Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 30

Je me réveillai en même temps que mon protégé. Ma nuque était raide, mon bras gauche, complètement endormi, sans oublier les fourmis dans la jambe gauche.

Je m'étais endormi dans une position des moins confortables, appuyé sur mon bras gauche pour rester près de Beahan sans lui tomber dessus et la station avait rendu la moitié de mon corps inutilisable pour le moment. Je me consolai en voyant que mon protégé avait dormi correctement, que les lourdes cernes sous ses yeux s'étaient en parties effacées. C'était un mal pour un bien.

Je me redressai du mieux que je pus et agitai mon bras et ma jambe dans l'espoir de les réveiller. Je préférai oublier mon aile qui pendait mollement dans mon dos. En tout cas, jusqu'à ce que je doive descendre les escaliers et que je réalise quelle mauvaise idée c'était. Mon centre de gravité était parti à Tombouctou et je dévalai les marches tête première. Heureusement que j'étais déjà mort...

Je me relevai avec autant de fierté que je pus. Pour ne rien arranger à ma honte, Beahan avait entendu le vacarme de ma chute et il arriva, les sourcils froncés, une expression perplexe sur le visage.

Puis, il se mordit la lèvre, luttant contre un rire.

- Soit mes escaliers craquent très fort, soit tu es tombé dans les escaliers. Et comme ça fait près de cinq ans que je vis dans cette maison donc je dirais que tu es tombé dans les escaliers.

Je lui donnai un coup dans le tibia qui brisa sa résolution et il éclata de rire.

- J'aurais tout donné pour voir ça ! Un ange tombant dans les escaliers ! Oh, purée !

Plié en deux, il rit aux larmes à mes dépends. Je soupirai et me résignai à endurer ses moqueries. Je préférais qu'il se moque de moi plutôt qu'il pleure ses amis.

Son hilarité se calma et il s'accroupit. Il ramassa une plume que je n'avais réalisé avoir perdu.

- Je croyais que les ailes d'anges étaient blanches et duveteuses mais on dirait que j'avais tort.

Il joua avec ma plume, lui faisant prendre tous les reflets du soleil possibles.

- Sous certains angles, elle apparaît blanche. C'est le plus étrange. On dirait qu'elle contient l'arc-en-ciel.

Ce fut à mon tour d'être dubitatif. Mes ailes avaient la même couleur turquoise que celles des autres gardiens. C'était ce qui nous différenciaient, ce qui permettait à n'importe qui de savoir à quel Chœur j'appartenais, quel était mon rôle dans les Cieux. Ava l'avait vue blanche – c'était l'impression qu'elle m'avait donné, toujours. Pourquoi lui y voyait-il un arc-en-ciel ?

- Vu qu'elle est tombée, je suppose que je peux la garder. Je doute que tu puisses la revisser.

Je ne cherchai pas à lui faire croire le contraire. C'était sûrement pour le mieux qu'il ait une plume avec lui. Encore fallait-il qu'il sache s'en servir en cas de besoin. Il allait falloir que je lui explique comment faire. Sans Ava pour le lui dire, il n'y avait que moi pour le faire.

Pour la première fois depuis longtemps, il sortit en ville, plongé dans la brume, pour aller prendre un petit-déjeuner. J'avais toujours du mal à la convaincre de manger plutôt que de grignoter lorsqu'il ne pouvait plus résister à l'appel de la faim. Ce n'était pas sain et j'avais redouté de devoir le tirer du lit pour le forcer à avaler quelque chose. Avais-je compris comment il fonctionnait ou avais-je cru commencer à le comprendre ?

La serveuse du petit diner où Beahan avait choisi d'aller lui offrit un large sourire. Elle repoussa ses cheveux derrière son épaule.

- Qu'est-ce que je peux vous servir, ce matin ?

