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Chapitre 4


KALLY

La moto de mon frère franchit un portail en fer forgé et roula sur un étroit chemin de terre bordé de clôtures en bois. Puis, Jex se gara près d'un arbre et je descendis rapidement pour m'extasier. Leur repère était un paradis : un ranch immense, dont la structure centrale comprenait deux étages, encadré par deux ailes. La maison devait comprendre une vingtaine de pièces si ce n'était pas plus ! Des hangars et de petits bungalows en bois complétaient cette vaste propriété, en se cachant au milieu des arbres.

Devant la maison, la végétation était entretenue. Un espace était même dédié aux rosiers. Des rouges, des orangers, des blancs, des roses. Toute une palette de couleurs composait différentes espèces : des rosiers grimpants ou buissons, des rosiers tiges. C'était un festival pour les yeux.

Jex mit la béquille à son Harley et retira ses gants qu'il rangea dans la poche arrière de son jean. Puis il me rejoignit et je me retournai vers lui en levant mon menton. Comprenant que je bataillais avec la jugulaire, il m'aida à retirer mon casque. Enfin libérée, je me précipitai vers les rosiers. Je humai les différents pétales qui dégageaient un délicat parfum. J'adorai les fleurs et les roses étaient mes préférées.

Je coupai une tige en prenant soin de ne pas me blesser avec les épines et j'inspirai fort l'agréable parfum de la fleur. Merveilleux ! Finalement, peut-être que cette nouvelle vie me plairait. En attendant, il est vrai qu'elle semblait déjà meilleure que la précédente, où ma feue tante Gore surveillait le moindre de mes faits et gestes. Je caressais ma joue avec les pétales en méditant sur mon avenir : je pense que ce ranch serait la première étape vers ma liberté.

Soudain je fus brutalement arrachée de mes rêves quand la tige de ma rose me fut sauvagement retirée des mains. Je tentai de la récupérer mais Jex leva le bras pour m'en empêcher.

- Tu ne touches pas ! dit-il en chuchotant, complètement paniqué.

Discrètement, il tenta de repiquer la fleur dans le rosier pour la camoufler, tout en jetant des coups d'œil apeuré autour de lui.

- Si Lan l'apprend, il va te raser les cheveux ! ajouta-t-il sur le même ton.

Je ne savais pas qui était ce Lan mais j'imaginais qu'il devait être le propriétaire des rosiers et mon frère le craignait. Si Jex le redoutait, Lan devait être vraiment impressionnant. J'essayais de me souvenir des visages que j'avais croisé au bar. Pour ma part, ils étaient tous impressionnants, sûrement dangereux et j'ajouterais qu'il devait manquer une partie du cerveau pour certains.

Jex suspendit son geste et sembla réfléchir. Il devait s'en passer des choses dans sa tête car en un rien de temps, l'expression de son visage passa de l'anxiété au sourire.

Il prit alors la rose et la jeta sur le chemin de terre. Mais que faisait-il ? C'était un sacrilège ! Il me saisit fortement le bras et avant que je puisse manifester mon désaccord, il m'emmena à l'intérieur de la maison par l'une des ailes, en écrasant la rose au passage. J'étais choquée par ce revirement de comportement. Comment osait-il ?!

Nous pénétrâmes alors rapidement dans ce qui devait être la pièce de vie de la maison. Jex posa le casque sur une grande étagère en bois massif. Mon regard s'attarda sur la décoration d'un style très industriel. Les meubles paraissaient anciens, un immense canapé d'angle en cuir marron était même craquelé par endroit. De gros lustres en métal noir pendaient au plafond et une table de billard traînait au centre de la pièce.

Il se dégageait de cette pièce très masculine, une sensation de bien-être. J'imaginais toutefois que cette pièce ne servait pas simplement à jouer aux cartes ou à regarder le journal télévisé. Elle devait être le lieu également de luxure en tout genre. Les bikers n'étaient pas réputés pour être délicats avec la gent féminine. Les nanas qui gravitaient autour de ces mâles avaient une drôle de réputation, pimentant souvent leurs ébats à plusieurs et espérant décrocher un jour le pompon en devenant une régulière.

Mon observation fut interrompue par le vrombissement des moteurs de motos. Les bikers arrivaient en masse en soulevant un nuage de terre. Il y en avait toute une brochette, portant des bandanas noirs pour protéger leur nez et leur bouche.

Maintenant qu'ils avaient délibéré sur mon sort lors du procès improvisé, les bikers rentraient chez eux. Il fallait avouer que j'avais frisé le bûcher, la crucifixion puis le bracelet électronique. Finalement, la sentence était de vivre parmi eux, sous étroite surveillance. L'important était que j'échappais à un retour expéditif à la case de départ, où mon frère aîné Matt m'aurait certainement abandonnée en haut d'une tour. Imaginez-moi derrière les barreaux avec pour gardien un pote de Matt, immense, une barbe à la Raspoutine... Je frémis d'horreur.

Désirant se débarrasser au plus vite de son encombrante petite princesse, Jex me tira vers les escaliers, sans attendre ses copains.

- Je vais te montrer ta chambre. Tu visiteras le reste plus tard.

