Ils pensaient être invincible, ils ont compris que la vie n'était qu'un tour de magie cruel.

-Julia?retentit la voix de Mike, tu vas où?

-Au poney club. J'ai une amie à aller voir. Je passe la prendre.

-Une amie, ricana t-il, tu me la présenter as? Je fais attention avec qui tu traines...

-Pas besoin, Mike...

-Pourquoi?

-Tu la connais déjà.

Sur ce, la rousse sortit dans l'air frais et se dirigea vers la demeure de sa nouvelle amie. Elle pensa à son frère en train de beugger et rigola doucement. Il ne neigeait pas encore, depuis le début du mois le temps était fixe: un beau soleil mais un froid mordant. En vérité, c'était elle qui avait invité Angélie, avec l'autorisation de Hannah, de se retrouver au centre équestre pour qu'elle monte ensemble. Effectivement, le vétérinaire était revenu hier et Everest pouvait être remonté, tant qu'il ne sautait pas.

Le soleil réchauffait sa peau et elle préparait quelques questions. Même si son frère ne le savait pas, elle allait passer la journée avec Angélie, celle qui occupait ses pensées en ce moment. Elle était troublée mais ravie, elle avait rarement vue son frère si préoccupé depuis une éternité.

Elle savait qu'il se posait pleins de questions et ses buts aujourd'hui étaient multiples. Tout d'abord, elle devrait essayer de voir qui était Angélie et si elle était bien pour Mike. Ensuite, elle devrait essayer de comprendre poruquoi elle l'ignorait. Et enfin, elle devrait profiter de cette journée avec une championne.

Ses pas s'arrêterent enfin devant la maison de son amie. Contrairement à la sienne, chaleureuse et ancienne, celle d'Angélie s'élevait, super grande, blanche, moderne...Intimidante.

Elle sonna à la porte qui s'ouvrit sur un grand garçon, un peu plus vieux qu'Angélie sûrement, à peu près de l'âge de son frère. Elle le détailla, cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vue mais elle le connaissait. Avant, il était toujours avec Mike, l'un chez l'autre. Ces dernières années, c'était toujours Mike qui allait chez lui, et plus rarement. Il s'occupait d'elle, c'était mignon en quelques sortes.

-Salut Hiro, se lança t-elle.

Il la détailla longuement. Elle avait changée, elle le savait, c'était l'âge. Elle avait pris des dizaines de centimètres, avait maintenant des formes, son visage s'était allongée et avait perdu une majorité de son air enfantin, ses cheveux étaient maintenant longs, ses habits étaient ceux d'une fille de son âge, plus celui d'une filette de dix ans. Quand il croisa ses iris, son visage s'éclaira et il al prit dans les bras:

-Julia! Comme ça fait longtemps! Tu vas bien?

-Nickel et toi?

-Super bien. Par contre, désolé mais Angélie attend une amie... chuchota t-il comme s'il peinait encore à le croire.

-Ta super chamionne de sur? Ouais je sais, elle va me donner des conseils avisés au centre équestre. Et oui, mon frère va bien.

-Cool. Et ouais, j'y crois toujours pas , ma petite sur est une championne! rit-il

-Ne lui dis pas pour mon frère, s'il te plaît...chcuhcota t-il.

Il la dévisagea mais approuva silencieusement. Angélie fit son entrée, habillée en cheval, un sac à dos sur le dos. Elle salua Julia, dit au revoir à son frère et elles purent enfin y aller.

-Bon, sa va? demanda Angélie.

-Ouais, et toi?

-On va au centre équestre! Evidemment que ça va bien. T'es en quelle classe?

-Troisième. Je suis de fin d'année, mon anniversaire est le 19.

-Eh! Mais c'est bientôt!

-Et toi? Tu est plus jeune que mon f... que Hiro, non?

-Oui. En France, je suis en terminale car j'ai sauté une classe.

-A ok. Et t'arrives à suivre avec les concours?

-Euh, ouais... Sa va.

-Et pourquoi t'es partie en France?

-Alors là... Secret défense! sourit-elle.

-Intéressant... Dis-moi, tu penses quoi de ta vie?

-Oulah, c'est direct ça! De ma vie ou de la vie?

-La vie, dit enfin Julia en prenant le temps de réfléchir.

-Eh bien, je dirais que c'est une obligation. Je veux dire, on ne choisit pas de naître et de mourir, la plupart du temps. Alors je dirais que la vie est précieuse, en général, mais qu'une petite vie en particulier est insignifiante. Alors je dirais qu'il faut se trouver un but, un objetcif car de toute façon, maintenant qu'on est en vie, on ne peut plus rien faire. A part se suicider, mais les gens qui le font regrettent souvent leur geste à la dernière seconde. Et là, c'est déjà fini. Alors trouve-toi un objectif qui te donne une vraie raison de te lever tous les matins et pas de subir la vie comme une obligation. Moi, c'est l'équitation, personnellement. Je ne vis, littérallement, que pour ça. C'est pour ça que tout en dehors de l'équitation, je m'en contrefous un peu et je trouve tout très inutile et très surfait. Après, j'ai ma vision de voir des choses, je suis très cynique en général. Et toi, c'est quoit ta raison de vivre, Julia?

-T'es authentique, pas seulement cynique. On peut avoir plusieurs raisons?

-Je suppose, mais pas trop car après on s'y perd.

-Mon frère et l'équitation.

-Ton frère?

-Tu vois, il a une vision complétement différente de la tienne: Pour lui, tout est merveilleux et doit être vécu à 100 pour 100. Il raisonne comme ça: on a la chance d'être venu au monde, la chance d'être encore en vie, profitons de chaque instant, ayons peur de la mort. Profitons, profitons, et ne jamais se complaindre sur son petit sort car il y aura toujours pire, être mort en l'occurrence. Je parie que t'aimes pas Noël? Lui, il adore, il dit que l'esprit de Noël est géniale et on devrait l'avoir à chaque minutes. Il a reçu une grande claque il y a quelques années sur l'importance de la vie et au lieu d'agir en conséquence, il se comporte comme un gamin à chaques instants. La plupart du temps, c'est cool, mais sinon il met quelquefois sa vie en danger sous prétexte qu'on a qu'une vie et au pire, tu meurs mais t'auras profiter.

-Et toi? T'en penses quoi?

-Un mixte des deux. Je crois. Dit-moi, reprit-elle après une pause, tu es amoureuse?

Angélie se crispa. Puis elle se souvint que ce n'était que Julia et que sa question était tout à fait innocente. Le cur battant, elle prit soin de choisir ses mots:

-L'amour... C'est comme le bonheur, le but ultime de la majorité des personnes, non? C'est un concept que l'on ressent intensément, on ne vit que pour cela après. Le véritable amour, c'est une drogue, une passions. A telle point qu'il en est impossible de vivre sans. Après, il y a la petite amourette, le véritable amour et... l'amour passionnel. Le véritable amour, c'est le plus commun, celui qu'on voit dans les livres. L'amour passionnel... Ca doit être autre chose encore. L'amour ultime, celui qui fait que quoi qu'il se passe, on la suivra, cette personne. On acceptera tout et on aimera tout chez l'autre. Mais l'amour rend faible, surtout. Aveugle, oui, mais surtout faible. Tu as déjà été amoureuse, Julia?

-Non. Enfin pas vraiment, juste des coups de cur. Même si je le voulais, je n'ai jamais été amoureuse car à chaque fois j'ai l'impression que je suis déjà amoureuse. Mais de qui? Il hante mes pensées, mes rêves, mais impossible de voir son visage. Je sais que je l'ai déjà vue, qu'il a un parfum. Mais rien d'autre.

-Oh.

-Ouais. Donc, tu m'as pas répondu. T'es amoureuse?

-Je suppose, de l'équitation.

Julia la regarda, du style dis-moi- vraiment.

-Ok. Je l'ai été. Le véritable amour mais pas le passionnel. Donc non, je suis plus amoureuse.

-ça s'est mal fini?

-Définition de mal? Disons que ça c'est pas fini par une bise et des bisounours.

-Je comprends.

-Tu comprends quoi?

-Euuuh... Non rien. Je suis trop content qu'on puisse monter ensemble!

-Oui, moi aussi! Sa va être sympa.
J'aimerais bien avoir ma jument, n'empêche.

-Tu dois être bien dessus.

-Ouais. Je l'achète officiellement en mai. Je suis trop pressé!

-Waoh. Tu dois être riche...

-Non, pas vraiment...

-Comment alors...?

-Je ne sais pas si je peux vraiment te le dire... dit gênée Angélie.

-Si c'est à propos que tu es une super championne en France, t'inquiète pas, je le sais.

-Quoi? Super championne, c'est peut être un peu fort... Je fais juste quelques concours.

-Pardon? T'es super forte!

-Comment t'as trouvé ça, déjà? Tu comprends le français?

Julia se retrouva coincée. Comment annoncer qu'elle avait pisté son ami sur Google pour savoir qui taraudait son frère? Elle se contenta d'un mini-mensonge

-Bah, j'ai un peu cherchée ton nom sur Google car je suis très curieuse et j'étais persuadée de t'avoir déjà vu. J'ai trouvé, mais ça n'a pas été super simple, avec ton changement de nom. Mais même si tu n'as pas les mêmes cheveux, tu as les mêmes yeux. Je ne te parle pas de la couleur, car elle est aussi différente, ce qui m'a un peu déstabilisée. Mais tu as tes raisons. Non, tu as la même expression quand tu montes à cheval que sur tes photos où tu es a cheval. Tu brilles. Par contre, les photos où tu es loin du centre équestre, tu es méconnaissable. Tu n'as plus ton étincelle.

-Je dois le prendre comment?

-Comme tu veux.

-Ok. Mais chut! Surtout. S'il te plait.

-Je peux le dire à mon frère?

-Si tu veux. Il a l'air de compter pour toi.

-Ouais.

-Bon, on y va?

Les deux jeunes filles entrèrent dans le centre équestre et elles purent véritablement commencer. Angélie était contente, même si un peu intriguée par les questions de Julia. Qui était donc son frère?
Julia, quant à elle, fut ravi de profiter d'un cours particulier avec La Angélie Boyer, de son nom français. Avec Everest, en plus.

Un peu plus loin, dans un skate parc, une bande de potes effectuaient multiples figures. Pour la première fois de sa vie, il ne fut pas heureux de voir les décorations de Noël, au contraire. Sa voix résonnaient trop dans sa tête pour qu'il soit ne serait-ce que content.