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De combien de temps disposent-ils ?

Dans combien de temps viendront-ils récupérer Jisung ?

Est-ce vraiment la dernière fois qu'ils pourront être proches ?

Comment se passer de lui ?

Cela paraît tout bonnement impossible à Minho.

Jamais il ne pourra se passer de la présence de ce gamin toujours prompt à rire et à s'amuser, qui vient le déranger pour un rien et qu'il accueille volontiers au creux de ses bras.

Depuis toutes ces années, depuis ce jour où ce sombre petit lutin a fait son apparition à l'orée du bois, ils ne se sont jamais quittés, alors comment supporter de le perdre à cause d'une condition qu'ils n'ont choisi ni l'un ni l'autre ?

Dans sa volonté de faire passer la douleur qui lui enserre le cœur dans un étau, l'alpha mord un peu trop fort l'épaule de son nouvel amant, et le serre plus fort contre lui.

Pourtant Jisung ne dit rien, trop concentré à ravaler les sanglots qui ne demandent qu'à s'échapper à l'idée de perdre celui qui lui est le plus cher en ce bas monde, sa moitié, son autre... Son alpha, le seul, l'unique.

Il laisse Minho effacer les larmes qui coulent seules le long de ses joues, alors qu'il revient l'embrasser à en perdre haleine, et le noiraud va perdre ses mains délicates dans les cheveux si doux de son aîné, laissant ce dernier ôter les vêtements trempés qui lui restent à retirer, et l'oméga le laisse faire, l'aidant même, dévoilant sans pudeur cette peau à la couleur caramel qui tranche avec le blanc du vêtement qu'il portait il y a encore un instant.

Minho dépose son front contre celui de son cadet, et observe la beauté de ce qu'il voit, ce corps si désirable, si bien fait, cette taille si fine qu'il vient caresser du bout des doigts.

- Tu es sûr de toi ?

Jisung hoche vivement la tête au murmure de son vis à vis, et ferme les yeux un instant, essayant de calmer son cœur aussi emballé que douloureux, et à son tour, il tire sur les tissus pour dévêtir l'alpha.

- J'aurai tellement aimé avoir plus de temps, Jisung... Tu ne mérites pas d'être bousculé ou brusqué...

- Moi aussi... Mais on n'en a pas... Ils peuvent arriver d'un moment à un autre... Je ne veux pas... Que ce soit lui...

Il a beau lutter, les sanglots commencent à passer la barrière de sa gorge. Il ressent tellement l'urgence dans laquelle ils se trouvent, il veut Minho, c'est lui et uniquement lui à qui il veut offrir sa première fois, en plus de son corps et son âme. Minho aurait dû être son tout, il le sera quoi qu'il arrive, même s'ils sont loin l'un de l'autre.

- Tu seras le seul. Mon seul vrai alpha. Quoi qu'il arrive. Prend ce que je t'offre, s'il te plaît Minho, je t'en supplie... Je t'aime tu sais...

- Jisung...

Lui aussi ravale sa douleur.

Mais quand il sent le dernier vêtement qu'il porte toucher le sol, et le laisser entièrement nu, à la merci du regard de Jisung, il s'écarte l'espace d'un instant pour observer ce dernier qui le détaille comme s'il contemplait une œuvre d'art.

Le temps leur manque.

Minho, d' un doigt passé sous le menton du cadet, lui relève la tête pour pouvoir se regarder dans les yeux. Il y lit souffrance, besoin, envie... Amour et regrets ? Oh comme il peut regretter lui aussi de ne pas arriver à trouver de solution à leurs tourments... Il laisse ses lèvres s'écraser délicatement contre celles entrouvertes de l'oméga et laisse son divin parfum l'enivrer et se mêler au sien qu'il libère pour détendre le noiraud.

Si le temps leur est compté, il ne veut pas non plus être un parfait sauvage, loin s'en faut. Avec douceur, Minho fait reculer Jisung jusqu'à le faire s'allonger sur le futon et se laisse venir au dessus de lui, le dévorant de baisers, léchant et aspirant sa peau afin d'y laisser sa trace, se délectant de ce goût de sel et de ce parfum de fleurs.

Les soupirs de l'oméga ne font que l'entraîner plus loin dans le désir qu'il éprouve pour lui, il aimerait tellement le couvrir de baiser, le découvrir dans son ensemble, de prendre le temps de l'explorer jusqu'à le faire crier grâce.

- Minho...

Les hanches du plus jeune viennent trouver les siennes tandis que ce dernier se cambre sous la douce torture qu'il lui inflige, mordillant un téton durci et invitant.

Le temps leur manque.

- J'aimerai tellement célébrer ton corps, Jisung... Tu le mérites...

Jisung se saisit alors du visage de son aimé entre ses mains, pour qu'ils se regardent. Le regard du plus jeune est si embué de larmes qu'il n'y voit pas grand-chose qui ne soit pas flou, mais elles ont tôt fait de s'écouler,

- Un jour tu pourras. Un jour, on aura tout le temps que l'on veut et on ne sera qu'à nous. Je te le promets Minho. Je t'en prie... Il faut que tu... Minho... S'il te plaît...

Qu'il ne le laisse pas subir ça par ce Tian qu'il déteste, non il faut que Minho le prenne. Comme un encouragement silencieux, ses doigts se remettent à parcourir la peau de l'aîné, détaillant les muscles, chaque parcelle de son corps, trouvant parfois à mordiller celle qui se trouve à sa portée, jusqu'à ce que ses mains trouvent le membre déjà tendu de l'alpha, qui tressaute au toucher. La caresse est timide et Minho se saisit de la main curieuse pour déposer un baiser en son creux avant de la déposer ailleurs, il veut s'occuper du plaisir de Jisung.

Le temps leur manque.

Cela presse.

Mordant la peau de miel, Minho abaisse sa main en laissant traîner ses doigts sur le buste de Jisung, son ventre, qu'il caresse d'un geste appuyé. La main légère effleure l'érection de l'oméga avant d'aller se perdre plus bas, dans la chaleur humide qui se tend alors qu'il l'a à peine touché.

- Si tu savais l'effet que tu me fais Jisung... Si tu savais...

Le souffle court, le plus jeune n'est pas en reste concernant les effets que le plus vieux à sur lui. Comme pour le lui montrer, il se cambre à la rencontre de ces doigts qu'il sent contre lui.

- Minho... Minho s'il te plaît...

Le cœur du noiraud rate un battement lorsque son amant enfonce délicatement un doigt en lui tout en se redressant pour observer l'expression de Jisung, lui embrassant le visage, les tempes, avant de coller le bout de son nez contre le sien tout en invitant un second doigt à délivrer leur délicieuse torture.

Les soupirs se font gémissements, et Jisung vient au devant de chaque mouvement effectué par Minho, et lorsque ce dernier libère ses doigts, et qu'il vient déposer le bout du nez sur celui du cadet, il sent le souffle erratique du plus jeune sur ses lèvres tandis qu'il avance le bassin en un geste lent et tendre, se frayant un chemin en l'oméga qui gémit plaintivement, repoussant ses chairs étroites, non sans serrer les dents à la sensation. Déposant un baiser sur le bout du nez du plus jeune qui grimace, il parvient à s'enfoncer en lui jusqu'à la garde, avant de lui laisser le temps de s'habituer à sa présence.

- Je suis désolé. Désolé Jisung.

- C'est.. rien. Minho... Ne t'excuse pas...

Dire que Jisung est pressé est un euphémisme, mais il a l'impression que le temps joue contre eux, et le sentiment qu'il ne leur reste que quelques secondes, hors il désire sincèrement savoir le plaisir d'être avec son alpha. La brûlure est certes là, mais elle va s'estomper, il en est sûr. Il remue doucement de lui même, oubliant la douleur dans les baisers qu'il dispense au plus âgé qui se laisse enfin porter et qui se met à aller et venir, lentement au début, préférant laisser l'oméga se faire à l'intrusion et aux mouvements instaurés. Toutefois les sons poussés par Jisung l'encouragent à plus, et rapidement, les à-coups se font plus forts, plus rapides et plus passionnés, et bientôt les cris de bien-être du plus jeune résonnent à ses oreilles.. Chaque poussée est une explosion de plaisir au creux de leurs ventres, chaque retour plus profond que le précédent arrache une plainte de bonheur à l'alpha et c'est un ravissement pour les oreilles de l'oméga qui sent son égo se gonfler à mesure que le plaisir de son partenaire se décuple.

Minho passe alors un bras sous la taille de Jisung, et se redresse à genoux, l'entraînant avec lui dans le mouvement, serrés l'un contre l'autre, il lui impose alors un rythme soutenu et puissant, tandis que le noiraud se laisse aller au plaisir qu'il ressent chaque fois que son aîné heurte un point bien précis. Plus rien ne semble exister autour d'eux, que le plaisir, ces odeurs florales et entêtantes qui se mêlent.

Jisung songe alors, dans un petit instant de lucidité, que Minho n'a pas cherché à le marquer, sauf que lui le veut plus que tout. Tout en subissant avec délice les assauts de son bien aimé, il écarte donc les bracelets de cuir que ce dernier lui a offert, et porte le poignet au nez de l'alpha. Le parfum ici est certes léger mais aussi enivrant qu'ailleurs et comprenant ce que souhaite son cadet, l'aîné donne un léger coup de langue sur la partie offerte, sans cesser ses mouvements faisant crier Jisung, et d'un coup mord vivement le poignet au niveau de la glande. Si le couinement du plus jeune le fait se tendre, ce n'est qu'un instant infime, le goût lui envahissant la bouche lui donnant le vertige et c'est dans un mouvement bien plus prononcé qu'il s'enfonce en l'oméga, le faisant soudain se tordre violemment avec une plainte rauque alors qu'il jouit son plaisir entre eux. C'est un second à-coup identique qui permettra à Minho de se laisser aller à son tour, des spasmes de plaisir le secouant en même temps que sa voix s'échappe en un cri alors qu'il se déverse au plus profond du corps de son partenaire.

Toujours au creux des bras de son amour, Jisung ne bouge plus, cherchant à recouvrer un semblant de respiration normale, à l'aune de Minho qui ne semble plus savoir comment il s'appelle. L'intensité de leur union ne fait que confirmer ce qu'ils savent déjà. Ils sont l'un à l'autre, et cela ne fait absolument aucun doute là dessus. Jamais le plaisir aura été si puissant et fulgurant pour le plus âgé tandis que le plus jeune, lui, a bien du mal à se remettre de l'extase qui l'a saisi.

A l'unisson, leurs lèvres se cherchent de nouveau, et c'est dans un baiser sincère et profond que Minho libère Jisung de sa présence en son sein, reposant le plus jeune délicatement sur le futon confortable avant de venir s'allonger contre lui pour le prendre dans ses bras. Il ne cesse de dispenser une multitude de baisers légers sur le visage et le cou du jeune, qui se roule volontiers dans cet élan de tendresse.

Ils ont eu le temps.

Jisung a eu le temps de donner sa première fois à son aimé.

Il a eu le temps de lui offrir ce cadeau d'adieu.

Quand Minho, tout en poursuivant ses embrassades sur la peau bouillante, descend doucement vers son ventre, il lui écarte une cuisse pour venir passer la langue sur cette glande qui pulse encore du plaisir ressenti à peine quelques instant auparavant. Du bout du nez il caresse, effleure, apprécie le parfum qui se dégage, et après un échange de regards, il mord d'abord délicatement, puis de manière bien plus appuyé, jusqu'à ce que la peau fine et délicate se perce, au cri douloureux de Jisung, et qu'à nouveau cette explosion de parfum enchanteur se déverse sur sa langue avide de le sentir encore et encore. Le cadet voulait qu'il le marque. C'est peut-être moins fort, mais c'est fait. Jisung est sien. Jisung est à lui et uniquement à lui. Quoi qu'il arrive, ils garderont cette connexion qui les relie maintenant, même si moins intense que si sa nuque avait été disponible.

- Je t'aime Jisung.

Le souffle de Minho échoue sur la peau fragile de Jisung, qui frissonne de plus belle, aidant son aîné à remonter l'embrasser, les mains dans ses cheveux sombres.

- Je ne sais pas comment je vais faire sans toi Minho.

Que ces baisers sont délicats et amoureux... Ils y ressentent tous les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et c'est si doux. Blottis l'un contre l'autre, à humer ces parfums délicats qu'ils s'échangent et qui les imprègnent, ils profitent de ce moment durant lequel l'esprit est apaisé. Cependant ce n'est qu'éphémère et Jisung finit par réaliser la situation... Et éclate en sanglots dans les bras de son amant qui le serre davantage contre lui, comme si cela pouvait éviter tout souci.

- C'est tellement injuste Minho... J'ai tellement besoin de toi...

- Je sais... J'ai besoin de toi aussi... Ça prendra peut-être des mois, des années, mais je te jure que je trouverai une solution. On sera ensemble Jisung.

C'est un torrent de larmes qui s'échappe maintenant et il semble impossible que le calme revienne dans le moral torturé du plus jeune. Ils sont tellement concentrés l'un sur l'autre, qu'ils n'entendent pas le bruit venant de la cour et ce n'est que lorsqu'il entend sa mère s'offusquer que Minho finit par tendre l'oreille.

C'est sans prévenir que le panneau de la chambre s'ouvre brusquement, devant plusieurs gens de la maréchaussée. Des jeunes hommes, toujours allongés et Jisung toujours en train d'évacuer son chagrin, il n'y a que Minho qui se redresse à l'entrée fracassante de ces gens d'arme. Il n'est pas dupe quant au pourquoi de leur venue et il les toise, essayant de se mettre en protection entre eux et son oméga.

- Lee Minho, nous vous arrêtons pour l'enlèvement de Han Jisung.

- Quoi ??

- Patron, doit-on rajouter viol sur le procès ?

Le premier à avoir parlé contemple la scène et après une brève hésitation, et s'être remémoré les paroles du Père Han, hoche la tête.

- Mais nous reverrons ça à la caserne. Vous deux, dit-il en s'adressant aux jeunes, rhabillez vous immédiatement.

Minho jure dans ses dents, contre Monsieur Han. Il savait que quelqu'un allait venir, mais de là à ce que ce soit la police, et qu'en plus on l'accuse d'avoir enlevé l'oméga...

- Il n'y a eu ni enlèvement ni viol, mais demandez plutôt à Monsieur Han ce qu'il compte faire de son fils, à part le vendre à l'un de ces envahisseurs chinois ! Que croyez vous qu'il va lui arriver ??

Jisung n'écoute même pas, tout ce qu'il sait c'est que c'est maintenant l'heure pour lui de perdre son alpha, sans savoir quand sera la prochaine fois... Hagard, il ne remarque même pas que l'un de ces gens est venu auprès de lui, comme s'il était pauvre victime à consoler, et il l'aide à se couvrir d'une couverture à défaut de savoir quels sont ses vêtements. De toutes manières ils sont trempés et Jisung s'en moque, il ne pense à rien d'autre qu'à Minho qui se fait presser par les autres, debout devant eux.

Il lui faut un moment pour trouver le courage de se lever et lorsque c'est fait, il vient auprès de son âme sœur pour se blottir une dernière fois amoureusement dans son giron, et lui offrir un dernier baiser rempli d'espoir malgré qu'à cette heure il n'en ait plus du tout.

- Je t'aime Minho. Je t'aimerai jusqu'à la fin. Je suis à toi, à jamais, d'accord?

Et ce dernier ne retient plus les larmes qui lui inondent rapidement le visage. Alors c'est cela leur adieu ?

- Jisung...

Mais déjà le garde l'entraîne, le retirant de sa vue bien trop rapidement. Au désespoir, l'alpha se laisse tomber à genoux, n'en ayant plus rien à faire des accusations contre lui. Il vient de perdre l'amour de sa vie, qui va aller souffrir pour le reste de ses jours... Alors rester en geôle quelques temps lui importe tellement peu...

***

La couverture dans laquelle il s'est emmitouflé a le parfum de l'immortelle.

Il y plonge le nez, s'enivrant de cette odeur qui lui manque déjà cruellement.

C'est tout juste s'il se rend compte d'où il se trouve : debout au milieu du bureau de son géniteur, qui est au bord de la crise d'apoplexie. Écarlate, il éructe, mais Jisung, les yeux gonflés et rouges de ses pleurs, et l'esprit perdu quelque part dans l'acmé vécu, ne l'entend pas.

Tian se trouve derrière son Père, à le jauger du regard, l'air dégoûté.

Un violent coup à la joue envoie Jisung au sol, il ne s'y est pas attendu, n'ayant pas vu son Père s'avancer.

- PETITE PUTAIN ! IMMONDE SALOPE ! C'EST COMME CELA QUE JE T'AI ÉLEVÉ ??

Un coup de canne s'abat sur la dite putain qui a tout juste le temps de se protéger de son bras lorsqu'il réalise ce qu'il se passe, totalement sonné. D'une main rageuse, son Père le saisit par les cheveux afin de le relever, et Jisung attrape lui même les poings agrippés à sa tignasse  pour les faire lâcher prise, laissant tomber la couverture qui le recouvrait jusque lors. Et son Père arrête ses mouvements tandis que Tian ouvre de grands yeux aussi avides que surpris.

- ... Il t'a mordu... Tu as voulu te faire marquer...

- Il n'y a et il n'y aura que lui.

- Je ne regrette pas de t'avoir posé ce collier misérable catin.

Il porte les crocs de son aimé. Il porte toutes ses marques, et ces petits hématomes qui le parsèment, comme un pied de nez à son géniteur et à cet envahisseur le pensant sien.

Il n'a pas peur de ce qu'il va arriver.

Il n'a plus peur maintenant qu'on lui a tout enlevé.

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M'en veuillez pas trop quand même XD

Je ne les contrôle plus, ils vivent juste leurs vies là.