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IV - Une drôle de famille

Après une courte nuit, Théodore et Raphie se retrouvèrent comme convenu. Raphie était rassurée de voir que Théodore avait tenu parole. Elle le trouvait comique dans son nouvel accoutrement: un jogging noir, des baskets blanches et grises et un sac à dos. Il ressemblait plutôt à un sportif du dimanche qu'à un aventurier. 

Elle préféra cependant ne pas le blesser. Elle ne voulait pas perdre le seul compagnon qui ne la prenait pas pour une folle.

- Où on va alors? demanda-t-il, d'un ton impatient et excité.

- Chez mes parents...mais c'est à une centaine de kilomètres d'ici. Il nous faudra à nouveau prendre le train de banlieue pour nous y rendre.

- Très bien, ce n'est pas comme si je n'étais pas habitué, ironisa-t-il.

Ils se rendirent à la gare et prirent le train en direction d'un autre petit village au nom particulier: Grivières. Cela semblait sorti tout droit d'un conte ou d'une histoire d'aventures. Le trajet dura plus d'une heure et au moment de descendre du train, Théodore se rendit compte qu'ils étaient les seuls à sortir. Ce petit village n'était pas très connu apparemment.

Raphie avançait d'un pas décidé, comme elle le faisait toujours. Elle s'accoutumait tant bien que mal à sa nouvelle démarche et ses nouveaux vêtements. Le problème numéro un dans sa vie était bien entendu de se transformer chaque semaine en une nouvelle personne, mais un autre souci rendait cela encore plus pénible. Elle ne pouvait changer de tenue. Chaque vêtement ou accessoire lui collait littéralement à la peau. 

Un jean évasé, des bottines à talons relativement haut et une chemise vermillon cintrée à la taille, elle ne ressemblait en rien à une randonneuse. Elle paraissait comme ces "fashionistas" qu'elle n'aimait pas trop. Elle devait faire avec. Heureusement, elle avait dans ses affaires un grand manteau noir qui cachait ses formes. 

Mais ces talons l'insupportaient déjà. Au bout d'à peine quelques minutes de marche, elle demanda à Théodore de s'arrêter sur ce petit banc de fortune niché dans une campagne déserte.

Au milieu des pâturages, elle prit le temps de respirer calmement.

- On est bientôt arrivés? demanda Théodore en ouvrant sa bouteille d'eau, tel un sportif en plein effort.

- Dans une dizaine de minutes...Mais il nous faut un plan, poursuivit-elle.

Elle y avait réfléchi toute la nuit. Elle ne pouvait pas refaire surface dans la vie de ses parents en se présentant comme leur fille Raphie. Tout ce qui lui importait était les informations concernant ces changements hebdomadaires. 

- On doit se faire passer pour des cousins lointains de ma mère, continua-t-elle. Elle n'est pas proche de sa famille. Mais  souvent d'anciens cousins réapparaissaient dans la famille. Elle ne se méfiera pas. J'ai tout en tête.

- D'accord pour la présentation, mais comment va-t-on lui demander les informations dont on a besoin? 

- On devra être cash et leur parler de moi...leur fille. On devra leur mentir et dire qu'on l'a aperçue sur Paris...De là, on enchaînera sur la rumeur de la famille et...

Elle s'arrêta. Elle ne se rappelait que trop cette fameuse rumeur qui circulait depuis toujours au sein de sa famille. Du côté de sa mère, une étrange histoire de pouvoirs surnaturels se répercutait entre chaque membre de la famille. Les plus âgés n'y prêtaient pas attention, mettant tout cela sur le dos des enfants qui aimaient ce genre de fantaisies. Mais avec le temps, Raphie savait que cette histoire n'avait rien d'anodin. Surtout depuis ce qui lui était arrivé.

- Il faut qu'on ait l'air crédibles, continua Théodore. Là tu m'as exposé les grandes lignes, mais quels sont nos noms, nos professions, nos âges...?

- Nous serons les cousins Guy et Nathalie. Elle ne les a plus vus depuis des années et ce sera facile de la berner. Nous ne mentirons pas sur nos âges ni nos professions. Ma mère ne pourra vérifier si c'est vrai.

- Très bien. Tu as l'air décidé...

- Oui, j'ai trouvé de l'espoir depuis hier soir, répondit-elle sans réfléchir, sans se douter un seul instant de l'impact de cette réponse sur Théodore.

Ce dernier rougit et sourit à la fois, mais Raphie n'y fit pas attention. Le stress l'envahissait peu à peu. Dans quelques minutes, elle retrouverait sa famille. Même si devant Théodore elle se montrait forte, elle sentait que ce serait une épreuve difficile.

Ils reprirent leur route d'un pas vif. 

Après les pâturages et la nature environnante, ils débarquèrent dans une sorte de petit hameau de maisons en briques rouges. Elles paraissaient toutes identiques, mais Raphie aurait pu reconnaître facilement sa maison en une seconde.

Et elle n'y échappa pas. En plein centre de cet amas de briques rouges et de porches blancs, elle reconnut sa maison. Quelle drôle de sensation de revenir ici après toutes ces années. Elle fut comme paralysée.

- Tu vas bien? demanda Théodore en voyant l'air pétrifié de Raphie.

- Je...Oui...

- Si tu ne te sens pas prête, on peut reporter l'expérience, comprit-il.

Il tentait de la rassurer. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi il mettait autant d'importance à aider cette drôle de jeune fille, mais il n'avait pas hésité longtemps. Il se sentait proche d'elle d'une certaine façon.

- Je ne peux pas retarder continuellement cette confrontation...se dit-il, sur un ton de défi et d'obstination qu'elle ne se connaissait pas.

Il n'insista pas. Il ne pouvait que la suivre sur ce perron...attendant cette entrevue avec peut-être autant d'émotion et d'impatience que Raphie.

***

Le soleil venait à peine de se coucher à Grivières. La mystérieuse femme au trench-coat buvait tranquillement une tasse de thé à l'auberge de cet insignifiant village.

Le retour de Raphie à Grivières avait provoqué le réveil de la famille. Ce n'était pas une famille au sens propre, mais c'est bien comme cela qu'on l'appelait...enfin que les membres la désignait. Chaque membre de la famille devait suivre les jeunes filles qui opéraient ces changements. C'était un événement assez rare dans l'organisation pour être pris en charge par des "mentors". Et malheureusement, cette tâche lui incombait à elle.

Elle aurait pu tomber sur une fille plus débrouillarde, plus curieuse. Mais Raphie avait bien prouvé au fil du temps qu'elle ne souhaitait que l'isolement et l'errance. Alors cette rencontre fortuite avec ce jeune homme, un dénommé Théodore, fut idéale pour mettre les rouages en route.

La confrontation entre Raphie et son ancienne famille, elle l'avait suivie. Elle se demandait comment la mère de Raphie avait pu croire à cette histoire de cousins éloignés. Mais après tout, ils avaient réussi à mener l'enquête. 

Après tout, pour entrer dans cette organisation si particulière, si intimiste, c'était à la fille de les trouver et non l'inverse. Mais dix ans pour en arriver là, c'était un peu trop.

Raphie et Théodore n'avaient obtenu aucune réponse, car ils n'avaient posé aucune question. Décidément, cette Raphie était lente et empotée, pensa-t-elle. Heureusement, la chère maman de Raphie les avait accueillis et hébergés. 

"C'est typiquement elle, se dit la femme au trench-coat. Elle n'aurait pas pu laisser un membre de sa famille à la rue."

De la haine...elle en était encore à ce point-là. Tenaces étaient les rancoeurs.

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