VIII
DISCLAIMER : Chapitre pas encore corrigé, merci de fermer à nouveau les yeux sur les fautes que vous pouvez voir. Ca sera corrigé et modifié dans la journée. Navrée d'avance.
Je voulais aussi vous remercier, nous approchons des 2k de lectures et surtout... A Thousand Suns est officiellement rentré dans le classement des meilleures histoires adolescentes ! MERCI. MERCI. MERCI. MERCI. Vous êtes géniaux. Sachez que cette aventure ne fait que commencer. Je vous aime et j'espère que mon petit bébé littéraire saura vous faire rêver autant que vous me faîtes rêver.
Bonne lecture !
Couchée sur le dos, ça fait une heure que je joue distraitement avec mes cheveux en regardant mon plafond. Je n'ai pas beaucoup dormi, incapable de trouver le sommeil après ma confrontation avec Arès. C'est idiot. Parce que je le déteste. Mais mon comportement me sidère et me répugne. Je n'ai pas cessé de repenser à notre tête à tête et à la manière aussi prompt que j'ai eu de le juger.
Piégée dans cette petite salle de bain avec un inconnu, j'ai sorti les griffes pour retrouver une liberté que je pensais compromise. Pour autant, je sais que j'ai dépassé les bornes. Jamais je n'aurais dû avoir de tel propos, jamais je n'aurais dû agir comme la pire des garce. Comme Victoria.
Mon comportement me fait honte ; pendant des années, j'ai été la victime de stupides rumeurs et j'en voulais au monde entier de croire ce qui se disait sur mon compte sans réellement savoir. J'en voulais à mes agresseurs de lever les poings tels des bourreaux prêts à exécuter une sentence que je ne méritais pas. J'en voulais aux autres de se laisser influencer par des bruits de couloir plutôt que de chercher à savoir la vérité. Ma vérité. La seule qui ait jamais comptée. La mienne.
Et hier, j'ai été ces autres.
J'ai été de l'autre côté du miroir.
J'ai été celle que je méprisais.
Je lâche un râle de dégoût et enfouie ma tête dans mon oreiller en espérant bêtement pouvoir étouffer ma culpabilité. J'ai envie de me rassurer en me disant qu'il mérite cette haine, qu'il n'est qu'un goujat, un détritus, un sale pervers. Mais dans le fond, je me voile la face. Parce que je n'en sais rien. Je ne l'apprécie pas mais je ne le connais pas. Le problème, ce n'est pas Arès. Ca aurait pu être n'importe qui d'autre. J'ai beau trouver cet idiot complètement méprisable, jamais je n'aurais dû croire ce couple sûrement jaloux et ivres. Jamais je n'aurais dû porter une quelconque importance à leurs propos. Le problème, c'est moi.
Il ne méritait pas ça.
Et ça me tue de devoir le reconnaître en ressentant cette amertume.
Ma mère aurait honte de moi.
Je m'entends lui cracher cette phrase comme du venin. Je ressens à nouveau l'électricité planer dans l'air lorsque la tension est montée d'un cran. Je revois ses yeux saphir s'ombrager bien que son visage semble demeurer indifférent. Et je me vois, complètement différente, complètement transformée, complètement inhumaine.
N'arrivant plus à tenir en place, je me lève et saute immédiatement dans la douche. Je dois réparer mon erreur ou tout du moins essayer. Tant que je n'ai aucune preuve à son encontre, il est innocent. Tout comme je l'ai été avant lui. Et pour ça, je vais devoir mettre ma fierté de côté afin de m'excuser.
-☽ -
Quand j'arrive devant la grande demeure des Vrakinov, je suis épatée. C'est comme s'il n'y avait jamais eu de fête ; pas de déchet, pas de vêtements qui trainent partout, pas d'adolescents en train de décuver. Un silence absolu.
En roulant jusqu'à sa maison, j'avoue que je ressens une petite pointe de jalousie. Ce terrain est absolument sensationnel et je suis presque surprise de n'avoir jamais entendu parler ni des Vrakinov, ni de leur merveilleuse propriété avant hier soir. Palm Valley n'est pas une si grande commune que ça. Du coin de l'oeil, je remarque l'arbre sous lequel je m'étais cachée hier soir et lui souris comme à un vieil ami. C'est si paisible. C'est vraiment le genre d'endroit où n'importe qui aimerait vivre. Moi la première.
