Chapitre 5
Abel poussa un profond soupir et se retourna pour faire face à son jumeau. Le visage d'Arnaud était crispé par la colère. Abel ne l'avait encore jamais vu dans cet état. Il ne put s'empêcher de reculer d'un pas.
-Il me semble que je t'avais dit quelque chose !cria Arnaud. Pourquoi refuses-tu d'obéir ?
-Parce que j'en ai assez que tu te prennes pour mon aîné !répliqua Abel. Au cas où tu l'aurais oublié, nous sommes jumeaux.
-Je vais y aller, Abel, murmura Nino.
Le jeune homme hocha la tête. Il le regarda partir du coin de l'œil et fut presque soulagé d'être seul face à la rage de son frère. Il sentit Arnaud se rapprocher de lui jusqu'à le toucher.
-Cette fois-ci, tu as laissé passer ta chance, Abel. Viens avec moi.
Abel le sentit le prendre par le poignet et le tirer de force derrière lui.
Il se dégagea brusquement.
-Non. Je sais pourquoi tu réagis comme ça et, crois-moi, je comprends. Mais j'en ai assez de vivre dans la méfiance. C'est terminé, tu m'entends ?
Il vit Arnaud le fusiller du regard.
Il s'attendait à une montagne de reproches, mais fut surpris par une gifle violente. Il porta la main à sa joue endolorie, sans un mot, sans une larme. C'était la première fois qu'Arnaud le frappait. Il savait qu'il avait désobéi, mais il ne s'attendait pas à une telle violence de la part de son jumeau.
-Ecoute-moi bien, siffla Arnaud entre ses dents.
Abel le vit se rapprocher jusqu'à ce que leurs visages se touchent presque.
-Tu vas venir avec moi tout de suite. Si tu n'obéis pas, ton cher ami en subira les conséquences. Cet argument te convient-il ?
A ces mots, Abel sentit son sang se glacer dans ses veines. Non. Pas Nino. Il ne pouvait pas toucher à Nino.
Il baissa tristement la tête, honteux de ne jamais pouvoir tenir longtemps face aux arguments de son jumeau. Une fois de plus, il dut se soumettre à son autorité.
Une fois chez eux, il vit son frère le regarder intensément.
-Tu ne sortiras plus de cette maison. Tu n'iras plus en cours. Et je t'interdis formellement de revoir ce Nino que tu sembles tant apprécier. Si tu tentes ne serait-ce qu'un geste pour sortir, je le saurai. Et je peux t'assurer qu'il y aura des conséquences.
Le ton d'Arnaud était sans appel. Abel pâlit brusquement, sans répondre. Il savait que son frère serait capable du pire s'il tentait de s'échapper. Il se contenta de hocher la tête.
Il vit Arnaud partir en claquant la porte et entendit la clef tourner dans la serrure. Son jumeau venait de l'enfermer.
Abel monta dans sa chambre et se laissa tomber sur son lit en poussant un profond soupir. Pourquoi avait-il secouru Nino ? Pourquoi n'avait-il pas été capable d'écouter son frère ? Tout était sa faute. Depuis le début. Il n'avait pas pu s'empêcher de sauver Nino lorsque celui-ci s'était trouvé face à tous ceux qui lui voulaient du mal.
Mais Arnaud avait raison. S'il le laissait ressortir un jour, il n'approcherait plus Nino. Il ne le défendrait plus. Il serait contraint de le voir souffrir en silence, sans pouvoir intervenir. Il ne lui parlerait plus, le fuirait dès qu'il tenterait de l'approcher.
Ils ne devaient plus être ensemble. Plus jamais.
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