Chapitre 1 (5) : Trying, failing, fearing
(TW : Torture par semi-noyade)
L'affreuse perspective de la journée m'a tirée du lit à des heures indues. Et ce n'est pas uniquement parce que j'ai fait d'horribles cauchemars cette nuit, loin de là. C'est seulement que l'échéance se rapproche.
Il reste une semaine. Une semaine avant que l'ultimatum de Monokuma ne prenne fin. Saki n'a toujours aucun indice. Junko n'a pas progressé d'un pouce. Personne n'a réussi à établir quoi que ce soit sur l'identité de ce maudit instigateur. Et si personne n'arrive à rien avant sept jours... L'un d'entre nous devra choisir entre quinze personnes, et la probabilité qu'un innocent meure... Est bien trop haute. Peut-être même... Peut-être même que Monokuma déjouera notre plan, et confiera cette tâche à l'instigateur lui-même.... Elle en serait bien capable.
Je secoue la tête. Ce n'est vraiment pas le moment de se plonger dans es pensées aussi noires, Reina ! J'ai des choses à faire. Je dois gérer les dossiers médicaux et demander à chaque Ultime s'il n'a pas des produits dangereux que je pourrais récupérer. Je suis presque sûre que Shô en a. Shizuka aussi, sûrement. Peut-être les autres. Et je préfère savoir le maximum d'armes entre mes mains que celles des autres. Je sais que je ne tuerai pas. Je me raccroche à cette certitude pour m'éviter de sombrer dans le Désespoir. Si je lâche un seul instant... Reina, on a dit stop les pensées négatives !
La porte s'ouvre sur le couloir, vide. Il est environ huit heures selon mon Monopad. L'heure du petit déjeuner doit être passée pour les filles... Tant pis, j'ai faim. Je dois aller manger, même si je me retrouve seule. Ce sera l'occasion de réfléchir. Et puis, si je tombe sur Shô, je lui poserai la question... Je sais que ceux qui ont refusé de suivre nos règles mangent toujours un peu plus tard que nous, ce qui fait qu'il y a six personnes que je ne croise quasiment jamais. A savoir, Kichiro, Soma, Shô, Shizuka, Taichi et Daisuke.
Sur le chemin du réfectoire, j'aperçois Junko qui se tient plantée devant la porte d'entrée. Elle joue avec son collier. M'entendant arriver sans doute, l'Espionne relève la tête et se tourne vers moi, hochant la tête à mon arrivée. Je hausse un sourcil et me rapproche d'elle. Pourquoi accepte-elle ma présence ? C'est rare. Elle me parle très peu, surtout ces temps-ci.
« Reina, je te cherchais. J'ai des nouvelles.
—Elles... sont bonnes ? »
Devant mon air plein d'espoir, Junko secoue doucement sa tête.
« J'ai peur que non. Mais je propose qu'on en discute en déjeunant. J'ai passé la nuit sur mon clavier d'ordinateur et je n'ai pas eu l'occasion de me mettre quoi que ce soit sous la dent... »
Mon estomac choisit ce moment pour grogner, ce qui m'arrache un sourire gêné. A mon grand soulagement, Junko se contente de hocher de nouveau la tête.
« Viens, Reina. Ça vaut mieux pour nous deux, crois-moi. »
Je la suis donc docilement à l'intérieur du réfectoire, la laissant me guider jusqu'à une table chargée de nourriture. Comme attendu, quelques-unes des personnes que je ne voyais plus ces derniers temps se trouvent dans la pièce. Shizuka me jette un regard noir avant de finir sa pomme, et Soma se recroqueville sur lui-même en me voyant arriver, évitant résolument de croiser mon regard. Je me sens un peu gênée... J'ai l'impression d'être rentrée dans leur espace privilégié avec cette attitude, même si ni Shizuka ni Soma n'avaient l'air prêts à se rapprocher l'un de l'autre de toute façon. Mais Junko conserve un calme olympien et m'asseoit presque de force à une des tables, sans dire un mot sur le comportement des deux autres.
Je jette un œil aux alentours et me décide pour un verre de jus de fruits avec un thé aux agrumes, accompagné d'un morceau de cet étrange pain long que semblent affectionner les français. Junko, elle, prend tout son temps pour recouvrir un biscuit de nutella, avant de le mettre juste devant ses lèvres. Cependant, elle hésite un peu avant de le mâcher, et finit par soupirer.
« Le hacking n'a rien donné. Le réseau de Monokuma est plus fermé qu'une huître, et j'ai l'impression que plus que les autres, c'est nous qui sommes totalement indétectables. Impossible de récupérer la moindre info. Du coup, j'ai cherché sur les serveurs internes des informations...
—... Il y aurait des informations sur les serveurs internes d'une Tuerie avec une Espionne dedans ? »
..... L'instigateur n'a pas été si bête tout de même ? Je retiens la remarque très salée qui me brûle les lèvres en mordant dans mon pain, tandis que Junko finit son biscuit au chocolat sans en mettre une seule miette sur ses lèvres. Ou même ailleurs. Le silence plane alors que nous mâchons, mais l'air grave de Junko m'informe que même si l'instigateur n'a pas pu faire preuve de tant de stupidité, il y a forcément quelque chose. Impression confirmée lorsqu'elle reprend la parole.
« Un fichier est annoté Impératrice Ultime.zip. C'est un dossier compressé semblant contenir plusieurs gigaoctets d'informations, mais le fait que j'ai pu le voir ne m'a pas permis de l'ouvrir. Il s'est supprimé de l'interface que j'ai vu et j'ai eu un message d'erreur très évocateur de sa provenance. Monokuma compte sans doute nous donner accès à ce fichier plus tard. En attendant, il ne nous reste plus qu'à spéculer sur le nom que j'ai vu. »
Impératrice Ultime.... Ce titre n'est pas rien. Les possibilités sont nombreuses. Est-ce un dix-septième élève ? Ou alors, l'une d'entre nous a menti sur son titre, et pourrait donc être l'instigateur. Ou ça vient des garçons, l'un d'entre eux a peut-être menti sur son genre, ou cache un passé de ce style. Même Shô et Shizuka ne sont pas à l'abri de la suspicion... Je me prends mon menton entre les mains. Un simple Ultime, et j'ai encore mille fois plus de questions qu'avant...
Je soupire. J'ai besoin de changer de sujet.
« Junko, j'aurais une question.
—Oui ?
—Le hacking ne fait pas vraiment partie des compétences d'une espionne, non ? Comment tu as appris à en faire ? »
Elle hausse les épaules.
« C'est presque un hobby, tu sais. Et puis, ça reste un requis du métier. Maintenant, l'espionnage informatique est très développé, tu sais, il ne s'agit plus de s'infiltrer dans des soirées huppées pour glaner des informations avec une jolie fille au cou comme peut le faire 007. Surtout pour une fille de seize ans comme moi. »
... Euh, oui. C'est vrai qu'on se fait beaucoup de clichés sur les espions, quand je regarde les choses sous cet angle. Mais ça ne m'explique pas comment Junko a appris à hacker. D'ailleurs, elle doit s'en rendre compte, vu qu'elle se penche vers moi.
« Ce sont mes parents qui m'ont tout appris. Hacker, m'introduire dans les endroits défendus, la discrétion, la persuasion, tout. C'est sous leur houlette que j'ai arraché ces précieuses informations au gouvernement américain. Mais après l'obtention de mon Ultime, j'ai décidé de partir et développer mes compétences seule. Et je me suis centrée surtout sur le terrain, à vrai dire. »
J'ouvre la bouche, mais elle me coupe dans mon élan.
« Je t'arrête tout de suite. Je ne parlerai pas de mes parents. Pas tout de suite, du moins. Je te signale que je te connais à peine, Reina. Nous reparlerons de mes affaires personnelles lorsque tu m'auras parlé des tiennes. »
Un frisson me parcourt la colonne vertébrale. Affaires personnelles ? Elle... Elle a raison bien sûr mais... Je ne veux pas en parler. Je refuse d'en parler. Ma gorge se bloque, alors que Junko fixe mon visage figé avec son habituelle expression neutre. A n'en pas douter, elle attend que je parle, et n'ouvrira plus la bouche avant que je n'aie vidé mon sac. Bon sang, pourtant ce n'est pas compliqué... Il s'agit d'une affaire de confiance. Pourquoi même alors que la confiance est si importante je ne parviens même pas à la maintenir ?!? Je me sens si stupide... Et maintenant, elle va encore plus se méfier de moi...
Et je mourrai seule, tuée par des gens me prenant pour l'instigateur, enterrée à jamais dans ma suspicion et celle des autres.
J'ouvre la bouche. Mes mains tremblent, et Junko attend toujours. Je prends une profonde inspiration. Je vais lui dire que c'est impossible. Je vais lui dire que je ne peux pas et que j'essaierai plus tard. Je vais lui dire. Je vais lui dire je vais lui dire je vais lui dire je vais lui dire je....
« Reina ! Oh, Reina ! ça va ma puce ? »
........ Je ne m'en rendais même pas compte, mais on me secoue comme un prunier depuis deux bonnes minutes. C'est Michi qui se tient devant moi, un air catastrophé sur son visage rond, me serrant les épaules avec une telle force que j'en conserverai forcément des marques. Je cligne des yeux, et l'expression paniquée de Michi se mue en un soulagement profond.
« Oh bon sang ! Tu m'as fait une de ces peurs ! Je voulais te demander un truc, mais j'ai vu que tu étais raide comme un piquet avec Junko derrière qui faisait rien, et j'ai eu la trouille de ma vie... »
Sur ces mots, la Judoka jette d'ailleurs un regard plein de colère à Junko, qui hausse les épaules et finit son verre d'eau. Michi prend le temps de lui faire un doigt d'honneur avant de se tourner vers moi, et elle me fait un sourire rassurant.
« Là. Accroche-toi à la terre. Tout va bien d'accord, Je suis là. Si tu veux expliquer ce qu'il se passe, je suis open pour t'écouter râler, okay ? D'ailleurs, je suis open pour tout avec toi, eh eh eh~... »
Je suis tellement soulagée de la voir que je ne relève même pas son habituel sous-entendu, ni le clin d'œil qui le ponctue. Elle vient littéralement de me sauver la peau... Bon sang, je suis encore toute tremblante. Mais je crois que la prise forte de Michi sur mes épaules me permet, quelque part, de reprendre un peu pied. Je secoue la tête doucement, encore incapable de parler ; c'est tout juste si mes lèvres forment un faible sourire tremblotant. Mais visiblement, ça suffit à Michi. Elle me tapote doucement l'épaule avant d'élargir son sourire.
« Là. C'est mieux, non ? Je te raccompagne à ta chambre après, d'accord ? T'as besoin de repos. Mais avant, j'avais juste une question à te poser... »
Même dans mon état encore brumeux, je vois l'inquiétude qui se met à briller dans son regard.
« T'as pas vu Ryo ? Je le cherche depuis ce matin... »
Ryo ? Non... Enfin ce n'est pas bien étonnant, je viens de me lever. Ou presque, mais peu importe. Je secoue doucement la tête, et Michi se mord la lèvre, sans même se préoccuper de Junko qui lui annonce qu'elle non plus ne l'a pas vu. Mais le crépitement d'un haut-parleur la coupe dans son élan.
« Salut salut mes petits ours en guimauve ! J'ai quelque chose à vous annoncer de pas joli-joli... Que tout le monde me retrouve à l'aquarium qu'on rigole un peu ! »
Michi se fige. Je me recroqueville, et Junko sort son collier de perles avant de faire glisser ces dernières entre ses doigts. J'entends à peine le verre brisé et le cri de surprise, mais je devine qu'il s'agit de Shizuka et Soma, respectivement, qui ne doivent pas être en meilleur état que nous. Rien de plus normal. La voix de Monokuma était teintée d'un tel amusement cruel qu'il était impossible de ne pas y voir quelque chose de funeste. Surtout alors que Michi semble s'inquiéter de ne pas avoir vu Ryo...
Pas un mot de plus n'est ajouté. Nous nous dirigeons vers l'aquarium dans un silence de mort, vite rejoints par Haruko et Sora. Ce dernier ne regarde même pas dans la direction de son ami, d'ailleurs. Étrange, ils semblaient pourtant bien s'entendre les premiers temps... Je fais la moue. On verra plus tard.
Nous faisons bien. Car la porte de l'aquarium s'ouvre sur un spectacle que je n'aurais jamais pensé voir si tôt.
Monokuma est assise sur un trône perché au sommet d'un des bacs à poissons, qui est ouvert. Les bestioles à l'intérieur sont inoffensives et strictement aquatiques, pas de quoi provoquer ma terreur ; pourtant, je ne peux m'empêcher de pousser un hurlement avant de me cramponner à Michi.
Cette dernière, cependant, n'en mène pas plus large. Et pour cause. Car pendu par les pieds à un dispositif suspendu juste au-dessus de l'aquarium ouvert, se trouve Ryo, les vêtements recouverts de sable et de sang, et plongé dans l'inconscience.
Nous sommes les derniers arrivés. Daisuke, le premier que je remarque, se tient dans un coin avec un regard plus sombre que le cuir de sa veste dardé sur le corps. Saki tremble dans les bras d'Hina, qui aurait sans doute été plutôt ravie de cette situation s'il n'y avait pas notre camarade. Kichiro fixe sans mot dire la scène se déroulant devant nos yeux, retenant par le col un Taichi fou de rage. Je vois Shô se ronger les ongles, Yuuki tripoter nerveusement une console de jeu. Les autres, je ne les vois pas, mais leurs murmures paniqués parviennent sans mal à mes oreilles. D'ailleurs, si je n'étais pas certaine d'être dans le cortège de fin, la porte qui claque et se verrouille derrière Shizuka confirme ma suspicion.
Monokuma sourit. Son sourire est plus cruel que jamais.
« Regardez le joli petit oiseau que j'ai attrapé en train d'essayer de s'enfuir... Quel dommage que le désert n'ait pu s'occuper de lui, n'est-ce pas ? »
.......... Non. Non, par tous les dieux possibles et inimaginables, dites moi que ce n'est pas vrai. Dites moi que Ryo n'a pas fait ça. Dans mes bras, Michi pousse un glapissement, suivi d'une foule de jurons qui ne semblent pas affecter Monokuma d'un iota. Cette dernière se contente d'agiter un couteau à côté de la corde qui retient Ryo.
« Oh oh oh ! Doucement, doucement, ma petite Michi ! Un mouvement de ma part et plouf, on a un Batteur noyé.... Ce serait dommage, pas vrai ? »
Haruko soupire, avant de se placer devant Michi avec une expression froide.
« Qu'est-ce que tu veux, Monokuma ?
— Un avertissement. »
Sa main se rapproche dangereusement d'un levier située à sa gauche.
« On ne s'enfuit pas de ma Tuerie ! Non pas que vous y arriveriez, mes petits oursons à la guimauve... Mais je ne voudrais surtout pas que quelque chose d'aussi trivial que le désert ne se charge de vous... Pas alors que j'ai mis tant de soin aux paramètres du jeu ! Alors, voilà ce qui pourrait très bien arriver au prochain idiot qui essaiera ! »
Sa main s'abat sur le levier. Et la corde qui retient Ryo s'allonge brusquement, projetant le Batteur à l'eau.
J'entends le bruit d'un corps plongé dans le liquide. D'abord, Ryo reste immobile. Les poissons se sont tous recroquevillés dans un coin, le plus loin possible de cet élément étranger. Et puis, le froid finit par le réveiller, et je le vois se mettre à bouger dans tous les sens, le visage rouge tomate. Sans doute l'étouffement et la terreur. Qui ne le serait pas en se sentant se noyer...
Il gigote comme ça pendant quelques secondes. Puis Monokuma le retire de l'eau. Je le vois prendre une profonde inspiration. Il tousse de l'eau. Michi gronde de colère. Elle se cramponne à moi. Il bouge. Il essaie de hurler. Quelques secondes se passent. Je vois Monokuma bouger du pied le couvercle. Elle va le détacher. C'est fini. Elle tend la main.
Et réappuie sur le levier.
Cette fois, les cris fusent.
Mais elle continue son petit jeu.
Encore.
Et encore.
Et encore.
Ryo est presque mort lorsqu'elle le laisse enfin se détacher. Transi de froid, toussant de l'eau, et du sang coulant de nombreuses égratignures. Il n'ira pas bien loin comme ça, il faut le mettre dans un endroit chaud avec de l'espace et une surveillance médicale. Il faut aussi désinfecter ses blessures. Je devrais le faire. Mais je n'arrive même plus à bouger. Je suis paralysée.
C'est Haruko qui l'entraîne dehors dans le silence général, après que Monokuma lui ait remis une clé avec un grand sourire.
La journée passe. Je suis toujours dans un état second. Je n'ai pu sortir de ma chambre de la journée, et seules les informations d'Haruko m'apprennent que Ryo est hors de danger. Je n'ai même pas pu faire ce que je voulais aujourd'hui. Je me sens tellement minable. Des années d'études, un diplôme de docteur en médecine et je n'ai rien pu faire pour mon camarade qui avait besoin de moi. Ils doivent tous tellement se méfier de moi maintenant...
Si ça n'en tenait qu'à moi, je serais restée dans ma chambre jusqu'à la fin des temps. Ou ma mort, au choix. Mais Michi, qui vient cogner à ma porte avec une violence qui la caractérise, ne l'entend pas de cette oreille.
« Reina, bouge ! Il faut que tu viennes ! »
Le repas du soir, sans doute. Oui, la vie en communauté, c'est vrai. Je ferais mieux de me montrer. Même si je n'arriverais sans doute pas à affronter le regard de Michi. Pas après ce qu'il s'est passé avec Ryo.
Il me faut un peu de temps pour me lever, mais je finis par franchir la porte de ma chambre, me retrouvant devant une Michi agacée. Cette dernière me prend aussitôt par l'épaule.
« Ça a été une sale journée hein Reina ? T'inquiète, personne t'en veut pour avoir rien pu faire hein. Y'a qu'Haruko pour avoir le sang-froid nécessaire. Même Shizuka et Junko ont pas pu décoller leur regard de Monokuma. Allez viens maintenant, faut aller au réfectoire. Viens, c'est important. »
Elle continue de déblatérer son petit monologue, comme si elle m'interdisait de penser à quoi que ce soit d'autre. Ce n'est pas très concluant. Elle a raison, cette journée a été très éprouvante pour moi. Mon esprit ne cesse de vagabonder entre les différents évènements, entre le visage sombre de Junko me fixant en pleine réminiscence, et celui inconscient d'un Ryo à demi noyé. Je me sens si faible, et pas seulement mentalement. La voix de Michi est la seule chose qui m'empêche de me rouler en boule et de dormir. Moi qui aie déjà fait quarante-huit heures de garde à l'hôpital sans jamais vaciller.... Quelle ironie.
La porte du réfectoire s'ouvre. Et j'écarquille les yeux en voyant assis, à une des tables, Kichiro. Ce dernier vrille un regard pénétrant sur moi en me voyant entrer, avant de me faire signe de me rapprocher.
J'ai peine à y croire. Kichiro est celui qui déteste le plus cette idée de communauté. Pourquoi diable est-il ici ? Et surtout pourquoi personne ne le chasse ?
« Je sais pas pourquoi il est là, grogne Michi. Il a juste tenu à nous parler. Je sais pas comment on s'est retrouvés à l'avoir à notre table, mais bon... Il est là, quoi. Viens, Reina. Il a dit qu'il ne commencerait pas avant que tu sois là.
— Je vous entends, vous savez, soupire l'Ambassadeur. Venez, s'il vous plaît. Je dois vraiment vous parler. »
Tiens, il n'a pas insulté Michi. Je comprends mieux. Il vient donc.... Pour négocier. Je pourrai donc parler à un Kichiro un peu plus raisonnable. Tant mieux.
Je préfère rester silencieuse. Kichiro s'en doute, je pense. Il me connaît un peu, après tout. Et de toute façon, il s'est déjà mis à parler.
« Messieurs, mesdames, mesgens peut-être. Vous avez vu ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Ryo est à l'infirmerie en ce moment-même parce qu'il a voulu agir seul. C'est une bêtise que l'on ne peut plus commettre.
—Tu parles, grogne Michi. C'est toi qui as commencé, monsieur le gosse de riche. »
Tiens, les autres sont là. Ils hochent doucement la tête à la phrase de Michi, fixant des regards froids sur Kichiro. Même Akihito, que je croyais plus modéré.
Ce dernier pousse un profond soupir.
« C'est exactement pour ça que je suis là. Dans notre propre groupe, nous avons discuté de cette affaire, et il nous apparaît que la séparation est impossible. Je viens remettre au goût du jour quelques compromis, qui doivent nous arranger nous seize. Nous n'avons plus d'autres choix.
—....... Une minute, Kichiro. »
Tous les regards se tournent vers moi. C'est vrai, ma voix est éraillée, et j'ai de la peine à parler. Mais je dois m'exprimer. Quelque chose m'intrigue chez l'Ambassadeur. Pourquoi soudain laisser tomber son obsession d'agir seul ? Il sait pourtant que négocier avec nous implique d'accepter bon nombre de nos règles, y compris celles l'interdisant de fouiller dans tous les coins de nos labos. Je sais que je suis la seule à avoir trouvé le mien. Au moins deux clés sont encore dans la nature...
« Tu es bien conscient de ce que tu es en train de nous proposer ? Pour toi, surtout. »
Il soupire de nouveau, avant de fermer les yeux un long moment. Lorsqu'il les réouvre, son iris rouge est teinté d'une détermination froide.
« Je sais quelque chose. Une seule chose. J'ai une piste pour l'instigateur. Une piste capitale qui pourrait bien tous nous sauver. Et si je veux y arriver au mieux, je dois collaborer avec vous et qu'on mette au point ensemble une stratégie d'attaque. Pour qu'on sorte tous de là, pour qu'aucun d'entre nous ne soit plus jamais atteint comme vient de l'être Ryo, je dois faire tout ce qu'il est en mon pouvoir pour la coincer pour de bon. »
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Oui, je n'ai absolument aucune excuse pour poster si tard, oui, je m'en fous complètement, à part que je suis désolée que vous ayiez eu à vous faire un rappel des persos. :,)
Bref ! On se rapproche de plus en plus du climax de ce chapitre ! Qu'avez-vous penseé de la petite punition de Monokuma pour Ryo ?
Pour la petite histoire, il n'a pas eu de chance le pauvre. J'ai tiré aux dés dans les personnes les plus susceptibles de s'enfuir et.... c'est tombé sur lui. :,)
Je vous conseille de commencer à chercher des indices sur la suite des évènements car... On ne sait jamais après tout :,)
Sur ce je vous laisse, en espérant ne pas retomber en plein hiatus de nouveau XD
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