Beahan ne lui adressa même pas un regard, le nez fourré dans le menu. Je dus lutter contre un rire. La brune ne parut pas remarquer le manque d'intérêt de son client. Elle continua son jeu de séduction, balançant des hanches si fort qu'elle semblait se contorsionner à chaque pas. Pourquoi les femmes se sentaient-elles obliger de forcer leurs attitudes pour tenter d'attirer l'attention ? C'était moins flagrant chez les hommes. Pourtant, ils le faisaient encore plus souvent. À croire que c'était plus normal pour un homme de forcer une personnalité dans l'unique de draguer. C'était ridicule.

Elle revint rapidement avec une assiette pleine de pancakes dégoulinant de sirop d'érable et une tasse de café. Les yeux bleus de Beahan passèrent sur elle avec fatigue et désintérêt. La jeune serveuse parut prendre ça pour de l'intérêt. Elle regarda le reste du diner pratiquement vide avant de s'asseoir en face de lui. Il haussa un sourcil. Je me retins de l'envoyer par terre. L'infâme s'était pratiquement assise sur mes genoux ! Et qu'elle ne puisse pas me voir n'avait aucune importance !

- Tu n'es pas censée t'occuper des clients ? questionna mon protégé, las.

- Ils sont tous servis, j'ai le temps de discuter un peu avec toi, roucoula-t-elle.

- Je n'ai pas particulièrement envie de discuter, Carla.

- Oh, allez, D ! Emily m'a dit qu'elle t'avait vu quand elle a été rendre visite à Ava à l'hôpital. Elle assure à tout le monde que ce n'est qu'une question de temps avant que vous ne vous remettiez ensemble.

Beahan faillit s'étouffer avec son café.

- Je vois qu'elle a toujours le même humour, railla-t-il.

- Elle ne compte pas renoncer. À part peut-être si elle te voit avec quelqu'un d'autre.

La proposition était latente. Son vis-à-vis roula des yeux.

- Honnêtement, Emily est le dernier de mes soucis. Qu'elle fasse un caprice ne changera rien à ce qu'elle a fait. Et ce n'est vraiment pas le moment de me parler de ça.

- Pourquoi ?

- Parce que j'ai des choses plus importantes à gérer ! tonna-t-il. Je n'ai pas besoin que tu viennes me draguer comme tu le fais depuis le lycée sans comprendre que je ne serais jamais intéressé ! Je n'ai pas besoin que tu viennes me parler d'Emily ! J'ai perdu deux de mes meilleurs amis hier alors fous-moi la paix avec vos vies amoureuses à toi et tes pétasses d'amies !

La brune demeura bouche bée, les bras ballants. Puis, elle retrouva son aplomb.

- Je comprends mieux pourquoi Emily a fait ce qu'elle a fait ! Tu as vraiment un caractère de merde !

Je cessai de résister et je la fis tomber de la banquette. Elle poussa un cri strident lorsque ses fesses heurtèrent le carrelage. Elle se releva avec toute la grâce qu'elle pouvait tout en luttant pour ne rien dévoiler de sa petite culotte en dépit de sa micro-jupe. Qu'on la laisse travailler dans une tenue pareille était proprement choquant.

- Dégage, Carla. Je te jure, si tu ne dégages pas dans les cinq secondes, peu importe que tu sois une fille...

Il laissa le reste de sa phrase sous silence, la menace claire.

- Tu oses me menacer sur mon...

- Carla ! gronda une voix féminine.

À quelques mètres de là, derrière le comptoir, une femme dans la cinquantaine épingla son employée du regard. De la main, elle lui montra la porte. Carla déglutit.

- Tu es virée, Carla. Tu as été trop loin, cette fois. Je t'avais prévenue.

- Mais Ronnie, il... !

- Je ne veux rien entendre ! Tu prends tes affaires et tu t'en vas.

Carla hurla de rage avant de claquer la porte derrière elle. Ronnie croisa le regard de mon protégé et sourit, laissant de profondes rides apparaître aux coins de ses yeux et de sa bouche.

- C'est cadeau de la maison. Et n'écoute pas ce que cette idiote raconte. Elle est capable de tout pour qu'on lui ouvre les cuisses. Quant à tes amis, toutes mes condoléances.

- Merci, Ronnie, répondit simplement Beahan, un sourire triste sur les lèvres. Je suis désolé de l'esclandre mais...

- Tut, tut, tut, l'interrompit-elle. Mange tes pancakes au lieu de t'excuser à la place de cette idiote !

Elle lui adressa un nouveau sourire avant de partir s'occuper de clients qui réclamaient son attention.

Mon protégé soupira et se prit la tête dans les mains. Je tendis le bras pour attraper l'une des siennes. Il me la céda sans réagir par autre chose qu'une pression. Ses avant-bras, dévoilés par les manches roulées de sa chemise, étaient crispés. Il se retenait de m'agripper. Je ne me gênai pas pour le faire. Si je faisais le premier pas, peut-être parviendrait-il à se libérer et à cesser de se retenir.

Il prit plusieurs profondes inspirations avant de récupérer sa fourchette et de s'attaquer à ses pancakes. Sa main tremblait mais il ne lâcha pas la mienne. Au contraire, il s'y accrocha un peu plus fort.

Il demeura silencieux, mangeant son petit-déjeuner avec lenteur, de la même manière que quelqu'un qui serait forcé de manger un plat qu'il détesterait. Quelque chose de fade, sans goût, de caoutchouteux. Il ne prenait aucun plaisir à manger. Cette garce avait gâché le peu d'entrain qu'il avait réussi à trouver en se levant ce matin.

J'utilisai mon énergie pour effacer tout ce que cette abrutie de Carla avait provoqué. Il avait besoin de sentir qu'elle avait menti, qu'elle n'était rien de plus qu'une peau de vache et qu'il ne devait pas lui donner la moindre seconde d'attention.

Il termina son assiette, argumenta avec Ronnie pour tenter de payer ses consommations – en vain, la patronne ne changea pas d'avis – et sortit.

Le tout sans lâcher ma main.

C'était étrange de sentir ses doigts étroitement entrelacés aux miens. Je ne parvenais pas à me souvenir de la dernière fois où j'avais tenu la main de quelqu'un. Peut-être celle de ma mère lorsque j'étais enfant. Si, à un moment, elle avait eu un peu d'intérêt pour moi. J'en doutais mais j'aimais croire que, durant une période de mon enfance, elle m'avait vu comme son bébé et pas comme un nouvel employé de l'industrie paternelle.

Il ne parla pas sur la route du retour. Du moins, pas au début. Il se contenta de marcher à côté de moi. Je pouvais sentir combien les paroles de la serveuse l'avaient blessé. Ses émotions étaient à fleur de peau, mélangées et complexes, difficiles à comprendre tant elles se piétinaient les unes les autres.

Je le laissai naviguer entre elles seul. Il avait besoin de mon soutien mais pas de mon interférence. Il était nécessaire qu'il se sorte de ce labyrinthe tout seul. Il devait s'habituer à faire face à ses émotions. Ce n'était pas une chose dont il avait l'habitude. Il préférait les réprimer, les oublier. À cause de moi, il n'avait pas d'autre choix que de les affronter. Il ne devait pas en avoir conscience, toutefois, ça le rendrait plus fort.

Nous arrivâmes chez lui et il alla s'affaler dans son canapé. Je titubai, tiré en avant par lui. Il parut se rappeler qu'il était toujours pendu à ma main. Il rougit et me rendit mes doigts. Je m'assis à côté de lui, regrettant la perte de contact.

- Je ne sais plus quoi faire, souffla-t-il. Je sais que je dois continuer. Pour Ava, pour Lizzie, pour Alvin. Je dois aller jusqu'au bout, trouver ce démon et son sorcier de compagnie pour que toi et les autres anges puissiez les renvoyer d'où ils viennent mais je... je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas si je suis capable de le faire.

Comment étais-je censé répondre à ça ? Ce n'était pas comme si je pouvais lui faire oublier ses doutes puisque je possédais les mêmes. Nous étions chargés d'une mission bien trop grande pour nous.

Maintenant que Cassiel savait que des démons étaient sortis de l'Enfer, pourquoi rien ne changeait-il ? Pourquoi n'avait-il pas embrumé l'esprit de mon protégé et de ses amis pour qu'ils oublient qu'ils avaient été face à des monstres ? Pourquoi n'avait-il pas envoyé des Puissances pour s'occuper de la menace ?

La seule explication était qu'il ne pouvait rien faire à cause des traîtres. Ils étaient au moins deux. J'en étais persuadé. L'un des deux était un simple gardien. L'autre devait être plus haut sur l'échelle hiérarchique. Une Puissance ? C'était possible puisqu'ils étaient ceux censés protéger la Terre et les Cieux de l'Enfer.

Je me massai les tempes. Ce n'était pas à moi de gérer tout ça. J'étais nouveau. C'était ma première mission. Jamais elle n'aurait dû être aussi complexe. J'aurais dû me retrouver avec un mortel stupide, trop absorbé par son téléphone pour réaliser qu'il y avait un monde autour de lui. Je n'aurais pas dû avoir à m'occuper de démons et d'anges traîtres !

Je sentais qu'il y avait plus à toute cette histoire qu'il n'y paraissait. Il y avait un problème aux Cieux. Il était impensable que ce soit le fonctionnement normal. Ils devaient bien avoir des anges entraînés pour ce genre d'opérations. Plus j'y pensais et plus je réalisais qu'il devait y avoir un soucis. Quelque chose qui les forçait à m'utiliser plutôt qu'un autre ange mieux entraîné.

Je m'enfonçai dans le dossier du sofa et fermai les yeux. Je tressaillis en sentant quelque chose tomber sur mes genoux. Je baissai les yeux pour voir Beahan, allongé dans le sofa, sa tête sur mes jambes. Il fixait l'écran noir de sa télévision, les lèvres serrées, la mâchoire crispée. Je pouvais sentir son embarras.

Je ne bronchai pas, le laissant se détendre. J'ignorais pourquoi il avait fait cela. Ça ne lui ressemblait pas. Il devait se sentir très triste ou assez à l'aise pour oser. C'était un progrès, en quelque sorte.

Il commença à s'assoupir.

- Je devrais aller voir Ava à l'hôpital mais je n'ai pas le courage d'aller lui dire que deux de nos amis sont morts.

Je jouai avec ses mèches blondes, y trouvant de magnifiques reflets dorés, le laissant savoir que je l'écoutais. Il s'ouvrait de plus en plus à moi et j'appréciais ces confidences. Ces moments de calme, de partage. C'était un repos bien mérité, autant pour lui que pour moi.

- Je ne me souviens pas de la dernière fois où je me suis confié à quelqu'un. Où je me suis retrouvé dans un tel état. Je... C'est bizarre. Je ne sais même pas pourquoi je réagis comme ça. Je sais que j'ai toutes les raisons de me sentir mal mais ... Ce n'est pas dans mes habitudes de... de me laisser aller. Je devrais être en train de faire des recherches, de demander à la police s'ils ont découvert quoi que ce soit sur l'affaire des étudiants... Au lieu de ça, je suis là à me plaindre et à chouiner comme un gamin. Je déteste ça.

Ma seule réponse fut de continuer à lui caresser les cheveux. Je dus démêler quelques nœuds pour pouvoir faire glisser mes doigts sans qu'ils n'accrochent toutes les dix secondes. C'était plus agréable pour lui comme pour moi. Au point que, à un moment donné, il s'endormit.

_______________________________

NdlA : petit chapitre un peu triste ! Je suis horrible avec ce pauvre Declan !

J'espère que vous aurez apprécié quand même !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro