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Chapitre 7

La nuit tombait. Debout devant la fenêtre de sa chambre, Abel regardait le soleil disparaître à l'horizon, illuminant le ciel d'un dernier halo d'or. Il ne parvenait pas à dormir. Son emprisonnement durait depuis trop longtemps. Il se disait qu'il aurait peut-être pu enjamber la fenêtre et se laisser tomber pour fuir cette maison dans laquelle il était enfermé. Il avait envie de partir, de quitter ce lieu qui l'étouffait. Partir pour ne plus jamais revenir. Il ne verrait plus Arnaud : cette pensée, bien que libératrice, l'attristait. Arnaud était son frère jumeau et, bien qu'il ne cessât de lui dicter sa conduite et de se comporter presque en tyran, il restait sa seule famille. Son père était certes en vie, mais comme il ne le voyait ni ne l'entendait jamais, il avait fini par le considérer comme mort lui aussi.

Fuir. Il voulait fuir. Fuir cet emprisonnement, son jumeau, son père absent. Fuir le fantôme de sa mère encore présent dans la maison. Il rêvait d'une autre vie, une vie où il pourrait vivre heureux avec Nino sans que personne ne s'en prenne à eux, sans que personne ne leur interdise leur amour...

Stop !s'ordonna-t-il. Il n'y aurait jamais de leur amour. Nino ne l'aimait pas. Du moins, pas de cette manière. Il n'y avait pas de rêve idyllique, seulement une sombre réalité.

Partir. Tout quitter. Tout abandonner. Fuir sans un regard en arrière, sans aucun remords. Si seulement cette fuite était possible... Mais la réalité était tout autre. Elle l'empêchait de partir, parce qu'elle lui hurlait que cela blesserait Arnaud plus profondément que toute la souffrance qu'il lui avait infligée en l'enfermant. C'était un rêve, l'illusion d'un acte qui ne se produirait pas. Oui, Abel désirait plus que tout se libérer du joug de son frère. Mais s'il partait, il serait avec Nino, tandis qu'Arnaud serait seul, complètement seul, avec l'ombre de leurs parents pour seule compagne. Cette idée lui était insupportable.

Il ne pourrait donc jamais abandonner son jumeau, malgré son envie de se détacher de lui. Et bien qu'Arnaud fît tout pour le séparer de Nino, il ne renoncerait pas à lui. Le jeune homme était entré dans son cœur et personne ne pourrait plus l'en déloger.

-Tu dois l'oublier, Abel. Tu sais que vous ne pourrez jamais être ensemble.

Abel frémit. L'homme était revenu sans qu'il ne s'en aperçoive. Cette fois, il choisit de lui répondre.

-Pourquoi êtes-vous là ?

-Tu sais pourquoi.

-Si je le savais, je ne vous poserais pas la question, s'énerva Abel.

-Je suis là pour te dire que je recommencerai.

Une fois de plus, Abel se réveilla en sueur et haletant. Son inconscient le laisserait-il un jour en paix ? Il en avait assez de ce rêve qui semblait le poursuivre depuis la mort de sa mère. Il n'avait jamais vu le visage de l'homme, celui-ci disparaissait toujours avant qu'il n'ait le temps de l'apercevoir. Mais au plus profond de lui-même, il savait qui il était. Et cette idée ne lui plaisait pas.

Le souffle court, Abel descendit boire un verre d'eau. Les propos de l'homme le hantaient. Je suis là pour te dire que je recommencerai. Les mots l'avaient fait frissonner juste avant qu'il ne se réveille. Il ne les oublierait sans doute jamais...

Tu dois l'oublier, Abel. Tu sais que vous ne pourrez jamais être ensemble.

L'homme avait pris le parti de son jumeau, ce qui l'énervait profondément. Pourquoi l'empêchaient-ils d'être avec Nino ? De connaître un semblant de bonheur après tout ce qui s'était passé ? Pourquoi n'avait-il pas droit à cela ? Il savait cependant qu'ils avaient raison, même s'il avait du mal à l'admettre. Il n'aurait jamais dû secourir Nino, il n'aurait jamais dû l'approcher, il n'aurait jamais dû lui parler. Ils n'auraient jamais dû devenir amis. Il n'aurait même jamais dû ressentir cela pour lui. Mais à présent, même s'il consentait à s'éloigner de lui, il était trop tard. Il ne pouvait plus lutter contre les sentiments qui faisaient battre son cœur.

Des coups frappés à la porte le firent soudain se figer. Il jeta un coup d'œil à la pendule : il était minuit. Qui pouvait bien venir chez eux à une heure pareille ?

Curieux, il posa son verre sur le comptoir et s'avança dans l'entrée. Lorsqu'il reconnut la silhouette qui se tenait derrière la porte, il ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement. Néanmoins, il ne comprenait pas la raison d'une visite à cette heure et ce fut avec une expression perplexe qu'il fit face à Nino à travers la porte vitrée.

-Nino ?

-Abel, ouvre-moi, je dois te parler.

-Je ne peux pas, répondit Abel à regret.

-Je t'en supplie. Ton frère dort, tu peux m'ouvrir en silence et venir me rejoindre. Ce ne sera pas long.

-Si je le pouvais, je le ferais, Nino. Mais Arnaud a fermé à clef et il a pris soin de la garder avec lui jour et nuit.

-C'est pour cette raison que tu n'es pas venu en cours tous ces jours-ci, comprit Nino.

Abel acquiesça.

-Pourquoi t'inflige-t-il cela ? J'ai le droit de savoir, Abel.

-Il...se sent responsable de moi. Depuis la mort de notre mère, notre père ne nous voit plus et ne nous adresse plus la parole. Arnaud est devenu pour ainsi dire le chef de famille. Il s'inquiète pour moi, c'est uniquement pour cela qu'il agit ainsi.

-Il n'a pas le droit, s'indigna Nino. Vous êtes jumeaux. Il n'a pas à agir comme s'il était ton frère aîné ou ton père.

-Je sais. Mais c'est comme ça.

-Tu l'acceptes ?

-Oui. Je n'ai pas le choix.

Il y eut un silence.

-Va-t'en, déclara finalement Abel. Tu ne devrais pas être ici. Je n'ose même pas imaginer la réaction d'Arnaud s'il te voyait.

-Je ne partirai pas tant que tu n'auras pas été chercher la clef.

A ces mots, Abel écarquilla les yeux. Ce n'était pas possible, il avait dû mal entendre.

-Par...Pardon ?balbutia-t-il.

-Va chercher la clef, Abel.

Abel sentit la panique l'envahir.

-Je ne peux pas. Si mon jumeau se réveille, sa rage sera incontrôlable.

-Fais-le discrètement, sans le réveiller.

-Mais pourquoi veux-tu que j'aille chercher la clef ?

-Parce que j'ai envie de te voir. J'ai le droit, non ?

Abel sentit son cœur battre plus fort.

-Oui, tu as le droit, murmura-t-il finalement. J'y vais.

Il remonta discrètement les escaliers, en prenant soin d'éviter les marches susceptibles de grincer. Il poussa discrètement la porte de la chambre de son frère et entra. Une fois à l'intérieur, il s'immobilisa et compta plusieurs battements de cœur. Si Arnaud se réveillait...

Parce que j'ai envie de te voir.

Repenser à la phrase de Nino lui donna du courage. Il s'avança lentement, très lentement dans l'obscurité et s'approcha du lit d'Arnaud. La respiration de son jumeau était régulière. Les interstices des volets laissaient suffisamment passer la lumière des lampadaires pour qu'Abel pût distinguer les détails de la chambre. Arnaud avait le poing fermé sur la clef.

Calme-toi, Abel, respire, tu en es capable !

Il s'approcha tout doucement de son frère et lui prit délicatement la main. Arnaud bougea dans son sommeil, Abel se figea et suspendit son geste. A son grand soulagement, son jumeau ne se réveilla pas. Il écarta un à un les doigts qui serraient la clef, de manière toujours aussi légère, et réussit enfin à prendre l'objet de ses convoitises. Il avala péniblement sa salive et quitta discrètement la chambre. Il dut se faire violence pour ne pas dévaler les escaliers tant il était soulagé d'avoir réussi. Au lieu de cela, il les descendit en silence et ouvrit la porte. Il la referma avec soin derrière lui et tourna la clef dans la serrure. Cette fois, c'était Arnaud qui était enfermé. Abel avait enfin réussi à se montrer plus fort.


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