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1. La revanche d'Isolt Sayre

La revanche d'Isolt Sayre

Contexte : Isolt Sayre fait partie des quatre fondateurs de l'école de magie américaine Ilvermorny. C'est une sorcière irlandaise de sang-pur, descendante de Salazar Serpentard et de Morgane (demi-soeur du Roi Arthur, grande adepte de magie noire et ennemie jurée de Merlin). Elle est née en 1603 en Irlande et n'avait que cinq ans lorsque le cottage de sa famille a dû faire face à un incendie qui a tué ses parents : William Sayre et Rionach Gaunt. Elle a vécu pendant douze ans avec sa tante Gormlaith Gaunt qui a tenté de lui inculquer les valeurs et principes de l'idéologie de la suprématie des sang-pur tout en l'empêchant d'étudier à Poudlard qu'elle considérait comme corrompue à cause des nés-moldus qui y étaient accepté. Isolt va finir par se rendre compte que Gormlaith est en fait la meurtrière de ses parents et va prendre son courage à deux mains pour s'enfuir.

Évidemment l'histoire est loin de s'arrêter là mais je vais raconter le passage qui suit ce que je vous ai raconté, avec mes mots et mon imagination puisque ce n'est pas vraiment développé. Une fois mon one-shot lu, je vous invite à découvrir l'histoire entière de cette incroyable sorcière que vous pouvez trouver sur wizardingworld.com ou sur harrypotter.fandom.com pour la version française.

Je ne vous embête pas plus, place à la lecture maintenant 😇

Cela faisait déjà plusieurs jours qu'elle y pensait mais ce n'était pas une mince affaire. Certes, Isolt avait dix-sept ans maintenant, ce qui faisait d'elle une jeune femme mais échapper à Gormlaith semblait presque impossible. Elle se laissa encore trois jours pour se préparer, pas un de plus. Trois seraient largement suffisants pour se rendre compte qu'elle faisait le bon choix. Elle ne savait pas vraiment où elle partirait, ce qui l'inquiétait le plus c'était sa tante. Gormlaith était une sorcière très cruelle mais aussi intelligente et puissante, Isolt avait passé assez de temps à ses côtés pour savoir à quel genre de femme elle avait affaire.

Elle n'avait aucune idée de si Gormlaith savait ou non qu'elle avait fini par apprendre la vérité sur l'incendie de Ilvermorny qui s'était passé douze ans plus tôt. C'était un cottage parfaitement charmant située dans la non moins charmante vallée de Coomloughra; elle y vivait épanouie avec ses parents pour qui elle était un véritable trésor. Rionach et William descendaient de sorciers à l'histoire maudite et connus de tous dans le monde des sorciers mais ils étaient, bien au contraire de leurs ancêtres respectifs, des personnes bienveillantes et qui se contentaient de peu.

Leur passe-temps préféré était de faire apparaître des papillons et des bulles de savon au bout de leur baguette grâce à des incantations parfaitement innofensives dont ils détenaient le secret. C'était les sortilèges préférés d'Isolt qui passaient ses journées à se rouler dans l'herbe et à attraper les sauterelles des prairies environnantes.

Mais tout ça était loin derrière, le cauchemar qu'elle avait vécu le jour où elle avait entendu leurs hurlements de douleur tandis qu'ils brûlaient en même temps que leur maison était le souvenir d'eux qui hantaient le plus Isolt. Sa tante l'avait alors pris sous son aile mais à partir de cet instant, sa vie fut bien différente.

Il en était fini des papillons et des bulles de savon. Une fois, Gormlaith avait fini par craquer quand Isolt l'avait supplié de venir faire un tour à la fête de la Saint-Patrick organisée annuellement par les moldus mais si elle avait accepté, ce n'était pas pour faire plaisir à sa nièce. Car ce jour-là, au programme, il y avait l'exécution d'une femme accusée de sorcellerie. Cette accusation n'avait jamais été réellement prouvée et pour la première fois, Isolt avait vu de ses propres yeux ce que l'on faisait aux sorcières. Ce jour devint le deuxième pire jour de sa vie, elle avait vu cette jeune femme brûler sur le bûcher devant une foule qui brandissait des fourches en applaudissant et en hurlant des menaces envers les personnes comme sa tante et elle. Une nouvelle victime par le feu.

La chasse aux sorcières était courante à cette époque et c'est pourquoi, Gormlaith et Isolt vivaient dans la vallée des Harpies, isolées du village et des moldus.

La pauvre femme s'appelait Précieuse et Isolt avait vu les flammes lui lécher les mollets avant de monter de plus en plus haut, arrachant des cris de terreur et de supplication à la sorcière. À ce moment-là, Gormlaith se pencha vers elle, un sourire diablement satisfait étirant son visage et lui chuchota ces mots avec froideur :

- Je t'avais dit que les moldus étaient des monstres, tout ce qu'ils souhaitent c'est notre extermination. Il est donc important que tu comprennes que tous ce que ces rats méritent, c'est de mourir dans les pires des souffrances. Quand tu seras prête Isolt chérie, je t'apprendrais à te venger d'eux à ma manière.

La fillette tourna lentement la tête vers elle, sa tante avait gardé un sourire extravagant et se releva en direction du bûcher avant d'applaudir le spectacle qui se déroulait devant ses yeux pour imiter ceux qu'elle détestait plus que tout au monde.

Gormlaith a toujours haï les moldus au plus profond d'elle. Lorsqu'elle en voit passer près de la maison, elle les ensorcelle parfois de manière cruelle : pour qu'ils perdent la tête ou qu'ils se mettent à hurler de douleur. Une fois, une mère a reçu un maléfice l'obligeant à jeter son enfant du haut de la falaise mais le garçonnet s'est enfui en comprenant ses intentions.

Gormlaith ne déteste pas que les moldus, mais aussi les animaux; du simple loir au chartier en passant par le porlock. Elle aime les ensorceler et les chasser lorsqu'elle estime qu'ils déambulent trop près de la maison.

Au cours des années passées chez sa tante, Isolt a fini par comprendre avec effroi et dégoût que celle-ci était à l'origine de l'incendie de Ilvermorny qui a tué ses parents. La haine profonde de Gormlaith envers les moldus l'a poussé à commettre ce crime irréparable, elle ne supportait pas que sa soeur et son beau-frère inculquent à leur fille l'amour et le respect de ceux qu'elle appelle communément les «sang-de-bourbe».

Quand elle a prit Isolt sous son aile en lui ayant préalablement fait croire qu'elle l'avait sauvé, elle a tenté de l'élever dans l'inimitié des moldus; en vain.

Lorsque sa nièce a atteint l'âge de onze ans, elle lui a interdit d'intégrer l'école de sorcellerie de Poudlard alors qu'Isolt rêvait d'aller à Serdaigle depuis toujours, prétendant que le collège était corrompu par la présence d'élèves nés-moldus. D'après elle, seuls les enfants de famille de Sang-pur comme la leur devraient avoir le droit d'y étudier.

Depuis douze ans maintenant, Gormlaith avait fait vivre un enfer à Isolt. Cette dernière comptait enfin y mettre fin. Le jour venu, celui où elle s'était décidé à s'enfuir loin de toute cette toxicité malsaine, il lui avait fallu trouver un plan pour voler la baguette de sa tante. Isolt craignait cette baguette à cause de la première personne à qui elle avait appartenu mais elle était contrainte de s'en emparer, Gormlaith ne l'avait jamais laissé avoir la sienne et elle en aurait bien besoin lorsqu'elle quitterait définitivement la vallée des Harpies.

Cette baguette était faite de bois d'amourette et une corne de basilic constituait son coeur, celui qui l'avait fabriqué était ni plus ni moins que son première propriétaire : Salazar Seprentard, fervent partisan de la suprématie des Sang-pur et ancêtre d'Isolt et de Gormlaith. Il était l'un des fondateurs de l'école de magie Écossaise, celle qu'Isolt n'aura jamais eu la chance d'intégrer, à son plus grand désarroi.

Il serait difficile de réussir à mettre la main sur la baguette de Serpentard car sa tante l'avait en permanence sur elle, il lui faudrait donc détourner son attention pour tenter de lui prendre sans qu'elle s'en aperçoive; ce qui sera loin d'être une mince affaire.

Isolt prétendit une cueillette de fraises des bois pour s'éloigner du pavillon, Gormlaith ne la soupçonna pas de quelconque méfait puisqu'elle avait l'habitude de laisser sa nièce s'aventurer en lisière de la forêt. Cette fois cependant, Isolt s'aventura encore plus; elle savait qu'un troll vivait dans une clairière au milieu des arbres et comptait l'attirer jusqu'à leur habitation.

Les trolls des forêts n'étaient pas plus intelligents que les trolls des montagnes ou de rivière mais étaient d'une grande agressivité. Ils avaient une peau vert clair, une touffe de cheveux hirsutes bruns ou verts sur la tête et une barbe en pointe qui n'était pas sans rappeler la forme d'un sapin en décomposition. Celui que Isolt voulait attirer avait un nom aussi grotesque que son apparence; Napokue était un de ces trolls solitaires.

Si l'idée d'attaquer le pavillon ne lui était jamais venu avant, c'était parce que Gormlaith avait tracé un cercle de protection tout autour avec sa baguette un jour de printemps 1610 où Napokue voulait leur dire bonjour à sa manière. Lorsque le troll essayait de traverser la limite, une douleur aiguë se déclenchait dans tout son corps mais Isolt était persuadée que si elle le mettait assez en rogne, il passerait outre cette douleur pour pouvoir l'écraser en réponse à son audace suicidaire.

La jeune sorcière se montrait extrêmement prudente à mesure qu'elle s'enfonçait dans les bois, elle pouvait tomber sur le troll à tout moment. Soudain, elle entendit un bruit qui ressemblait à un grondement sinistre; elle le suivit pour en comprendre son origine et aperçut finalement Napokue. Il était allongé sur le sol et le bruit était en fait son ronflement, il était si grand que Isolt ne réussit pas tout de suite à distinguer sa tête. Le troll était dos à elle et la sorcière aperçut un écureuil au pelage roux perché dans un arbre voisin; au premier abord, elle sembla plutôt amusée de sa présence mais le rongeur jeta furieusement un gland sur la tête de Napokue dont le ronflement provoquait un vacarme assourdissant.

Le visage d'Isolt changea de couleur, passant d'un teint rosé à un blanc presque maladif car en réponse au choc reçu, la créature se retourna dans son sommeil - écrasant les violettes des marais qui avaient poussé là et faisant trembler légèrement la terre. Le troll lui faisait maintenant face mais fort heureusement, il dormait toujours à poings fermés.

Cependant, il fallait tout de même trouver un moyen de lui faire ouvrir les yeux si Isolt voulait l'attirer jusqu'au pavillon. Elle regarda autour d'elle pour pouvoir mettre la main sur quelque chose qui lui serait utile pour y arriver et aperçut d'énormes pierres de la taille de son poing. Isolt en ramassa une, puis une deuxième au cas où et s'éloigna de quelques pas avec prudence. Elle jeta un coup derrière elle comme pour constater qu'il n'y aurait pas d'obstacles sur son chemin lorsqu'elle devrait prendre ses jambes à son cou puis catapulta l'un des deux gros cailloux de toutes ses forces en direction de Napokue.

La pierre rebondit sur le nez du troll qui se contenta simplement de pousser un petit grognement en se grattant la partie du visage correspondante, ses yeux restèrent clos. Isolt n'en crut pas ses yeux et tenta sa chance une seconde fois mais l'agacement avec lequel elle lança la deuxième pierre se fit ressentir et elle rata sa cible.

Elle fouilla alors les alentours à la recherche d'une meilleure idée et tomba sur un gros morceau de bois qui semblait avoir fait autrefois partie intégrante d'une massue, Napokue avait dû la casser en frappant quelque chose de beaucoup trop solide avec. Isolt l'empoigna à deux mains et le traîna, non sans mal à cause de son poids, vers la créature ronflante; cette fois elle ne pourrait pas se contenter de se tenir à quelques mètres du troll. Elle s'approcha de lui à pas de loup en restant le plus loin possible de sa tête, elle préférait éviter qu'il n'arrive à l'attraper et qu'il la dévore comme si elle n'était qu'un vulgaire jambon.

Isolt prit alors son élan et contracta les muscles de ses bras pour réussir à soulever sa nouvelle arme assez longtemps, son visage était crispé par l'effort surhumain qu'elle devait faire pour la porter. La massue de fortune se balançait de gauche à droite et de plus en plus vite et atterrit sa course dans la jambe aussi épaisse qu'un tronc d'arbre de Napokue. Le choc fit reculer la jeune sorcière de quelques pas mais ce ne fut rien comparé au vol plané qu'elle fit lorsque la créature qui se réveilla à moitié lui donna un grand coup de pied.

- Maudit troll. Tu ne te réveilleras donc jamais ma parole, souffla Isolt entre ses dents en rejetant en arrière la longue chevelure brune qui lui était tombé sur le visage.

L'atterrissage qu'elle avait dû subir ne l'avait pas trop amoché, la mousse qui entourait un arbre avait adouci sa chute. Elle remercia le ciel de ne pas avoir fini sa course dans ledit arbre. En se relevant avec toutefois une douleur dans le bas du dos, elle aperçut avec euphorie un plant de champifleurs. Elle reconnut tout de suite cette plante à ces grandes gousses roses remplies de haricots brillants qu'elle avait déjà vu dans son livre de botanique. Ce livre, elle l'avait lu de long en large et donnerait sa main à couper que si elle lançait cette plante magique au visage du troll, il se mettrait à éternuer incontrôlablement; de quoi bien l'énerver.

Isolt s'accroupit et tenta de déterrer l'un des champifleurs en tirant dessus de toutes ses forces mais la plante ne bougea pas d'un millimètre. La jeune sorcière tomba en arrière sur les fesses et les mains rougies par le frottement de la tige à la surface rugueuse contre sa peau. Elle ne déclara pas forfait pour autant et tenta à nouveau sa chance mais elle était tellement affairée à cette tâche qu'elle n'avait pas remarqué que Napokue s'était éveillé et remit debout.

Lorsqu'il aperçut la jeune fille, il se mit à courir vers elle en bondissant; la puissance de ses pas fit trembler de nouveau la terre et Isolt retomba encore en arrière. Ses yeux s'exorbitèrent de terreur quand elle aperçut la créature qui mesurait près de trois fois sa propre taille. Dans un geste désespéré, Isolt, qui ne pouvait se défendre, agrippa avec fermeté le champifleur à sa base et lorsqu'elle fut soulevée dans les airs, elle sentit la plante s'arracher en partie du sol mais elle se contraint elle-même à la lâcher, de peur que ses bras ne se disloquent.

- Repose-moi tout de suite ! Repose-moi tout de suite ou tu le regretteras ! s'écria t-elle en pointant un doigt strict droit vers Napokue pour tenter de cacher son effroi.

Mais le troll se fichait bien de ce qu'elle pouvait lui dire, il l'inspecta minutieusement; la retournant à l'envers tandis qu'elle tentait de se dégager de son emprise. Isolt se demanda s'il était en train de la juger apte à finir dans son estomac.

- Si tu me manges, tu vas tomber malade. Je ne suis pas comestible, je te signale. Tu devrais plutôt te contenter d'une simple poire, tenta t-elle malgré tout en lui indiquant l'arbre fruitier qu'elle avait repéré.

Mais le troll ne devait pas beaucoup aimer les poires car il ouvrit grand la gueule, prêt à la croquer.

La jeune sorcière poussa alors un cri strident de terreur en battant l'air de ses poings et finit par donner un vilain coup sur le nez de la créature géante; celle-ci secoua la tête avec mauvaise humeur en se mettant à pousser un rugissement guttural tout prêt du visage d'Isolt comme s'il voulait la disputer. Elle ferma les yeux et croisa les bras devant son visage pour se protéger de la bave immonde qui coulait comme une rivière mais elle finit par en être recouverte, elle tira alors la langue avec dégoût mais la bave n'était rien comparé à l'odeur pestilentielle qui servait d'haleine au troll.

Alors qu'Isolt pensait que son destin était de finir dévorer par un troll des forêts, ce qui était bien loin de l'enchanter, Napokue desserra son étreinte. Au premier abord, Isolt parut extrêmement surprise que la créature commence à éprouver de la sympathie pour elle mais elle comprit en croisant son regard que Napokue semblait aussi déconcerté qu'elle.

Sa main couverte de verrues s'ouvrait de plus en plus comme une fleur qui éclot et le troll se servit de sa seconde main pour la forcer à se refermer mais rien n'y fit. Isolt commença à paniquer lorsqu'elle comprit qu'elle allait s'écraser au sol mais elle réussit à se rattraper aux doigts du troll et lâcha prise lorsqu'elle se retrouva assez près du sol pour ne pas se faire mal.

Napokue venait de s'apercevoir qu'il ne l'a retenait plus comme prisonnière et tapa des pieds sur le sol comme un enfant capricieux. Isolt qui courait à présent en direction du champifleur à demi déterré manqua de chuter à plusieurs reprises à cause du mini séisme provoqué.

- Vite ! se dit-elle pour elle-même lorsqu'elle arriva à hauteur de la plante.

Cette fois, elle n'eut aucun mal à l'arracher de la terre et se souvint au dernier moment qu'elle ne ferait éternuer le troll qu'une fois fleurie. Isolt la projeta alors avec force contre le tronc de l'arbre le plus proche pour provoquer sa floraison et de magnifiques fleurs de couleurs rose et violet se mirent soudainement à éclore.

- Regarde ce que j'ai pour toi gros lourdaud ! cria t-elle à Napokue avant de lui lancer le champifleur fleuri en plein visage. Cadeau de la maison !

Le troll n'eut pas le réflexe de l'éviter et le champifleur le frappa en pleine face. Sa réaction ne se fit pas attendre, son nez en contact avec le pollen allergisant des fleurs lui provoqua une grosse crise d'éternuement. Il retomba lourdement en arrière et Isolt fut projetée à quelques centimètres du sol comme si elle avait avalé un fizwizbiz, ce qui l'aurait beaucoup amusée si elle ne se savait pas en danger de mort. Napokue était furieux, son visage s'était empourpré et ses yeux lançaient des éclairs ravageurs à son assaillante.

Il fouilla les alentours du regard pour repérer l'endroit où il avait laissé tomber sa massue et Isolt fut la première à apercevoir l'arme. Elle prit ses jambes à son cou en direction du pavillon en sachant que le troll finirait par la repérer aussi et par la brandir en lui courant après. Et sa taille immense lui donnait l'avantage d'être beaucoup plus rapide que Isolt.

Après avoir sauté au-dessus de racines d'arbres noueuses et d'un ruisseau et s'être griffée sur des épines de roses, elle aperçut enfin sa maison à travers la végétation. Il devait être neuf heures du matin et Gormlaith était sûrement dans sa chambre à lire un grimoire de magie noire rédigé en runes anciennes. La seule chose que Isolt avait été contente que sa tante lui apprenne c'était de savoir déchiffrer cette langue. La jeune sorcière se précipita de l'autre côté du cercle invisible avant de prendre le temps de regarder derrière elle; un arbre chavira dangereusement tandis que Napokue émergea d'entre les fourrés à la lisière des bois.

Il s'avança juste devant elle et éleva sa massue en l'air avant de l'abattre vers le sol mais sa main traversa la limite et il recula de quelques pas en poussant un grognement irrité et fut prit de vertiges. Isolt essaya de le provoquer pour l'inciter à venir à elle.

- Allez, viens ! Je sais que tu meurs d'envie de me manger. Fais un effort, ça ne fait pas si mal que ça !

Elle le nargua en lui jetant des petites pierres rondes cristallisées qu'elle trouva à ses pieds. Furieux, le troll essaya à plusieurs reprises de passer le cercle de protection sans y parvenir. La douleur qu'il éprouvait en tentant de la franchir augmenta drastiquement son envie d'écraser Isolt avec ses énormes poings mais sa volonté n'était pas encore suffisante pour qu'il y arrive. Contrairement aux trolls de rivières, les trolls des forêts détestaient être mouillé et cela donna une nouvelle idée à Isolt. Elle se précipita à l'intérieur du pavillon et remplit une carafe de terre cuite avec de l'eau de pluie conservée dans un immense réservoir.

Mais elle n'eut pas le temps de retourner à l'extérieur qu'elle entendit un cri de surprise provenant de l'étage supérieur. Gormlaith venait d'apercevoir le troll en regardant à l'une des fenêtres et lorsqu'elle descendit au rez-de-chaussée, Isolt fit mine de découvrir elle aussi la présence de la créature.

Sa tante lui jeta un regard plein de suspicion et fut sur le point de lui demander des explications lorsque Napokue émit un rugissement effroyable qui traversa les murs et fit vibrer la surface de l'eau contenue dans la carafe. Ou peut-être s'agitait t-elle uniquement parce qu'Isolt n'arrivait pas à contrôler le tremblement de sa main.

La créature des forêts qui attendait dehors, s'impatienta de plus en plus et fit un moulinet avec son bras pour projeter sa massue en direction du pavillon à une vitesse fulgurante. Gormlaith qui emmenait toujours sa baguette partout où elle allait, jeta un puissant sortilège qui fracassa la vitre de la cuisine et rejeta l'arme dans l'autre sens; frappant de plein fouet le troll en pleine face.

- Qu'est-ce que ce troll fiche ici ? Tu t'es dit que ce serait amusant s'il détruisait la maison ? s'écria Gormlaith qui n'avait jamais paru aussi furieuse.

- Il m'a surprise dans les bois, j'ai simplement voulu me mettre à l'abri mais il m'a suivi jusqu'ici. Ce n'est tout de même pas ma faute, mentit Isolt avec conviction.

- Ne me fait pas croire que tu n'as rien fait d'autre qu'essayer de lui échapper. Pour le mettre dans un tel état de rage, tu as dû faire bien plus que ça.

- Les trolls sont naturellement violents, non ? J'estime que je n'ai pas besoin de m'expliquer davantage, tout ça est parfaitement ridicule.

- Mais tu te ridiculises toute seule ma grande, conclut Gormlaith sur un ton qui mit Isolt très mal à l'aise.

Leur conversation dut s'achever là car le troll essaya une nouvelle fois de franchir la limite du cercle et y parvint finalement sous les regards horrifiés de Isolt et de sa tante. Gormlaith se précipita à l'extérieur et commença à jeter des maléfices au troll; Isolt qui ne pouvait rien faire sans baguette se contenta d'observer la scène avec un oeil aguerri.

Gormlaith était une sorcière d'une grande puissance et n'eut aucun mal à prendre le dessus sur la créature. Elle la terrassa avec violence, l'obligeant à retourner en-dehors de la limite établie. C'était déjà avec difficulté que Napokue fit une tentative pour se remettre debout mais Gormlaith n'avait pas dit son dernier mot; elle lui jeta un sortilège de torture*.

- Endoloris !

Le troll se mit à se tordre de douleur en poussant des cris de détresse. Il semblait souffrir horriblement mais Gormlaith semblait prendre un malin plaisir devant cette scène et lui lança le maléfice une seconde fois. Napokue poussa un cri déchiré et Isolt se prit de compassion pour lui; une larme se mit à rouler sur sa joue.

- Arrête ! Tu vois bien que tu lui fais mal ! hurla t-elle à l'intention de sa tante avec une voix brisée.

- Je t'en prie, ne me dis pas que tu t'es prise de pitié pour cette abomination. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, c'est toi qui l'a conduit jusqu'ici. Tout ce que je fais, c'est essayer de te protéger Isolt. Tu verras, tu finiras par me remercier.

Et sur ces mots qui firent culpabiliser Isolt, elle réitéra son geste une troisième fois. Cette fois, c'en était trop - la jeune sorcière se précipita vers sa tante et tenta de lui arracher la baguette des mains. Gormlaith fut scandalisée de voir sa nièce se retourner ainsi contre elle et dans un geste qu'elle ne contrôla pas réellement, la gifla violemment, laissant la trace de sa main gravée sur la peau d'Isolt. Celle-ci, sous le choc, tituba avant de tomber à genoux sur l'herbe encore humide de la rosée du matin.

- Petite idiote ! Tu devrais avoir honte de ce que tu viens de faire !

Mais Isolt n'en éprouva aucune honte. Bien au contraire, elle était remontée contre Gormlaith ce qui lui donna l'adrénaline nécessaire pour se venger d'elle.

Avec ce qui venait de se passer, sa tante n'éprouva aucunement l'envie de faire souffrir à nouveau le troll et ce dernier finit par se relever en évitant le regard de son bourreau. Il se retira d'un pas mal assuré pour regagner la clairière qu'il ne quittait habituellement que de rares fois. Une chose était sûre, Napokue ne risquait pas de remettre les pieds ici avant un bon bout de temps.

- Tu vois, il va déjà mieux. Pas la peine de te faire un sang d'encre, persifla Gormlaith sans quitter son martyr des yeux.

Isolt qui ne s'était pas encore relevée, remarqua que le bras de sa tante qui tenait la baguette était détendu et que sa main le serrait à peine. Elle se devait de sauter sur cette occasion. Et c'est ce qu'elle fit.

Tout se passa très vite, elle se remit sur ses jambes et se jeta sur la baguette en réussissant à s'en emparer. Gormlaith prise par surprise ne réagit pas instantanément, laissant largement le temps à Isolt de s'enfuir en courant. Mais la puissance de Gormlaith ne se limitait pas à jeter de puissants sortilèges. Elle transplana soudainement devant sa nièce qui fut contrainte de stopper sa course, cette dernière semblait furieuse et contrariée.

- Allons Isolt, tu sais que tu ne vaux rien à côté de moi. Ne fais pas l'enfant, rends-moi ma baguette.

Gormlaith avait parlé sur un ton très calme et tendait sa main devant elle pour qu'Isolt lui rende ce qui lui appartenait mais Isolt n'avait pas dit son dernier mot. Elle se remit à courir, cette fois en sens inverse et sans trop réfléchir, se retourna dans sa course pour tenter de jeter un sortilège à sa tante et ainsi l'empêcher de pouvoir transplaner à nouveau.

Isolt avait vu sa tante se servir des milliers de fois de sa baguette et pour tout et n'importe quoi; en douze ans, elle avait largement eut le temps de retenir un tas de formules et de mouvements du poignet. Mais malheureusement, Gormlaith transplana de nouveau et Isolt manqua sa cible à une seconde près. Sa tante apparut une seconde fois devant elle et un rictus étira ses lèvres.

- Tu penses réellement être capable de jeter un sort alors que tu tiens une baguette dans ta main pour la première fois de ta vie ? Comme c'est mignon.

- À qui la faute ? vociféra Isolt. Et ne me sous-estime pas, tu risquerais d'avoir la plus grande surprise de ta vie.

- Tu n'oserais pas me faire ça, après tous les sacrifices que j'ai fais pour toi.

- Quand tu parles de sacrifices, j'imagine que tu parles de mes parents que tu as cruellement assassinée !

- Tu ressasses encore le passé, tu ne crois pas qu'il serait temps de passer à autre chose ? l'interrogea Gormlaith en la regardant comme si elle n'était qu'un être pathétique.

- Tu veux que je te dise ? Tu es minable, lui lança Isolt avec mépris. Tu veux que je passe à autre chose et que j'efface le passé ? Très bien, bientôt ce sera toi qui fera partie de mon passé.

Gormlaith se mit à rire, un rire maléfique qu'elle semblait avoir retenu depuis très longtemps. Mais Isolt ne fut pas déstabilisée, elle tendit la baguette devant elle et prononça une formule magique que sa tante avait déjà utilisé un nombre incalculable de fois sur des moldus.

- Petrificus Totalus !

Les membres de Gormlaith s'alignèrent le long de son corps, devenant aussitôt rigides et elle bascula en arrière sans pouvoir faire le moindre geste. Elle ne pouvait plus parler mais voyait et entendait en revanche très bien. Ses yeux indiquaient une détresse certaine, bien qu'elle fasse tout son possible pour ne pas le montrer. Isolt s'approcha de sa tante et se pencha vers elle, un sourire satisfait suspendu à son visage.

- Leçon numéro une : ne sous-estime jamais une Sayre, lui recommanda t-elle avec assurance. Et je ne parle pas de botanique.

Sur ce, elle s'éloigna tout en restant dans le champ de vision de Gormlaith et jeta un sort d'attraction en direction de la maison. Quelques secondes à peine plus tard, une grosse bourse en velours marron traversa la fenêtre brisée pour atterrir dans la main libre d'Isolt. Elle contenait une grosse quantité de gallions, de mornilles et de noises appartenant à sa tante.

- Leçon numéro deux : entraîne-toi à supporter les fortes chaleurs parce que ce n'est pas ce qui manque en Enfer.

Après ces dernières paroles pleines de sagesse, elle ferma les yeux et en usant de toute la concentration et détermination dont elle était capable de faire preuve, transplana dans un tourbillon argenté.

* Le sortilège doloris n'a été interdit qu'à partir de 1717 et considéré comme un sortilège impardonnable à partir de cette année-là. Mon one-shot se passant en 1620, le terme n'existait donc pas encore.

Qu'avez-vous pensé de ce premier one-shot ? Et de l'idée que j'ai eu pour le plan d'Isolt ?

J'espère en tout cas que ça vous a plu, j'ai beaucoup apprécié l'écrire et je suis ravie d'avoir eu l'occasion de mettre le personnage de Isolt Sayre en lumière car peu de personnes doivent la connaître alors que son histoire est absolument fascinante !

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