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U - Ultimatum (Partie 2/2)

-Il faut que ça vienne de lui, déclara John au téléphone. Tu ne peux pas le forcer physiquement à manger. Ne lui fais pas de chantage émotionnel non plus. Il faut qu'il ait envie de manger. Il faut qu'il cesse de culpabiliser autour de la nourriture. C'est très dur, tu sais, ce genre de trouble. Ça ne disparaît jamais totalement.

-Comment faire, John ? Gémit Greg, trop angoissé pour remarquer à quel point son ami semblait concerné par le sujet.

-Il faut qu'il s'aime. Et le meilleur moyen que je connaisse, pour ça, c'est qu'il faut qu'il comprenne que toi tu l'aimes, véritablement, lui, et non pas l'image forte qu'il veut renvoyer. Il faut qu'il admette, au fond de lui, qu'il est aimable.

-Je suppose que des chocolats ne suffiront pas, soupira l'inspecteur.

-En effet, ironisa John.

-Mais alors quoi ?

-Je ne sais pas, soupira son ami. Qu'est-ce qui pourrait convaincre Mycroft que tu l'aimes ?

-Il est trop habitué au mensonge. Il ne croira rien de ce que je lui dis. Il faut que je fasse quelque chose qui ait de vrai conséquences, quelque chose de grave...

-Greg, ne fais pas de bêtises !

-T'inquiètes.

-Si, je m'inquiète !

-Je pense que j'ai une idée. Je te laisse.

-N'hésite pas, si tu as besoin...

-Merci.

Et il raccrocha.

~

-Je croyais que tu étais parti, lâcha Mycroft en entrant dans la cuisine.

Greg referma le frigo avant de lui répondre.

-Seulement pour faire les courses.

Mycroft soupira et s'assit sur une chaise.

-Je ne suis pas impotent, Gregory.

-Non, juste extrêmement borné.

-Laisse-moi, maintenant.

-Pas avant que tu es mangé quelque chose, darling.

Mycroft crispa sa main sur son ventre.

-Pas tant que je serais comme ça. Ce serait une faiblesse.

-My, soupira son amant, tu n'es pas faible.

-Si. Je finis toujours par céder. C'est horrible. Cette fois, je ne céderai pas.

-My, s'alarma Greg, si tu ne manges pas, tu risques réellement de mourir ! Tu comprends ? De mourir ! Au-delà d'un certain temps, même si tu remanges, les dégâts sur ton corps serons irréversibles !

-Mais non. Je vaincrai mon corps avant. Je redeviendrais fort.

-Et si je te dis que je ne veux pas que tu redeviennes fort ? Si je te dis que je te préfère comme ça ?

-Je te répondrai que je n'ai pas besoin de ta pitié, rétorqua sèchement le Holmes. Personne ne préfèrerait un amant gros et faible qu'un homme puissant et désirable. Je sais que tu es quelqu'un de bien, et que tu ne peux pas voir une personne en détresse sans vouloir l'aider, mais je n'ai pas besoin de toi, Gregory.

-Au contraire, mon amour, répondit le policier, il me semble que tu n'as jamais autant eut besoin de moi...

Il s'agenouilla devant lui, et prit ses mains dans les siennes.

-Mycroft, dit-il en détachant chaque syllabe, je t'aime. Je t'aime réellement, toi, et ça me fait mal de te voir dans cet état-là. J'aimerai tant que tu puisses comprendre... Tu n'as pas besoin de faire ça à ton corps, My. Je l'aime, moi, ce corps. Dans tous ses états.

Mycroft soupira.

-Gregory, tu as parlé au Docteur Watson, n'est-ce pas ? Je suppose que c'est le conseil standard de ce genre de situation... « fait lui comprendre que tu l'aimes », etc, etc.

Le policier soupira à son tour.

-Je suppose qu'on ne va pas y échapper... Tu veux faire la grève de la faim ? Eh bien, faisons-la à deux. De toute façon, je ne sortirai pas de cet appartement. Et je n'aime pas prendre mes repas seul. C'est un ultimatum, My. Je ne mangerai pas sans toi.

Sur ses mots, il se releva, comme si de rien n'était, et s'étira longuement.

-C'est la chose la plus stupide que je n'ai jamais entendu, répliqua Mycroft. Encore un conseil du Docteur Watson ?

-John n'aurait jamais cautionné une chose aussi stupide, répliqua Greg depuis la pièce d'à côté. Il y a quelque chose à la télé, ce soir ?

-Et ton travail ? Tenta Mycroft en le rejoignant sur le canapé.

-Tu penses sérieusement que je préfère mon job à toi ? Voyons voir... Supernatural ! Parfait !

-Gregory...

-Tais-toi, My, tu vas louper le début. Comment on met les sous-titres, sur cette télé ?

Mycroft soupira, et s'assit à côté de lui. De toute façon, son amant n'avait pas l'habitude de jeûner (au contraire, il prenait scrupuleusement ses trois repas par jours), il cèderait vite, et partirait.

Bien sûr, il avait tort.

~

C'était vrai, toutefois, que Greg n'était pas habitué à jeûner. Même lorsqu'il était étudiant, il prenait trois repas. Ce n'était pas sa faute, s'il aimait manger... Quelque chose que son ex-femme lui avait vertement reproché, d'ailleurs. Il comprenait la réaction de Mycroft. À la fin de sa relation avec Gemma, elle avait si souvent ce regard de dégoût et de désapprobation, à chaque fois qu'il mettait quelque chose dans sa bouche... Il avait été tenté de faire un régime. De faire quelque chose, n'importe quoi, pour faire taire ce regard-là. Et puis elle était partit. Heureusement, songeait-il avec le recul. Il avait noyé sa peine dans les donuts.

Le mot « donut » fit réagir son ventre, qui démarra au quart de tour d'un grondement bien ajusté. Greg soupira en fixant le plafond de la chambre. Il était étendu sur le dos, à côté d'un Mycroft au sommeil agité. Lui n'arrivait pas à dormir. Il avait trop faim. Il avait trop peur. Dans quoi est-ce qu'il s'embarquait ? Qu'est-ce qui lui prenait, de faire une chose aussi irresponsable que d'arrêter de manger et travailler ? Il risquait de tout perdre, dans cette folie.

Il tourna son regard vers Mycroft, qui, dans son sommeil, s'agrippait aux draps.

Oui, mais il ne pouvait pas risquer de le perdre, lui.

Il ne se doutait pas de l'intensité de ses sentiments, avant ce matin-là. Avant d'avoir retrouvé Mycroft en pleine crise d'angoisse, sur son canapé. Il ne s'était pas rendu compte à quel point cet homme était devenu important, pour lui. Il ne s'était pas rendu compte qu'il serait prêt à n'importe quoi pour ne plus revoir ce désespoir sur son visage.

Au diable les conséquences...

Son ventre protesta de nouveau, plus violemment.

-Ta gueule, répliqua Greg à haute voix en enfouissant sa tête dans son oreiller.

~

Une odeur réveilla Mycroft. Une odeur de croissant chaud.

L'image des croissants jaillit dans son esprit. Il s'imagina en prendre un, et le porter à ses lèvres, il imagina la texture de la nourriture, son goût... Il fut pris d'un haut le cœur, et son ventre se contracta. Il se replia sur lui-même, la respiration haletante. L'idée de manger... Non, il ne pouvait pas.

Vêtu de son pyjama de soie, froissé par la nuit agitée, il descendit doucement les escaliers, en s'accrochant à la rampe. Une sueur froide mouillait son front et son dos, résultat de l'angoisse irrationnelle qui lui serrait la gorge. Mais il refusait de s'y laisser prendre. Une marche après l'autre, il descendit. Il ne pouvait pas trop compter sur ses muscles, qui n'appréciait pas particulièrement la situation.

Gregory était dans la cuisine, en face d'une assiette de croissant. Intacte.

-My ! s'exclama-t-il en le voyant descendre. Pour l'amour du ciel, viens partager ça avec moi !

-Qu'est-ce que tu fais encore là ? Répondit Mycroft d'une voix enrouée.

-Tu me vexes, là.

-Tu n'as rien mangé... Pourquoi n'as-tu rien mangé ?

-Je te retourne la question.

Mycroft ne répondit rien. Il se servit un grand verre d'eau, et partit s'asseoir sur son canapé.

Gregory le rejoignit bientôt, son portable à la main, une expression soucieuse sur son visage.

-Je suppose qu'ils n'apprécient pas que tu abandonnes sans préavis ton enquête en cours ?

-Ils s'en remettront.

-Où ils te renverront, Gregory. Ce que tu fais est totalement irresponsable. Tu ne peux pas te permettre de perdre ton emploi.

-Parle pour toi.

-Personne ne te reprochera de partir maintenant.

-Je reste parce que je t'aime, My...

Mycroft ne répondit rien, se contentant de pencher sa tête en arrière, les yeux clos. Gregory n'arrêtait pas de répéter ça. Mais il n'arrivait pas à le croire. Pas pour de vrai. On ne pouvait pas l'aimer, lui. On pouvait aimer l'image « Mycroft Holmes », mais lui, lui, ça n'était pas possible. Juste... Impossible.

Il avait faim. Vraiment faim. Son ventre se contractait de façon sporadique, douloureuse. Mais la simple idée de nourriture le dégoûtait au plus haut point. Il survivrait. Il fallait juste qu'il dresse ce corps trop faible, plein de graisse, si laid et si mou.

Gregory l'inquiétait, par contre. Son dernier repas remontait au déjeuner d'avant-hier, et il avait déjà commencé à perdre du poids. Il évitait de se lever, et ses gestes se faisaient plus lents. Mycroft déduisait qu'il avait mal au ventre à ses traits contractés, et à ses mains serrées au niveau de son estomac.

Si la situation n'avait pas été aussi tragique, il aurait surement ri. Une bande d'imbéciles, voilà ce qu'ils étaient tous les deux.

-J'aime bien te voir sourire, commenta Gregory en souriant aussi.

Mycroft ne répondit rien, et ferma les yeux pour dormir un peu.

Lorsqu'il se réveilla, la nuit tombait. Le trou dans son ventre s'était fait encore plus grand, plus dévorant. Il chercha Gregory des yeux. Pourvu qu'il ait mangé quelque chose ! Mon Dieu, pourvu qu'il ne se soit pas entêté encore...

Mais Gregory se trouvait au même endroit qu'il l'avait laissé, dans son fauteuil. Son teint était vraiment pâle, et ses mains un peu plus crispées.

-Hello, darling, fit-il d'une fois affreusement fatigué en constatant l'éveil de son amant.

L'état de Gregory insuffla à Mycroft un coup au cœur.

-Mange quelque chose, Gregory, s'il te plait.

-Tu manges avec moi ?

Mycroft ne répondit rien.

-Eh bien, soupira l'autre, la question est réglée...

-Cesse tes enfantillages ! s'énerva Mycroft. Ce que tu fais, Gregory, va au-delà d'une simple aide ! Tu mets ta vie et ta santé en danger !

-My... rétorqua le policier en se levant, dans l'idée de le rejoindre.

Mais il avait surestimé ses forces, et le monde bascula à toute vitesse. Il gémit en heurtant le tapis.

Une vague de terreur souleva Mycroft. Il se laissa tomber à genoux à côté du policier, et suréleva sa tête pour la poser sur ses genoux.

-Grégory ? Grégory ?!?

Il n'ouvrait pas les yeux ! Oh mon Dieu, je l'ai tué, je l'ai tué, je l'ai tué...

La respiration de Mycroft s'accéléra à nouveau. Le son de ses battements de cœur s'intensifia, jusqu'à recouvrir tous les autres sons. À chaque « boum », comme un coup de canon, des taches rouges pulsaient devant ses yeux. Le monde était flou. Il n'arrivait plus à respirer. Je l'ai tué, je l'ai tué, je l'ai tué, je l'ai tué... Il se recroquevilla, les mains sur la tête, la gorge si serrée que l'air, en passant, émettait des sifflements rauques, douloureux. Je l'ai tué, je l'ai tué, je l'ai tué...

Une paume se posa sur sa joue.

-Mycroft, murmura une voix tant aimée, Mycroft, calme-toi. Je suis là. Je suis avec toi. Calme-toi.

Les mots percèrent difficilement la panique qui asphyxiait Mycroft. Ils mirent un temps avant de se glisser jusqu'à sa conscience, qui mit encore un temps avant de les comprendre, et encore plus à les croire.

-Gregory... sanglota-t-il.

-Je suis là, répéta le policier ne caressant sa joue de son pouce. Je suis là.

Mycroft se leva – en prenant garde à ne pas bousculer son amant – et se précipita vers la cuisine. Il ramassa la première chose qui lui tombait sous la main – du pain – et se précipita de nouveau au chevet du policier.

-Mange, dit-il avec douceur. Lentement.

-Et toi ? Répliqua Greg.

Mycroft ne répondit rien.

-Eh bien, je vais passer mon tour...

-Si tu ne manges pas, je te forcerais.

-Je suis sûr que tu n'en as même pas la force, My...

-Pourquoi tu ne veux pas manger ? Demanda Mycroft d'une toute petite voix fêlée.

-Parce que j'essaie de te prouver quelque chose, figure-toi, répondit Greg avec un pauvre sourire.

-Quoi ?

-Pourquoi tu veux que je mange, My ?

-Parce que je t'aime.

Les mots étaient sortis tous seuls. Et Mycroft, à ce moment-là, comprit à quel point ils étaient vrais.

-Parce que je t'aime. Je ne supporterai pas de te perdre.

-Bien, tu réagis comme moi, alors...

Mycroft ferma les yeux. Gregory était prêt à mourir. À mourir, bon sang ! Parce que lui, Mycroft, ne voulait pas manger.

Le trou, dans son ventre, s'était déplacé dans son cœur. Manger n'était plus si horrible. Manger était ce qui sauverait Gregory.

-Allez, tu dois bien l'admettre, maintenant ! Plaisanta l'inspecteur. Même Shakespeare approuverait mon geste !

Mycroft sourit. Bon sang, mais quel idiot, à plaisanter dans un moment pareil...

-La prochaine fois que tu voudras me prouver ton amour, Gregory, répliqua-t-il, le sourire aux lèvres et les yeux pleins de larmes, offre-moi une boite de chocolat !

-Tu les mangeras ?

Mycroft le regarda dans les yeux.

-Oui.

Et le sourire de Gregory se fit si lumineux qu'il réchauffa toute la pièce.

-Coupe-moi ce pain en deux, répliqua le policier. Je meurs de faim. Et pour l'amour de Dieu, commande des pizzas !

Mycroft s'exécuta. Il s'était attendu à ce que le pain, dans sa bouche, ait un goût de cendre. Mais il avait simplement le goût du pain. Il s'était attendu à un sentiment de dégout, et de rejet. Mais Gregory mangeait en même temps que lui, alors ce ne pouvait être vraiment mauvais.

Se remettre de ce jeûne forcé leur pris un moment, et supposa l'intervention d'un John complètement catastrophé, qui leur prescrivit à tous les deux un régime progressif, et se changea pour l'occasion en aide à domicile (en refusant catégoriquement l'aide de Sherlock, trop inquiet pour son frère pour être efficace en quoi que ce soit).

Bien sûr, tout ne se régla pas aussi simplement. Il en va des angoisses comme des masques et des mensonges : on ne s'en sépare jamais tout à fait.

Chaque soir, à partir de ce moment-là, Greg prit son repas avec Mycroft, et Mycroft l'attendait. Greg savait que s'il ne venait pas, Mycroft l'attendrait toute la nuit sans manger, toute la journée, toute la semaine, s'il le fallait. Manger n'était plus un problème, pour le politicien, si c'était avec lui, seulement avec lui. Être heureux était possible, mais avec lui. Être bien dans sa peau était possible, mais avec lui.

Ce n'était pas l'idéal, bien sûr, ce n'était qu'une nouvelle forme de dépendance. Mais, dans la vie, chacun fait au mieux avec ce qu'il a.

Et Mycroft avait Gregory.

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