Chapitre 31 – BLAKE

Vous savez ce qui me déprime encore plus ? La pluie. Elle trouve toujours le super moment pour tomber, comme maintenant, alors que je ne sais pas ce que je vais faire. Je lève la main au bord de la route pour appeler un taxi et je lâche un profond soupire.

Merde. Je n'ai pas mon sac.

Je regarde autours de moi mais je sais très bien où il se trouve. Je l'ai laissé chez Smith. En arrivant je l'ai laissé tomber de mes épaules et je l'ai posé près du canapé. Un taxi s'arrête et je lui fais signe en m'excusant que je n'ai plus besoin de lui.

Examinons la situation. Je suis seule, je n'ai pas d'argent, pas mes papiers, et pour couronner le tout je n'ai nulle part où aller. Je pense qu'il doit y avoir des hôtels pas loin dans le coin mais sans argent je ne peux rien faire. Il faut que reprenne un billet d'avion pour San Francisco. Je pourrais payer quelqu'un pour qu'il aille récupérer mon sac ? Mais qui dit que Smith rendrait mon sac à un inconnu ?

Je vais bien devoir appeler quelqu'un pour m'aider mais je n'ai pas le courage d'avouer que j'ai tout perdu. Je le mérite. Je voulais juste que Smith sache que je n'aime pas Kyle et que c'est Smith que j'ai toujours aimé. Maintenant que c'est fait je peux sortir de sa vie, pour de bon.

Je m'assoie sur les marches de son immeuble et les larmes se mélangent à la pluie qui glisse sur mon visage. Je suis complètement trempée mais je m'en fiche.

Une main se pose sur mon épaule et je me retourne instinctivement par peur. Depuis mon enlèvement je n'aime pas quand quelqu'un me surprend par derrière, ça me rappelle trop de mauvais souvenir. Mais je n'ai pas à avoir peur, ce n'est que Smith... avec mon sac. Il me tend mon sac et je le prends doucement en le serrant contre moi. Je sanglote et je claque des dents. J'ose à peine le regarder, cela me remémorerait à qu'elle point j'ai été stupide. Je hoche la tête sans le regarder pour le remercier et sentant les larmes m'envahir je ferme les paupières et je tourne les talons. Je pars sans direction précise, je m'éloigne juste de lui. En tout cas c'est gentil de sa part de m'avoir rendu mon sac, il n'était pas obligé de le faire. Je ne m'arrête pas et je continue mon chemin. Je croise des personnes dans la rue mais je ne cache pas mon état, je n'ai plus rien à perdre de toute façon, même pas mon amour-propre.

Cette fois si quelqu'un m'attrape par la main et me retourne. Sans me laisser le temps de comprendre ce qu'il se passe, la personne colle vivement ses lèvres sur les miennes. Je pense à rompre ce baiser mais je reconnaîtrais cette personne même les yeux fermés. C'est chaleureux et à la fois doux et violent.

Oh. Mon. Dieu !

Smith enlève sa main de la mienne pour me saisir l'arrière de ma nuque et me rapprocher de lui. Je sens qu'il sourit et moi je suis à la fois soulagée et à la fois complètement perdue. Que veut dire ce baiser ? Peu importe, je ne vais pas le regretter. Tout a disparu à la seconde où il a posé ses lèvres contre les miennes : le sentiment de culpabilité, les inquiétudes, la douleur.

-Viens, souffle-t-il.

Smith me prends la main et m'emmène dans son appartements.

Il m'embrasse encore et ferme la porte d'un coup de pied. Il enlève ma veste tout en m'embrassant et il glisse sa main sous mon t-shirt en me serrant davantage contre lui. J'en ai la tête qui tourne tellement il me fait perdre la tête. Il me porte et m'assoie sur le comptoir de la cuisine. Il se glisse entre mes jambes et j'enlève son t-shirt. Je ne peux détacher mes yeux de son corps si parfait, je glisse doucement mes doigts le long de son torse musclé. J'ose enfin le regarder dans les yeux. Pour une fois je n'arrive pas à déchiffrer son regard. Peut-être y vois-je des doutes, de la peur, ou j'espère, de l'amour ? Il dégage une mèche rebelle de mon visage et maintenant que je suis sûre, je me sens assez forte pour passer à la vitesse supérieur. Je ne sais pas ce qui ce passera après, mais j'ai besoin de le retrouver. Quand ses mains effleurent ma peau pour m'enlever mon haut, quand ses lèvres se reposent sur les miennes, je ne pense plus au futur et je profite de ce moment avec Smith. Peut-être est-ce le dernier.

Il me porte jusqu'à sa chambre tout en m'embrassant. Il me pose sur le lit et il se retrouve ainsi allongé sur moi, m'étirant les bras au dessus de ma tête. Il penche son bassin contre le mien en m'embrassant de petits baisers le long de mon cou jusqu'à mon nombril. Je pose mes coudes sur le lit et fait pencher Smith sur le côté afin de me mettre à califourchon sur lui.

-C'est toi, dis-je en murmurant, il t'appartient.

Je pose sa main sur mon cœur qui celui-ci bat à la chamade. J'en suis convaincue, je ferais tout pour lui prouver que c'est le seul homme dans ma vie. Je le convaincrais par tout les moyens, le temps qu'il faudra et le temps qu'il voudra de moi dans sa vie.

Après tout, je n'ai peut-être pas tout perdue. Peut-être reste-t-il une lueur d'espoir pour nous...

_________

Je reste les paupières fermées car je ne veux pas qu'il sache qu'il m'a réveillé. Je sens le bras de Smith se retirer sous ma tête, je le sens m'effleurer mon épaule avant de se lever et de sortir quelque chose de son armoire. Je fais toujours semblant de dormir et j'entends le bruit de la porte se refermer. J'ouvre les yeux et les refermes aussitôt, éblouis par la lumière du jour. Je fais remonter la couverture sur mon corps nu et je regarde rapidement l'heure. Il n'est que 7h, où peut-il bien aller à cette heure là ? Je décide de fermer les yeux et de me rendormir en repensant à cette merveilleuse nuit passé avec Smith. J'espère juste qu'il ne regrettera pas...

_______

Des bruits de casseroles sortant d'un placard depuis la cuisine me réveillent. Je suppose que Smith est rentré alors j'ouvre une bonne fois pour toute les yeux et je décide de me lever pour le retrouver. Comment va être l'ambiance entre nous ? J'ai tellement peur... Je me redresse et mes yeux sont de suite attirés par un énorme bouquet de roses rouges posés sur l'oreiller de Smith. Je le prends dans les mains et je sens chaque pétales. Elles dégagent un parfum fortement fruités et complexes. Elles sentent si bon et elles sont magnifiques ! C'est peut-être bon signe. Une carte à mon nom y est glissé parmi les fleurs. Je la prends et repose le bouquet. 

Blake,

Il y a quelques mois, nous pensions que notre avenir ensemble était tracé. Et voilà où nous en sommes aujourd'hui. Je ne m'attendais pas à te voir hier soir, je ne savais pas comment réagir ni quoi te dire. Alors je n'ai pas eu besoin de parler pour te dire à quel point je t'aime. Ce qui nous arrive n'est pas complètement de ta faute, je ne faisais plus attention à toi depuis un moment. Mais cette nuit m'a permis de me rappeler que s'il y a bien deux personnes capables de s'aimer, c'est bien nous.

Alors pourquoi ne pas recommencer ?

S.

Je souris de toutes mes dents et je saute du lit. J'attrape un de ses t-shirt, une culotte et je m'attache les cheveux en chignon coiffé-décoiffé. Je prends le bouquet et je sors de la chambre sans pouvoir m'arrêter de sourire. Une délicieuse odeur m'envahis les narines et me conduit jusque dans la pièce à vivre où je trouve Smith aux fourneaux. Quand il me voit son sourire s'élargit. Je pose le bouquet sur le comptoir et je vois qu'il a préparé le petit déjeuner, pancakes, bacon et œuf sur le plat. Ça a l'air délicieux. Je contourne le comptoir pour me mettre face à lui, il se tourne vers moi et je lui montre la carte.

-Je ne veux pas recommencer, je veux continuer à t'aimer. Je n'ai jamais cessé d'être folle de toi Smith, pas une seule seconde. 

Smith lâche ses ustensiles et me prend pas la taille en m'embrassant. Ça y est, le cauchemars est fini. Je ne dis pas que je ne dois pas regagner sa confiance, il y a du chemin à faire, mais je sais que notre amour est plus fort que tout.

-Blake j'ai cru t'avoir perdu.

-Je l'ai cru aussi, je m'en vaudrais toujours.

Il me serre dans ses bras et l'odeur de grillé me monte au nez.

-Smith ?

-Oui ?

-Ça crame.

Je lui désigne ses œufs sur le plat complètement noir.

-Merde !

Il enlève en vitesse la poêle du feu et la jette dans l'évier. Je mets ma main sur ma bouche pour ne pas rire même si c'est peine perdu. Nous rions tous les deux et il reprends des œufs pour recommencer. Quand à moi, je fouille dans les placards à la recherche d'un vase pour y mettre mes fleurs dans l'eau.

Quelques minutes plus tard nous nous installons pour prendre le délicieux petit-déjeuner. Nous n'avons rien dit depuis tout à l'heure, mais l'ambiance n'est pas froide ou bizarre, nous n'avons pas besoin de parler par moment. Pourtant, une fois assise j'ose enfin poser la question qui me trotte dans la tête parce qu'il est temps de tout se dire.

-Pourquoi ne pas m'avoir dit pour le centre à New York ?

Je le vois prendre une bouchée de pancakes pour prendre le temps de réfléchir à sa réponse.

-Je ne voulais pas que tu doives choisir entre SFU et New York.

-Alors tu as fais le choix pour moi ? A quoi ça sert que j'aille à SFU si tu n'es pas là ? Smith, l'amour n'a pas d'adresse. Je préférerais être avec toi n'importe où dans le monde que d'aller à SFU sans toi.

-Mais c'est ton rêve.

Je me lève de ma chaise et vais m'asseoir sur ses genoux en m'accrochant à sa nuque.

-Oui Smith c'est mon rêve, avec toi à mes côtés. Si tu n'es pas là ce n'est plus un rêve, c'est un cauchemars.

Il secoue ses cheveux sur mon visage et m'embrasse adorablement le nez.

-Alors on fait quoi ? je demande.

-Tu dois repartir quand ?

-J'ai utilisé le billet que m'ont offert tes parents donc je n'ai pas de date de retour.

-Ah oui ce cadeau...

-Il aura bien servi, je dis en rigolant.

Smith prend du bacon dans son assiette et me le tend, je croque.

-L'amour est un voyage, pas une destination.

_______

Smith a dû sortir pour régler quelques affaires pour le centre, ce qui veut dire que je me retrouve seule. Nous sommes pas sorti de la journée, nous avions du temps a rattraper tous les deux, mais maintenant que je suis seule je n'ai qu'une envie : découvrir New York ! Je l'avais tant rêvé. Je m'habille en vitesse et je décide de sortir découvrir la ville. Le ciel est gris mais il y a quand même des éclaircies, il ne devrait pas pleuvoir, pas comme hier soir en tout cas. 

Je lance Mystery of love de Sufjan Stevens sur mon portable et je m'aventure dans les rues de Brooklyn. Je commence par marcher en direction du Brooklyn Bridge, je veux absolument le voir. C'est l'un des plus vieux ponts suspendus des États-Unis.

Après quelques minutes de marche, et quelques arrêt pour prendre des photos, je me retrouve enfin au pied du Brooklyn Bridge. Une ballade le long de l'East River pour admirer les gratte-ciel et terminer avec la célèbre rue qui abrite le Manhattan Bridge. Je prends directement une photo et l'envoie à Riley.

Je tombe immédiatement sous le charme de ce pont et du sublime panorama sur les building de Manhattan et de l'East River. Je ne m'attendais pas à avoir un si gros coup de cœur pour ce pont, je comprends maintenant pourquoi il est incontournable ! Le soleil commence à tomber et son coucher est tout simplement magique ! Un beau moment pour s'imprégner de l'atmosphère unique de New York avec en bonus, une belle vue sur la statue de la liberté.

J'enlève mes écouteurs un instant car un garçon d'une vingtaine d'année passe devant moi en courant. Il porte un t-shirt de l'université de New York. Il y a le logo de l'école avec écrit en grand NEW YORK UNIVERSITY.

New York Unisersity.

J'avouerais que cette idée m'est passé par la tête mais c'était avant de me réconcilier avec Smith, je ne pensais pas que d'envisager de m'installer à New York deviendrait réel. C'est vrai que leur cours n'est pas aussi réputé qu'à San Francisco mais en ce moment je m'en fiche complètement. Je ne pense plus qu'à ça. C'est la solution la plus logique si je veux rester avec Smith, et c'est ce que je veux. Je me sens tellement bien dans cette ville que j'imagine facilement venir prendre mon café après avoir fait mon footing et ensuite aller sur le campus.

Je prends rapidement mon portable et fait défiler la liste de mes contacts sur le nom de Connor.

-Bonjour Blake.

-Salut Connor, je ne te dérange pas ?

-Bien-sûr que non, je suppose que tu as trouvé Smith à la bonne adresse si je n'ai pas eu de nouvelle de toi, plaisante-t-il.

-Oh excuse moi, je n'ai pas vu le temps passé, j'adore New York ! Je suis sur le Brooklyn Bridge et j'en ai le souffle coupé.

-Oui j'aime beaucoup cet endroit aussi.

-Connor j'ai encore besoin de ton aide..., je suis désolée j'abuse un peu...

-Dis moi tout, je serais ravi de t'aider Blake.

-Est-ce qu'il est encore possible de transférer mon dossier de SFU à NYU ?

-NYU ? Tu t'installes à New York ?

-J'aimerais bien oui.

-Eh bien normalement non, la rentrée est dans quelques semaines. Mais je vais faire jouer mes contacts, je t'appelle dans la soirée pour te dire si c'est bon.

-Merci beaucoup Connor, je t'en demande trop je suis désolée.

-Non non, ne soit pas de désolée avec moi je t'en pris, c'est avec plaisir ! Comment va Smith ?

-Il va très bien, il est installé dans un charmant appartement à Brooklyn.

-Ça me rassure... Tu penses que je pourrais le contacter même après tout ce que j'ai fais pour l'empêcher de partir ?

-Il serait très heureux.

Nous finissons de discuter et je range mon portable dans ma poche. Je croise les doigts pour pouvoir transférer mon dossier ici, à New York. J'ai envie de me sentir bien, aussi bien qu'aujourd'hui avec Smith. Je ne vais pas annoncer la nouvelle tout de suite à Smith, je veux être sur de pouvoir venir étudier ici. Si c'est le cas, je suis impatiente de voir sa réaction.

Mais avant tout je dois l'annoncer à ma mère. Je continue ma lancé et je ressors mon portable. Il est 18h passé ici donc il doit être environ 15h à San Francisco, elle doit être au travail à cette heure là mais je tente ma chance.

-Coucou ma chérie !

Je n'ai pas eu ma mère au téléphone depuis très longtemps et entendre le son de sa voix me rappelle à quel point elle me manque. Je ne lui ai pas parlé depuis mon enlèvement et je ne lui ai rien parlé de tout ça d'ailleurs. Certaine personne me diront que c'est stupide de ma part, mais si ma mère avait su tout ça, elle ne m'aurait plus jamais laissé sortir de la maison, encore moins me laisser vivre à New York.

-Maman... Tu m'as tellement manqué.

J'en ai les larmes aux yeux.

-Tout va bien Blake, je te sens triste ?

-Non, tu m'as manqué c'est tout.

-Toi aussi ma chérie, la maison est vide sans toi.

-Comment va Charlie ?

-Il va bien aussi, tu lui manques beaucoup.

Je me lance avant de ne plus en avoir le courage. 

-Bon maman..., j'ai quelque chose à te dire.

-Dis moi, tu me fais peur.

-Bon voilà... alors déjà je suis à New York.

-NEW YORK ?!

Je m'éloigne mon téléphone près de mon oreille. Je l'entends crier au bout du fil et je lève les yeux au ciel en rigolant. Je finis par entendre la dernière chose qu'elle dit :

-Qu'est-ce que tu fais à New York Blake Hardy ?

-Smith emménage ici pour ouvrir un nouveau centre et...

-Tu rentres quand ?

-Justement euh... j'ai pris une grande décision. J'y ai bien réfléchie et c'est ce que je veux.

Enfin j'y ai réfléchie seulement depuis 20 minutes...

-Je ne te demande pas ta permission, je te dis seulement mon intention pour mes études. Je n'ai pas envie de rentrer, j'aimerais transférer mon dossier à NYU et venir m'installer à New York.

Ça à l'air très simple dit à voix haute.

-QUOOII ??!!

Je ferme les yeux et je souffle silencieusement.

-Maman...

-Ma fille à New York ? Tu quittes San Francisco ?

-Oui, c'est l'idée.

-Ce n'est pas un peu rapide Blake ?

Sur ce coup-là ma mère a raison, c'est rapide. Ça ne fait qu'une journée que Smith et moi nous sommes retrouvés, mais je ne veux plus jamais être séparé de lui. 

-Maman je suis une adulte et je sais ce que je fais. Tu verrais cette ville..., elle est magique.

Elle ne réponds pas et songe sûrement à mon projet.

-Oui bon... Très bien Blake, je te fais confiance.

Mon sourire s'étire jusqu'à mes oreilles. Ma mère me soutient, c'est parfait.

-Si c'est ce que tu veux, alors fonce.

Je pense bien que pour elle ce n'est pas une décision la plus intelligente mais elle sera là pour moi et c'est tout ce qui compte.

-New York c'est ton rêve en plus.

Je regarde autours de moi. Ce rêve qui est maintenant devenu réalité.

-Oh oui maman, je serais heureuse ici.

-Alors c'est super ma chérie, je vais devoir annoncer ça à Charlie, dit-elle en rigolant.

-Je viendrais vous voir souvent maman, je te le promet.

-Tu auras ta vie là-bas, je ne te verrais plus aussi souvent mais je dois te laisser prendre ton envol, il est temps.

J'ai tellement envie de la serrer contre moi et de lui dire à quelle point elle a été une mère formidable, et que je l'aime. Elle a continué à m'élever même sans mon père et elle a tout fait pour que je sois heureuse. Elle n'a jamais abandonné, c'est pour ça que je l'admire autant.

-Je t'aime tant maman, dis-je sentant les larmes au bord de mes yeux, je t'appelle très bientôt.

-Je t'aime plus que tout ma chérie et envoie moi des photos ! Et surtout tu fais attention à toi ! Tu ne parles pas aux inconnues et tu ne vas pas dans les quartiers qui craignent.

-Promis.

Je raccroche et j'essuie la larme sur ma joue par le revers de ma main. C'est dur de ne pas partager avec elle ce qui m'est arrivé. Si elle l'apprend un jour, elle me tuera sûrement pour ne lui avoir rien dit, et je la comprendrais. Mais je vois New York comme un nouveau départ. Fini San Francisco, fini le lycée. Je commence une nouvelle vie avec Smith dans la ville de mes rêves, et je suis très heureuse.

Quand j'arrive à l'appartement, j'ai une boule au ventre. Comment vais-je annoncer ma décision à Smith ? Est-ce qu'il l'acceptera ? Je l'espère vraiment.

Dès l'entrée, j'entends une musique douce et la décoration de l'appartement n'est plus vraiment la même. Enfin l'appartement est plus chaleureux, plus cosy. Il y a des plantes, des coussins sur les canapés et l'appart est beaucoup plus lumineux grâce à des guirlandes accrochés au mur. Je ne voyais pas du tout Smith mettre des guirlandes mais j'adore. Smith débarque dans l'espace de vie avec des papiers à la main.

-C'est super beau ici ! 

-Tu aimes ? Viens-là, dit-il en me prenant dans ses bras et en m'embrassant, tu m'as manqué. 

-Quel accueil, je pourrais m'y habituer.

-Avec plaisir ma douce.

-Tous les jours de l'année, ici, à New York.

Smith hausse un sourcil.

-Je reste à New York !

-Tu restes jusqu'à la fin de l'été ?

-Non je m'installe ici, j'ai appelé ton père et c'est bon je peux transférer mon dossier à NYU.

-Tu es sur de toi Blake ? La plage, le soleil, ta famille... Tout ça ne va pas te manquer ?

-Si bien-sûr, mais Smith je veux commencer une nouvelle vie avec toi, c'est une bonne occasion pour moi aussi de m'éloigner de ce qui m'est arrivé, dis-je en caressant son torse.

-Et la fac en Californie ?

Je vois dans son regard qu'il est paniqué.

-Tu ne veux pas que je reste c'est ça... ?

-C'est pas ça Blake mais pas comme ça, pas au prix de tes études. Je te jure Blake que si tu fais pas ça parce que tu ne veux pas qu'on soit loin de l'autre tu n'as pas intérêt à faire ça. Je me sentirais coupable en plus.

-Arrête de parler de SFU Smith, je ne veux plus y aller. J'aime New York et je t'aime toi.

-Blake tu es folle !

Et enfin, il me sourit. Smith s'approche de moi et me prend dans ses bras en me faisant tourner sur lui même.

-Mais bon sang que je t'aime !

Mon cœur se rempli de joie.

-Pourquoi ne pas me l'a pas dit avant ?

-Je viens de penser à ça il y a quoi, deux heures, dis-je en riant, je me suis même rendu devant le campus et je vais m'y plaire j'en suis certaine.

-Mais pourquoi faire ça Blake ?

Je saisis son visage entre mes deux mains.

-Parce que je t'aime voyons, je serais plus heureuse ici avec toi qu'en Californie toute seule.

-Tu es vraiment sur ?

-Mais oui oui oui oui et encore oui !

-Alors emménage avec moi. Ça me paraît évident mais je dois te le demander. Tu te sentiras comme chez toi ici.

. L'université n'est qu'à dix minutes d'ici en plus, enfin je crois. Alors qu'en dis-tu ?

-Je dis que j'en serais ravie ! Mais je participe pour le loyer et les courses.

-Rien du tout Blake.

Je me demande combien cet appartement peut coûter et si j'aurais les moyens de me le payer mais je sais que dans tous les cas Smith me dira non.

-Alors juste les courses ?

-Non.

-Smith...

-Rien du tout Blake !

-Si je ne paye rien je ne vais pas me sentir chez moi, j'aurais l'impression de vivre chez toi.

Il passe sa main dans ses cheveux et me prend par la taille.

-Bon très bien, disons l'électricité et les courses ?

-Marché conclu.

Nous nous serrons dans nos bras et nous nous balançons légèrement sous la douce musique.

-Tu veux qu'on se commande une pizza et qu'on se mange ça devant un film avec une bière ?

J'éclate de rire et il me plante un baiser sur le front. Je suis tellement heureuse. Je hoche la tête pour la pizza. Smith sort son téléphone et s'éloigne dans le couloir pour téléphoner.

-Et au faite, l'électricité est compté dans le loyer.