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Chapitre 33

KALLY

En traînant les pieds, je me dirigeai vers les toilettes de l'étage. Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit, agitée par les événements de la veille. J'avais certainement dû me retourner un bon millier de fois dans mon lit, ressassant en boucle la cuisante défaite des deux lascars. J'avais même épuisé le stock de larmes pour les vingt prochaines années.

Mais la bagarre n'était pas la seule raison. Les caresses de l'épineux avaient laissé sur mon corps une traînée de lave. Je sentais encore la douceur de ses mains expertes qui s'étaient aventurés bien au-delà de la décence. Une chaleur inhabituelle entre mes cuisses, une envie pressante de m'ouvrir davantage. Alors que ses lèvres se promenaient le long de mon cou me procurant mille merveilles, ses mains avaient caressé mes seins et mon intimité avec une sensualité dévastatrice. Le mur dressé pour me préserver des prédateurs s'était fissuré et avait volé en éclat devant un seul de ses regards enflammés.

Puis, il était redevenu l'idiot, en me jetant au visage qu'il était las de batifoler avec moi mais que nous pouvions recommencer le lendemain si j'en manifestais le désir. Le sourire insolent, un regard arrogant planté dans mes yeux. Une douleur me poignarda la poitrine et mes lèvres tremblèrent. Se pourrait-il qu'il se soit amusé à me séduire ?

Assise sur mon trône, je contemplais le rouleau de papier toilette dans mes mains. J'avais laissé le cactus me tripoter comme une adolescente en chaleur et il s'était joué de moi. Baissant ma garde, le fauve s'était introduit dans ma forteresse pour rassasier son estomac. Comment avais-je pu me conduire en dévergondée, prête à succomber sans le moindre état d'âme dans une pièce où n'importe qui aurait pu nous surprendre ? Comment pouvais-je encore maintenant me consumer de désir alors qu'il s'était conduit comme un goujat ? La seule explication était que ce maudit biker avait perverti mon âme.

Ma main se posa sur ma joue. Jex m'avait frappée. Furieux, il avait perdu le contrôle de ses émotions et s'en était suivie une bagarre entre les deux comparses. Sans l'intervention de Jack, la situation aurait pu déraper dangereusement. Alors que l'épineux n'avait pas hésité à prendre ma défense, il m'avait rejetée par la suite, me plongeant plus profondément dans la tristesse.

Las, je soufflai. Toute cette histoire ne menait finalement qu'à une impasse. Vouée à l'échec dès notre première rencontre dans la boutique de tatouages... Je ne pouvais y croire. Son désir était trop violent, trop incontrôlable. Impossible que je sois seule à sentir cette alchimie entre nous, ce magnétisme puissant entre nos deux corps. J'étais bien forcée d'avouer que cet épineux ne me laissait pas indifférente. Sa seule présence faisait naître en moi une myriade de petites étoiles. Ma conscience luttait pourtant violemment contre la sensation de plaisir qu'il faisait naître en moi. Mais je ne contrôlais plus ce corps qui ne vibrait que pour ses caresses. Son regard me fascinait autant que je le détestais. Il était cette dualité en moi, ce combat que j'avais perdu hier soir. Je m'étais abandonnée, savourant chaque baiser, la moindre douceur exquise qu'il avait à m'offrir. Il était ce poison qui coulait dans mes veines pour nourrir chacune de mes cellules.

Bon sang, je brûlais d'un désir violent, primaire. Et il avait maintenu son regard effronté pour me rejeter, telles les poupées qui gravitaient sans honte autour de lui. Mes joues s'empourprèrent violemment. Quelle humiliation !

Je tirai la chasse d'eau et je rentrai dans la salle de bain en traînant les pieds. En me regardant dans le miroir, j'eus toutes les peines à me reconnaître. Les yeux cernés et rougis, le teint pâle, les cheveux embrouillés sur mon crâne. Tout criait la tristesse qui ravageait mon cœur.

Je me déshabillai et passai sous la douche. L'eau froide me fit sursauter puis après un moment, elle commença à chauffer. Je me plaçai sous le pommeau et je laissai le jet ruisseler sur ma peau. Il me fallait un divertissement aujourd'hui. Sans mes frères, sans la présence des bikers. Sans l'épineux.

Quand une demi-heure après je m'examinai dans le miroir, je fus satisfaite. Jupe courte, tee-shirt moulant et basket aux pieds. J'étais prête à aborder cette journée radieuse. L'épineux avait gâché ma nuit mais je refusai qu'il assombrisse cette belle matinée ensoleillée.

Je descendis précipitamment les escaliers mais je rencontrai le postérieur d'une nana en short moulant, ras les fesses. Elle nettoyait les dégâts de la veille en passant son balai. Matt avait transformé la pièce à vivre en champ de bataille. Rien n'avait été épargné. Même le billard n'avait pas survécu. Des images d'apocalypse traversèrent mon esprit. Tel le dieu de la guerre, mon aîné avait abattu sa massue sur les pauvres têtes des deux lascars. Ces derniers avaient valsé avec le démon, dans une danse macabre. Malgré leur courage, ils n'avaient pas fait un pli. Les coups pleuvaient au rythme des trompettes de la fin du monde. Ils ne devaient leur salut qu'à un miracle. Matt s'était soudainement arrêté alors que son poing allait s'abattre sur la tête de mon frère Jex, presque inconscient. Il l'avait alors lâché brutalement et s'était tourné vers moi, le regard sombre. Terrorisée, j'étais blottie dans les bras de Jack. Je savais que Matt était dangereux mais hier soir, il avait démontré combien le mot était faible. Le regard glacé, il avait traversé la pièce, en laissant les deux comparses agonir sur le sol.

Quand il avait claqué la porte, un silence s'était abattu. Pour la toute première fois, j'avais compris que cette manifestation de colère m'était adressée. Matt s'en était pris aux deux malheureux car il ne pouvait lever la main sur moi. Je le connaissais assez pour être certaine qu'il était dans une rage indescriptible pour m'être offerte aux caresses de l'épineux. Et comme toujours, perspicace, Jack avait saisi : il était le dernier rempart qui me séparait du démon. C'était pourquoi il n'était pas intervenu pour aider ses amis. Un seul geste de sa part et Matt aurait vrillé complètement. Nous étions restés alors à l'écart, spectateurs de cette exécution.

Se sentant observée, la nana se retourna pour me détailler de la tête aux pieds. Je fus surprise de constater qu'elle était à peine plus âgée que moi. Ses yeux noisette étaient frangés de longs cils épais, de la même couleur noire que ses cheveux. Sa bouche déformée par une horrible grimace de dégoût se contenait de m'insulter.

- Ah té voilà toi ! me lança-t-elle avec agressivité. C'est maintounant qué tou pointes ton nez !

Je souris en l'entendant transformer les e en é et les u en ou. À n'en point douter, elle était de nationalité portugaise ou brésilienne.

Elle posa son balai et mit ses mains sur ses hanches. Elle était plutôt jolie. Des traits fins, une peau hâlée, de longs cheveux ramassés en chignon au-dessus de sa tête, une belle silhouette. Elle n'était pas vulgairement fardée comme les poupées de la veille. Son maquillage était discret.

- Jé souis la mujer dé céloui qué tou a failli touer ! continua-t-elle dans un charabia agressif. Tou té souviens ?

Je soufflai d'exaspération. Les gens pouvaient être si familiers dans cette contrée qu'une simple discussion pouvait se transformer en déclaration de guerre ! Et dans ce cas, je pouvais être un modèle de diplomatie.

- Meou amor Jex.

J'avais compris : elle était la distraction de mon frère. Charmant.

Elle pinça ses lèvres et me toisa de toute sa hauteur. Enfin, comme nous étions de même taille, elle ne pouvait pas me toiser bien haut. J'avais même un léger avantage puisque je me tenais sur la dernière marche des escaliers.

- Tou esse uma sourcière.

Ces derniers mots devaient être une insulte. « Sourcière », une invention pour désigner la femelle souris ? ou « sourcière » comme la sorcière ? J'avais très peu de temps devant moi pour élucider ce mystère. Les bikers avaient déserté le paysage et la voie était libre.

- Ecoute cocotte, je ne suis pas d'humeur à supporter tes jérémiades. Alors je fais court pour que ta petite tête imprime. Toi, tu continues à faire joujou avec ton balai et ta pelle. Moi, je m'échappe de ce trou. Compris ?

Elle ouvrit la bouche mais trop abasourdie par ma répartie, aucun son n'en sortit. Elle me fixa telle un serpent. Mais alors que mes pas franchissaient le seuil de la porte, elle cria.

- Sourcière !

Mes yeux balayèrent la cour. Je sentais une petite activité du côté des garages, mais personne près de ma voiture. Le seul petit grain de sable à mon envolée était l'arbre à l'arrière de mon véhicule et la vingtaine de motos garée à l'avant, en rang d'oignon. Prise en sandwich, la manœuvre serait délicate.

J'ouvris la portière et je m'installai au volant. Cette fois, rien ne pourrait entraver mon évasion. 

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