Chapitre 9 – BLAKE

J'ai mal à la tête, très mal. J'ouvre les yeux et les refermes aussitôt. Je suis allongée sur le sol et mon dos me fait souffrir. Je m'assoie et je pose ma main sur ma tête en prenant le temps de revenir à moi et d'ouvrir doucement les yeux. J'ai la tête qui va exploser et j'ai l'impression qu'elle ne va jamais cesser de tourner. 

C'est un cauchemars, un putain de cauchemars. Je suis dans une cellule avec une seule petite fenêtre en hauteur. Mais qu'est-ce qui se passe bordel ? Je me rapproche des barreaux et y accroche fermement mes mains. Je crie de toute mes forces :

-A l'aide !! S'il vous plaît aidez-moi !!!

D'un coup j'aperçois une ombre dans la cellule d'en face. Je prends le temps de l'observer et elle se mets à bouger. Je distingue une silhouette et j'ai un mouvement de recul. Mais on est combien ?

-Ça n'a sert à rien j'ai déjà tout essayer crois moi...

Grâce à sa voix grave et rauque je sais que l'individu qui se trouve avec moi est un homme. Je dirais qu'il est assis dans le fond de sa cellule. 

-T'as pas l'air d'une dealeuse pourtant.

-Bien-sûr que non je ne suis pas une dealeuse. A l'aide !!!!!

-Tu perds ton temps princesse.

Je croise les bras et continue d'appeler à l'aide.

-Ne m'appelle pas princesse.

-Ok princesse.

Je ronchonne et tente de coincer ma tête entre les barreaux pour observer les lieux. On dirait une prison. Il y a un long couloir avec des cellules les une en face des autres et une porte de sortie tout au bout à gauche, mais je ne vois presque rien car il fait encore nuit. Je perçois cependant certaines choses grâce au clair de lune.

-Il y en a d'autres ?

Il ne me réponds pas mais j'aperçois qu'il fait non de la tête. 

-Ils viennent par cette porte trois fois par jours, je te dis c'est impossible de sortir d'ici, j'ai essayé une fois et mes côtes s'en souviennent encore..., j'ai abandonné depuis longtemps.

-Bah peut-être que tu as abandonné trop vite, et en plus j'ai une famille, elle viendra me chercher.

Le garçon rigole et je fronce les sourcils.

-Je croyais avoir une famille et ça fait une éternité que je les attends. 

Sous sa remarque, je me rends compte que je me sens faible, fatiguée. J'entends du bruit au fond du couloir et sans prendre le temps de bien me réveiller je me mets debout prêt de la grille. Mes jambes vacillent et ma tête tourne mais je me tiens aux barreaux. 

-Eh oh ! Sortez moi de là je suis pas une dealeuse !!!!!

Deux hommes viennent vers nous avec un plateau repas à la main. L'un des hommes est très grand, très musclé et son air ne m'inspire pas du tout confiance alors que l'autre homme est plus petit, plus gros. Ils sont complètement opposés physiquement.

-Merci messieurs, dit le garçon en face de moi.

L'homme le plus sévère grogne en lui balançant son plateau par terre. L'autre fait de même avec le mien en me le posant gentiment.

-Mangez !

Je prends le plateau loin de la grille et je mange, je meurs de faim ! Il y a un morceau de pain et un verre d'eau. Le pain est rassît mais je mange quand même, je ne sais pas quand je remangerais et ce n'est pas le moment de faire la difficile. 

Lorsque que j'ai fini mon plateau, l'homme sévère me fait signe de le lui rendre et il s'en va. Deux minutes plus tard il revient et ouvre ma cellule. Il va enfin me sortir d'ici !

-Toi. Dormir.

Il me jette un tout petit matelas et une fine couverture. Mon cœur se brise et j'ai très peur. Il referme la grille et les deux hommes s'en vont en claquant la porte du couloir. 

-Ils ne parlent jamais ? je demande.

-Non juste des mots, je crois qu'ils sont Russes ou un truc dans le genre. Le plus baraqué je l'appelle Dexter parce qu'il a une tête de tueur et le plus petit je l'appelle Dobby parce qu'il a une tête de nounours et qu'il a l'air soumis à Dexter, tu sais, comme Dobby est soumis à la famille Malfoy dans Harry Potter. 

Il vient sérieusement de donner des surnoms à des mecs qui nous enferme pour je ne sais qu'elle raison ?

-Tu sais Dexter tuait les méchant mais nous on est des gentils, enfin, je parle pour moi après toi je sais pas. 

-Pas faux. Mais c'est que cette princesse est intelligente.

Je n'ai même pas envie de rire. Je m'adosse au mur et je sens qu'une larme glisse le long de ma joue. 

-Pourquoi ils nous font ça ?

Je l'entends soupirer.

-J'ai emprunté de l'argent à leur patron l'année dernière pour aider ma mère biologique, on m'a adopté quand j'étais jeune.

-Oh...

-Il me fallait quelques jours de plus pour lui rembourser mais il m'a proposé de vendre sa marchandise pour payer ma dette.

Cette histoire me rappelle bien quelque chose...

-Mais je lui ai dis non, que j'allais le rembourser le lendemain, sauf que le lendemain j'avais atterri ici. Ma famille a beaucoup d'argent et ils leur ont demandé une sorte de rançon pour me libérer. Apparemment je ne comptais pas autant à leur yeux puisque je suis toujours ici.

Ça y est, je craque. Mais qu'est-ce que tout ça à avoir avec moi ? Je n'ai pas emprunté d'argent, et encore moins dealer de la drogue !

-Je ne veux pas rester ma vie ici..., dis-je en hoquetant. 

-Alors j'espère pour toi que ta famille t'aime plus qu'elle ne m'a soit disant aimé un jour...

-Ils viendront me chercher je le sais, et tu t'appelle comment ?

Le garçon sourit et me dit calmement :

-On pourrait jouer à un jeu ?

-Un jeu ? je dis en arquant un sourcil et en m'essuyant les larmes du revers de ma main, on vient de m'enlever pour m'enfermer ici et toi tu veux que je joue à un jeu ? Sérieusement ?

-Bah oui, ça pourrait te changer les idées. Le premier qui devine le prénom de l'autre pourra lui demander ce qu'il veut, auquel le perdant devra y obéir.

-Aucune demande sexuel, j'affirme après quelque instant de réflexion. 

-Bien entendu princesse.

Je lui lance un regard noir qu'il ne peut probablement pas voir. 

-Ok, mais comment je t'appelle en attendant ?

-Appel moi A. C'est la première lettre de mon prénom.

-D'accord, moi B. 

-Que le meilleur gagne, princesse B. 

Je regarde le matelas et je décide de m'allonger un peu en espérant soulager mon dos. Je mets la couverture sur moi et j'utilise le drapeau Américain que j'avais sur les épaules comme deuxième couverture.

Peut-être que si je me rendors, demain je me réveillerais dans mon lit et cette situation ne sera qu'un mauvais rêve...