Je descendis du 4x4, un pied d'abord puis l'autre. J'étais à peine sortie du véhicule que j'étais déjà mouillé de la tête aux pieds, eh oui, j'étais de retour dans une ville où il ne faisait pas souvent beau.

Lorsque je monte les marches de la maison la porte ce celle-ci s'ouvra, me laissant voir ma mère.

- Rentre vite ! Tu vas attraper froid sinon.

Elle l'avait dit avec un grand sourire, mais je savais qu'il était aussi faux que le cul de certaines filles. Je suppose qu'elle était heureuse de me voir, on ne s'était pas vu depuis un an, jour pour jour.

Maman tenait à ce que je vienne, pour rendre hommage à mon père. Au départ je ne voulais pas, prétextant que je n'avais pas le temps à cause de mon travail, mais j'ai fini par accepter en entendant ma mère en larmes au téléphone. Elle avait besoin de moi aujourd'hui, et bien que je l'aime d'une force incroyable je ne resterais que jusqu'à demain. Je ne peux pas me permettre de rester trop longtemps, des jours de travail en moins étaient avoir de l'argent en moins et je ne peux pas me le permettre.

Je la pris dans mes bras. Son odeur m'avait manqué, une odeur de vanille mélangée à l'odeur des gâteaux qu'elle passe son temps à faire. Chaque fois qu'elle finit un gâteau, elle me l'envoie en photo. Ses bras frêles me serrent contre elle un moment avant de me lâcher et de me regarder, me détaillant du regard.

Je lui adresse un sourire.

-Si tu savais comme tu m'as manqué, tu devrais me rendre visite plus souvent tu sais ?

Si seulement elles avait à quel point je voudrais venir plus souvent.

-Tu sais bien que je ne peux pas, il faut que je travaille et puis ce n'est pas comme si on habitait à côté l'une de l'autre...

À la mort de mon père j'ai découvert qu'il devait une somme importante à un homme du nom de Smith, je ne connaissais pas son prénom. Alors je dois rembourser l'argent que mon père devait pour éviter qu'ils ne fassent du mal à ma mère.

J'avais déjà perdu mon père, je ne pouvais pas perdre ma mère aussi. Ma mère ne sait rien de cette histoire heureusement, elle pense que je dépense mon argent dans des trucs futiles, c'est pour ça que je ne lui ai jamais demandé de venir chez moi. Mes 25 mètres carrés n'étaient pas très chers et ça me suffisait, de toute façon je ne peux pas me payer plus, c'est à peine si j'arrive à finir les fins de mois.

Tout ça parce que mon père avait fait affaire avec des personnes dangereuses. Je n'ai pas pu faire des études comme la plupart des gens font, je n'avais pas assez d'argent. Je n'ai donc pas un travail que j'apprécie mais il paie très bien.

Bien sûr vous direz que je n'ai pas assez cherché et c'est surement vrai, j'ai choisi la facilité parce que chaque emploie où j'avais une chance d'être ne payaient pas assez. Une fois que la dette sera donnée, je me concentrerais sur une vie saine. Peut-être aurais-je un mari qui prendrait soin de moi, ou des enfants qui une fois adolescents me feront la misère. Je ne rêvais pas de ça, je ne rêvais pas du tout, mais...

- Chérie tu m'écoutes ? dit-elle en remuant sa main devant mon visage coupant ainsi mon moment de pensées.

- Euh oui, j'écoute.

- Tu mens toujours aussi mal ma fille.

Elle avait dit cette phrase avec un rire. Chose qui avait manqué à mes oreilles.

- Bon, je disais que ton cousin avec deux trois amis à lui allait venir manger ici ce soir. Il y aura aussi Joe, Talia et ta tante qui seront là.

Joe et Talia sont mes grands-parents du coté de mon père, quant à ma tente elle était certainement aussi mauvaise que Cassidy Sparke dans les livres Is It Love. Je me demandais d'ailleurs comment elle et ma mère pouvaient être sœur, elles n'avaient rien en commun.

- Les amis de Peter ? j'espère qu'il a changé ses fréquentations.

- Oh oui tu verras ils sont incroyables, et très mignon. Je suis sûr qu'il y en a un qui va t'intéresser ! dit-elle avec joie.

Moi ? Je ne pensais pas, je ne cherchais personne surtout avec le boulot que j'ai.

- Je n'en ai pas besoin, et puis je suis sûr que tante Cassandre se fera une joie de leur sauter dessus.

Je voyais bien que ma mère se retenait de rire, elle ne l'appréciait pas énormément non plus. Ce qui parfois était plutôt drôle à voir.

- Mia ! c'est ta tante tout de même.

Son sourire la trahissait.

- N'essaie pas de la défendre tu sais que c'est peine perdue, dis-je avec un rire. Je vais monter mes affaires dans ma chambre.

Je plaque un baiser sur sa joue et monte rapidement en tenant mon sac. Je pris une grande inspiration avant d'entrer dans ma chambre d'ado. Rien n'avait bougé de place depuis que j'étais partie. Toutes les photos étaient là, en place. Je pris le temps de les regarder, sur chaque photo j'avais un grand sourire, ou alors j'avais un éclat de joie dans les yeux. Maintenant, je n'avais plus ce sourire, ni cet éclat. En à peine un an j'avais changé, mais je ne voulais pas que ma mère remarque à quel point la vie que je mène me brise un peu plus chaque jour.

Je pose mon sac sur le lit, le ménage était régulièrement fait, il n'y avait aucune poussière, ce qui était une bonne chose comme j'y suis allergique.

Je pris le temps de regarder les affaires qu'il me reste dans mon armoire, des vêtements colorés pour la plupart.

Après avoir fini le détour dans ma chambre je rentre dans la salle de bain et me déshabille pour ensuite me glisser sous l'eau brulante, j'adorais la sensation de l'eau chaude sur ma peau, celle-ci devenait rouge d'ailleurs mais sans trop l'être.

Une fois ma douche brûlante prise, je sors de celle-ci et m'enroule une serviette autour de mon corps. Mon regard se pose sur le miroir qui me renvoie mon image et je laisse un soupir s'échapper de mes lèvres. J'étais épuisé mais mes cernes ne se voient pas vraiment ce qui est un bon point, je n'aurais pas à me tartiner de maquillage pour cacher tout ça.

Je prends le temps de sécher mon corps ainsi que mes cheveux. Mes cheveux sont maintenant légèrement ondulés.

Une fois enfin prête, j'entends des voix venant de la porte d'entrée. Si je me fiais vraiment à mon ouïe, il s'agissait sûrement de Joe et de Talia. Oh, il y a aussi Cassandre, cette mégère, je pourrais l'entendre à l'autre bout du pays, je suis sûr, avec une voix criarde telle que la sienne ce ne sera pas étonnant.

Je pris alors mon courage à deux mains et décide de descendre, cela fait un long moment que je ne les ai pas vu, j'ai une peur horrible de les revoir de nouveaux.

Un large sourire se créa sur les lèvres de ma grand-mère et une fois que mon grand-père me voit, il réagit de la même manière.

Ils me prirent dans leurs bras, me serrant fort contre eux. Je les serre donc à mon tour dans mes bras.

- Ça fait si longtemps ma petite chipie ! Dit Talia en me regardant.

Je vis ma tante qui elle n'avait eu aucune réaction, je suis sûr que si elle est là, c'est parce qu'elle sait que mon cousin va venir avec des amis à lui. Je risque d'assister à une cougars en action !

- Tu as changé, je ne saurais dire quoi.

Cette, fois c'était mon grand-père qui avait parlé en se caressant la barbe l'air songeur. Intérieurement, j'espérais qu'il ne trouve jamais ce qui m'a changé. Ma mère me sourit et en voyant ma gêne elle entraîne mes grands-parents et ma tante dans le salon en entamant la discussion avec eux.

Je ne savais pas quoi dire, faire, ou même réagir. Pourtant, avant, j'étais très proche de mes grands-parents.

Peu après alors que j'étais resté planté là pendant au moins 10 minutes, la sonnette se met en marche, déclarant donc que mon cousin et sûrement ses amis sont là.

- Chérie va ouvrir s'il te plaît ! Entendis-je ma mère dire.

Je secoue la tête histoire de me remettre les idées en place et j'ouvre la porte. Lorsque j'ouvre la porte, je vois Peter en face de moi avec trois autres amis. L'un d'eux était blond, les cheveux courts et les yeux bruns Il était musclé, on pouvait le voir même s'il porte un sweat vert. En réalité, ils étaient tous musclés, même mon cousin qui avant ressemblait à un cure-dent. Le deuxième était roux, les yeux verts et la peau pale.

Mon regard s'attarda sur le troisième homme qui est appuyé contre la poutre de la terrasse un peu plus loin. Ses cheveux étaient d'un noir corbeau, ils étaient légèrement longs, lui arrivant donc devant les yeux. Lorsqu'il releva son regard sur moi, sûrement en sentant mon regard sur lui, je vis qu'il avait les yeux vairons. Ses yeux sont magnifiques, je n'en avais jamais vu des tels que ça. Son œil droit est bleu, bleu clair, l'autre et d'un bleu tel qu'un ciel en plein orage. Cet œil-ci est barré par une cicatrice qui va de son sourcil à sa pommette.

Il porte un sweat noir.

Mon cousin se racle la gorge et je pose de nouveau mon regard sur lui.

- Eh bien ! Tu es devenue une femme en dirait !

Il rit en me regardant.

- J'étais une femme bien avant que tu ne sois un homme Peter, bien que tu sois plus vieux que moi. Disais-je accompagné d'un clin d'œil.

Je me décale ensuite pour les faire entrer.

- J'ai bien cru qu'on n'allait jamais rentrer ! Rajoute-t-il en passant à côté de moi avec ses amis.

Je les suis puis m'assois à côté de ma mère et en face d'un des amis de Peter, l'homme aux yeux vairons.

J'ai comme une mauvaise impression...