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Sans commentaire

Les gens passent au loin. Ils sont nombreux mais je me focalise sur seulement une personne à la fois. Je les observe. J'aime regarder le comportement des gens lorsqu'ils pensent ne pas être observés.

Un bus arrive et tout le monde part sauf une fille qui reste assise en attendant son bus qui n'est pas encore arrivé.

Elle a des écouteurs et sa queue de cheval remue lorsqu'elle bouge sa tête en rythme. Puis après qu'elle se soit assurée qu'il n'y avait personne autour d'elle, elle se lève et ouvre la bouche en dansant. Je suppose qu'elle chante. Je souris avec amusement et regret. Elle est mignonne, je devrais peut-être aller la voir... Elle doit avoir mon âge.

Au loin mon bus arrive. Je descends du rocher caché derrière des arbustes sur lequel j'étais et retourne à mon arrêt et celui de la fille d'ailleurs.
J'arrive doucement et écoute sa voix. Elle n'est pas exceptionnelle mais je la trouve magnifique. Que j'aimerais avoir une voix comme ça moi aussi.

J'attends au dernier moment avant de me faire découvrir. Elle sursaute quand elle me voit arriver et détourne les yeux, les joues rouges.

Je fais signe au chauffeur de bus de s'arrêter et nous montons.
Elle s'assoit dans le fond, le regard fixé sur le paysage. Je m'assois non loin d'elle.
Je la détaille du regard comme à mon habitude. Elle est brune, ses yeux sont verts et des fois elle sourit sans raison, ce qui me fait découvrir ses grandes dents alignées, mais, comme si elle se rappelait de l'endroit où elle était, elle s'arrête de sourire pour reprendre conscience de la réalité qui l'entoure. Elle a la peau blanche et les traits fins. Elle porte des lunettes et pas de maquillage. Elle ne s'habille pas avec classe ni style. On dirait même qu'elle a pris des vêtements au hasard. Mais ils ont tous les mêmes couleurs un peu pastels ce qui s'assemble assez bien. Elle est jolie sans être belle. Je pense qu'elle n'est pas vraiment consciente de sa beauté discrète.

J'adore regarder les choses, détailler, analyser. J'ai l'impression d'être un être invisible qui peut voir ce qu'il veut.

Je m'arrête un peu plus loin et descend à contre-cœur du bus quand je vois que ce n'est pas son arrêt. J'aurais aimé l'observer sans jamais lui parler.

Finalement j'arrive à l'école et retrouve mes amis. Comme à mon habitude je reste le plus silencieux de tous et me contente d'écouter et comprendre les gens. J'analyse les différents timbres de voix et me fait la remarque que je ne connais pas le mien.

Je suis un peu le penseur de la bande. Je suis celui qui écoute sans parler, qui réfléchis sans dire.

Je peux rester des heures à contempler un paysage. J'adore la nature. Il y a une falaise et un grand plateau à quelques minutes de mon école. J'y vais souvent quand on a un trou ou à la fin des cours.

Au début, comme je partais sans prévenir, les gens m'assaillaient à mon retour mais je restais muet.

Sur Le Plateau, c'est comme ça que j'appelle mon endroit favori, on peut voir la mer et toute la ville.
J'ai alors l'impression d'être la lune en plein jour, je suis là, j'observe, mais on ne me voit pas même si on sait que je suis quelque part. Je m'éclipse.

C'est bon de voir cet étendu d'herbe sèche et de pins. Le soleil tape sur mes bras découvert. Au loin, la mer scintille d'un bleu safre, et plus loin encore au dessus de l'horizon, le bleu safre est tranché par le bleu ciel. Des moutons blancs en mouvement mouchettent ciel et mer. Le soleil envoie ses rayons sur la surface de l'eau qui les renvoie comme un miroir géant que les hommes ne verraient pas. C'est un peu ça, la mer. Un miroir géant qui reflète le ciel en le déformant un peu.
Au final, on ne croit que ce qu'on voit, mais on ne voit que ce que l'on veut voir, et on a tous une perception différente.

Le vent fort du Mistral porte l'air marin qui parvient difficilement jusqu'à mes narines mais, habitué à ce parfum je le reconnais de suite. Cette odeur iodée de sel. Ça sent si bon cette fragrance salée...

Je tourne mon regard vers la ville et je suis les voitures des yeux, une à la fois, comme pour les gens. J'observe le comportement des véhicules en imaginant leur conducteur.
Je vois cette mauvaise couleur qu'est le gris. Et je me réjouis un peu plus d'être sur Le Plateau au milieu de toutes ces couleurs et loin du gros monotone.

Lassé du paysage de la ville, je me lève et m'étire. Je sens mes muscles me faire mal.
Puis je me dirige vers l'espace d'ombre dans le bosquet de pins.

C'est un de mes moments préférés. Je m'assois confortablement contre le tronc d'un arbre et je ferme les yeux. J'écoute les bruits de la forêt Méditerranéenne.

Les cigales chantent. Leur bruit est comparable à des frottements incessants dans les arbres ou à la neige grise de votre télé quand elle est éteinte. Ce bruit enfle et peut devenir insupportable pour des étrangers. Pourtant, moi, en tout bon sudiste, j'adore ce bruit, ce chant, cette voix.
Moi j'y entends un instrument, un peu comme des maracas.

Après un instant à écouter les bruits naturels de la vie, je me lève pour faire ma seconde activité préférée quand je viens ici. Sentir la nature.
Je me dirige vers mon rosier. Il a été planté il y a longtemps dans ce qui devait être un jardin puisqu'il y a, non loin, les ruines d'une maison détruite.

Je porte une rose à mon nez. Le parfum doux et mielleux jure avec les épines des roses et des pins. Ces fleures détonnent totalement avec leur environnement: des herbes jaunes et sèches, un tapis d'épine des grands pins et un large plateau où le vent plie toutes plantes à découvert.

Je vais vers un pin et cherche le trou d'où de la résine s'échappe. Je fais attention à ne pas toucher la colle naturelle mais approche tout de même mon nez et sens le liquide collant, c'est doux et âcre en même temps. J'aime cette odeur incomparable.

Occupé à me retirer sans toucher la sève je ne perçois pas mon portable tomber de ma poche. Une musique se déclenche et je me retourne, d'abord effrayé du bruit puis chamboulé en reconnaissant la musique Smells like teen Spirit  de Nirvana.

Je reste un instant sous le choc pendant que les souvenirs que cette chanson fait remonter en moi me fouettent de plein fouet.
Fou de folie je fouille les feuilles pour faire taire se foutu téléphone. Dans mon affairement je me foule la cheville et je tombe à terre alors que la chanson continue et me laisse béât de douleur.

Les dents serrées dans un sourire grinçant et les sourcils froncés, j'essaie tant bien que mal de retenir ma douleur et mes larmes d'exploser. Mais mes muscles contractés au paroxysme lâchent sous la tension trop forte et mes pleurs inondent mes joues et les larmes tombent goutte à goutte sous le rosier.
Emporté par une rage soudaine et une injustice démente, mon portable vole brusquement loin de moi. Malgré ça j'entends toujours la musique et c'est alors que j'ouvre la bouche et expulse tout mon air sans qu'aucun bruit n'en sorte pour autant.
Je cris silencieusement toute ma rage. Cela fait un bruit assourdissant et je hoquette, pris de convulsions incontrôlables, je me roule en boule et je tenté de me calmer.

Cependant ma colère n'est pas rassasiée et je clame mon mutisme. Je retourne prendre mon portable et je chante d'une voix absente les paroles de ma chanson préférée. Celle que je ne pourrais jamais chanter.

Une fois tout mon souffle expulsé, je me calme et je voix le monde si bruyant autour de moi.

Peu de temps après je retrouve mes amis. Ils me regardent mais ne pose plus de questions maintenant.

Et je les observe,
comme à mon habitude,
Sans commentaire.

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