Chapitre 25
Alastor est un mama's boy : tout le monde le sait 💕
Chapitre 25.
— Tu devrais aller lui parler, l'incita Vaggie avec un air blasé. Il est resté là tout le matin sans bouger.
Angel pinça les lèvres.
— Je suis sûr qu'il a eu une mauvaise baise. Je sais reconnaître ce genre de tête.
— Heu... erk ! protesta Vaggie.
Le démon araignée rit en croisant les pattes sur son torse.
— Vous n'êtes pas obligés de me croire, mais je sais ce dont je parle !
Vaggie préféra l'ignorer, de même que Husk.
— Et aussi bizarre que ce soit, Alastor n'en a même pas profité pour se moquer..., ajouta-t-elle en plissant les yeux. En fait, je ne l'ai même pas vu de tout le matin.
Charlie regarda dans la direction pointée par sa petite-amie : son père était avachi sur un des sofas du hall d'entrée de l'hôtel avec un verre vide depuis déjà une bonne heure dans la main. Il ne semblait pas dans son assiette.
— Alastor ne se moque pas toujours ! protesta la blonde. C'est normal, ils sont en train de devenir amis !
Derrière le bar, Husk souleva un sourcil sceptique.
— Dis-moi où les amis sont quand on est dans cet état alors... Alastor n'est « ami » avec personne.
— Il attend que tu sois au plus bas pour te proposer un deal ! renchérit Vaggie.
Charlie fronça les sourcils.
— Vous devriez être plus gentils ! Alastor a failli donner sa vie pour protéger cet hôtel ! Comme nous tous !
— J'ai du mal à croire qu'il n'a pas un plan derrière la tête, dit Vaggie en secouant la tête.
— Tout le monde n'est pas malintentionné ! Peut-être qu'il a un plan..., hésita-t-elle, mais pour l'instant... il est l'un de ceux à m'avoir le plus aidée ! Je ne peux pas lui retirer ça.
Vaggie poussa un soupire de découragement. Elle avait beaucoup ne pas avoir confiance en Alastor, elle savait qu'elle ne convaincrait pas Charlie. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était veiller sur sa petite-amie et garder le démon à distance.
— En tous cas... clairement, ton père n'est pas au top ce matin. Et qui sait combien de temps il va rester là si personne ne fait rien. Ça fait fuir les clients.
Cette dernière phrase fit tilt dans la tête de Charlie.
— Tu as raison, je vais aller le voir.
La jeune fille s'approcha du salon et s'assit près de l'ange déchu :
— Papa ! Est-ce que ça va ? s'enquit Charlie avec inquiétude Tu as l'air triste...
Assis sur le canapé, Lucifer contemplait son existence au fond d'un verre vide. Il releva les yeux sur sa fille lorsqu'elle celle-ci s'approcha.
— Aaah... J'ai dû me débarrasser de mon pyjama préféré, se confia-t-il en poussant un soupire déçu. Tu sais, celui avec les canards.
— Mais qu'est-ce qui s'est passé ?! Rien de grave, j'espère !
Lucifer rougit et détourna aussitôt la tête pour masquer son embarras.
— Un... un problème avec le canard cracheur de feu, mentit-il en espérant avoir été suffisamment convaincant.
À vrai dire, il était plutôt faire de son mensonge. C'était parfaitement crédible ! Charlie ne parut même pas surprise. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait de petits soucis avec ses canards. Il fallait du temps pour en peaufiner les mécanismes. Alastor avait bien failli s'y brûler les poils l'autre jour.
— Oh, non ! Et tu vas bien ?! Il n'y a pas eu d'accident ?!
— À part mon pyjama, non.
— Je t'ai dit d'être plus prudent avec tes créations, papa !
— Je sais, chérie, je sais. J'avais mis un extincteur pas loin.
Tandis qu'il parlait, les méninges de Charlie tournaient à pleine vapeur jusqu'à ce qu'une idée éclatante la frappe de plein fouet. Elle poussa un petit cri enthousiasme lorsque l'illumination vint à elle :
— On peut sûrement te trouver un nouveau pyjama ! Oooh ! On pourrait aller faire les boutiques ! Ce serait une super activité de groupe, non ? Et si on invitait tout le monde ?
Elle éleva la voix afin que tout le monde présent dans le hall l'entende :
— Husk ! Angel ! Ça vous dit de faire les boutiques ?!
Angel afficha tout de suite un large sourire.
— Et comment !
Charlie tapa joyeusement dans ses mains.
— Génial ! C'est partie pour une virée shopping alors ! Mais... heu... au fait... où est Alastor ?
— Pas vu depuis ce matin, dit Angel en haussant les épaules. Peut-être qu'il a aussi eu du mauvais sexe...
— Angel ! s'exclama Vaggie pour le faire taire.
— Pas vu non plus, ajouta Husk.
Si ni Angel ni Husk ni Vaggie ne l'avait pas vu de tout le matin... c'était tout de même étrange. Et une activité de groupe n'en serait pas une s'il manquait un membre aussi important de leur petite troupe.
Charlie blêmit, alors que son niveau d'inquiétude grimpait au plafond. Elle n'avait pas oublié la blessure angélique qu'Alastor leur avait caché des jours durant après la bataille contre Adam... ni quand il avait attaqué sa petite-amie l'autre jour. Et si l'une de ces choses étaient encore en train d'arriver ? Le radio demon avait la mauvaise habitude de ne jamais appeler à l'aide quand il en avait pourtant besoin.
— Oh, non... j'espère qu'il ne lui est pas arrivé quelque chose... Papa, tu pourrais aller voir ?
Lucifer fit une drôle de tête.
— Ah... tu es sûre ?
— Papa ! Et s'il avait à nouveau la fièvre démoniaque ?! Il a pu lui arriver quelque chose de grave !
Ah, oui... la soi-disant « fièvre démoniaque »... Il avait failli oublier ça. Acculé au pied du mur, l'ange déchu déglutit nerveusement avant d'accepter la requête de sa fille.
— OK, OK... Je vais aller voir si je peux le trouver, mais je ne te promets rien, hein... Si ça se trouve... il a juste fait la grasse matinée, tu sais.
Il ne trouvait aucune bonne raison pour refuser de partir à la recherche d'Alastor. Il ne pouvait décidément pas dire à tout le monde qu'il avait l'intime conviction que le démon cherchait à l'éviter à cause des événements de la veille... encore mois leur décrire la nature desdits événements. Sans le savoir, Angel, avec ses suppositions foireuses, était étonnamment proche de la vérité. Il devait tout faire pour garder le secret.
Lucifer se leva et monta dans l'ascenseur pour mener l'enquête. Il commença par se rendre à la chambre d'Alastor et toquer plusieurs fois à la porte.
— Je te jure que... si tu es là-dedans et que tu ne me réponds pas, je vais te le faire payer ! cria-t-il quand il n'eut aucune réponse après le cinquième coup. Ouvre-moi, Alastor ! Tu sais que je pourrais très bien défoncer cette porte... !
Il attendit, planté devant la porte, mais seul le silence lui répondit. Lucifer se mordit la lèvre et retroussa les manches de son veston. Alastor n'était peut-être vraiment pas là après tout.
Avant de défoncer la porte, Lucifer se rendit au deuxième endroit où il était le plus probable de trouver le démon : la tour radio de l'hôtel.
En arrivant devant, il fut intrigué lorsqu'il remarqua que la porte était légèrement entrouverte.
— Alastor ? demanda-t-il d'une petite voix.
Sans réponse, il poussa la porte qui émit un faible grincement et se glissa à l'intérieur du studio d'enregistrement. La petite pièce circulaire bien insonorisée possédait une grande baie vitrée et une console pleine de boutons pour gérer tous les paramètres de la diffusion en direct.
En s'avançant, Lucifer remarqua alors qu'Alastor s'était endormi dans sa chaise, les bras et la tête posés sur ladite console. Alors, c'était bien lui qui avait décidé de faire cette diffusion jazz nocturne hier soir.
Dans son sommeil, le radio demon semblait paisible. Il s'agissait d'une des rares fois où Lucifer pouvait admirer son visage au naturel, sans son habituel sourire. Et Alastor était un bel homme, il n'y avait pas à y redire.
— Alastor... ?
Délicatement, Lucifer posa la main entre les deux oreilles du démon pour le secouer gentiment.
— ...maman..., murmura le démon dans son sommeil.
Sa voix n'avait pas le filtre radio, ce qui surprit Lucifer.
— Wouah, je ne savais pas que tu étais un mama's boy, ricana-t-il tout seul.
L'ange tira doucement une des oreilles d'Alastor et se pencha pour lui murmurer une des seules choses qui, il le savait, le réveillerait tout de suite :
— On s'est bien amusé hier, Bambi, non ?
Aussitôt, le démon releva la tête et une paire d'yeux rouges à la fois surpris et colériques le fixa.
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