C'est un enfant de l'ombre.
Il se fond dans la masse,
Là où ça grouille de monde.
Lorsqu'il parle ses paroles s'effacent.
C'est un enfant de l'ombre.

Dans le noir il est en sécurité;
Couverture opaque, réconfort sombre.
Pleurs invisibles, il est discret,
C'est un enfant de l'ombre.

Le soleil le brûle, le fait fondre;
Regardez cet astre, scruteur, cru, cruel.
Pourtant même lui a le regard tourné vers elle,
La lumière, tant rêvée, de l'enfant de l'ombre.

Égoïste, comme tout le monde.
Il veut qu'on remarque sa tristesse,
Mais ne daigne pas un regard à la détresse
Des autres enfants de l'ombre.

Trop compliqué... Trop d'encombres!
Il aimerait qu'on devine son mal être,
Tout ça sans jamais laisser rien paraître.
Stupide enfant de l'ombre!

Sers toi de ta mélancolie,
Plutôt que de rester dans ton lit,
À broyer du noir, les idées sombres.

Écrit la poésie,
Où le désespoir est génie.
Prends ta gloire, enfant de l'ombre.