Mais mon ventre n'était pas de cet avis et il se mit à gargouiller avec force. Je n'avais pas coutume de me plaindre mais je n'avais toujours rien mangé depuis des heures et mon ventre criait famine.

- J'ai vraiment faim, Jex !

Il s'arrêta sur les premières marches qui menaient à l'étage et me fixa avec colère.

- T'es vraiment une casse-couille ! Suis-moi. D'abord je te montre la chambre.

Je le suivis péniblement en tenant mon ventre qui ne demandait qu'à engloutir un bon petit repas. Nous montâmes au premier étage et nous longeâmes un couloir qui desservait une multitude de portes.

Il me montra l'essentiel d'un geste rapide : les toilettes et la salle de bain. Mon frère était ainsi lorsqu'il était de mauvais poils : bougon et expéditif. Et là, il ne désirait qu'une chose : me voir disparaître. Ce qui en somme pourrait être une bonne chose s'il pouvait me mettre à la porte. Enfin je serai libérée ! Bon, après bien entendu avoir avalé un bon repas. Contenter mon estomac était une priorité dans les temps de disette.

- Il faudra que tu verrouilles la porte quand tu prends ta douche. Il n'y a pas de sanitaires privés.

Je hochai la tête, bien d'accord avec lui. Je ne souhaitais pas être reluquée par des yeux larmoyants de désir. Je n'oublierai certainement pas !

Au bout du couloir, il sortit une clé de sa poche et ouvrit la porte.
- Ta chambre. La mienne est juste à côté et celle de Harps en face, me présenta-t-il toujours rapidement.

- Je suis bien entourée, vous avez peur que je ne fasse des bêtises ?

Je lui souris mais rien ne pouvait le dérider. Il conservait une attitude froide, très contrarié, à la limite de l'explosion, un peu comme une bouteille de soda sous pression.
- Et Jack ? demandai-je surprise qu'il ne m'ait pas mentionné sa chambre.

Son regard s'assombrit tout à fait et il se rapprocha dangereusement. Je reculais jusqu'à toucher le chambranle de la porte. Il enfonça son index sur mon front, se maîtrisant tout juste d'y faire un trou.

- Je t'avertis petite tête, Jack n'est pas ton pote. Je ne veux pas que tu fasses ami ami avec lui.... Et aucun autre.

Voilà ce que je redoutais : Jex montrerai les crocs à tous ceux qui souhaiteraient m'approcher. Il en était ainsi depuis la nuit des temps. Le comportement surprotecteur de mes frères avait plongé mon enfance dans un océan de solitude... Sauf les quelques fois où j'avais pu longer les murs pour rejoindre mes amis... Bon, soyons honnête... nombreuses furent les « fois » où j'avais pu traverser les filets qui m'emprisonnaient...

Finalement, je pouvais bien laisser la porte de la salle de bain ouverte. Personne n'oserait glisser un œil sachant le gros pourcentage de chance de terminer son aventure par la crevaison de ses yeux.

Avec résignation, j'entrai dans ma nouvelle chambre. Mon regard se figea sur l'état de ce... taudis ? trou à rats ? Je préférai celle que Jex m'avait choisi, dans ce petit appartement charmant, à la sortie de la ville. Résidence fermée, parking privé, et semi- liberté. Ici, comment décrire... Une chambre qui pourrait correspondre à la définition d'une cellule ou mieux, un cachot d'un ancestral château. Dé-pri-mant. La tapisserie fleurie était vieille, désuète et tâchée de jaune. Le lit en fer avec des volutes me paraissait inconfortable. Je m'approchai pour m'y asseoir car une vive émotion de dégoût m'avait saisi tout le corps et mes jambes menaçaient de fléchir. Le sommier couina comme s'il expirait son dernier instant.

Je lançai un regard à Jex qui épiait le moindre de mes gestes, s'attendant à ce que je m'offusque de ma nouvelle condition.

- Il y a pire, dis-je avec un sourire forcé. C'est... très sympa... très typique de ce ranch... je suis même certaine que la déco est du dernier cri ou... siècle passé...

Je me levai et me rapprochai d'une imposante armoire en bois de chêne, certainement dénichée dans un vide grenier du Moyen-Age. J'ouvris l'une des deux portes et je poussai un cri : la porte s'arracha et seule la poignée resta dans mes mains. Jex s'était précipité pour me tirer en arrière. Son regard restait fixé sur la dépouille de la porte qui s'était fendue sur toute sa longueur. Je pensais qu'il était en état de choc car aucun son ne sortait de sa bouche.

Je me grattai le menton, mes yeux rivés sur la poignée. Que dire quand un meuble décédait ?... Il a bien vécu... Il était bien robuste, mais le temps eut raison de lui... Il tomba raide mort après une vie bien rempli...

J'allai réconforter mon frère, mais il me stoppa avec sa main :

- Ne prononce surtout aucun mot, dit-il lentement, à voix basse.

Il prit la poignée de mes mains et partit en claquant la porte si fort que les murs vibrèrent. Un miroir se décrocha pour se briser en tombant sur le sol. Je m'approchai et me penchai pour me regarder dedans. Combien d'années de malheur pour un miroir brisé ? Ce n'était pas sept ans ?



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