de la faire se refermer.

« Bonjour, ma chérie. Je viens regarder ton bandage, d'accord ? »

Elle hoche légèrement la tête, et je déploie tout mon attirail médical. Parée à l'examen.

La balle a traversé sa jambe de part en part. Dieu merci, car je pense que je n'aurais pu la retirer sans vraiment commettre de dégâts irréparables. Et à vrai dire, tout ce que je peux faire en cet instant, c'est vérifier que la plaie ne s'infecte pas. Si elle guérit mal, je n'aurai pas les compétences de l'opérer pour corriger ça.

C'est quand même sacrément ironique.

J'étends sous sa jambe un drap que j'ai ramené de l'hôpital, avant de doucement, retirer le bandage. Michi grimace de douleur, mais ça ne dure pas bien longtemps. La plaie est propre. Le sang et la lymphe collent sur le bandage, mais la reconstitution des chairs a l'air de bien se passer. Bientôt, je pourrai espacer les changements de son bandage. D'ailleurs, c'est exceptionnel qu'elle guérisse aussi bien.

« Tu te soignes à une vitesse incroyable, Michi, je souris, en nettoyant doucement la jambe. D'ici une semaine ou deux, tu pourras peut-être même poser du poids dessus... »

Elle laisse échapper un grognement, et c'est à peine si les coins de sa bouche frémissent. Mais je ne peux pas vraiment lui en demander davantage.

Monokuma s'acharne sur elle, entre Ryo, Taichi et Khalil. Non, plutôt, la Tuerie entière s'acharne sur elle. De quoi me faire douter qu'elle ait eu les aménagements qui épargnent à l'organisateur de trop souffrir. Comme dans l'Originelle, avec la protection posée sur Wen Xiang.

Il y a quand même des plot armor affreusement ironiques, et je dis ça en personne habituée à l'ironie grinçante.

Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

En tout cas, une chose est sûre, même si je peux faire confiance à Michi, il faudra d'abord que je retrouve la Michi qui me souriait et m'enlaçait, qui même en se supportant à peine à travers l'adversité essayait de mettre un peu de vie dans ce donjon. Une Michi reléguée dans les limbes en même temps que la tête de son frère a roulé au sol.

Je serre les dents. Foutue Monokuma. Sa limite d'un mois, en plus de la frayeur que la présence du maître de jeu inspire en nous depuis le début, nous a assurés de ne plus pouvoir opposer un front uni face au Désespoir.

Ma main passe doucement dans les cheveux de Michi alors que je renoue, délicatement, son bandage de l'autre. La tête de ma chère et tendre s'appuie contre ma paume alors que je lui souris, avec autant de douceur dont je suis capable. Elle m'a tellement aidée pendant ces derniers mois. Je dois lui rendre la pareille.

« Je repasserai tout à l'heure, mon amour. Quand j'aurai rangé tout ça et exploré le souterrain pour aujourd'hui. Est-ce que tu veux que je reste avec toi ? »

Elle secoue la tête, doucement, mais de manière assez évocatrice. Je suis congédiée, et même si cela me transperce d'inquiétude, je crois que je dois lui laisser de l'air. De toute façon, je lui ai déjà retiré tout ce qu'il y avait de dangereux dans sa chambre. Je ne veux pas de vrai suicide.

« A tout à l'heure.

— Mmmmhhhh... »

C'est à peine si je l'entends me parler, mais c'est un progrès, un progrès par rapport à hier, et avant-hier, et encore la veille d'avant-hier. Ça donne bon espoir.

Je l'embrasse sur le front, les coins de sa bouche frémissent. Un moment, je vois ses mains trembler, comme si elle voulait m'enlacer. Et puis ses doigts retombent, et le charme disparaît.

Je sors de sa chambre dans le plus complet silence, retenant les larmes qui me trempent les paupières.

C'est comme ça depuis six jours. Michi, qui se soutenait à peine sur elle-même, a complètement craqué. Si au moins j'avais accès à la thèse de Takeda sur les symptômes du Désespoir, je pourrais essayer d'éviter le pire. Mais je n'ai aucun moyen de savoir si je peux l'aider ou comment l'aider, à part rester à côté d'elle.

Cette situation me tue plus sûrement que cet environnement maudit.

Remontant de l'hôpital après avoir rangé ce dont je m'étais servi, je croise Saki et Soma. Ce dernier tient dans ses mains un petit carnet, et semble se triturer les doigts avec beaucoup de gêne. Saki, de son côté, semble plus ennuyée qu'autre chose, mais ça ne m'étonne pas. L'absence d'Akihito qui d'habitude ne la lâche pas d'une semelle est plus surprenant.

Je m'apprêtais à les interpeller pour tenter d'en savoir plus, mais à peine Soma m'avise qu'il trotte vers moi, le regard tantôt planté dans le mien tantôt fuyant. Et Saki qui le suit m'indique qu'ils étaient bien en train de me chercher, tous les deux.

« Excuse-moi Reina... Tu as deux minutes ?

— Sans doute, oui, je lui réponds, un peu surprise de les trouver là. Tu veux quelque chose ? »

Soma rougit.

« Eh bien comment dire... J'ai croisé Saki, qui cherchait à organiser une séance de mémorial pour ceux qui sont tombés. Personne n'en avait vraiment envie, je dois t'avouer... »

Il grimace, et je vois Saki baisser les yeux. L'absence d'Akihito ne me rassure que d'autant moins sur sa réponse. Pourtant, moi, je trouve que c'est une excellente idée. On a besoin du deuil pour avancer, et ici est un lieu de deuil omniprésent.

« Mais du coup, continue Soma, ça m'a rappelé que... Eh bien, j'ai trouvé le carnet de Sora. Son journal intime, un peu... »

Ses doigts se resserrent sur le petit carnet. Que maintenant, je reconnais comme celui que Sora avait toujours dans le creux de sa poche, ou de sa main, toujours en train de noter.

Soma rougit violemment.

« Il y notait surtout ses idées d'intrigue ou de personnages, hein ! J'ai pas cherché dans le personnel. Mais à un moment, il y décrivait ta connexion spirituelle avec cette Tuerie, ou les morts, avec quelques pistes de rituel pour te permettre de la débloquer. Et je me dis que... ça pourrait être une bonne idée ? »

L'Illustrateur grimace après avoir prononcé ces mots, et je surprends sur le visage de Saki une moue pleine de doutes. Mais je suis plus concentrée sur ce que Sora disait dans son carnet que sur ce que Soma vient de me proposer.

Donc, il prenait vraiment au sérieux ce qu'il se passait, avec mes rêves étranges, et tout le bazar qui a suivi.

Je tends la main sans trop y faire attention, et Soma se recule.

« C'est... Une bonne idée alors ? Désolée Reina... Je préfère garder le carnet... »

Je recule ma main. Oui, évidemment, même si j'espérais pouvoir le lire.

Saki, de son côté, se renfrogne un peu, avant d'écrire sur sa tablette.

« Personnellement, je trouve que c'est un peu s'avancer que de croire Sora sur parole alors qu'on a aucune preuve que la médiumnique n'est pas autre chose qu'une pseudoscience. Mais Soma insistait, alors je me suis dit que dans tous les cas, ce serait quelque chose à faire entre nous. »

Je pince les lèvres. Quoi qu'il se passe, je veux en savoir plus. Sur cet étrange phénomène, et sur ce que Sora en pensait.

« D'accord, Soma. On essaye. »

L'Illustrateur a un léger sourire triste.

« Merci... On a préparé ce qu'il faut pour un rituel simple décrit par Sora dans la salle d'agrément. Tu n'auras qu'à nous suivre et méditer... »

Je ne sais pas si ça va m'apporter quoi que ce soit. Mais je les suis, en direction de la salle d'agrément, une pointe d'espoir venant me titiller l'estomac.

La salle d'agrément n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était au début du jeu. Maintenant, les fauteuils sont répartis en cercle, et Soma a entouré un cercle plus petit de bougies. Au centre de ce dit cercle, des coussins sont étalés, suffisamment pour que quelqu'un de taille raisonnable puisse s'allonger entièrement dessus. Saki, qui semble toujours peu convaincue, prend place sur un des coussins, et Soma s'assied sur celui à l'opposé de l'entrée, le carnet de Sora ouvert à une page précise. Il a l'air de s'y connaître un peu, mine de rien.

Je plisse les yeux.

« Tu connais la médiumnique...

— Un peu... Pas autant que Sora, hein, sourit l'Illustrateur, mais assez pour avoir déjà pratiqué quelques rituels. Avec plus ou moins de succès...

— Ne va pas me dire que tu as vu un fantôme, crachote la tablette de Saki, je ne te croirais pas. »

Le sourire de Soma se fait gêné.

« Eh bien... Non, en effet. Je pourrais pas t'assurer à cent pour cent avoir interagi avec l'autre monde. Mais il s'est passé des choses. Des rêves, parfois. Prémonitoires, mais trop vagues pour que je puisse vraiment en tenir compte. »

Il me fait signe de m'allonger sur le fauteuil avant de soupirer.

« En plus, pour Reina, ça a l'air d'être une connexion complètement différente de celle de la plupart des médiums. Elle ne ressent pas vraiment la présence des fantômes, elle ressent leurs souvenirs. Pas de prémonitions non plus, enfin je crois...

— Si c'est ça, du moins, pas à ma connaissance, je soupire. Il y a bien des moments où j'entends des voix qui ne sont pas les vôtres... »

Comme sans doute ce qui fut le jour de la mort de Sora. Le « porte-toi bien » que j'ai entendu chuchoté à mon oreille... Était-ce ça, ou simplement une hallucination ?

Je me tais. Je n'ai pas spécialement envie de m'étendre là-dessus, de toute façon. C'est plus quelque chose pour Sora, ou ma famille maternelle.

Soma, qui visiblement attendait une suite, baisse les yeux sur le carnet, un peu déçu.

« Enfin bon... Le rituel qu'on va faire, là, on l'a déjà fait, avec Sora, il est simple, mais il va falloir bien faire gaffe à Reina. Elle risque de se faire emporter si on la laisse aller trop loin. C'est un peu comme la décorporation des moines tibétains, sauf que là, il s'agit plus d'explorer sa connexion avec le monde spirituel...

— Sora dit quelque chose là-dessus ? » Dit la tablette de Saki, que je trouve d'ailleurs très conciliante.

Soma hausse les épaules.

« Pas plus que ce que je vous dis. Il explorait plusieurs pistes de rituel, mais selon lui, s'ouvrir à sa connexion est la plus efficace. Comme il est entièrement mental, pas besoin de planche de ouija, juste d'une personne douée de capacités de médium... Ce que tu es peut-être, donc...

— Et je risque quelque chose ? » J'interviens, dubitative.

Soma pouffe, un peu amèrement.

« On risque toujours des trucs quand on est pas expérimenté avec les fantômes. C'est pour ça qu'on est là. Il faut que tu aies en tête un son, qui pourra t'atteindre quel que soit ton état d'esprit, qui te signalera qu'il faut que tu retournes parmi nous... On prend souvent le son d'une cloche, mais si t'as un truc en tête...

— Non, le son d'une cloche, c'est très bien, je le coupe, un peu abruptement. Pas besoin de chercher trop loin. »

Soma hoche la tête, avant de faire sonner une petite cloche qu'il tient dans sa main.

« Dans ce cas ferme les yeux, et concentre toi là-dessus. Une fois que tu l'as bien en tête, essaye de te concentrer sur tes rêves. D'en remonter le fil. Oublie qu'on est là, oublie qu'on fait du bruit, il y a juste la cloche, la cloche et ton subconscient... »

Je ne sais pas si c'est la douce intonation de la voix de Soma ou la fatigue qui frappe d'un seul coup, mais je sens mes membres s'engourdir au fur et à mesure qu'il parle et que je suis ses consignes. Pas que j'ai spécialement envie de revivre les rêves où je me fais massacrer de toutes les manières, mais essayer d'y revenir ne m'apporte pas la même sensation que de les fuir. Je me sens bien. Trop bien, presque, trop...

Je suis dans une pièce blanche. Soma a disparu, je n'entends plus sa voix. Je ne peux plus bouger non plus. Mon corps est lourd. Ça brille. Ça brille, pourtant, je n'ai pas mal. Je n'ai pas mal, mais pas moyen de bouger le moindre muscle.

Il y a des silhouettes, qui m'entourent. Des visages que je connais. Un regard calme et neutre, accompagné d'un avertissement que j'ai l'impression d'avoir déjà entendu. Des rires. Un poids sur moi qui me fait basculer en arrière, même alors que je suis au sol, accompagné d'une odeur de fraise. Le bruit d'un canon de pistolet accompagné d'un cri de surprise. Des phrases, murmurées à mes oreilles.

Et puis, l'une des silhouettes, qui se penche vers moi. Toute d'océan et d'herbe, pleine d'amour et de bonheur. Une main qui m'effleure la joue. Un sourire que je perçois sans le voir.

« Content de te revoir en vie. »

Son d'une cloche.

Retour au noir.

Je suis allongée sur unsol mou, je suis plongée dans le noir, et je n'arrête pas de pleurer.

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