Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

III - Une aide inattendue

Une heure du matin. La grande place du village était très éclairée à cette époque de l'année. Noël n'était que dans un mois et pourtant, scintillaient déjà guirlandes et décorations dans les petites rues du village.

Raphie en oublia quelques instants sa vie si dérangeante et étrange. Théodore était à ses côtés et à son regard, il se laissait autant submerger qu'elle par le décor de l'endroit.

Elle n'en revenait toujours pas d'avoir temporairement un compagnon dans son aventure. Elle devait pourtant rester méfiante. Elle n'était pas à l'abri de se faire enfermer avec son histoire. Elle allait devoir faire attention à ce qu'elle pouvait partager avec lui.

- Viens, il y a le café de la gare qui reste ouvert 24 heures sur 24. A cette heure-ci, on ne sera pas dérangés pour discuter, dit Raphie en sortant son compagnon de route de sa rêverie.

Le jeune homme d'affaires acquiesça et se laissa embarquer par cette grande blonde.

Ils entrèrent dans ce petit café, à l'aspect miteux et ancien. Cela lui conférait un certain charme en un sens, surtout pour Raphie. Elle admirait chaque chose, chaque objet, chaque élément de la nature, mais surtout chaque être humain. Après tout, vivre en changeant sans cesse la rendait plus attentive aux petites choses de la vie.

Ils s'assirent dans un coin retiré du café, sur une banquette pourpre usée. Leurs cafés arrivés, Théodore rompit immédiatement le silence:

- Alors, tu es une sorte de "magicienne"? dit-il difficilement, comme s'il n'y croyait pas vraiment.

Raphie ne put s'empêcher de sourire.

- Non...enfin, je n'ai que ce pouvoir-là, et qui voudrait de ce pouvoir sincèrement? répondit-elle, en se renfrognant à l'évocation de cette "magie".

Si magie il y avait, ce ne pouvait être que de la magie noire...qui pouvait vivre de la sorte?

- Et tu vis comment depuis ces dix ans? Comment peux-tu gérer une vie pareille sans une identité qui t'est propre? Comment la mairie, la police ou la banque peut savoir que tu existes? enchaîna-t-il, intrigué par la vie de Raphie.

- Il n'y a pas des milliers d'explications. Je suis une sorte de mendiante...je n'ai pas d'identité, pas de famille, pas d'amis. Je vagabonde...répondit-elle, gênée.

C'était la première fois depuis dix ans qu'elle disait à voix haute ce qu'elle était devenue: une vagabonde...une fille sans âme. Sans âme...comment se construire quand on est quelqu'un d'autre chaque semaine?

- D'accord...dit-il, lui aussi de plus en plus mal à l'aise par la tournure des explications de Raphie. Et ça a commencé quand?

Il continuait son interrogatoire. Raphie se demandait si ce Théodore n'était pas un agent ou un policier déguisé. Ce n'était pas la première fois qu'on essayait de l'enfermer en faisant mine de s'intéresser à sa drôle de vie. Cependant, elle ne savait comment l'expliquer, mais elle avait une certaine confiance en Théodore.

- Quand j'avais quinze ans...

- Et tes parents, comment ont-ils réagi? insista-t-il.

- Je l'ignore, je ne leur ai pas laissé la possibilité de découvrir mon secret. Quand je me suis transformée la première fois, je me voyais mal arriver avec une autre tête et leur faire croire que j'étais leur fille...

Ses parents... Ils devaient être si inquiets. Enfin, avec le temps, ils avaient dû se résigner et penser qu'elle était morte. C'était sans doute mieux ainsi.

- Tu es courageuse, finit-il par dire après quelques minutes de silence. A ta place, j'aurais tout fait pour leur expliquer la situation, quitte à me faire enfermer chez les fous.

- J'ai choisi ma voie...dit-elle d'un ton froid et sec.

- Et que fais-tu depuis toutes ces années? Tu cherches des réponses?

- Pas vraiment...De temps en temps, j'ai une lueur d'espoir et je me dis que si j'allais à tel ou tel endroit, je pourrais en savoir plus. Mais très vite, je déchante et je préfère vivre ainsi.

Il ne semblait pas convaincu. 

- Raphie, ou qui que tu sois, je ne te comprends vraiment pas. Je veux bien croire en tes transformations, j'en ai été témoin. Mais tu devrais te faire aider...trouver des réponses...pour changer tout ça, tu ne crois pas? dit-il en la regardant intensément.

Lorsqu'elle ressemblait à une petite brunette au visage poupin, il avait osé la regarder. A présent, face à une grande blonde aux yeux bleus, il la regardait difficilement. Pourtant, en cet instant, il voulait tout faire pour la rassurer.

- Je sais, mais par où je pourrais commencer? s'interrogea-t-elle, le regard posé sur son café noir, froid à présent.

- Par le commencement...ta famille...répondit-il du tac au tac.

Elle y avait pensé également. Mais ce n'était pas aussi simple de revenir chez elle après toutes ces années. 

- Pourquoi tu veux tant m'aider? demanda-t-elle, redevenant de temps en temps méfiante.

- Je ne sais pas trop...ton histoire abracadabrante fait écho à ma vie si plate, si morne. Et je ne sais pas, mais depuis que je t'ai vue dans ce train, j'ai eu comme une révélation. D'habitude, je ne parle à personne dans les transports. Mais ce soir, ton regard, ton air...m'ont tellement touché...j'ai envie de t'aider Raphie...si ça te dit? lui demanda-t-il en lui prenant délicatement les mains...

Il regretta rapidement son geste. Trop mal à l'aise par cette proximité et cette révélation soudaine.

Raphie n'avait pas besoin d'un amoureux transi dans cette histoire, mais après tout ce temps, c'était la première fois que quelqu'un allait faire un bout de chemin avec elle. Elle voulait refaire confiance aux autres, et aujourd'hui était peut-être l'opportunité tant souhaitée.

- D'accord....répondit-elle tout simplement. Partons à la découverte de cette malédiction.

Raphie se leva brusquement, comme prête à partir sur le champ.

- Eh, attends! On ne va pas partir là tout de suite, je suis épuisé. On ferait mieux de se reposer avant de retourner chez toi. 

- Si tu veux, on se retrouve à 10 heures ici même.

- Très bien, alors à tout à l'heure.

Ils sortirent du café. L'aube commençait à poindre le bout de son nez.

- J'espère que tu as conscience de l'importance de ta décision. Ta vie ne sera plus la même si tu me suis. Alors si je ne te vois pas tout à l'heure, je ne t'en voudrais pas Théodore.

Il la regarda et lui sourit:

- Mon choix est déjà fait, je veux t'aider et j'abandonnerai tout pour ça.

Elle sentait qu'il était sincère. Ils se promirent de se retrouver dans quelques heures. Chacun prit ensuite des chemins séparés.

Dans une petite ruelle, l'homme en noir et blanc du train n'avait rien raté de la conversation de Raphie et Théodore. 

- Il était grand temps qu'elle fasse quelque chose celle-là, dit tout à coup son acolyte féminine.

Derrière l'homme, elle portait un tailleur noir et blanc et un chapeau noir, le tout recouvert d'un long trench coat. 

- Oh que oui, cela devient enfin palpitant, répondit l'homme en remettant également son long manteau. 


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro