Chapitre 5 : Elijah
Elijah
Je roule en regardant la route. Alec avait eu la merveilleuse idée de kidnappé la cousine de Peter. Cela faisait 30 minutes que l'on roulait. Et elle est toujours endormie. Je le soupçonnais de lui avoir mis un coup pour l'endormir. Ce ne serait pas étonnant venant de lui.
- C'est normal qu'elle dorme encore ?
Je le vis lever ses yeux sur elle un instant avant de se concentrer sur la route qui défile à travers la fenêtre.
- Je n'en sais rien.
Il n'en savait rien ! Carrément ! Cet homme fera ma perte.
- Et si elle était morte ?
Alec soupira, agacé par mes questions puis vérifie qu'elle respire bel et bien.
- Bon, tu vas avoir un corps à enterrer en dirait bien.
Mes yeux s'ouvrent en grand lorsque j'entends sa réponse.
- Tu déconnes là ?
- La ferme et roule. Je ne t'ai pas appelé pour papoter et prendre un thé.
- Mec, tu sais bien que je suis plutôt branché café. Mais passons. Peter va te tuer.
Bien que Peter soit fort, Alec l'est bien plus. Il est plus méthodique. Elle avait l'air sympa pourtant.
- Qu'il essaie tien. Et il rejoindra son oncle dans sa tombe.
Je roule des yeux, ce qu'il peut être cynique quand même.
- De toute façon, elle est vivante.
Je souffle, soulager.
- Mais... Tu as dit qu'elle était morte.
- Je sais.
Putain, il faisait vraiment des blagues de merde.
- Il va falloir revoir ton humour. Sinon tu n'emballeras jamais une fille !
- Mon physique suffit déjà à les emballer.
Narcissique en plus de ça.
- Bon, sérieusement dis-moi, tu lui as mis un coup de batte pour qu'elle dorme autant ?
- Le chloroforme est sûrement trop fort pour elle. Elle est aussi petite qu'une souris.
Une souris ? Vraiment ?
Alec avait insisté pour aller à ce club-ci, je ne comprenais pas pourquoi d'ailleurs. Surtout qu'il n'aimait pas ça. Il était plus boite de nuit.
Mais je crois me douter pourquoi. Thomas avait l'œil sur elle et ça ne plaisait pas à Alec. Après tout, il était notre ennemi et elle, la fille de l'ancien chef. Elle pouvait détenir des informations que ce soit du côté de son père ou même de Thomas. Et si elle en parlait à la mauvaise personne, on était clairement finis. Alec gère bien le groupe depuis qu'il a remplacé Carl, l'oncle de Peter.
Alec m'avait fait part de ses doutes sur la mort de Carl. Qu'elle n'était pas normale. Mais personne n'aurait osé s'en prendre à Carl. Et il le savait.
Pour cacher le blanc qu'il y a, je mets de la musique.
À la radio passe : Grenade de Bruno Mars.
Je souris amuser en sachant très bien que ça va soûler Alec.
- Éteins-moi ça.
J'augmente alors le son et me mets à chanter comme une casserole, je sais que je n'ai clairement pas la voix pour, mais je m'en fiche royalement.
Un temps.
Je vois Alec allumer une cigarette.
- Sinon tu sais que fumer tue hein ?
Il grogne d'énervement et me regarde. J'aime beaucoup le faire chier. C'est mon passe-temps favori.
- Sinon tu sais que parler tue aussi ?
À la vue de son regard, je savais que si je parlais encore, il me tuerait. Enfin, il ne pourra pas, il tient trop à moi. Enfin, j'ose le croire.
Je vois que la petite retenue captive commence à bouger et arrête le véhicule.
Petite, tu es un rigolo toi, je suis sûr qu'elle est plus vieille que toi.
Chut, il ne faut pas le dire ça.
- En dirait bien que la belle au bois dormant est réveillée, c'est toi son prince Philipe ?
Il se retourne pour la regarder.
- La ferme ou je te fais bouffer le volant.
Je ricane et lui mets une tape à l'épaule.
- T'es un petit rigolo toi dis donc.
À la suite de ça, il lève les yeux au ciel.
Ce qu'il pouvait être violent parfois.
Je vois la fille ouvrir ses yeux, des yeux clairs. Si clair qu'on pourrait la croire pure.
Un physique à l'allure angélique peut facilement tromper. Nous en avons la preuve, qui aurait cru qu'une fille qui a un visage si doux travaille en fait dans un club qui offre certains privilèges ? Honnêtement, personne.
Si je l'avais vu dans la rue, j'aurais tout de suite imaginée qu'elle travaillait dans l'esthétique ou en agence immobilière.
Mia, c'est comme ça qu'Alec a dit qu'elle s'appelait, prend quelques secondes à se remettre de ses esprits. Quand elle prend compte de la situation, elle se redresse d'un coup. Son regard trahit la peur, elle est même terrifiée. Elle pose la main sur la cliche qui permet d'ouvrir la portière de la voiture, mais avant qu'elle soit le temps de l'ouvrir, Alec les bloque avec le mécanisme de la voiture.
La furie s'acharne sur la cliche encore et encore.
- Laissez-moi sortir !
Je vis la mâchoire de mon acolyte se serrer. Parfois, je me demande comme il fait pour ne pas se casser une ou deux dents tant il serre la mâchoire.
Mia regarde ensuite paniquer autour d'elle. Son regard se pose sur un objet mais je ne vois pas lequel. D'un geste rapide, elle s'empare du bout métallique de la ceinture et le frappe fort contre la vitre, si fort qu'elle réussit même à la casser.
Je sens mon corps partir quand Alec freine d'un coup en avant mais ma ceinture me retient fort heureusement.
J'entends la furie lâcher un cri, suivie d'un grand boum.
Je me retiens de rire en voyant qu'elle s'est étalée sur le sol de la voiture.
Alec se retourne d'un coup et la saisie par les cheveux pour être sûr qu'elle le regarde bien. Un gémissement de douleur s'échappe de ses lèvres. C'est sûr que ça ne doit pas être très agréable de se faire tirer les cheveux. Quoi que, certaines femmes aiment ça !
- Maintenant, tu fermes ta jolie gueule et tu bouges plus.
Sa voix était sombre, menaçante. Si je ne le connaissais pas, il y aurait eu longtemps que je me serais pissé dessus par peur. En voyant son regard, les yeux de la petite souris comme le dit si bien Alec s'ouvre en grand. La peur se lie sur son visage fin, déformant donc les traits de son visage.
La respiration de la femme était irrégulière. Oui, elle avait peur et ça se ressentait. Sa peur faisait plaisir à Alec. Parfois, j'avais l'impression qu'il la connaissait. Mais ce serait stupide, il m'a toujours dit qu'il ne l'avait jamais rencontré. Ouais, ce serait totalement absurde.
Par la suite, son regard, ses iris, surtout, ressemblaient à deux pierres précieuses du nom d'Aigue-marine -1. Le bleu était si clair qu'on pourrait presque croire que c'est blanc.
- Aïe ! Disais-je en recevant une claque derrière la tête de la part d'Alec.
- Concentre-toi sur la route.
- Oké, alors toi, tu peux la fixer comme un psychopathe et moi je n'en ai pas le droit ?
Il me regarde l'air exaspérer.
- T'es con de naissance ou ça t'es venue au fil des années ?
J'avoue que je ne comprends pas vraiment pourquoi il dit ça.
- Pourquoi tu me dis ça ? Tu sais que ce n'est pas sympa ? Disais-je en ricanant.
Je vis dans ses yeux vairons qu'il a juste envie de me claquer la tête contre un mur.
- Peut-être parce que tu conduis. Rappelle-moi ce qui se passe quand on ne regarde pas la route alors qu'on conduit Elijah ?
Un petit temps de réflexion
- Euh... Bah, on a un accident non ?
Alexander de son prénom complaît me fixe puis hoche lentement la tête. Mais il détestait qu'on l'appelle ainsi. La raison ? Je n'en ai aucune idée. Mais je ne referais pas l'erreur de l'appeler comme ça. La première fois que je l'ai fait, je me suis retrouvé avec le nez cassé.
- Ouais, voilà, un accident. Et il est hors de question que je meurs dans un truc aussi débile que ça.
- Et je le comprends.
Je ricane doucement puis me concentre pleinement sur la route. Mia n'a pas bougé d'un pouce. Ses yeux fixaient Alec. Son regard montrait qu'elle cherchait un truc. Cette petite est très expressive !
Un temps.
Je me gare devant la base. La fin du trajet était si silencieuse ! J'ai bien cru que j'allais finir par m'endormir au volant si ça continuait. Je ne pouvais même pas mettre de la musique.
Le regard de Mia était toujours sur Alec, je suis même étonné qu'il ne lui ait pas trancher la gorge pour l'avoir regardé aussi longtemps.
Nous descendons de la voiture, Alec prend le bras de Mia sans aucune délicatesse puis la fais entrer dans la base.
La pauvre, elle doit être terrifiée.
Mais bon, elle s'y fera vite, je pense. Je l'espère du moins. La dernière fois qu'Alec avait enlevé quelqu'un la personne a finis morte, enfin elle s'est suicidée...
On l'emmène dans une salle qui est complètement vide. Les murs sont d'un gris usé, le sol n'est que de béton. Cette salle faisait forcément froid dans le dos pour ceux qui vive une belle vie. Quoi que nos vies soient vraiment cool quand on y pense.
Je la vis déglutir en regardant la salle puis Alec la pousse. Il la pousse si fort qu'elle en tombe. Elle a seulement émis un petit gémissement de douleur. La brune reste au sol et ne bouge pas. Sans aucune pitié pour elle, il referme la grosse porte et ferme à clé. Alec enfourne ensuite les clés dans sa poche.
- Tu comptes faire quoi d'elle ?
Je dis en levant un sourcil.
Il s'arrête d'un coup et plante son regard dans le mien.
- La faire parler. Elle sait forcément un truc sur Thomas ou sur Carl.
- Et si elle ne dit rien ?
- Elle parlera. Ne t'en fais pas pour ça.
- Mec, n'oublie pas qu'elle est la fille de Carl. Si tu lui fais du mal, il serait capable de revenir à la vie pour te trucider.
- Je n'oublie pas.
Après ça, il me tourne le dos puis avance.
Toujours pas sociable a ce que je vois. Bon, après, c'est compréhensible.
Je n'entends même pas Mia frapper contre la porte. Pourtant, toutes les personnes qui ont été enfermées ici, frappaient dans la porte. Non, elle, elle restait très calme. Bon, cette femme a l'air sympa et pas douillette. Alors Alec va avoir du mal à avoir ce qu'il veut. Et ce con n'a aucune patience.
J'inspire un bon coup puis avance en mettant mes écouteurs dans mes oreilles.
Je n'ai qu'une chose à dire : c'est une affaire à suivre.
________________________________
1- L'aigue-marine est l'une des pierres précieuses bleues dont la teinte est la plus claire. Tirant son nom de la couleur de la mer, l'aigue-marine présente des nuances variables de bleu pâle, de turquoise et parfois de vert bleuté printanier. C'est une pierre précieuse d'une grande transparence et d'une coloration thermiquement améliorée.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro