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Chapitre 1 (10) : A deadly class trial

Il m'aura fallu du temps, mais j'ai fini par ressortir de la salle d'autopsie avec de précieuses informations.

Monokuma n'ayant évidemment pas eu la gentillesse d'aller me chercher des vêtements de rechange, je n'ai pas eu d'autre choix pour cesser d'empester le sang d'aller me changer et me laver dans ma chambre. Et le temps file. Monokuma ne nous laisse évidemment pas tout le loisir du monde pour explorer le donjon de bout en bout... Elle m'a susurré à l'oreille un ma foi fort charmant « tic, tac, tic, tac » alors que je sortais de la salle, qui en plus d'être particulièrement glauque est très évocateur. Je ne sais pas combien de temps il me reste. Je vais donc devoir le mettre à profit, et vite.

En attendant, j'ai pu confirmer bon nombre de mes hypothèses. Kichiro est bien mort d'une blessure au cou, entraînant une hémorragie. C'est sans doute de s'étouffer dans son propre sang qui l'a tué puisque la moëlle épinière n'a pas été suffisamment touchée. La blessure est ronde et longue, ça exclut clairement le couteau qu'on a trouvé. Et rien d'autre ne lui a été infligé, à part quelques égratignures bénignes. Il n'avait pas de drogue dans le sang ni quoi que ce soit comme poison. Rien ne prouve que quelqu'un lui a injecté de bulle d'air, et que la bulle d'air a entraîné sa mort.

Et le plus important : J'ai pu dater précisément sa mort. 5h30 environ. Les alibis de Shizuka et Sora se tiennent donc tous les deux. Taichi et Daisuke sont toujours suspects, par contre, de même que Saki et Junko tant qu'on ne saura pas où sont leurs appareils... Celui de Kichiro est accroché à ma ceinture, enveloppé dans du plastique pour que je n'aie pas à sentir le sang. Personne n'a pu le lui prendre sur son cadavre. Mais il est important de noter qu'il l'avait sur lui.

Je rejoins les autres au réfectoire. Le groupe d'enquête actuel s'y trouve, devant la porte, en train de discuter sans doute des alibis des autres. Me voyant arriver, Haruko me fait un signe de la main.

« Ah, Reina. Des informations utiles ?

- Je pense que oui... »

Je m'empresse de leur révéler ce que j'ai appris, et je vois le visage de Sora se détendre à l'idée qu'il n'est plus dans la liste des suspects. Shizuka, de son côté, reste impassible, mais je lae vois hocher discrètement la tête juste avant que je ne détourne mon regard de luel. Je soupire. J'espère ne pas m'être trompée...

« Et vous ?

- Rien de bien nouveau, me dit Haruko. Dans les quinze survivants, les seuls capables de tuer Kichiro à l'heure que tu nous dis sont Taichi et Daisuke, mais aussi Hina, qui recousait des vêtements dans son laboratoire vers 23h, Shô, qui se faisait son gueuleton du soir, Soma qui déprimait dans l'aquarium toute la nuit... Ainsi que Saki et Junko, qui possédaient bel et bien un déverrouilleur. Aucun de ceux que j'ai cité ne peut confirmer un alibi vers 5h30. Mais d'autres peuvent très bien avoir menti. »

Moi qui allait dire que ça réduisait drastiquement la liste des suspects... je vais réfléchir avant de parler. Du coup, on est pas plus avancés qu'avant, et ce sera des nœuds à démêler au procès de classe. De plus en plus tendu... Je glisse ma main dans ma poche, et mes doigts se referment sur une clé. La clé de Kichiro.

« Et cette évidence entraîne une autre évidence, celle que tu auras sans doute bien plus besoin de ma clé de laboratoire que moi. »

Ses paroles me reviennent en mémoire. Si ça se trouve, il avait prévu de se faire tuer... Si le scénario qu'il avait en tête s'est réalisé, alors ça veut dire que celui qui l'a tué... Est la personne qu'il pistait. Et, peut-être, l'instigateur.

Et s'il avait prévu de mourir, il m'a confié sa clé en guise de dernier souhait.

« Je ne vous cache pas, marmonne Sora, que questionner Saki a été très dur... Elle est très choquée, et encore plus muette que d'habitude. Il a fallu qu'Hina lui mette un bloc-notes dans les mains pour que j'aie des réponses correctes... C'était pas très agréable, j'espère ne pas avoir à recommencer.

- Excusez-moi...

- Boah, grommelle Taichi, en toute logique, on aura jamais à investiguer le meurtre d'un frère de nouveau. Ça devrait aller pour les gens choqués. Et puis sinon ils s'habitueront, hein, c'est pas la mort !

- Dites...

- Tu veux bien la fermer, Okumura ? Me coupe Haruko, encore plus froide que d'habitude. Je ne te traîne pas avec moi pour me recevoir ce genre de petits commentaires ! Est-ce que tu as seulement vu la mort ?

- S'il vous plaît ! écoutez-moi, par tous les esprits de la Sainte Accession ! »

Tout le monde se tait, réalisant enfin que j'essaie de parler depuis tout à l'heure. Merci mes ancêtres. Je commençais à en avoir marre, surtout qu'on a pas tout le temps du monde...

« J'ai la clé du laboratoire de Kichiro, je soupire en voyant que le silence s'est enfin fait. Est-ce que quelqu'un peut m'accompagner pour aller voir dedans ? Sauf si les autres ont des idées...

- Je passe, annonce Shizuka. J'en ai justement une, je vais la suivre.

- Et moi je fais comme elle ! »

Bon, Shizuka et Taichi sont donc hors-jeu. Haruko et Sora échangent un regard lourd de sens, et ce dernier finit par se gratter les cheveux en guise d'embarrassement.

« En fait, on allait vérifier tous les lieux où Kichiro a été vu, pour retracer son chemin, si ça te dérange pas... »

Oh... J'aurais bien aimé qu'ils m'accompagnent, je me serais sentie tellement mieux avec Haruko à mes côtés pour me dire quoi faire... Tant pis, j'imagine que je devrais y aller seule. Kichiro, j'espère que tu ne t'es pas trompé en me confiant ta dernière volonté.

« C'est pas grave Reina ! Moi je viens ! »

C'est Michi qui vient de parler, son bras passé autour de mes épaules. Elle me sourit, un sourire plein d'amitié qui me rassure un peu. Et même si rester seule avec elle m'angoisse, je suis contente qu'elle pense à moi.

Nous nous quittons donc là, sans mot dire, laissant Shizuka et Taichi partir de leur côté et Haruko et Sora discuter de leur plan d'approche.

Le laboratoire de Kichiro n'est pas bien loin. Nous l'atteignons en très peu de temps, et je n'en perds pas davantage à faire tourner la clé dans la serrure. La porte s'ouvre sur une salle de réunion tout à fait basique, avec une belle table en bois ornementé, des bibliothèques entières remplies de livres de toutes sortes, et de quoi faire le service à des invités, comme du vin de la meilleure qualité possible. Je repense à l'Ultime Œnologue de la Tuerie originelle. Je suis sûre qu'elle aurait adoré cet endroit si elle s'était trouvée parmi nous en ce moment... Mais elle n'est pas de notre groupe de seize, et le seul capable d'apprécier cette cuvée est en ce moment-même dans un casier cryogénisé, le corps soigneusement inspecté.

Je manque de vomir en repensant au sort que je lui ai volontairement infligé. Certes, c'était important pour l'enquête, mais quand même... Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai été obligée de prélever les organes d'une personne qui, en d'autres circonstances, aurait pu être mon ami... Cet endroit est l'enfer sur terre. Suis-je condamnée à le revivre sans fin... ?

Constatant sans doute mon désarroi, Michi pose sa main sur mon épaule.

« Ça va aller, Reina. Regarde sur la table, des papiers abandonnés. Et y'a un journal, aussi. Kichiro est clairement déjà venu ici. »

Seul, sans doute. Aucun de nous ne peut sans doute dire l'avoir accompagné. En tout cas, pas moi, ni Hina. Mais ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus actuellement. Non, je viens de comprendre pourquoi Kichiro m'a laissé sa clé.

« Tu as bien dit un journal ? »

Michi hoche la tête, et me montre le petit carnet sur la table. Alors ça... ça, c'est la piste la plus claire que j'ai jamais vue ! Il faut absolument que je... Non, non, je ne peux pas. C'est le journal d'un mort, c'est ridicule, je ne peux pas montrer autant d'enthousiasme à m'immiscer dans sa vie privée ! même pour le bien de l'enquête je ne peux pas...

De toute façon je n'ai pas le choix. Je prends le journal, et en déchiffre les premières pages. C'est visiblement un exposé des différentes pistes de Kichiro, qu'il travaille sans aucun doute depuis le premier jour. Les entrées sont datées et soigneusement annotées, du vrai travail de professionnel, mais rien ne m'intéresse vraiment dans ce qu'il a écrit. Jusqu'à ce que je tombe sur les dernières pages, bien plus désordonnées. Et que je sente mes yeux s'écarquiller.

En un éclair, Michi est à côté de moi.

« Y'avait rien d'intéressant dans la paperasse, des trucs sur tous les pays du monde... Mais toi, t'as vu un truc ?

- Lis... lis ça, tu vas comprendre... »

Michi me prend le journal des mains, et plisse les yeux. Il lui faut un long moment pour déchiffrer laborieusement l'écriture de Kichiro, mais lorsqu'elle parvient à la dernière page, ses yeux sont aussi écarquillés que les miens.

« C'est.... C'est complètement barjo cette histoire.

- Je ne te le fais pas dire... Mais du coup, si je ne me trompe pas... Toutes les pistes mènent à cette personne.

- Tu crois ? »

Je fixe Michi étonnée. Et je repense à tout ce que je sais. La blessure de Kichiro. L'endroit où il était. Son arme dans la main. Sa fébrilité la veille. Et surtout, ce journal, qui me permet d'absolument tout recouper jusque dans les moindres petits détails.

« Ça ne peut pas être possible autrement. »

J'ai le cœur brisé. Trouver le coupable ne m'a apporté aucun bien, je crois. Mais c'est notre survie à tous qui est en jeu.

« Amigos amigas gens non genrés que je ne peux pas nommer en espagnol parce que cette langue est la plus binaire du monde ! J'en ai marre d'attendre ! Je veux donc voir tout le monde se réunir fissa devant la porte rouge au fond de la forêt tropicale, et je vous préviens ! Au moindre retardataire, je rajoute une petite séance de torture express dans mon planning ! »

C'est Monokuma qui nous appelle. Il semblerait que notre temps soit écoulé.

Je prie pour ne pas me tromper, car désormais, je n'ai plus qu'une seule chance de survivre à cette histoire.

Que le coupable soit correctement confondu lors du procès de classe.

Je me rappelle que le groupe ayant exploré la forêt tropicale le jour de notre arrivée dans cet enfer avait parlé de cette porte rouge, enfouie au fin fond des arbres et des lianes. Mais aujourd'hui, un chemin est largement creusé dans la forêt, s'ouvrant droit vers notre future destination. Cela me permet de détailler quelque peu cette fameuse entrée rouge : Molletonnée et unie, sans la moindre fioriture, la porte a tout de l'entrée vers un palais royal. Mais je me doute bien que ce n'est pas un palais royal qu'elle cache, mais notre futur tribunal. Et abattoir ?

Michi et moi sommes les dernières à arriver. Les treize autres Ultimes survivants se tiennent devant la porte, formant un large cercle autour de Monokuma qui sourit, une clé à la main. Deux kumarobots l'accompagnent.

Sans quitter du regard notre animatrice et ses deux assistants de métal, je me rapproche d'Haruko, suivie par Michi. Cette dernière, remarquant mon intérêt pour les trois sinistres personnages, se penche vers moi et me chuchote à l'oreille :

« Shizuka a tenté de récupérer le kumarobot qui a filmé le meurtre de Kichiro, mais Monokuma a été plus rapide que luel. Par contre, je ne sais pas ce que l'autre fait ici. »

Je tourne mon regard vers Shizuka, qui semble effectivement contrarié.e, le regard fixé sur le visage épanoui de Monokuma. Dommage, cette vidéo aurait pu nous être capitale. Mais j'imagine qu'on l'aura à la fin, si c'est ça... Dans ces conditions, cette vidéo n'est même plus une preuve, mais un élément supplémentaire du jeu macabre de notre directrice. Et je ne suis pas très sûre d'avoir envie de la voir comme ça. Déjà que l'idée de connaître le coupable me donne des frissons d'angoisse...

« Vous êtes enfin arrivées, mes poulettes ! Pile à l'heure, c'est bien ! Par contre, ricane Monokuma, pour arriver après le boiteux, faut le faire ! Qu'est-ce que vous avez fait, vous vous êtes bisoutées dans les toilettes ?

- Ferme-là, grogne Michi alors que mon visage vire de nouveau au rouge tomate. On te ramène un sacré scoop figure toi.

- Un scoop ? Un scoop ? C'est chouette ça ! Enfin moi je m'en fous, je sais déjà tout, pouffe notre animatrice en levant sa clé. Par contre, garde tes petites infos pour le procès de classe, j'ai hâte de voir passer le plot twist ! »

Et sur ces mots, elle glisse sa clé dans la serrure, et déverrouille la porte écarlate.

Il est temps de passer notre procès de classe.

À l'intérieur de la salle, l'ambiance est sombre. Je ne suis allée qu'une seule fois au tribunal, en guise de témoin, mais je reconnaîtrais entre mille le banc du juge, et les tribunes des spectateurs. La première est vide, et les dernières remplies par des kumarobots qui nous huent en nous voyant arriver. Si cliqueter méchamment est huer les gens... Par contre, ce qui saute aux yeux et est très différent des tribunaux habituels, c'est le centre de la salle, où seize tribunes se dressent en cercle. Nos seize places. Du moins quinze, vu que devant l'une d'entre elles, se dresse un portrait de Kichiro, entouré de ruban noir dans la tradition du deuil, et barré à l'encre rouge dégoulinante...

C'est d'un glauque.

Mais je n'ai pas le choix.

Nous prenons tous place devant nos seize tribunes, dans le silence le plus total. Et lorsque nous sommes tous devant nos barres, Monokuma s'installe, enfin, à la tribune du juge.

Ça va commencer.

Installée confortablement, nous dominant (pour une fois) de toute sa hauteur, elle prend une profonde inspiration avec un pur air de délectation.

« Je vais vous faire un petit topo des règles, composé de rappels et de précisions ! »

Elle n'a pas besoin de demander le silence. Tout le monde la fixe du regard, sans bouger.

« Durant ce procès de classe, vous allez devoir, tous ensemble, débattre de qui est selon vous la personne souillée par cet horrible crime ! Upupupupupu. »

Très drôle. C'est ta faute. Ta faute, ta faute, ta faute.

« La discussion peut porter sur ce que vous voulez, tant qu'elle avance, mes poussins ! Si je m'ennuie trop, je coupe court, et vous votez ! Pour voter, c'est le petit écran devant vous, sur la barre, vous le voyez ? »

Je baisse les yeux. Comme cité, ce petit écran y trône, Il est pour le moment éteint, mais je suis presque sûre que lorsque Monokuma le voudra bien, on le verra s'allumer. Je vois.

« Nous ferons à la majorité plus un ! Si vous votez correctement la bonne personne, vous la verrez joyeusement se faire exécuter ! Dans le cas contraire... »

Son sourire se fait plus fou, plus cruel, plus sadique. Je n'ai pas assez de mots dans mon vocabulaire pour décrire à quel point elle me dégoûte.

« Dans le cas contraire, je vous tue tous, et le tueur peut ressortir tranquillement avec un diplôme d'Hope's Peak en prime ! Alors, elle est pas belle la vie ? »

.... Un diplôme d'Hope's Peak ?

Non, je ne veux pas songer à ce que ça signifie exactement. Pour l'instant, je dois me concentrer. Mettre au jour le tueur, et, peut-être, l'instigateur.

Je n'ai pas le droit à l'erreur.

« Bien, soupire Shizuka. Maintenant, nous allons sans doute pouvoir commencer. Quel est le sujet principal de notre procès, le point sur lequel il faut absolument insister ?

- Facile, lui répond Akihito. L'arme du crime. C'est un dicton bien connu de toute série policière, trouvez l'arme, et vous tenez le bonhomme ! »

Il n'imagine pas à quel point il pourrait avoir raison.

« Mais l'arme du crime, c'est facile ! Amorce Soma. Il n'y a qu'un seul truc sur la scène du crime qui pourrait correspondre, c'est ce couteau !

- Une minute. »

Haruko vient de couper Soma net, s'attirant un regard noir de ce dernier. Mais elle ne s'en préoccupe pas. Son regard est fixé sur moi. Et je crois que je sais ce qu'elle va me demander.

« La blessure ne correspond pas à une plaie par couteau. Reina, tu confirmes ?

- Oui, j'acquiesce alors que tous les regards se dirigent vers moi. C'était une plaie ronde, d'environ cinq millimètres de diamètre, pas plus. Vu sa profondeur et sa régularité... »

Je ne peux finir ma phrase. C'est Haruko qui s'en charge pour moi.

« Il est impossible que Kichiro ait été tué par ce couteau. Il va falloir chercher autre chose. »

Le tollé de réactions qui s'élève de la tribune m'étonne. Ne me dites pas qu'autant de monde prenait pour acquis le fait que Kichiro a été tué avec un couteau ? Ce procès va être dur si aucun d'entre eux ne dispose de preuves solides... On ne va pouvoir compter que sur les témoignages, et les quelques preuves recueillies par-ci par-là par l'équipe de recherche. Autrement dit, Shizuka, Taichi, Haruko, Sora, Michi et moi portons ce procès sur nos épaules...

Je sens un frisson parcourir mes entrailles. Je ne voulais pas de tant de responsabilités.

« Je veux bien, reprend Akihito, mais dans ce cas-là, qu'est-ce qui a tué Kichiro ?

- ça, soupire Haruko, j'aimerais bien le savoir...

- Eh une minute ! Y'a plus urgent là ! »

C'est Ryo qui nous coupe, appuyé sur ses béquilles. Il a l'air incrédule.

« Si ce couteau n'est pas celui du tueur, alors ça veut dire que c'est Kichiro qui l'avait ? Mais qu'est-ce qu'il foutrait avec une arme ?!?

- Euh, peut-être... Peut-être, avance Shô, que c'est le tueur qui l'a posé sur place, pour faire croire à cette arme du crime ?

- C'est probable, lui répond Haruko, mais les plaies par arme blanche de ce genre sont très reconnaissables. Le couteau à côté de Kichiro n'était pas un couteau de cuisine comme tu as à table, mais un vrai couteau à viande, suffisamment large pour faire une énorme entaille. N'importe qui ayant le courage d'examiner la plaie se rendrait compte que ce n'est pas le cas ici. Ce genre de feinte devient donc inutile.

- En plus, grommelle Michi, j'veux pas vous alarmer, mais de là d'où j'viens, y'a souvent des meurtres. T'apprends vite à te défendre à l'arme blanche et je peux vous garantir que le cou n'est pas une cible priorisée. Trop facile à esquiver. Si Kichiro s'est défendu, et franchement vu son smoking en bordel il s'est défendu, il aurait plutôt été planté au ventre avec une arme pareille. »

Ce n'est pas faux... Je n'y connais rien en combat de rue mais je fais confiance à Michi sur ce point. De toute façon, je suis presque sûre d'avoir identifié l'arme du crime. Et par extension, la personne qui s'en est servie. Mais je dois être absolument sûre, et pour ça, je veux vérifier que tout le monde est d'accord avec mon raisonnement.

Le silence s'est fait. Je crois que tout le monde a réalisé que celui qui portait l'arme n'était nul autre que Kichiro. Et tout ce que ça impliquait. A deux jours de l'ultimatum, voulait-il seulement se défendre contre une éventuelle agression ?

J'en doute fort.

« Donc, soupire Shizuka, Kichiro portait une arme. Et il a été tué devant les chambres. Quelqu'un a une idée de ce que cela signifie ?

- Euh, nous avons tenté de retracer son trajet avec Haruko, intervient Sora. Il est parti des cuisines, sans doute qu'il avait déjà l'arme quand je l'ai vu à 23h30. Ensuite, il est probablement allé à son laboratoire...

- Faux, soupire Michi. Reina en avait la clé. »

C'est vrai. Je la montre aux autres, et explique que Kichiro m'en avait fait don il y a quelques jours. Je vois quelques regards suspicieux, mais par chance, je n'étais pas seule. Et Hina corrobore mes paroles d'une voix très forte.

« C'est vrai ! Ils étaient tous les deux dans mon labo ! Kichiro avait les clés de Saki et lui, il les a données toutes les deux à Reina !

- Dans ce cas, attaque Akihito, où est allé Kichiro ?

- Sans doute au belvédère. »

C'est la première fois que Junko parle dans ce procès. Ses perles glissent et glissent encore entre ses doigts, et son visage est plus fermé qu'une huître, mais elle se tient droite, et sa voix ne tremble pas. Haruko hoche d'ailleurs la tête à cette affirmation.

« Personne ne va au belvédère, encore moins depuis la tentative de fuite de Ryo. C'est le meilleur endroit pour ne croiser personne retournant aux chambres. Et comme seulement quatre laboratoires sont ouverts, ça limite les possibilités de gens qui risquent de le voir. »

Tout ça est en train d'indiquer que Kichiro préparait bel et bien un meurtre cette nuit. Meurtre qu'il n'a donc pas pu mener à bien.

Donc nous sommes bien sur la bonne voie.

« Ensuite, reprend Sora, à partir du belvédère et la nuit, j'imagine qu'il n'y a pas trente-six chemins pour aller aux chambres. Il est passé par les laboratoires, la zone de plaine, avant d'arriver devant les chambres, arme en main.

- Mais il espérait quoi ? Intervient Soma. Même s'il prévoyait.... Même s'il prévoyait vraiment de tuer quelqu'un, les chambres sont fermées !

- C'est faux ! »

Cette fois, c'est moi qui interviens. Junko me regarde, elle sait sans doute de quoi je vais parler. J'espère qu'elle ne m'en veut pas pour exposer son petit secret... Maintenant, tout le monde risque de vouloir un appareil, et c'est vraiment risqué.

Je porte la main à ma ceinture, et en détache l'appareil, que je montre à tout le monde.

« Kichiro faisait partie de quatre personnes dans ce groupe à disposer d'un déverrouilleur, j'annonce en levant l'appareil. Les autres sont moi, Saki et Junko. Et il avait cet appareil sur lui. Avec ça, il pouvait rentrer dans n'importe laquelle des chambres. Et commettre... Son meurtre... »

Je soupire, et finis par sortir de ma poche la dernière preuve dont je dispose, le carnet qu'il m'a laissé.

« D'ailleurs, si vous voulez vraiment en être sûrs... Il explique toute sa motivation dans ce carnet. Il y a tout dedans. Son objectif, ce qu'il comptait faire, et... Le nom de la personne qu'il visait. Il suspectait cette personne d'être l'instigateur...

- Une minute, Reina, intervient Haruko. Tu es en train de nous dire que cette personne...

- Est probablement celle qui l'a tué, oui. Et l'arme du crime... Qu'on a d'ailleurs retrouvé nulle part... Pointe aussi vers cette personne. Ça fait trop de coïncidences... »

Je soupire. Dans nos suspects, il n'y a que très peu de personnes. Ceux qui pourraient mentir n'ont aucun intérêt à tuer Kichiro, surtout en sachant qu'il va mourir exécuté. Aucun d'entre eux n'aurait voulu protéger, au prix de sa vie, sa cible. Et dans le couloir, il n'y avait qu'une seule personne susceptible de se trouver en présence de Kichiro à ce moment-là, une personne dont le nom est inscrit dans le carnet, qui a en sa possession un objet capable de faire la blessure qu'il a au cou.

Je prends une profonde inspiration. C'est le moment que je déteste le plus.

Je me tourne vers la personne concernée, qui fixe le centre du cercle en silence.

« Saki. Je peux savoir... Où est ton épingle à chapeau, s'il te plaît... ? »

Tout le monde sursaute, à l'exception notable de Michi qui s'en doutait sans doute déjà un peu. C'est vrai que je lui ai fait lire le carnet de Kichiro... Mais chez les autres, c'est la surprise totale. Haruko écarquille les yeux, Hina s'étrangle, Akihito retient une exclamation, presque tout le monde affiche une expression de surprise horrifiée sur son visage alors qu'ils se tournent vers Saki. Tout le monde, sauf Shizuka et Daisuke, qui conservent une expression fermée.

Mais de tous, c'est Saki qui a la pire réaction. Elle porte aussitôt les mains à sa tête, avant de se crisper violemment en voyant que le chapeau qui orne habituellement ses cheveux blancs n'est pas à sa place. Je m'en souviens très bien, de ce chapeau qu'elle ne quittait pas. Une merveille de chapellerie à bords larges, dans son violet fétiche, orné de fleurs de toutes les couleurs et planté d'une unique épingle à chapeau. Le genre long et solide, qui aurait été selon la légende pensé comme un objet d'autodéfense pour les femmes de l'époque victorienne anglaise...

L'arme idéale pour toucher une carotide, et dessiner un beau trou bien rond dans cette dernière.

La bouche de Saki s'ouvre et se referme, mais elle n'arrive même pas à parler. Elle est bien trop choquée pour ça. Moi aussi, je me sens horriblement mal. C'est ma meilleure amie. La personne qui compte le plus à mes yeux. Mais à ce stade, les preuves sont irréfutables. Je serre mes doigts sur le carnet de Kichiro. Ce qu'il a écrit me choque toujours autant et je ne sais pas si je serais capable de lire ses révélations à voix haute, mais il n'y a pas le moindre doute sur le fait qu'il pensait que sa sœur jumelle était l'instigatrice. Et qu'il projetait de la tuer.

« Tu es bien sûre de ce que tu avances, Reina ? me demande Haruko. Saki Tamura, tuer quelqu'un, et qui plus est son propre frère ? Je sais que les apparences sont trompeuses, mais tout de même...

- J'aimerais me tromper... Oh, si vous saviez, j'aimerais tellement me tromper. Mais Kichiro décrit dans ce carnet son plan pour tuer sa sœur, de A à Z. Je ne pense pas qu'il espérait s'en tirer, puisqu'il qualifie son action de salutaire... Et la seule personne qu'il aurait pu croiser dans le couloir à cinq heures trente, l'heure du crime, c'est Saki, dont il aurait ouvert la porte de sa chambre. Saki qui aurait pu, très bien, se débarrasser ensuite de la preuve la plus incriminante et retourner à sa chambre sans souci, avec l'aide de son propre déverrouilleur...

- J'veux pas briser l'ambiance, soupire Michi, mais j'aimerais rajouter que la petite Saki, elle est loin d'être sans défense. Vous vous souvenez du moment où elle a trempé Kichiro ? J'suis allée voir le mécanisme après, et j'ai demandé des trucs à ceux qui les avaient vu passer. C'était un plan bien ficelé, et minuté vraiment au chouia près. On parle de l'Ultime Stratège, pas d'une enfant sans défense. »

Elle a raison. La chute du seau d'eau sur Kichiro n'était pas la première vengeance de Saki sur son frère. Il y en a eu bien d'autres du même genre. Et pas seulement lui. Croire que Saki Tamura est une pauvre enfant muette et incapable de faire quoi que ce soit sans protection, c'est s'exposer à l'incarnation même de « la vengeance est un plat qui se mange froid ». Et certaines de ses revanches sont parfois très cruelles, de mon point de vue...

« Justement, intervient Akihito, j'ai peine à croire que l'Ultime Stratège puisse laisser autant de preuves aussi évidentes. Le carnet de Kichiro, passe encore, vu que seule Reina avait accès au labo. Mais se servir de sa propre épingle à chapeau pour tuer ? Laissant une blessure aisément reconnaissable ?

- Fais pas le con, grogne Taichi, Reina vient justement d'expliquer pourquoi ça n'avait rien d'un plan. C'est Kichiro qui prévoyait de la tuer, elle, elle s'est défendue. Mais au final, le résultat est le même. Les jumeaux vont mourir tous les deux. »

Oui... Ils vont mourir tous les deux. Kichiro Tamura, l'Ultime Ambassadeur... Et Saki, sa sœur, l'Ultime Stratège, et ma meilleure amie. À cause du jeu macabre de Monokuma, leurs vies prendront fin ici, dans ce souterrain, entouré du dégoût et de la suspicion de chacun. Qu'elle ait été ou non l'instigatrice importe peu désormais. Nous allons devoir vivre avec leurs morts sur la conscience.

Saki n'arrive même plus à bouger les lèvres. Je vois les larmes couler sur ses joues. Je sais ce qui va lui arriver. Je ne veux pas le voir. Mais je dois mettre fin très vite à ce petit spectacle répugnant.

« ... J'imagine qu'on peut fermer là... La coupable, c'est toi, Saki Tamura, L'Ultime Stratège-

- Par pitié, ATTENDEZ ! »

_________________________________

Et voilà, vous avez le coupable!

Je sais, je sais. La première personne suspectée (ou la plus évidente) n'est pas censée être le coupable selon les clichés. Mais bon là.... Kichiro a fait exprès de semer des indices (bah oui) et dans ces conditions elle pouvait difficilement tout effacer.

J'espère que je n'ai pas laissé trop de failles dans le raisonnement de Reina, c'était dur à faire x) En tout cas soyez certain que normalement, tout pointe bien vers Saki. Son épingle à chapeau étant la seule arme du crime possible, son déverrouilleur...

Mais ce procès n'est pas fini, il manque des plot twist! Notamment toute l'étendue du mobile.....

D'après vous pourquoi il est hurlé d'attendre à Reina? :')

Sur ce à bientôt pour la suite et fin de ce procès de classe!

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