Chapitre 6 : Pensée.
Mia
Je regarde autour de moi. À l'affut de la moindre petite chose qu'il se passe. Bordel, je ne comprends rien à ce qu'il se passe. Résumons ce qu'il s'est passé cette nuit.
Déjà, j'ai failli me faire violer, par un des hommes de Thomas. Ensuite, un homme a empêché ça en tuant celui qui voulait me faire du mal, cet homme est Alec.
J'ai sûrement dû perdre connaissance ou un truc du genre. Après tout ça, je me suis réveillé dans une voiture. Dedans, il y avait Alec et un homme que je ne connais ni d'Adam ni d'Ève. Et maintenant me voilà, enfermé dans une salle lugubre.
Alec est donc quelqu'un qui travaille avec Thomas... Non, je ne pense pas. Sinon jamais il m'aurait aidé. Ou alors c'est une ruse de Thomas. Il peut peut-être me faire croire que cet homme n'est pas avec lui et qu'au final, si, il soit avec lui.
Ce résonnement me donne mal au crâne. Je ne comprends rien. Mais une chose est sûre, si je ne rembourse pas ce connard infini, il tuera ma mère. Et même si j'ai des différents avec elle, je tiens plus que tout a cette femme.
Je claque des dents, il fait si froid ici. Mais il n'y a rien dans cette pièce. Même pas une foutue mouche. Ils vont me laisser ici combien de temps ? Une semaine ? Un mois ? Une année entière ? Mon Dieu et s'ils me laissaient mourir de faim ici ?
Mes pensées me bouffent petit à petit, m'amenant petit à petit à la panique. Toutes ses pensées qui me font imaginer les pires choses, qui me font douter de tout alors qu'il n'y a pas lieu, est un calvaire sans nom.
Je me sens si stupide, si faible. Une année entière à être dans le noir. Comme étant un robot qui vit simplement une histoire sans espoir, sans être heureuse. Après tout, c'est vrai, non ? Qui aimerait danser à moitié à poil devant des hommes plus ignobles les uns que les autres pour rembourser une dette à un psychopathe ? Personne. Ou simplement ceux qui sont fous dans leurs têtes. Oui, je me pose vraiment la question ? Peut-être que la vie à un truc contre moi ? D'abord Thomas, puis, ensuite ça ?
Souvent, je me dis que c'est sûrement moi le problème, c'est vrai, personne ne mérite une vie comme ça.
Je ne souhaite même pas ça à mon pire ennemi. Mon ange gardien, si j'en ai un, est sûrement en train de se foutre de ma gueule ! Et il y aurait de quoi.
Généralement, ça commence par une pensée simple, qui évolue en « et si ? ». Et quand des pensées sombre évolué de plus en plus vous suffoquez dans votre coin. Certains ont des amis à qui se confier, des personnes qui vont t'aider de leurs mieux. Mais une pensée persiste malgré ça, « et si... je l'embêtais avec mes problèmes, il y a forcément pire que moi, alors, ai-je le droit de me plaindre ? ». Beaucoup disent que penser positivement attire le positif. Mais ils ne savent peut-être pas à quel point remarquer le moindre détail peut bousiller une journée rempli de bonne chose.
Beaucoup se retrouveront dans ce que je pense.
Généralement, les pensées noires remplissent ton esprit, les erreurs du passé qu'on ressasse encore et encore, les choses avenir, sont remplies d'un avenir sombre. On veut voir le bon côté des choses, mais ça revient sans cesse. C'est toujours là, dans un coin de la tête. Cette part sombre n'attend qu'une chose, que tu viennes au point de non-retour.
Me voilà seul, dans une salle ou rien ne peut m'occuper l'esprit, et cette part sombre me bouffe, de plus en plus. Une pensée qui en entraîne une autre, et ainsi de suite. Tout ça me donne mal au crâne.
Nous avons cette petite lumière qui éclaire notre partie sombre, et la mienne est partie il y a un an de ça.
C'est dingue à quel point une personne peut nous sauver de nous-même.
Un temps.
Le bruit d'une clé qui rentre dans la serrure se fait entendre. Peu après une lumière aveuglante me fait plisser les yeux. Une ombre entre.
Petit à petit, je me fais à la lumière. Alec.
Il me fixe d'un air sombre, un plateau à la main. Après des secondes interminables, il pose le plateau.
Non, il faut que je sois forte. Même si ce n'est que d'extérieur.
Je donne un coup dans le plateau qui se renverse. Alors qu'il était dos a moi à la porte, en entendant le fracas il se retourne lentement en serrant les poings.
Je remarque l'os de sa mâchoire se contracter.
Sois forte. Sois forte comme papa l'aurait voulu.
Même si je suis remplie de crainte plus forte les unes que les autres.
D'un pas lent, il s'approche de moi. Une fois en face de moi, je dois lever la tête pour le regarder.
- Lève-toi.
Sa voix était glaciale, remplie d'un ton sombre et très effrayant.
La peur me paralyse tellement que même si j'avais voulu me lever, je n'aurais pas pu.
D'un coup, sa main large attrape mon bras et me soulève sans aucune difficulté.
Par la suite, il me tire pour que je le suive hors de la salle, il a tiré tellement fort que j'ai cru qu'il allait me déboîter l'épaule. Il me dépassait clairement d'une tête, si ce n'est plus. Une armoire à glace, voilà ce qu'il était.
La peur me paralyse. Mais je ne dois pas le montrer. Surtout pas.
Je vis l'homme qui était dans la voiture avec lui arriver, si j'avais bien compris, il s'appelait Elijah. Un nom qui n'est pas vraiment connu.
- Alec, tu devrais y mettre moins de force, tu sais, sinon tu risques de la casser.
Hormis un grognement, mon ravisseur ne répond rien.
- Bref, je ne suis pas là pour ça, j'ai un dossier sur Miller que tu dois voir.
Le rouquin lui donne une petite pochette rouge.
Alec le prend et me lâche un instant pour regarder rapidement.
Je regarde autour de moi, nous ne sommes que tous les trois, après la voie semble libre. Mon regard se pose sur Elijah un instant. Son sourire s'élargit, il a sûrement compris ce que je voulais faire. Je me dois de tenter.
En un quart de seconde, je me retourne et me mets à courir aussi vite que je le peux dans le couloir. Il a l'air sans fin. Mes pieds foulent le sol à une vitesse que je n'ai jamais eu.
J'entends des bruits de pas, il est derrière moi, je le sens.
Je tourne la tête un instant pour voir où il est exactement. Merde, il se rapproche.
Je tourne de nouveau ma tête pour regarder devant moi, le couloir tourne. Alors je tourne.
Chaque couloir où je peux tourner, j'y vais. Il est à deux doigts de me rattraper, je le sens.
Alors que je tourne de nouveau pour rejoindre un autre couloir, ma course est stoppée. Je fonce dans un truc dur comme de la roche. Mon nez émit un craquement et je lâche un cri de douleur. Je perds bien sur mon équilibre est tombe sur les fesses.
C'est avec une respiration rapide que je lève mon regard sur ce qui a arrêté ma course. Mes yeux s'élargissent en voyant Alec en face de moi. Il me semblait pourtant qu'il était derrière moi, alors comment est-ce possible ?
Je me retourne alors pour voir qui était derrière moi et voit Elijah. Alec a sûrement emprunté un autre couloir. Je ne vois que ça comme explication. Je doute fortement qu'il ait le pouvoir de se téléporter.
La douleur au niveau de mon nez me ramène à la réalité. Ma respiration s'accélère de nouveau tant la peur me prend aux tripes. Je sens un truc couler de mon nez. En plus de ça, il a fallu que je me casse le nez. Malgré la douleur, mon regard reste bloqué dans celui d'Alec. Son regard n'exprime rien d'autre que de la froideur et de l'énervement. Il va me tuer. Ou pire, il va m'étriper.
Le rire d'Elijah se fait entendre.
- Et bah toi, tu ne perds pas ton temps ma petite !
Mon ventre se tord, il se liquéfie même. Mon cœur, lui, bat si fort que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine comme dans certains dessins animés.
- Elle n'est pas très bavarde. Dit-il comme étant presque déçu.
Il s'attend vraiment à ce que je lui fasse la bise puis que je lui parle de ma vie ? Cet homme est totalement fou mon Dieu.
- Un peu comme toi Alec.
Le concerné n'émit qu'une fois de plus un grognement. À croire qu'il se prend pour un gorille à grogner comme ça ! Bordel, mon esprit à encore le courage de pensée a ça alors que je suis à deux doigts de me faire éclater la tête contre un mur.
Oui, bon, je pense que j'y vais un peu fort la... Enfin, j'espère !
- Emmène-là à l'infirmerie.
Sa voix était dure, une chose était sûre, il m'en voulait d'avoir fait ça. Mais honnêtement, je n'en ai rien à faire. Sauf si ça me coûte la vie.
Elijah hoche simplement la tête comme affirmation et m'aide à me relever. Mon haut est tâché de sang. Je mets ma main sous mon nez en grimaçant, et essaie de calmer le saignement.
Elijah semble plus doux qu'Alec. À retenir.
Alors que nous nous éloignons de lui petit à petit, mon cœur se calme et ma peur descend de plusieurs crans.
Le rouquin tient bien mon bras, sûrement par peur que je retente de m'enfuir. Honnêtement, même si je le voulais, je n'aurais pas pu. Mon nez est si douloureux et ma tête tourne tellement que j'ai l'impression de marcher sur du coton.
Après avoir traversé de nombreux couloirs, il me fait entrer dans une salle. Je m'attendais à une salle toute blanche comme pour chaque infirmerie, mais cette fois, c'était différent. Il y avait plein de posters colorés accrochés aux murs.
Une femme se retourne, elle est d'une beauté à en couper le souffle. Une peau lisse et bronzée, des yeux d'un vert incroyable. Son maquillage est marqué sans faire trop, ses yeux sont maquillés d'un mascara qui lui fait des cils magnifiques, et son trait d'eye-liner souligne son regard et fait ressortir le vert de ses pupilles. Sa bouche, elle, est colorée d'un rouge carmin qui éclaire son sourire. Ses cheveux sont simplement bruns, mais ils la rendent que plus belle.
Elle a un grand sourire en voyant Elijah et va à lui. Quand son regard se pose sur moi son regard semble confus, ensuite elle ouvre en grand les yeux et prends des compresses. D'un pas rapide, elle s'approche de moi et mets les compresses sur mon nez. Je grimace et serre les dents pour ne pas faire de bruit.
- Seigneur ! Mais que t'est-il arrivé ?
La femme semble réellement inquiète ce qui me réchauffe un peu le cœur après tout ce qui est arrivé.
Elle m'emmène et m'assoit sur une chaise.
- Tiens ça contre ton nez, surtout, n'appuie pas de trop sauf si tu veux avoir mal.
La femme me sourit chaleureusement puis elle part un instant dans ce qui ressemble être un petit placard. Je tiens comme il faut les compresses en essayant d'ignorer la douleur qui me tiraille.
Quelques secondes après, elle revient avec ce qu'il faut pour me soigner.
Un temps.
Après qu'elle ait fini de soigner mon nez, elle sourit encore une fois. Elle est très souriante, c'est agréable.
- Et voilà ! Je te conseille de mettre de la glace sur ton nez toutes les 2 heures si possible pendant 15 minutes. Ensuite, je vais te donner des antalgiques. Je te conseille aussi de surélever ta tête un peu quand tu dors pour limiter les douleurs et le gonflement.
Je me contente de la fixer un moment puis finis par répondre.
- Merci beaucoup.
Après ça, elle me donne les médicaments avec une petite note qui explique comment les prendre.
Je la remercie une seconde fois.
- Moi, c'est Mélanie. Mais tu peux m'appeler Mel. Et toi ? Je ne t'ai jamais vu ici encore. Ce qui est assez étonnant comme je connais tout le monde. Dit-elle alors qu'un sourire illumine son visage.
Elle me tend la main. Alors doucement, je la serre doucement. Cette fille a l'air d'être vraiment gentille. Peut-être va-t-elle m'aider à partir si je lui demande ?
- Je m'appelle Mia. Dis-je en commençant.
Son regard m'invite à poursuivre ce que je vais dire, alors je continue.
- Et si tu ne m'as jamais vu, c'est pour la simple raison qu'on m'a enlevé.
Elle me regarde longuement puis explose de rire.
- Wow ! Alors toi, on peut dire que tu es franche !
Je fronce les sourcils. Elle trouve ça drôle ?
Bordel, sur quel genre d'endroit de fou suis-je tombé ?
Mélanie pose sa main sur sa poitrine et calme son rire peu à peu.
- Excuse-moi, c'est vrai que c'est loin d'être drôle pour toi, mais tu verras ma belle, tu seras bien traité.
« Bien traité » ? Elle se fout de moi là non ?
Se faire enfermer dans une salle vide et froide, c'est être bien traité.
- Alec peut parfois être dure, mais tu verras, en réalité, c'est quelqu'un de bien. Il faut juste percer sa carapace. Ce n'est pas chose facile, une seule personne a réussi jusque-là.
Elle me sourit doucement.
Maintenant, qu'elle me dit ça, je suis prise de curiosité.
- Et, la personne qui a réussi à briser sa carapace comme tu dis, c'est toi ?
Elle secoue la tête négativement.
- Non, ce n'était pas moi. Et je doute que tu la rencontres un jour.
- Alors comment tu sais qu'il est comme ça ? Enchainais-je directement.
Un autre sourire.
- Tout simplement parce qu'il nous montre ses sentiments et comment il est vraiment parfois.
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