Je me gare devant le porche de sa maison, coupe le moteur et respire un grand coup. J'ai voulu faire demi-tour une quinzaine de fois depuis que je suis partie de chez moi mais ce poids dans mon estomac n'a eu de cesse de me rappeler le méfait que j'avais commis hier soir et que je me devais de réparer. J'ai, d'ordinaire, un caractère fier et bien trempé et je reconnais que très peu de fois mes torts. Mais là... Je vais devoir demander pardon à Arès Vrakinov et rien que d'y penser, ça m'hérisse le poil. Mon orgueil sera piétiné et c'est le prix à payer pour mon jugement hâtif. Je sais que c'est mérité mais ce n'est pas pour autant facile à admettre. Si seulement j'avais pu faire cette bêtise avec quelqu'un d'autre. N'importe qui.
Je prends mon courage à deux mains et me motive : plus vite ça sera fait et plus vite j'irai mieux. Je claque ma portière et grimpe les escaliers pour frapper à sa grande porte d'entrée bleu nuit. Mais je n'ai même pas le temps de faire un geste que celle-ci s'ouvre en grand et qu'un Arès sauvage apparaît. Fraichement réveillé, torse-nu et... Avec une jolie rousse qui s'accroche à son épaule. Nos regards se croisent et il fronce les sourcils en me détaillant. Mes yeux à moi passent de lui à cette fille. S'il est agacé ou surpris, il le cache bien. Au lieu de ça, il fait comme si je n'existais pas et se retourne vers sa conquête, un sourire en coin sur le visage. Cette dernière ne semble même pas m'avoir remarqué. Je pourrais presque croire que je suis invisible. Presque.
- Merci encore pour la nuit, beau-gosse. On remet ça quand tu veux !
Elle se met sur la pointe des pieds et dépose un baiser chaste sur ses lèvres. Il acquiesce et elle s'éclipse en passant à côté de moi, comme si de rien n'était. J'essaye d'ignorer l'exacerbation que je ressens. N'est-il pas censé être le petit-ami de ma demi-soeur ? Non pas que je veuille défendre les intérêts de Victoria – à dire vrai, je m'en moque – mais je le trouve quand même gonflé de la tromper sans aucun remord. A tel point que je ne sais même plus ce que je viens faire là. Il ne mérite pas mes excuses, ce sale bougre. Juste une nouvelle paire de claque !
Son attention se porte vers moi et il appuie nonchalamment son avant-bras sur l'embrasure de la porte tout en mordillant l'intérieur de sa joue. Je le hais. Je ne veux pas m'abaisser face à lui et lui tendre le cou pour qu'il me le torde mais je ne veux pas me transformer en Victoria. Je ne veux pas être comme tous ceux qui auraient pu changer mon quotidien simplement en venant me présenter des excuses. Alors goujat ou non, j'ouvre la bouche pour engager la conversation. Mais il m'arrête net en étant plus rapide :
- Si tu te demandes, elle était consentante, m'informe-t-il d'un air mauvais.
Je rougis et baisse les yeux. Etant donné leur proximité et l'air ravi qu'arborait cette rouquine, je ne ne doutais pas que leur rapport était voulu. Mais voilà ce que ça coûte que de faire des accusations trop promptes. Je me sens idiote. Alors j'essaye d'arranger les choses. Je lève mes prunelles vers lui en évitant soigneusement de m'attarder sur son torse-nu.
- En parlant de ça... dis-je d'une petite voix.
- Barre toi, Mercure.
Et il me claque la porte au nez sans me laisser terminer. Outrée par son comportement, ma fierté piétinée, je plisse le nez et sors les dents.
- Espèce de sale chameau coureur de jupons ! Si tu crois que je viens pour toi, tu te fourres le doigt dans l'oeil.
Il ricane de l'autre côté de la porte, ce qui me provoque un frisson de dégoût : j'ai envie de le charcuter.
- Oh vraiment ? Et tu es là pour qui alors ?
Je fais les gros yeux, prise au dépourvu. Bien sûr que je suis venue pour lui. Il le sait. Je sors donc le plus pitoyable mensonge de toute ma vie :
- Pour... Pour le sac à main de Victoria qu'elle a égarée.
- Seulement pour ça ?
- Oui. Non. Peut-être.
Un silence tombe. J'essaye de toute mes forces de me raccrocher à mon passé, à ma culpabilité, à cette erreur que je dois effacer de mon ardoise. Mais je n'ai pas le temps d'essayer de me calmer pour m'excuser une bonne fois pour toute qu'il reprend à nouveau la parole au travers du battant.
- Je ne le répéterai pas : casse toi.
Puis des bruits de pas qui s'éloignent. Agacée, je repars comme une furie vers ma voiture, bien décidée à mettre à mon tour le plus de distance entre Arès Vrakinov et moi. Devant ma Ford se tient un garçon qui semble avoir le même âge que moi. Je l'ignore en tâchant d'étouffer ma curiosité : qui c'est encore celui-là ? Il semble avoir entendu mon chapelet d'insultes et s'écarte pour me laisse passer, les mains dans les poches.
- Mon cousin t'a mal accueilli ?
Je m'arrête dans mon élan. J'étais prête à remonter dans mon véhicule mais au lieu de ça je me tourne vers lui, les sourcils froncés. Le coussin d'Arès ? Intéressant.
- C'est pas une habitude chez lui ? Réponds-je sur le même ton.
Il fait une moue désolé et tend sa main vers moi.
- Alek Vrakinov.
Il porte des gants en caoutchouc et j'examine sa tenue rapidement : jogging tâché et t-shirt troué, je comprends au sac poubelle à ses pieds que c'est grâce à lui que la maison a retrouvé son charme d'antan. Son sourire amical me convaincs de me présenter à mon tour :
- Mercure Perkins, dis-je en lui serrant la main dans une rapide pression.
- Navré pour les manières d'Arès, c'est... Quelqu'un d'impulsif.
Je lève les yeux au ciel. Les animaux peuvent être impulsif. J'aurais plutôt qualifié Arès de « sans neurone » pour ma part.
- Tu n'étais pas la fille de la plage, d'il y a quelques jours ?
Je me raidis. Oh non. Il ne me manquait plus que ça pour égayer ma journée : retomber sur un des quatre copains moqueurs d'Arès. J'avoue ne pas l'avoir reconnu mais pour ma défense, à part le dénommé Mik et Arès, je n'ai pas fais attention aux autres. Je comprends qu'il peut à nouveau s'amuser à mes dépends et préfère couper court à la conversation. Un Vrakinov à gérer, c'est bien assez comme ça.
- Bonne journée.
- Non, attends ! S'exclame-t-il en me voyant prendre la poudre d'escampette. Je ne voulais pas t'effrayer. Et je ne vais pas me moquer ou m'en prendre à toi. Je traine beaucoup avec mon cousin et ses potes mais j'ai un peu de mal avec leurs petits jeux d'enfants.
Je hausse un sourcil, dubitative. Bah voyons. Des gars dans son genre, j'en ai connu des tas au lycée. Ils me prenaient en pitié et venaient me dire qu'ils m'aimaient bien et qu'ils étaient absolument navrés de ma situation mais que grosso modo, à part regarder, ils ne pouvaient pas agir. Des lâches.
- Pourtant, ça avait l'air de bien te faire rire les bêtises de ton copain Mik.
Il passe une main derrière sa nuque et grimace.
- Navré, se contente-t-il de dire. Mais si ça peut te rassurer, je ne l'aurais pas laissé aller plus loin.
Aller plus loin ? Et c'est censé me rassurer ? Que du vent à mes yeux, rien de plus.
- Bah voyons...
Je ne suis pas née de la dernière pluie et je ne gobe absolument pas ses paroles.
- Alek ! Scande une voix derrière nous.
On se retourne tous les deux d'un même mouvement vers le porche et j'aperçois Arès qui se tient sur le seuil de sa maison, habillé et irrité. Comme d'habitude, il a l'air d'être de merveilleuse compagnie. Ce mec est un vrai rayon de soleil.
- Ne perds pas ton temps, c'est une pucelle. J'ai besoin de ton aide, tu peux venir ?
Puis aussi vite qu'il est apparu, Arès disparait dans leur domicile sans un seul regard pour moi. Vraiment, un rayon de soleil. Je ne le répéterais jamais assez, je crois. Son cousin soupire et secoue la tête, dépité.
- Encore désolé. Ignore-le, il est comme ça depuis quelques jours. Je vais devoir te laisser mais... Ca m'a fais plaisir de te connaître, Mercure.
Je réponds par un simple sourire, mal à l'aise comme jamais et remonte dans ma voiture tandis qu'il s'éloigne d'un pas pressé. A peine assise sur mon siège que je pose ma tête sur mon volant, déconfite. J'aurais mieux fais de rester couchée.
-☽ -
Quand j'arrive chez moi,je suis étonnée de croiser Victoria dans la cuisine, déjà habillée et en train de manger ses flocons d'avoines en vérifiant – pour la millième fois – le nombre de calories que son repas comporte. Je l'ignore, tout en me servant un verre de lait.
- Je fais une fête ce soir.
Je me retourne et m'apprête immédiatement à refuser.
- T'as pas ton mot à dire. J'ai déjà prévenu les voisins et j'ai appelé les parents pour leur demander l'accord.
J'ouvre les yeux en grands, stupéfaite.
- Ils ont dit oui ?
- Seulement parce que j'ai dis que c'était ta fête de pré-départ, dit-elle en mâchant ses céréales le bouche ouverte.
- Ma quoi ?
- Tu sais, une petite soirée entre amis pour te dire au revoir avant ton triiiiste déménagement.
- Tu ne peux pas me faire croire qu'ils ont gobés ça. Meryl et Dan ne sont même pas là.
- J'ai dis que tu n'étais pas au courant et que je te faisais la surprise. Ils n'ont pas demandé qui était là ou pas. Mais ils semblaient contents, surtout ton père.
Non. Vraiment. Cette journée est de plus en plus merdique, comment est-ce possible ? Moi qui pensais avoir réussi à apprivoiser Victoria en jouant dans la même cour qu'elle, je me retrouve désormais à perdre la partie. Forcément. Elle devait y réfléchir depuis des jours.
- Victoria, écoute...
- Non, toi écoute. Je vais faire cette fête et j'ai eu la politesse de t'en informer. Je ne peux pas te forcer à rester dans ta chambre donc je te propose un deal.
J'hausse un sourcil, intriguée, et la laisse continuer.
- Si tu promets de ne passortir de ta chambre, je promets que personne ne viendra te dérangeret que je t'apporterai un plateau avec de la pizza et ton dessertfavori.
Victoria est une pâtissière hors norme. Elle a l'habitude de cuisiner quand elle est stressée ou durant un long dimanche pluvieux. C'est rare mais ça arrive. Et quand elle fait des gâteaux, mes papilles fondent de bonheur. Mais je me retiens bien de lui dire.
- Tu ne sais même pas ce qu'est mon dess...
- Tarte au citron meringuée.
On se fixe et pendant un instant je me demande si elle est vraiment indifférente que ça à mon existence. Elle baisse les yeux et fait mine d'ignorer l'étrangeté de la situation.
En toute honnêteté, je n'ai pas envie de me battre avec elle. J'ai une boule dans le ventre depuis hier soir et je sais que je n'arriverais pas à être sur tous les fronts : je ne peux pas me disputer avec Victoria et détester Arès de l'autre, ça demande trop d'énergie que je n'ai pas. Je suis fatiguée de ces derniers jours et si elle a l'autorisation de nos parents – ces traitres ! - je me vois mal aller à leur encontre. Non pas que ça m'enchante mais au moins, j'ai la satisfaction de me dire que je pourrais être tranquille dans ma chambre et que j'aurais le réconfort d'avoir une bonne pâtisserie à déguster devant un film.
- Très bien, j'accepte mais je ne veux personne à l'étage et demain tu te débrouilles pour que tout soit rangé avec le retour des parents.
Elle esquisse un sourire satisfait et on se sert la main, scellant notre pacte comme lorsque nous étions petites. A l'exception qu'à l'époque, c'était des secrets qu'on échangeait.
Je regrette déjà d'avoir cédé aussi facilement.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro