La Fin
Les arbres morts du royaume défilaient à toutes vitesse sous mes yeux. Je ne m'arrêtais que pour pisser et dormir. Le royaume où Gon habitait n'était qu'à une centaine de kilomètres de moi. J'y étais presque.
Grâce à ma magnifique calculatrice j'ai réussi à déterminer le temps qu'il me faudrait pour arriver de chez moi à une vitesse constante de 110km/h jusqu'au port. Il me faudrait trois heures et treize minutes. Je n'avais pas pris en compte que l'on chercherait à me retrouver. Des cargos de policier étaient à mes trousses. Ils tiraient dans mes pneus quittent à me tuer.
Pourquoi ne voulaient-ils pas me laisser le voir ?! Qu'est-ce qu'ils me voulaient à la fin ?!
Je n'abandonnais cependant pas. Alors qu'il ne me restait que quelques kilomètres avant d'arriver à la frontière. Je devais passer la douane. Mon frère avait sûrement mit ma tête sur tout les murs. Je ne passerai jamais avec ma grosse voiture de sport cabossée. Je ressemble à un voleur en plus. Comme un débile je n'avais pas prit les papiers du véhicule mais j'avais toujours une fausse carte d'identité sur moi. Reste plus qu'à trouver un moyen de frauder. À l'entrée de la ville, je me suis garé et fit le chemin à pied.
Je suis allé dans une supérette du coin avec ma capuche sur la tête. Je baissais les yeux et marchais vite. Je pris cinq bouteilles de teinture éphémère noire, des savons de marseilles (senteur citron) et des déodorants, je les payai et sortis calmement. Je me teins les cheveux en noires, sans oublier mes sourcils. Mes yeux étant bleus je décidai de les cacher avec des lunettes de soleil et des lentilles de couleur marron. On est jamais trop prudent.
Le moment fatidique approchait à grand pas. J'arrivais vers seize heure devant la porte de la douane. À cette heure-ci les contrôles étaient moins méticuleux. Je ne devais pas laisser passer ma chance. Calmement, je m'avançai vers la dame au long cheveux bouclés. Elle me sourit tendrement et sans même me demander de vider mon sac me fit traverser le premier check-point.
Qui était cette dame ?
Je continuais ma route tenant fermemant ma sacoche et avançais entouré d'adultes en tout genre. Je me sentais épié mais je ne relevais pas la tête. Honnêtement, à part Irumi qui enverrai des agents de la CIA pour kidnapper son unique petit frère ? Personne. Et c'est justement là où je peux tirer mon épingle du jeu. On était dans une zone neutre.
Qui oserait kidnapper un adolescent avec autant de témoins et dans un pays qui prime la liberté ? Encore une fois personne.
Lorsque j'aurai franchit la frontière plus personne ne pourra m'arrêter.
Serein dans mes pas, j'avançais vers le deuxième check-point. Cette fois-ci un homme légèrement enrobé me regardait de haut.
Qu'est-ce qu'il me veut celui-là ?
_ Vos papiers d'identité s'il vous plaît. Fixez le point rouge en face de vous sans clignez. Merci de retirer vos lunettes de soleil.
Je tendis timidement mes (faux) papiers dans l'espoir de mener à bien mon jeu d'acteur.
_ Jacob Fèlcon. Vous pouvez y aller. Bienvenue à AirSpring. Si vous souhaitez directement prendre le bateau c'est sur votre droite, autrement allez tout droit.
_M-merci Monsieur... Passez une bonne journée.
Je repris mes papiers et me dirigeai vers la droite. J'y étais presque, il ne me manquait plus qu'à acheter un billet et embarquer.
Arrivé dans le hall du port, je voyais beaucoup de voyageurs grincheux et d'enfants pleurer devant la borne.
Le prochain bateau pour l'île de la Baleine partait dans trois heures. C'était le dernier de la journée après il faut attendre le lendemain onze heures.
Je me mis en ligne derrière une personne et attendais. Les minutes défilaient et il était déjà dix-sept heure. Encore deux heures et trente minutes avant l'embarquement et j'étais loin du compte. Une centaine de personnes encore devant moi.
Qu'est ce que je fais ? Je monte clandestinement ? Non après ça donnera une raison aux autorités de me ramener chez moi. Je devais à tout prix monter légalement.
Le temps s'écoulait petit à petit. Il était dix-neuf heure et se fut enfin à moi. Je n'avais jamais entré mes coordonnées aussi rapidement de ma vie. Je priai pour que cette foutue machine ne bug pas comme précédemment et heureusement elle ne le fit pas.
Dix-neuf heure vingt, j'étais assis sur un siège pas si confortable du bateau. Je n'avais malheureusement pas pu prendre un billet première classe.
J'étais assis à côté d'une jeune enfant d'à peu près neuf ans. Elle voulait sûrement vomir vu la couleur de son visage. Peureux pour mon sac, je le rapprochais de moi et me collais à la fenêtre.
Il faisait nuit dehors. Logique, il est vingt heure.
On ne voyait sur l'eau que le reflet des lumières du bateau.
J'admirai les vagues, c'était la deuxième fois de ma vie que j'allais à la mer. La première fois n'était pas vraiment agréable vu que personne ne voulait que j'aille me baigner de peur que je bronze trop. N'importe quoi. Cette fois-ci je compte bien profiter de ces pseudos vacances pour prendre des couleurs.
Des couleurs hein... Il en mettait dans ma vie lui effectivement. Beaucoup trop même. Des couleurs dans mes yeux tout comme sur mon visage. Il me manquait beaucoup et rien que savoir qu'il était dans le coma (un peu) à cause de moi ne me rassurait pas.
Pour aller jusqu'au port de l'île de la Baleine, il fallait environ six heures.
L'île était vraiment éloignée du monde mais faisait quand même parti du pays d'AirSpring. C'était un peu comme la Martinique ou la Guadeloupe, des mondes différents sous un même drapeau.
Fatigué de mes longues cavales, je fermais les yeux et m'assoupis heureux de voir peut être, demain, le visage de mon bien-aimé.
Ellipse du trajet
Il était deux heure du matin lorsque je posai mon pied sur l'île. Les lumière des maisons étaient éteintes. On sentait l'influence de la ville sur le port mais l'île ne perdait pas de son authenticité et de sa culture. Des dessins de poissons étaient sur les murs. Malgré l'heure qu'il faisait, la température était toujours haute même si des vents frais nous rafraîchissaient.
Je voyais mes camarades de voyage accompagnés par des habitants de l'île. Intelligent comme je suis, je n'avais prévenu personne de ma venu.
J'errai dans la ville à la recherche d'un quelconque endroit pour passer la nuit. Il me restait des sucettes d'ailleurs je n'avais pas tout mangé pour tout vous dire. Mon cœur n'avait pas la tête pour des sucreries et ma tête aussi d'ailleurs.
Après une bonne dizaine de minutes de marche, j'aperçois une forêt tropicale, là au moins je trouverai peut-être un endroit où dormir et me laver.
Ça faisait un moment que je sentais la transpiration malgré les déodorants et savons que j'avais achetés plus tôt à la supérette. L'odeur ne partait pas.
À l'aide de mon téléphone (j'avais retiré ma carte sim et l'avais mis en mode avion), j'éclairai mes pas dans le chemin sinueux de cette forêt sauvage.
Soudain, derrière les arbres, un lac. ALLÉLUIA ! Je vais pouvoir me baigner et enlever cette couche de saleté sur ma peau
Je retirai tout mes vêtements sauf mon caleçon ainsi que mes lentilles (ces trucs me grattait comme pas possible) et sautai dans l'eau. Elle était bonne, chaude comme il fallait. Je nageais heureux de sentir de l'eau. La couleur de mes cheveux s'en allait petit à petit, il ne m'en restait qu'un peu sur les pointes.
Je plongeait complètement ma tête dans l'eau et me savonait avec les restes de savon. Saveur citron grrr. J'aime cette odeur.
Histoire de me rincer je m'enfouis sous l'eau avant de ressortir tel une sirène sous la lumière blanche de la Lune.
Je retournai ma tête vers la rive et vit quelqu'un.
Il était debout dans l'eau je le fixai. Mes mèches de cheveux devant les yeux je ne discernai pas bien.
On aurait dit un garçon qui me regardait. Déterminé à savoir qui c'était je m'approchai et celui-ci recula.
Je n'abandonnai pas tout de suite et m'approchai plus. Il recula d'un pas encore.
Je me stoppai alors et essayai de déduire si en un bon je pouvais l'attraper. La réponse était non.
Pour ne pas vous mentir, j'avais peur qu'il me vole mes vêtements. On m'avait déjà fait le coup en primaire. On m'avait volé mes vêtements après la piscine, j'ai du faire le chemin en maillot de bain. Rien que d'y penser j'en ai des frissons.
Le vent souffla une légère brise faisant bougeant les nuages légèrement, nous plongeant moi et le mystérieux inconnu dans la pénombre.
Je m'avançai alors vers les vêtements et les enfilai rapidement. L'inconnu n'avait pas bouger. Il était debout comme un piquet. Une fois habillé mais tout mouillé. Je n'avais malheureusement pas de serviette. Je reportai mon regard sur le garçon en face de moi.
Le vent souffla une nouvelle fois me permettant de voir ces magnifiques yeux marrons légèrement dorés qui m'avaient tant manqués.
Désormais j'en étais sûr, il était là, en face de moi. Celui qui pendant tout ce temps m'empêchait de dormir sereinement. Le perturbateur de mon quotidien. Le fils de pute qui avait volé mon cœur sans scrupule.
Il me regardait l'air apeuré et triste.
Je lui fais peur ? Moi ? Je lui fais peur... Pourquoi...? J'avais mal au cœur, se regard qu'il me lançait... Pourquoi ? Cette sensation que j'éprouve me faisait tellement mal que je pourrai en mourir instantanément.
Je voulais parler mais aucun sons ne sortaient de ma gorge, j'avais une sorte de boule qui bloquait tout. Pourquoi me regarde-t-il comme ça...
On était resté là une bonne vingtaine de secondes à se regarder.
Hésitant, je fis le premier pas vers lui criant son nom :
_ G-gon ? C'est toi ? Je... C'est moi Kirua...! Tu te souviens de moi non...?
Gon s'avança alors près de moi et d'un ton sec dit :
_ Non. Je ne te connais pas. T'es qui ?! Comment tu connais mon nom ?!
Aie.
Coup critique, c'est super efficace.
Il ne me connaît pas. Peut-être que le jour de l'accident il avait prit un coup sur la tête le faisant perdre la mémoire ! Peut-être qu'il ne m'a juste pas reconnu après tout, mes pointes étaient encore légèrement noires presque grises et puis il fait nuit. Il doit avoir mal aux yeux c'est tout.
J'avançai vers lui toujours un peu plus hésitant mais Gon ne recula pas, il me regardait dans les yeux.
_ O-on était ensemble au lycée ! Tu te souviens avec les clans et tout ça... Et la fête et Biske. Les combats... Et le baiser aussi...
En prononçant ces derniers mots je ne pus empêcher mes joues de devenir cramoisi et détournai le regard. Qu'est-ce qu'il m'arrive... Voir un mec couleur fantôme rougir c'est pas super plaisant à voir je pense.
_ Qu'est-ce q-que tu racontes...! J'ai jamais quitté l'île moi...!
Il ment.
Pourquoi ment-il ?
Me connaissait-il donc vraiment ?
Ses yeux ne me regardaient plus alors que je le fixai admirer le sol.
L'espoir revit en moi. Il mentait sur quelque chose mais quoi ?
Cinq pas nous séparaient lui et moi. Cinq petit pas et je pourrai voir s'il me mentait vraiment. Ses oreilles étaient toujours rouges lorsqu'il me mentait. D'aussi loin je ne voyais rien.
Soudainement mes yeux replongèrent dans les siens. Il me regardait déterminé et me prit le poignet et nous nous mirent à courrir.
_ G-gon ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Il ne me regardait pas et me jeta dans une petit cabane près d'une maison. Il entra et ferma la porte derrière lui. J'étais assis parterre et le regardai :
_ Kirua... Je... J'suis désolé d'avoir fait semblant de pas te connaître tu m'as pris au dépourvu tu vois...
_ Pourquoi est-ce que je suis ici ? Pourquoi on va pas chez toi ?
_ Tante Mito a appris ce qui s'est passé entre nous. Elle n'approuve pas du tout notre relation et m'a forcé à rentrer au village.
_ Je suis désolé de ce que je vais dire mais quand tu dis notre relation tu penses a quoi précisément. J'suis relou j'sais mais ça me tiens à cœur de savoir...
_ Je... J'suis désolé Kirua... J'pense pas qu'on peut être ensemble... Je tiens beaucoup à Tante Mito c'est elle qui m'a élevée. Elle m'a vu dès que je suis sorti du ventre de ma mère. C'est comme ma vrai mère, je peux pas me permettre de la décevoir. Si elle venait à m'abandonner, je ne sais pas comme je pourrai vivre. Mes sentiments pour toi ne sont pas assez fort...
Aie...
Encore une fois.
Juste pour sa tante... Je comprends pas pourquoi il ne voulait pas être avec moi. Je suis là devant lui...
_ C'est ta vrai raison ? Tu penses vraiment ce que tu me dis là.
Toujours assis par terre je me relevai les larmes aux yeux.
_ Je-...
_ C'est vraiment ce que tu penses après tout ce qu'on a vécu ensemble... Ta tante c'est une putain d'homophobe et je mâche mes mots. J'ai-... J'me suis battu pour venir te voir pour me prendre un râteau... J'pensais qu'on était sur la même longueur d'onde...
_ Kirua ! Tante Mito n'est pas homophobe !Je suis vraiment désolé mais tu me comprends nan ? Et puis tu penses vraiment que ton royaume voudrait d'un prince gay ?
_ MAIS JE M'EN BRANLE DE CE FOUTU ROYAUME ! Tout ce que je veux... Tout ce que je veux c'est être avec toi... Pourquoi tu comprends pas ?
Je n'en pouvais plus... Mes larmes coulaient sans distinction, elles venaient s'écraser violemment sur le sol. Mon cœur battait si vite comme s'il n'était pas prêt, qu'il napproivait aps ce que j'avais dit... Je m'étais en quelque sorte confessé non ? Mais je devais continuer, je sentais au fond de moi que je devais vider mon sac jusqu'au bout.
_ Je sais que j'ai pas toujours été le meilleur avec toi, je sais que j'ai parfois joué avec tes sentiments, que je t'ai fait souffrir... Je suis pas le meilleur pour toi, je sais. Je sais, j'suis un mec pas une putain de go avec un vagin à ta disposition...! renifle Je le sais ça. Je sais tous ça ! Je veux juste retourner au moment où on était heureux tout les deux. Quand je t'appelais chaton. Quand on se regardait amoureusement même si c'était pas forcément réciproque.
_ Kirua...
_ Gon s'il te plaît... Laisse-moi une chance. Juste une chance de reprendre ou juste d'essayer de prendre ton cœur...
Je n'osais pas le regarder dans les yeux je ne voyais rien. La fatigue et les larmes me faisaient mal. Mon cœur battait si vite mais il me faisait tellement mal.
J'ai fermé mes yeux ça y est, j'ai débalé mon sac. Qu'est-ce que j'en ai à foutre maintenant ? Il s'en fou de moi... Il m'aime pas... Il m'a peut être jamais aimé d'ailleurs. J'étais juste la dans mon déni comme un légume pourri dans une épicerie.
_ Kirua... Regarde-moi...
Il prit mon visage entre ses mains et colla son front au mien. Qu'est-ce qu'il fou ? S'il veut me donner des faux espoirs il est bien parti. J'étais incapable de me libérer. Sentir la douce chaleur de ses mains sur mes joues me réconfortait ne serait-ce qu'un peu que peut-être j'avais une chance. Une toute petite chance de pouvoir rester à ses côtés...
Perdu une nouvelle fois dans mes pensées, j'avais détourné la tête qu'il tourna une nouvelle fois vers lui.
_ Kirua, jamais. Au grand jamais je n'ai dit que tu avais perdu mon cœur. Je t'aime de tout mon cœur mais j-...
Mon cœur rata un battement. Avait-il vraiment dit ce que j'avais entendu ? Pour de vrai ? Pris d'un élan de folie je rétréci la distance entre nos lèvres et l'embrassa. Réticent, il ne répondit pas alors je m'arrêtai. Il attaqua alors de lui-même mes lèvres les léchant pour me demander l'accès.
Ses mains étaient autour de mon cou, la danse endiablée de nos langues commença, une bien différente que la première fois.
Je passais mes mains sous son t-shirt touchant son dos et lui ses mains dans mes cheveux. Je le serrai plus contre moi ne voulant pas perdre une goutte de la chaleur de son corps. J'en voulais plus. Toujours plus. Mes mains caressaient son dos avec ferveur et je forçai mon amoureux en se pencher vers l'arrière
À bout de souffle nous nous séparâmes, un simple filet de salive nous reliant. Mes yeux brillaient de désir et les siens aussi. Je pouvais entendre mon cœur battre en rythme du siens. Comme deux âmes sœurs. Alors que je m'apprêtais à l'embrasser de nouveau il mit son index sur ma bouche.
_ On ne peut pas Kirua... dit-il entre deux souffles.
_ Mais tu en as envie tout autant que moi Gon !
Il se décolla de moi et me tourna le dos.
_ Pourquoi faut-il toujours que tu respectes les règles ! Pourquoi faut-il toujours que tu écoutes ce que l'on te dit. Rebelle-toi un peu ! Gon... S'il te plaît... Ne me repousse pas une deuxième fois après m'avoir fait subir ça...
Il avança une bonne fois pour toute vers la porte et mit sa main sur la poignée.
Le silence.
Un silence pesant que personne ne souhaitait entendre après de telles paroles, cependant il fut gâché par des sanglots qui n'étaient pas les miens.
Gon pleurait...
Inquiet, je mis ma main sur son épaule et le retournai. Je le pris dans mes bras. Il pleurait à chaudes larmes, il s'accrochait à mon t-shirt qui avait séché entre-temps pour le remouillé de plus bel. Nous nous assîmes sur un canapé délabré et je le regardai.
Le temps s'était comme arrêté.
J'avais mon amoureux dans mes bras qui pleurait, mais il était là et c'était le principal. Je n'étais pas le meilleur pour réconforter les gens mais pour lui je voulais bien faire une exception.
Je lui chuchotais des mots doux à l'oreille et petit à petit il s'endormit dans mes bras comme un ourson. Sa respiration était régulière. Fatigué également, je me couchai à côté de lui, mon front contre le sien.
Demain sera une dure journée, ou plutôt tout à l'heure, car il était déjà trois heure du matin lorsque nous nous sommes endormis.
Ellipse de la "nuit"
Les oiseaux tropicaux chantaient dans nos oreilles. Je me sentais bizarrement bien sur se canapé délabré. J'ouvris mes yeux et me vit dans un grand lit deux places collé à une fenêtre en bois.
Je n'étais plus dans la cabane ? On m'avait transporté ? À côté de moi se trouvait un petit hérisson endormi tenant ma taille comme un coussin.
Putain qu'est-ce que j'l'aime...
Je caressai son visage doucement. Je savais que bientôt, lorsqu'il se réveillera, il ne voudra plus me voir. Je devais profiter le plus possible de sa présence près de moi avant qu'il ne veuille plus de moi...
Je passai mes bras autour de lui et le serrai encore plus, hummant l'odeur agréable de ses cheveux. Une douce odeur de mangue. Qu'est-ce que j'aime cette odeur. Je me rendormis dans les bras de mon bien-aimé.
Le temps s'écoula encore. Je me réveillai car je sentis une masse près de moi bougé.
J'entrouvis un œil et fis semblant de dormir.
Gon de ses beaux yeux marrons me regardait où plutôt semblait regarder mes lèvres intensément.
Il remit une mèche de mes cheveux blancs en place. Il semblait pensif. Puis, il embrassa son index et son majeur avant de les poser sur mes lèvres.
Il tenta de s'en aller mais je resserai notre étreinte l'empêchant de partir. Il était dos à moi et se débattait du mieux qu'il pouvait. Ce qu'il est con cet enfant. Il se retourna et nos deux yeux se rencontraient. Lorsque j'admire ses yeux, j'ai l'impression d'entrer dans un nouveau monde, dans un monde où il n'y a que nous deux. Ensemble pour l'éternité.
Élas ça ne sera pas possible.
En guise de bonjour, je fis un chaste baiser sur ses lèvres et le relâche.
Il se releva rapidement le feu aux joues.
Je chuchotai un mignon et il rougit de plus bel courant vite je ne sais où.
Je me redressai sur le lit et fixai le plafond. S'il réagit comme ça... C'est qu'il m'aime non ? Il me l'a même dit hier. Le problème ne vient donc pas de moi.
C'est ça Tante Mito et ses pensées des années 1500. Je devais la faire changer d'avis ou faire changer d'avis Gon.
Dans les deux cas je suis bien parti pour ne pas y arriver. Je lâchai un soupir avant d'entendre des cris et des casseroles tomber.
Apeuré, je sautai du lit et descendis en trombe les escaliers. Tante Mito venait de gifler Gon tout en lâchant ses casseroles.
_ GON FREECS COMMENT OSEZ-VOUS ?!
_ T-tante Mito... A-Attends je vais tout t'expliquer...!
Tante Mito ne perdit pas un instant et claqua son autre joue.
_ Qu'as-tu encore fait avec ce garçon ?! Je t'avais déjà prévenu avec cette histoire de Kiru-machin truc il y a deux mois et on dirait que ça ne t'as pas suffit.
_ M-mais Tante Mito... J-... Je l'a-...
_ Ose finir cette phrase et je t'envoie chez ton oncle pour trois ans. On verra si tu souhaites encore te confesser devant moi. Quand à toi jeune homme. Dit-elle en le fixant d'un regard noir que je lui rendis partiellement. N'as-tu pas honte de forniqué sous mon toit ?!
- Hein..
Gon et moi devinrent tout rouges ! On l'a pas encore fait de ce que je sache.
_ Madame. J'ai bien peur que vous vous trompez ! Gon et moi on a rien fait hier soir. Je vous le promet !
_ Explique moi ses yeux bouffis alors ! Hein !! Et ce matin il s'est plaint d'avoir mal au dos !
_ Il a juste beaucoup pleurer à cause de vous Madame. Et pour le dos cest parce qu'il m'a porté !
Je descendis les dernières marches qu'il me restait et me mis devant mon chaton face à sa Tante.
Elle me dévisageait avec un regard plus noir que la dernière fois que je lui rendis complétement.
L'atmosphère était pesante. Aucun de nous ne lâchait l'affaire. Elle tourna son regard vers Gon puis revint vers moi. Elle lui prit le bras et le tira vers elle. Instinctivement, je pris son deuxième bras et le tira vers moi. J'avais largement plus de force qu'elle. Je commençai à parler, ma main désormais dans celle de Gon.
_ Très chère Dame Mito, je tiens à vous informer que votre très cher neveu est gay et sortira prochainement avec moi.
Gon ne savait pas quoi répondre tellement il était rouge de honte. Tante Mito détourna une nouvelle fois son regard sur lui puis me regarda.
_ Ton nom.
_ Zoldick, Kirua Zoldick pour vous servir ou pas. Plutôt pas d'ailleurs.
Suite à l'entente de mon nom sa réaction avait changé. Elle s'était comme détendu mais restait très sérieuse. La bataille sera peut-être plus simple à gagner que prévu Toujours sur mes gardes, je serrai la main de mon chaton comme pour le rassurer même si c'était plus moi qui avais besoin de réconfort.
Elle tira un chaise et s'assit. Elle pointa de la main les chaises en face d'elle. Nous nous sommes assis dans le silence. Qu'est-ce qu'il se passe là ?
_ Tu es donc le fameux Kirua qui a fait pleurer Gon.
Faire pleurer ? Je l'ai fait pleurer... Ayayaie je suis mal barré là. Je regardai Gon et il détourna le regard sur ses mains que j'avais lâché.
_ Jeune homme, je pense qu'avant toutes choses, toutes conversations sérieuses entre toi et moi, j'aimerai savoir si tu as eu une discussion importante avec mon neveu.
_ Je lui ai parlé hier soir quand je suis arrivé... Je ne me suis pas vraiment excusé à proprement parler MAIS ! Je compte me rattraper à partir d'aujourd'hui. Je-...
_ Jeune homme, je ne souhaite pas des paroles mais des actes et de ce que je vois mon petit Gon à tellement pleurer cette nuit qu'il arrive à peine à ouvrir les yeux correctement tellement ils sont gonflés. Sais-tu combien de jour il a pleuré lorsqu'il a reçu ta lettre ?
Une lettre ?? Quelle lettre ?
_ Attendez ! Quelle lettre ? Je ne lui ai jamais envoyé de lettre ! Je pensais qu'il était dans le coma moi !
Gon se tourna vers moi perplexe.
_ Dans le coma ? Mais qu'est-ce que je foutrai dans le coma ?
_ Gon le langage!
_ Après l'accident avec Ono, mon frère m'a dit que tu-... Mon frère m'a dit... Oh le bâtard.
_ Kirua le langage vaut pour toi aussi !
Ce fils de pute ! Il m'a menti jusqu'au cou ! Et moi comme un gros débile ça m'a pas choqué que se soit pas un médecin mais lui qui m'annonce la nouvelle. J'aurai du forcé jusqu'au bout mais j'ai abandonné. Je serrai les poings sur la table. Quand je rentre je lui pètes la gueule à celui là.
_ Donc tu n'as jamais envoyé de lettre ? Commença Gon. Jamais jamais de la vie tu ne m'as envoyé de lettre ?
Ses yeux brillaient d'une lueur qui m'était inconnue. Comme de l'espoir.
_ Bien sur que non ! Et pourquoi je t'enverrai une lettre alors qu'on a des numéros de téléphone ? On est pas au Moyen-Âge.
_ Alors... Tout est parti de ça... Toute cette merde pour ça...
_ Pourquoi ? Elle disait quoi cette lettre ?
_ Dans la lettre, tu me disais que tu voulais plus jamais me revoir parce que j'avais pété soi-disant un câble sur Ono... Tu disais que tu ne m'as jamais aimé et que tu jouais avec mes sentiments depuis le début. Tu disais que tu voulais pas que je te cherche et qu'il voudrait mieux que je fasse comme si je te connaissais pas si on se revoyait. Dedans tu me disais aussi que tu allais te marier avec une femme d'un autre royaume le jour de tes dix-huit ans...
Rien qu'au timbre de sa voix je sentais qu'il n'était pas bien. Une larme coula sur sa joue mais je m'empressais de l'essuyer en lui souriant légèrement.
_ Jamais de la vie je ne ferai ça Gon... Et pourquoi j'irai me marier avec quelqu'un d'autre que toi...
Il rougit immédiatement faisant rire sa tante. L'atmosphère s'était légèrement détendue.
_ À cause de cette lettre, reprit Gon, Tante Mito a voulu me prouver que sortir avec une femme c'était mieux car les mecs sont tous pareils, ils nous jetent à la poubelle comme des peaux de bananes. Elle n'est pas homophobe elle s'inquiétait juste pour moi...
Un long silence s'installa que personne n'osait briser. Tante Mito s'adossa et mit sa tête en arrière pour chuchoter un "Quelle histoire de merde..."
Elle respecte pas ses propres règles hein. Soudain elle se redressa et me fixa dans les yeux.
_ Kirua, tu me jures, tu nous jures que tu n'avais pas conscience de l'existence de cette lettre et que par conséquent tu n'es pas responsable de la dépression de mon neveu.
Attends quoi dépression ? Il a fait une dépression ? Il va mieux ? D'un mouvement de tête je regardai Gon qui n'osait toujours pas me regarder. Il a fait une dépression à cause de moi ? Si j'étais venu plus tôt... Peut-être qu'il n'en aurait jamais fait. Je suis trop bête croire les paroles de mon frère putain.
_ Je savais même pas que des lettres ça s'envoyaient encore pour tout dire.
_ Je ne te crois pas encore totalement pour tout te dire, dit-elle en croisant ses bras contre sa poitrine, mais je tiens à respecter la décision de Gon. Cependant, si tu le fais pleurer encore une fois, je te jure que je pars avec lui quelque part où même un prince ne peut pas aller. Et crois moi quand je veux je peux.
Elle termina sa tirade avec un grand sourire effrayant. Elle se leva et pris Gon dans ses bras.
_ Si jamais il te fait souffrir viens voir Tata elle le remettra en place.
_ Oui Tante Mito !
Il lui sourit de toutes ses dents et lui rendit son étreinte. Puis il se retourna vers moi pour me sauter dessus.
À cause de l'élan je tomba parterre et nous rigolâmes tout les trois heureux. Gon avait raison sa Tante elle est vraiment... spécial.
L'heure était aux retrouvailles. Gon racontait toutes les bêtises que lui et moi avions faites. Tante Mito n'en perdait pas une miette et Gon souriait heureux. Qu'est-ce que je ne ferai pas pour le voir sourire tout les jours comme ça. Même si ce n'est pas à moi qu'il sourit. Juste le savoir heureux me suffit finalement.
Le soleil s'était couché et Tante Mito était partie chez une amie laissant Gon et moi seuls dans la maison.
On était assis tout les deux sur le canapé main dans la main. Le savoir près de moi quelle sensation.
La vieille télé de la maison passait une novelas. Des histoires franchement hilarantes et prenantes si on fait abstraction du jeu d'acteur et du doublage de qualité médiocre. Ne parlons pas du script.
_ Dit Kiru-chan... Tu penses que dans dix ans on sera toujours ensemble ? Dans dix ans tu m'aimeras toujours autant ? Et si ton père il veut pas de moi ? Et si ton frère me joue un sale coup et je peux plus te voir ?
Je pris son visage dans mes mains et colla nos fronts. Avec tendresse et confiance je dis :
_ Qu'il essaie, je ne laisserai pas faire. Plus rien ne peut me retirer à toi maintenant que l'on est ensemble. Même toi, tu ne peux plus partir. D'ailleurs fais moi penser à lui péter la gueule. Me mentir comme ça c'est pas humain. Que ce soit dans dix ans, vingt ans, trente ans ou même dans une heure, je t'aimerais et t'aimerais toujours. À la vie comme à la mort Chaton.
Je l'embrassai amoureusement, je ne le lâchai pas du regard. Je le fis basculer sur le dos le surplombant. Il était rouge pivoine et cachait ses yeux. Cette vue était irrésistible mais je voulais voir ses yeux à tout prix. Je retirai ses mains et l'embrassai une nouvelle fois plus longtemps. Il mit ses mains autour de mon cou et je caressai prudemment son torse.
Nos langues entrèrent en contact, elles s'enroulaient, se caressaient comme leur deux propriétaires. Il poussait de en temps de légèrement cries lorsque que mes mains frôlaient ses hanches. D'ailleurs celles-ci remontaient petit à petit vers ses tétons. Je me suis alors rappelé de la promesse que j'avais faite avec Tante Mito : "Pas de choses obscènes sous mon toit !!". Tant que ce n'est pas sous son toit je peux ? Je dis ça mais Gon ne voudra jamais.
Je mis fin à notre baiser haletant, je le regardai de haut, son t-shirt à moitié relevé. Il était essoufflé et son regard... Aah...
Un regard tellement profond que je ne savais plus quoi faire à part me cacher derrière un coussin, les joues et les oreilles rouges.
Il se redressa et me regarda avant de se coller à moi. Il renifla mon cou avant de souffler légèrement me procurant un frisson étrangement agréable. Je baissai mon coussin et nos regards se croisaient. Ce n'était plus le même. Quelque chose l'avait comme possédé mais bizarrement j'avais l'impression que si je me laissais aller je n'allais pas le regretter.
Il prit mon menton entre son pouce et son index et m'embrassa une nouvelle fois. Sa main traînait un peu trop près de mes jambes à mon goût mais je ne l'enlevais pas. Pourquoi devrais-je ?
La porte d'entrée s'ouvrit violemment et nous entendîmes un "Je suis rentrée les garçons".
Rouge de honte nous nous sommes écartés et avons fait semblant de regarder la télévision. Je n'osais pas le regarder et lui non plus.
_ Bah alors qu'est-ce que vous avez ? Fit Tante Mito.
_ Rien rien.. Répondit Gon. Rien...
Pour profiter de lui, j'avais décidé de rester deux mois. Il m'avait fait visiter toute son île, rencontré des amies, on avait bien rigolé. Il m'avait appris à pêcher pendant que j'essayais de lui construire un skate.
Des jours de pure de plaisir.
Tout les soirs on restait assis près d'un arbre, admirant les étoiles.
Il aimait beaucoup me parler des étoiles. Il disait que lorsqu'il regardait mes yeux ils voyaient un ciel étoilé comme il n'en avait jamais vu. Avec lui je laissai ma garde tombé, je rougissais pour un rien.
On était fou amoureux l'un de l'autre, je ne pouvais pas me passer de lui et lui aussi.
Le jour de mon départ, il réussit à convaincre sa tante de le laisser venir avec moi.
Je devais défoncer mon frère. Arrivé au royaume, mon frère et mon père m'attendait d'un pied ferme. Je n'avais pas peur d'eux. Une dispute acharnée commença mais je n'abandonnai pas. Mon frère n'avait pas d'argument lorsque je lui demandai pourquoi il m'avait menti. Il retorqua :
_ C'était pour ton bien. Qu'est-ce que tu vas faire avec un bouseux ? Un incapable qui ne connaît rien au monde ? Tu as besoin de quelqu'un pour t'épauler lorsque tu deviendras roi et puis-...
_ La réponse est toute faite, je ne deviendrai pas roi. Je te laisse la place grand frère. Va diriger ce royaume que t'aimes tant. Moi j'm'en branle jusqu'au cou.
Stupéfait Irumi nous laissa partir. Ma mère nous donna de l'argent nous partîmes vivre notre vie.
Cela faisait maintenant cinq ans qu'on vivait ensemble à la campagne. Nos journées étaient calmes remplis d'amour. On vivait notre meilleure vie et rien n'y personne ne pourra nous séparer.
Pour le meilleur et pour le pire je le suivrai. Et j'espère que lui aussi acceptera de rester avec moi...
Je n'abandonne pas même si je lui ai souvent demander. Je suis heureux qu'il ne m'écoute jamais.
Fin
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ENFIIIIIIN LA FIN POUR VOUS SERVIR !
VOUS RENDEZ COMPTE DU TEMPS QUE JAI PRIS POUR UNE FIN POURRI COMME CA XDDDD
Plus sérieusement merci d'avoir été aussi nombreux ! Merci de lire cette histoire parti en cacahuète comme toute les autres. Je me suis levée un bon matin j'ai réinstallé Wattlad et j'ai commencé à écrire la fin.
Me demander pas pourquoi je l'ai fait et puis voilà une fin !
Ma façon d'écrire à sûrement changé ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit et pour vous dire je ne me souvenais pas bien de l'histoire. (Cringe un peu d'ailleurs comment vous faite pour lire ça genre aleid)
Je vous remercie encore de m'avoir accordé votre temps !
Passez de bonne vacances pour ceux en vacances !
Travaillez bien pour ceux en cours ou au taf!
Et les chômeurs bah bon chômage !
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