1 décembre 🎄
Certaines fois, il faut mieux passer à cote de quelque chose que de se faire du mal, non?
Angélie descendit la marche qui séparait l'avion de la rampe d'embarquement et marcha le long du couloir factice, jetant au passage un coup d'oeil à son reflet un peu flou dans les vitres qui l'entourait. Ses longs cheveux noirs étaient toujours noués en une queue de cheval stricte et ses yeux terriblement et banalement marron avait un regard franche. Elle était vêtu d'un Jean simple et d'un sweat du même bleu. D'une main, elle checkait son téléphone dont elle venait d'enlever le mode avion et de l'autre, elle trainait sa valise grise, terriblement banal elle aussi. Elle affichait une expression neutre, était neutre. Bref, une ado totalement banale et incognito, assez cliché avec ses stan Smith verte, elle n'avait même pas pris de couleur particulière.
Elle arriva enfin dans l'aéroport eh le brouhaha l'horripila. Tellement de gens qui allaient mourir... Elle allait mourir elle aussi, évidemment, elle n'était personne de particulier. Personne n'était quelqu'un. Se retrouver en compagnie de tant de gens agglutinés, elle détestait cela.
Elle leva les yeux de son téléphone mais ne trouvant pas ce qu'elle cherchait, retourna rapidement à son écran. Elle n'avait pas vus son père ou son frère qui devait venir la chercher. Elle aurait voulu s'asseoir mais, premièrement toutes les chaises et les rebords étaient pris et deuxièmement, les quelques milliers s'étant assis avant avaient laissés des bouts de cellules, d'ADN, de traces de vies, de bactéries et au moins une centaine d'entre eux étaient déjà morts. Beurk.
Elle replongea dans son téléphone, connecté au wifi de l'aéroport grâce à une astuce de Grâce, sa prétendue meilleure amie. Elle attendit en surfant entre Insta, Snap, YouTube, Wattpad et Musique, montant le volume à fond pour couvrir le bruit détestable et ambiant.
Mike re-parcoura l'assemblée des yeux, ne trouvant pas le duo qu'il cherchait, une ado et une mère. Le meilleure amie de son père lui avait demandé d'aller les chercher car il avait un rendez-vous du dernier moment. Mike n'avait pas discuté, cela ne le dérangeait pas, mais maintenant il s'inquiétait un peu, le vol Paris-New York était arrivé depuis trente minutes. En dernier recours, il envoya un message au meilleur ami de son père qui lui avait confié la charge de ramener sa femme et sa fille à cause d'une réunion de dernière minute.
À Marc Hunter
Bonjour Monsieur, juste pour vous informer que je n'ai toujours pas récupéré votre fille et votre femme. Je ne les trouve pas, ont-elles un signe particulier? Merci.
La réponse NZ tarda pas
De Marc Hunter
Mike, appelle moi Marc. Je n'ai pas de signalement mais un numéro de ma fille: 06.10.14.**.**. Elle est tout le temps sur son téléphone. Appelez la.
À Marc Hunter
Merci, c'est ce que je vais faire.
Mike saisit son téléphone et appela la fille deux fois, en vain. Il soupira et se résigna à lui envoyer un message, tandis que son café refroidissait.
Derrière lui, une petite fille mordit dans un donuts et ria aux éclats avec son frère. Visiblement adopté, l'un étant apparemment d'origine asiatique et l'autre d'origine africaine, ils s'aimaient pourtant et cela lui fit chaud au coeur.
Angélie soupira à la réception du message. Sa vidéo fut coupée tandis qu'il s'affichait sur l'écran. Elle l'ouvrit tout de même, espérant une signe qui oui indiquerait qu'elle était bien sensée se rendre là, ou même un signe de sa mère restée en France. Ce n'était ni l'un ni l'autre, enfin un peu tout de même.
De 657-***
Bonjour, je suis Mike, le fils du meilleur ami de votre père, et Mr. Hunter m'a demandée d'aller Vous chercher à l'aéroport avec votre mère. Je vous attend donc à la table 7 du Bar du Ciel. Merci.
Elle haussa un sourcil, étonnée, et répondit brièvement.
A 657-***
Salut Mike, ici Angélie. Ma mère n'est pas là mais j'arrive tout de suite. J'aurais du me douter que papa ne viendrait pas en personne.
Envoyé
A l'instant où le message partit, la belle ado regretta sa dernière phrase. Elle n'avait plus le choix maintenant, de toute façon. Le seule souvenir qu'elle avait de ce Mike, c'était qu'il avait renversé la pâte à crêpe qu'elle avait préparé avec son grand frère. Génial.
Elle poussa un énième soupir et commença à attaquer sa progression dans la foule.
Les corps étaient chauds, bonne et mauvaise nouvelle à la fois. Des mains, des bras glissaient, effleuraient malencontreusement la jeune fille et elle était légèrement dégoutée.
Elle décocha une claque au malheureux qui profita de la foule pour lui mettre la main au fesse, mais ne pût rien faire pour les regards sur son léger décolleté. Dans ces moments, les avantages d'être une fille lui paraissait bien mince.
Elle arriva enfin devant la porte du café et songea qu'il lui faudrait un bon donuts pour la remettre de ses émotions. Elle avait toujours fait attention à ce qu'elle mangeait. Mais un jour, elle s'était dit: Tant pis pour la ligne, je préfère mourir en ayant bouffer que de mettre priver.
Et elle avait manger et découvert, en passant, qu'elle faisait partie des filles bénites qui pouvait manger sans prendre un gramme. Du coup, elle profitait.
C'était peut être aussi du au fait qu'elle pratiquait le jogging quotidien, minimum une heure, pour retarder sa mort, et minimum trois heures d'équitation par semaine, le seul sport qu'elle appréciait et qui l'appréciait.
En entrant dans le café, elle pensa très clairement : Il a intérêt à être beau gosse pour m'avoir fait attendre.
Mike avait attendu dix minutes depuis l'arrivée du message. Il se doutait que la jeune fille ne ressemblerait sûrement plus à la fillette de cinq ans de ses souvenirs, les yeux bleus, les cheveux blonds comme du blés, des joues rouges et rebondies, des petites lèvres avec une moue constante, des minis mains remplis de terre, comme sa robe blanche.
Il croqua dans son muffin, savourant la sensation du chocolat sur sa langue. Le Bar du Ciel n'était pas de si mauvaise qualité, en fin de compte. La famille qui riait venait de partir et il cherchait d'autres personnes sur qui reporter son attention quand il l'a vit.
Pu-tain. Angélie regarda encore une fois le mec assis contre la baie vitrée qui examinait tout le monde qui passait. Elle essayait de trouver l'image qu'elle se faisait de Mike, un trentenaire souriant, quand elle était tombe sur lui. Loin d'être poche, au contraire, il avait attiré son attention car il dégageait quelque chose de rassurant. De positif. De là où elle se tenait, elle le voyait de dos, mangeant un muffin chocolat, ce qui lui rappela son donuts. Il était grand, chatain foncé et musclé, apparemment. Il était rassurant.
Se secouant, elle demanda au serveur le plus vieux la table sept. Il l'ignora royalement et elle redemanda à un serveur plus jeune, légèrement plus vieux qu'elle. Il la regarda, baissant les yeux un plus que ce que la politesse lui permettait, et lui indiqua la bonne table.
Mike vit arriver la fille qui avait attiré son attention vers lui. Il en déduisit que c'était très sûrement Angelie même si son père l'avait décrite comme
"Angelie? C'est un rayon de soleil, elle est constamment joyeuse, de bonne humeur, positive..."
Cette fille- là était un clone banal, trop banal. Belle, avec des jolies formes, c'était une chose à ne pas contester. Mais au-delà de son physique, elle semblait... Blasée. N'attendant que peu de choses de la Vie. Il comprit ce qu'il clochait. Elle ne vivait pas, se contentait d'exister.
Ce qui le pertuba. Et il fut re-pertubé d'être perturbe par ça car des gens comme ça, il en croisait a chaque coins de rue. Mais c'était rarement des jeunes de son âge. Et encore moins la fille typique du Club Des Populaires. Il sentit le mois à venir comme très long.
Au delà de ça, elle avait les Cheveux noirs, des lentilles marrons et un regard dénué d'émerveillement. Seconde chose qui le frappa quand elle lui adressa la parole.
-Mike? Ohé, T'es là? questionna Angelie pour la deuxième fois. Elle pensa très sérieusement qu'il buggait mais repris vie.
-Salut Angélie, je suppose?
-Tu suppose bien. On y va? Je meurs d'envie de partir d'ici.
-Ouais.
Sans plus de paroles, les deux compagnons se dirigèrent vers le parking. Angelie resta un instant bouche-bée devant la belle voiture de Mike mais se reprit vite. Elle sentait qu'il ne pensait pas de la même manière qu'elle.
Ils roulèrent en silence pendant deux bonnes heures avec la radio en fond sonore avant que Mike déclare.
-Bienvenue à Writon, Angélie.
-Merci, dit-elle d'une voix sèche.
Elle était pressée d'arriver, de revoir son frère, son père, de manger un bout, de s'allonger sur son lit et de discuter avec Grâce et Maman. Mike n'avait été que son chauffeur, après tout.
Mike, quant à lui, commençait à s'énerver aussi. En soit, aller chercher l'ancienne voisine ne le dérangeait pas plus que ça. Mais elle semblait être tout ce qu'il détestait. Cela aurait été beaucoup plus passable si elle avait été apte à discuter, mais apparemment c'était trop demander pour ce qui lui restait de neurones.
La voiture se gara devant une belle maison moderne. La pluie s'était mise à tomber, mais cela n'empêcha pas Mike de descendre de la voiture, de décharger la valise et de raccompagner Angélie jusqu'à chez elle. L'eau ruisselait sur eux, et il courait jusqu'au perron.
Ils se regarderent, les lentilles marrons dans les yeux verts, et essayèrent de se comprendre cinq secondes, sans succès.
-Bon bah merci, dit Angélie. A plus.
-Pas de quoi. Salut. Oh, et si besoin, j'habite deux rues plus loin.
-Ok.
Il partit, laissant Angélie rentrer chez elle et profiter des retrouvailles,ce qu'elle fit qu'avec son frère, Marc étant encore en rendez-vous.
Mike rentra chez lui et après avoir salué tout le monde, débarrassé la fin de la table et nourrit son chien, il monta dans sa chambre sur son ordinateur. Ce n'est que vers minuit qu'il s'aperçut que ce n'était pas son téléphone. Même modèle, certes, mais fond d'écran différent représentant une Angélie et trois autres filles riant devant la tour Eiffel. Il entra, curieux, dans le téléphone, mais ne out accéder qu'au jeux et aux photos ainsi qu'à la musique. Il découvrit agréablement certaines musiques qu'il aimait, regarda brièvement les photos et alla se coucher, repensant à Angélie.
Angélie sortit son MacBook, rechargeant son téléphone à la seule prise situé à l'autre bout de la pièce. Le temps du téléchargement de l'episode de sa série, elle installa ses affaires puis regarda le nouvel épisode de Once Upon A Time.
Ce n'est que vers minuit qu'Angelie s'aperçut que ce n'était pas son téléphone. Même modèle, mais pas même fond d'écran, qui représentait une photo de groupe de Will, trois gars et une fille avec des chiens devant les célèbres chutes de Niagara. Elle pensa qu'elle serait obligé de le revoir si elle voulait récupérer son téléphone, elle ne pourrait rien faire de celui-ci, protégé qu'il était par un schéma. Elle se coucha, non sans regarder une dernière fois la photo, en pensant à cette étrange rencontre.
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