Chapitre 2 (11) : Open wounds of sadness
(TW : Mention d'automutilation (visions de cicatrices, le personnage en parle vaguement) et de maltraitance infantile (same))
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Il ne reste plus que trois jours avant le mariage, et je vois l'effervescence que cela provoque dans les yeux et la manière d'être de tout le monde. Partout autour de moi, ce n'est que sourires, gens pressés et courses effrénées de la zone de rivière désormais interdite à la salle de concert, en passant par le laboratoire de Hina.
Yuuki et Taichi sont les plus occupés. La première, car elle supervise avec Junko absolument tous les détails de la première partie de la cérémonie ; le deuxième, car en plus de répéter avec encore plus d'ardeur, a décidé de se mettre à la méditation pour un sujet qui m'échappe, et quand il n'est pas dans la position du lotus, il coud sa robe de prêtre et récite ses textes. Je n'ai pu parler ni à l'un ni à l'autre ces derniers jours.
Haruko et Sora sont aussi débordés. La préparation de leur propre mariage semble leur arracher du temps. Compréhensible, d'un certain côté. Surtout qu'Haruko est avec le groupe de musique et que le concert leur prend encore plus de temps que ce que j'avais prévu à la base. Sora, de son côté, je ne le vois pas souvent, surtout parce qu'il dort, écrit, ou reste avec Haruko. Moi, je préfère ne pas trop m'approcher. Tout cette effervescence me rappelle l'hôpital, ça me donne un peu mal à la tête.
Depuis notre dernière discussion, Michi s'est énormément calmée avec moi. Je pourrais presque dire que désormais, sa compagnie est la seule chose qui m'apaise dans cet endroit du démon. Seulement, Michi aussi fait partie du groupe de musique, et avec la multiplication des répétitions, le seul de cette bande que je vois régulièrement, c'est Ryo. Ce dernier a l'air sincèrement heureux, ça fait plaisir à voir. Mais le bonheur ne dure jamais. Il suffit de se rappeler de pourquoi c'est Yuuki qui tient les plans d'un mariage dans un donjon où se trouvait l'Ultime wedding planer.
Je soupire, une main portée à ma cicatrice. Ce n'est vraiment pas le moment de me rappeler ça.
Toujours est-il que comme mon groupe habituel est débordé, je suis un peu seule dans le couloir, ces derniers temps. Le tri des médicaments de l'infirmerie est enfin achevé, et j'ai mis sous clé tout le reste, ce qui me permet de prendre une petite pause. De temps en temps, je m'égare pour chercher la clé de Michi, qu'elle n'a toujours pas trouvée, mais mes recherches sont à chaque fois infructueuses. Je n'ai pas osé retourner dans le sex-shop pour vérifier qu'une deuxième clé ne s'y trouvait pas. De toute façon, si c'est là qu'elle est, Michi se sentira sans doute mieux à y aller que moi.
Du coup, je n'ai pas grand-chose à faire. Aller voir Shô, peut-être. Iel n'a vraiment pas l'air bien ces derniers temps. Ou bien je pourrais peut-être m'assurer du devenir de Soma. Je n'aime pas voir les gens s'isoler, trop d'échos reviennent à ma mémoire. Et autant je sais que des personnes comme Shizuka ou Daisuke peuvent endurer de se retrouver seuls de longues périodes, même avec la menace de mort constante qui plane au-dessus de nos têtes, autant ces deux-là me font peur. Ce sont des cibles faciles. Ou pire.
Une petite liste se forme dans ma tête. Il reste... C'est horrible de dire ça. Il reste dans ce donjon tordu quatorze personnes sous la menace d'une mort imminente par l'un de leurs camarades. Akihito, Daisuke, Haruko, Junko, Michi, Ryo, Saki, Shizuka, Shô, Soma, Sora, Taichi, Yuuki. Et moi. Quatorze survivants. Et le décompte va continuer.
Shizuka et Daisuke sont dangereux. Mais étonnamment, ces deux-là, je les sens calmes, ces derniers temps. Lae généticien.ne vient quelquefois me parler de ses recherches et je me surprends à apprécier ces moments, tandis que bien que le Révolutionnaire soit introuvable, j'entends quelquefois les gens dire qu'ils ont pu l'approcher ne serait-ce que quelques instants.
Haruko, Sora, Ryo, Michi et Taichi sont en groupe en permanence, et Junko et Yuuki ne se quittent plus désormais. Ils semblent chacun former un groupe assez soudé, et si les premiers me parlent avec plaisir, je me sens de trop avec les secondes. Shô doit avoir la même impression puisqu'iel s'est éloigné.e d'elles.
Saki et Akihito forment aussi bande à part. Je ne les ai plus revus depuis cet.... Cet évènement, ce qu'il s'est passé entre Saki et moi. Visiblement, ils passent tout leur temps dans le laboratoire de la Stratège. À élaborer quoi ? Je ne sais pas, et je ne veux pas avoir à les suspecter une nouvelle fois. Mais m'approcher d'eux m'est impossible. Je ne supporterai pas un deuxième regard dégoûté.
Shô et Soma sont désormais constamment isolés. Ce sont eux, qui m'inquiètent le plus. Je ne m'étonnerais pas de retrouver le cadavre de l'un d'entre eux quelque part. C'est si cynique dit comme ça... Mais si je ne m'attendais pas à tout affronter, je ne survivrais pas longtemps. Et je n'ai pas le droit de mourir. Autant que cette vie me répugne, elle ne m'appartient pas.
Je soupire. De la musique émane de la salle de concert, et j'entends au loin une conversation animée entre Yuuki et Sora. Je ne sais pas si je veux vraiment m'en mêler. Je n'ai plus rien à lire. Plus rien à faire. C'est l'occasion idéale d'aller chercher l'Illustrateur ou lae Chimiste, et leur demander des nouvelles.
Trouver Soma ne me demande pas beaucoup de temps. Il est devant l'aquarium. Son stylet court sur sa tablette, et ses yeux sont fixés sur les poissons. Sans doute ce qu'il dessine. Absorbé dans son œuvre, il ne m'entend pas approcher. Du moins pas jusqu'à la toute dernière seconde, où il s'écarte précipitamment de moi alors que j'allais lui taper sur l'épaule, un cri de panique aux lèvres. Je serre les dents.
« Pardon de t'avoir fait peur... Mais je voulais voir comment ça allait...
— Oh, c'est toi, Reina... »
Il soupire.
« Désolé, j'ai pas envie d'en parler.
— Ecoute... »
J'hésite à prononcer ces mots. Est-ce qu'il ne va pas me prendre pour quelqu'un d'intrusif ? On ne doit pas mettre son nez dans les affaires des autres, tu le sais pourtant. Mais son état m'inquiète. Il ne me regarde même pas, pourtant le peu que j'aperçois de ses tempes suffit à me faire voir sa peau abîmée par les larmes. Je ne peux pas le laisser comme ça. Pour sa sécurité, et la nôtre.
Je prends une profonde inspiration, et lui attrape le bras.
« Tu... Tu ne peux pas rester comme ça, d'accord ? Ça se voit, que tu ne vas pas bien. Et j'ai vu... dans un certain livre... Que laisser derrière les gens qui ne vont pas bien... n'est pas du tout une bonne idée. »
Ça semble le faire réagir, puisqu'il serre le poing et laisse échapper un grognement. Mais ce n'est pas un grognement d'agacement. Non, je sens toute sa résignation au moment où il se tourne enfin vers moi et me donne un aperçu sur son visage ravagé.
Il n'a pas seulement beaucoup pleuré. Sa mèche lui cachant l'œil est coincée derrière son oreille, laissant apparaître une série de cicatrices parallèles, dont suinte un peu de pus. L'une d'entre elle s'est infectée. Elle est récente. Et même si c'est la seule qui semble infligée il y a peu de temps, je vois la chair tirée par toutes les autres, rougie par les larmes régulières et visqueuses du pus de la plus horrible.
C'est horriblement malpoli. Mais je ne peux m'empêcher de pousser une exclamation.
« Par tous les... Comment tu t'es fait ça ?!?
— Je ne sais pas si...
— Peu importe. Viens avec moi à l'infirmerie, je vais te nettoyer ça. »
Mes instincts de soignant ont pris le dessus. Sans perdre de temps, je lui attrape la main, et le traîne jusqu'au laboratoire, en prenant grand soin d'éviter un maximum de gens pour qu'il n'ait pas le réflexe de la cacher. Inutile d'aggraver son cas avec des cheveux piégés dedans.
Par chance, je parviens à atteindre la porte familière sans croiser personne, et c'est dans une infirmerie vide que j'installe Soma et récupère du coton, du désinfectant, et tout ce à quoi je peux penser pour soigner une plaie pareille. Je n'ose imaginer comment il se l'est faite... Ou qui lui a fait.
L'Illustrateur pousse un léger soupir de soulagement alors que je passe un coton plein d'eau sur le pus, recueillant le maximum de substance possible avant de passer à la désinfection.
« Ça fait du bien... Merci.
— Soma, qui t'as fait ça ? »
Silence. Mais je ne peux pas laisser ça en suspens. Si c'est un autre d'ici, je dois savoir à quel point il est dangereux. Ou quel grief ils pourraient avoir, entre eux.
« Réponds, s'il te plait.
— C'est... C'est personne, » soupire Soma au bout de quelques minutes.
Et ce n'est que maintenant que je remarque ses ongles pleins de sang.
Tout compte fait, je ne suis pas sûre que je voulais savoir.
Je suspends mon geste au-dessus de la bouteille de désinfectant.
« Pourquoi tu t'es fait ça ? »
Il me fixe avec de grands yeux. Oui Soma, j'ai très bien compris ce que tu ne voulais pas me dire. Mais je ne peux pas te lâcher maintenant. Ce n'est même plus le danger qui est en jeu. C'est ma conscience, et ta santé. Allez savoir lequel est le plus important pour moi. Ce serait faire preuve de la plus fantasque hypocrisie de décider de ça.
Le garçon pousse un profond soupir, les yeux baissés vers ses mains aux ongles rougis.
— ça me gratte. Quand je pleure. Et puis je me sens pathétique. Ce sont d'anciennes cicatrices mais... Elles ne se referment jamais très bien, et ça m'énerve, alors je pleure encore plus, et je gratte encore plus... Rien d'inquiétant. »
Bien sûr que si. Dans mes cours, se rouvrir d'anciennes cicatrices, qui que soit la personne qui les ait infligées, fait partie des comportements auto-agressifs et démontre un grand malaise interne. Je me sens si nulle à mettre des mots scolaires sur quelque chose d'aussi grave, mais bon... De toute façon, ce que je suis en train de soigner est indéfinissable.
Je passe le désinfectant sur la plaie et soupire de soulagement en constatant qu'une fois le pus sorti, la cicatrisation devrait se refaire correctement. Il faudra juste l'empêcher de se gratter et pour ça rien de tel que les pansements. J'en sors un suffisamment large et imperméable, histoire qu'il tienne le plus longtemps possible ; mais lorsque je l'approche du visage de Soma, ce dernier se recule, un air de surprise sur le visage.
« Mais qu'est-ce que tu fais ?
— Je te soigne, je soupire en approchant encore davantage le pansement. Laisse moi te le mettre, s'il te plaît !
— Je... Laisse-moi s'il te plaît ! Je n'ai pas besoin d'aide ! »
Si.
Je rapproche encore le pansement, mais Soma semble à sa limite puisqu'il frappe ma main et se cale au fond du lit, les yeux écarquillés.
« S'il te plaît... ça fait du bien quand je fais ça.
— Raison de plus. Je peux te passer une boule antistress, mais par pitié, arrête de résister et laisse-moi te mettre ce pansement. Ensuite on parlera. »
Il me fixe avec les mêmes yeux, avant de finalement me laisser me rapprocher. Je lui colle le pansement sans plus de résistance de sa part. Il se recroqueville une fois la besogne faite, et évite résolument mon regard. Je serre mes dents. On dirait une bête traquée, c'est horrible. J'ai bien fait de venir le voir aujourd'hui. Hors de question de le laisser partir avant de savoir pourquoi il s'acharne sur ses anciennes blessures.
Un peu de temps s'écoule. Puis, l'Illustrateur soupire.
« Pourquoi tu fais ça ?
— Je n'aime pas voir les gens aller mal dans un moment pareil. »
Un grommellement lui échappe.
« Bien sûr. La Tuerie. Tout me la rappelle constamment, que ce soit les expressions des gens aux labos vides et ouverts à tout le monde. Évidemment que tu ne pouvais m'aider que parce que nous sommes dans une Tuerie. Sinon je n'intéresse personne, hein ? »
Je ne sais même pas quoi répondre à ça. Qu'est-ce que j'aurais fait si par hasard, j'avais trouvé Soma dans cet état dans les couloirs de Hope's Peak, dans un lieu de paix sans menace latente ? Est-ce que je l'aurai laissé se soigner seul ou l'aurais-je aidé ? ma conscience me hurle que non, que c'est évident que je l'aurais remis sur pied. Mais sans savoir, je ne peux confirmer. Je ne me ferais l'effet que d'une affreuse personne trop enfermée dans sa propre perception du bien.
Devant mon absence de réponse, Soma lève les yeux vers le plafond.
« Je m'attendais pas à une réponse honnête. Mais pour le coup je pensais que t'allais te défendre. Tu es vraiment bizarre, Reina.
— J'aimerais bien te dire que tu n'es pas tout seul ici. Mais tu ne me croirais pas, pas vrai ?
— Non. »
Il prend son menton entre ses mains, l'air un peu plus lucide que tout à l'heure, mais toujours sombre.
« Tu l'as bien vu je crois. Ça fait presque deux mois et je suis toujours seul. Je n'ai rien d'autre à faire que de dessiner et réveiller de vieux trucs en grattant ces fichues cicatrices. J'attends presque que la mort arrive histoire que ça cesse... Mais sachant qu'elle implique aussi qu'un autre que moi se fasse exécuter... J'hésite vraiment à m'en réjouir.
— La mort de qui que ce soit n'est jamais réjouissant, tu sais. Ni la souffrance.
— Ah bon ? Pourtant, elle semblait beaucoup apprécier. »
Elle ?
Je hausse un sourcil, mais Soma ne me laisse pas le temps de demander qui est cette elle. À la place, il se contente de pousser un profond soupir avant de se caler dans son lit.
« Dis, Reina. Tu crois qu'il me pardonnera un jour ?
— Qui ?
— Sora. »
Je plisse les yeux. Ce n'est toujours pas fait ? Je ne savais pas Sora si rancunier. C'est à se demander à quel point son ami compte pour lui. Je plisse les yeux.
« Vous vous connaissez depuis combien de temps ?
— Longtemps. »
Un léger sourire triste se dessine sur son visage alors qu'il ramène ses genoux à lui.
« Plus exactement, on est des amis d'enfance. Comme on avait les mêmes passions et les mêmes rythmes de vie, on s'est vite bien entendus... Et sa mère est un amour... Elle m'accueillait toujours avec plaisir quand... »
Il se crispe. Seulement quelques instants. Quelques instants trop longs pour m'empêcher de comprendre qu'il y a un sérieux problème dans son entourage. Mais trop courts pour me permettre d'embrayer là-dessus. Non pas que je l'aurais fait. J'ai le sentiment que c'est un sujet auquel je ne devrais pas trop toucher.
« Enfin, du coup, on a développé nos talents en même temps. Quand il a publié la Déchéance, la première chose qu'il a demandé à son éditeur, ça a été m'engager pour la couverture... a l'époque, je dessinais sur mon téléphone, un des seuls moyens que j'avais pour le faire. Mais son éditeur m'a tout de suite engagé. Je lui dois mon titre, ma célébrité, et l'argent qui m'a servi à monter ma carrière... »
Je le vois soupirer avant qu'il ne grogne :
« On était inséparables... Et puis il a rencontré Haruko, et je crois que quelque chose s'est brisé entre nous à ce moment-là. Je ne sais pas pourquoi. Je sais juste que je ne la sens pas, que je ne la sentirai jamais et que plus que jamais, dans ce contexte, elle me fait peur. »
Je vois. Je préfère ne pas creuser les raisons de la méfiance de Soma envers la compagne de son meilleur ami, mais en tout cas je comprends mieux le sujet de litige. Leurs opinions envers une personne chères sont diamétralement opposées, et dans ce contexte, il est très compliqué pour chacun d'entre eux de faire des compromis et accepter d'écouter l'opinion de l'autre. J'en déduis donc que Soma ne s'est jamais excusé suite à cette dispute. Et que Sora, persuadé d'être dans son bon droit, a coupé tous ses liens avec son ex-meilleur ami.
C'est triste.
Je me prends le menton entre les mains. Dans une toute autre situation, je lui aurai suggéré de laisser de côté sa méfiance et d'apprendre à la connaître, mais ici... Comme chacun d'entre nous aux yeux des autres, Haruko Kita est une meurtrière potentielle. Ou pire, une instigatrice potentielle. Je peux difficilement dire à quelqu'un de renoncer à sa méfiance alors que ladite méfiance pourrait très bien lui sauver la vie. Mais dans ce cas, comment aider Soma...
« Tu devrais peut-être expliquer ça à Sora. Calmement.
— J'ai déjà essayé... Mais il est complètement aveugle dès qu'il s'agit de cette nana, grommelle l'Illustrateur. Impossible de lui faire entendre raison. Je crois que s'il y a bien une personne dont il ne doutera jamais, même dans un contexte pareil, c'est Haruko. Pourquoi elle, je me demande... »
Ce léger ton amer.... Oh oh. On dirait qu'il y a un tout autre problème que sa simple méfiance envers Haruko. Pas étonnant qu'il n'aille pas bien si c'est bien ce que je pense. Leur mariage approche. Ça ficherait le bourdon à n'importe quel prétendant. La preuve, Taichi.
Je lui fais un léger sourire d'encouragement.
« Je ne sais pas comment s'est passé votre dernière discussion mais je suis certaine que si tu vas t'excuser, expliquer que tu ne veux vraiment pas garder rancune envers lui maintenant ? Il devrait comprendre... »
Surtout s'il est aussi pessimiste quant à son sort dans cet endroit...
L'Illustrateur hoche la tête, mais reste silencieux. Je crois que la discussion est finie pour aujourd'hui. De toute façon, j'imagine avoir fait ce que j'ai pu. On peut toujours faire plus, bien sûr, mais je ne sais pas si j'en suis vraiment capable... J'essaierai de lui parler plus régulièrement, à l'avenir.
Je sors de l'infirmerie un peu plus tranquille, et marche quelques mètres dans les couloirs avant de tomber sur Shizuka en train de fixer la salle de radio. Je lui fais un petit signe.
« Bonjour, Shizuka. Tu fais quoi ?
— Rien de bien intéressant, me dit lae Généticien.ne, se tournant vers moi. Je passe le temps. Tu souhaites peut-être passer le temps avec moi ?
— Eh bien... Ce ne serait pas une mauvaise idée, je souris. J'avais justement une question à te poser sur la gouttelette lipidique... »
Une ombre de sourire se dessine sur le visage de Shizuka, et iel me fait signe de la suivre. Ses explications ne tardent pas à combler le silence entre nous alors que nous remontons au premier sous-sol.
Nous nous installons dans la salle multimédia, encore une fois déserte, alors qu'iel continue de me parler de ses dernières recherches. La conversation file, iel parle et moi j'écoute, jusqu'à ce qu'un nom glissé dans la conversation, pourtant de façon anodine, me fasse tiquer.
« Tu as dit le nom de ta sœur à l'instant ? Elle t'aidait pour tes recherches ?
— Kazumi ? »
Iel hausse les épaules.
« On pourrait plutôt dire le contraire. Ma sœur, vois-tu, est sans doute la microbiologiste la plus douée de ce siècle. Elle a travaillé dans les bactéries, les virus, tout le microbiote humain, nomme une vie unicellulaire, elle a un jour fait des recherches dessus. Le génie génétique dont j'ai reçu le cadeau n'a servi qu'à toujours plus accélérer les recherches qu'elle menait...
— Je vois. »
La lueur dans ses yeux à la mention de sa sœur me fait penser qu'iel l'apprécie énormément. Même plus qu'énormément à vrai dire. Je n'ai jamais senti une telle ferveur dans son ton, même alors qu'iel me parlait de ses recherches... Je plisse les yeux.
« Tes parents vous aidaient ?
— Ils sont morts. »
Iel dit ça sur un de ces tons froids... j'ai l'impression que ça ne lui fait rien du tout. Mais je n'ai même pas le temps de dire quoi que ce soit. Iel enchaîne aussitôt.
« J'avais quelque chose comme trois ans quand ils sont morts. Je ne m'en souviens pas vraiment. Mes premiers souvenirs sont avec elle, à l'aider dans son laboratoire. Difficile de regretter des personnes qui ne nous ont pas élevés, tu ne crois pas ? »
J'ai à peine le temps de hocher la tête. Iel continue.
« Aujourd'hui, ma sœur est ma seule famille. Mais elle doit continuer son œuvre, et moi aussi. Nous n'avons le temps ni l'une ni l'autre de nous soucier de notre sécurité.
— Ton œuvre ? Tu considères quoi comme ton œuvre ? J'ai cru comprendre que vous avez toutes les deux beaucoup de domaines d'expertise... »
Un sourire énigmatique se dessine sur les lèvres de Shizuka.
« Ah ça... je ne vais pas tout te dire non plus, petite fille, si ? »
Et iel me tapote doucement la joue avant de me laisser plantée là, éberluée, les yeux écarquillés et incapable de comprendre ce qu'iel essaie de faire avec moi.
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J'ai vraiment du mal avec les FTE de Shizuka damn, pourtant c'est sans doute un des persos les plus intéressants de toute la Tuerie... Peut-être à cause du manque d'alchimie entre luel et Reina.
Ca devait être un chapitre plus calme aujourd'hui mais je me suis dit que ce ne serait peut-être pas trop mal d'élaborer sur la backstory de Soma. Le pauvre n'a vraiment pas eu beaucoup de temps d'apparition, c'est un peu con au vu du rôle qu'il va avoir...
Enfin ! Du coup comme le mariage commence au chapitre suivant, je vais mettre la publication de Abyss of Despair en pause le temps que ceux qui veulent rattraper rattrapent, et que je puisse avoir les votes spéciaux !
Ce qui veut dire que la deuxième publication de cette semaine... Sera le début du prologue de ma deuxième Tuerie :D
A plus gens !
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