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Chapitre 2

Chapitre 2 : Un tatouage explosif

HARPS

(2 heures plus tard)

« Putain, elle est passée où ? » J'étais sur la place du centre-ville et je regardais tout autour de moi. Pour sûr, je l'attrape et je l'égorge comme une grosse truie. Je serrai mes poings, bien remonté contre cette mocheté.

Elle ne devait pas être loin. Réfléchis Harps... Je fronçais les sourcils, mon cerveau scannant en accéléré chaque endroit où elle aurait pu s'abriter. Où cette demi-portion pouvait-elle bien se cacher ?... Elle était si minuscule qu'elle pouvait se terrer dans un trou de souris...

Les passants me dévisageaient avec effroi mais j'étais indifférent à leurs regards. Je devais ressembler à un zombi : torse nu, sans chaussures, un pied et le visage ensanglantés. Mais franchement, je me foutais complètement de ce qu'ils pouvaient imaginer dans leur petite tête. Je n'avais qu'un objectif : mettre la main sur cette maudite sorcière.

Mon sourire s'élargit. La bibliothèque ! J'étais certain qu'elle n'imaginerait pas me voir débarquer dans l'état où je me trouvais. J'avançais, en boitillant, excité de débusquer la bête. Je traversais la rue et je montais péniblement les quelques marches. Quand je poussais la porte vitrée avec force, un sourire démoniaque étira mes lèvres.

KALLY

(Petit retour de deux heures en arrière)

Les trois mecs qui se tenaient devant moi me regardaient fixement. Mon frère était l'image même de la désolation. Le grand blond à la barbe épaisse devait m'imaginer galopant à poils sur je ne sais quel canasson. Quant au troisième, un grand brun aux yeux verts, il était choqué. Il avait je ne sais quoi qui se dégageait de sa personne. Un mélange de fierté et d'arrogance, comme si j'étais une petite crotte dans la boutique de mon frère.

Je raclais ma gorge et je décidais de m'avancer pour rompre ce moment gênant, où nous nous observions avec stupeur. Je tendis la main au grand blond, mais il restait bloqué sur moi, un sourire idiot sur ses lèvres. Je ne sais pas ce qu'il se tramait dans sa petite tête mais il ne cachait pas son amusement.

Je bougeais mon poignet lui signifiant que je n'allais pas rester des lustres dans cette posture. Il sembla comprendre puisqu'il reporta son regard sur ma main et s'empressa de la serrer. Il avait une poigne bien ferme et je me contins de lâcher un cri.

- Jack. Content de te connaître miss !

- Kally, couinai-je.

- Un prénom adorable et une voix toute douce. Je craque Jex.

Mon frère se mit à ricaner bêtement. Il prit un paquet de clopes derrière le comptoir et sortit une cigarette qu'il tapota sur son paquet pour la placer entre ses lèvres.

Tout sourire, le fameux Jack secoua notre poignée de mains et je sentais que la mienne finirait par se détacher de mon bras s'il persistait ne pas vouloir me la rendre. Ce gars ne mesurait pas sa force. Il devait s'imaginer avoir un gorille en face de lui.

Quand il décida enfin à me libérer, je grimaçais en décollant mes doigts. Je massais discrètement ma paume, pour vérifier si mes os étaient entiers.

Placardant un sourire de façade, mon regard se tourna vers le second pote de mon frère. Il était vraiment très séduisant : des yeux verts captivants, une fine barbe d'une semaine, de belles lèvres. Son corps devait être sculpté comme une statue grecque. Je craignais qu'un filet de bave ne vienne s'écraser sur mes chaussures. Mince, il avait arqué un sourcil, signe qu'il fallait que j'arrête de le détailler où ses chevilles allaient gonfler.

Je lui tendis ma main avec appréhension, craignant qu'il ne finisse par me la briser, mais il eut un mouvement de recul, ses yeux s'écarquillant en fixant mon geste de politesse. Son regard dévia sur les strips de mon frère, tentant certainement de comprendre comment une nana aussi menue pouvait être responsable de la vilaine blessure de son copain.

De nouveau, je me raclais la gorge, la situation devenant franchement très gênante. Même si je n'étais pas vraiment responsable des mésaventures de mon frère, je n'aimais pas le regard accusateur de ce mâle bourré de testostérones. Ses beaux yeux verts me fixèrent à nouveau avec méfiance puis il s'avança et me serra la main.

- Harps.

L'échange fut rapide car il retira sa main comme s'il avait tenu le bout d'un manche de tisonnier. Super la première approche ! mon frère avait dû le briefer.

- Figure-toi que je pensais rencontrer une armoire à glace, dit Jack avec humour. Au regard rapide qu'il jeta à ses potes, son ton enjoué ne dupa personne. Il cherchait clairement à briser la glace, son pote aux yeux verts ayant transformé la boutique en banquise.

Je souris à mon tour, un peu gênée par la remarque. J'avais clairement impressionné le blondinet. Son sourire s'élargit en me détaillant alors que le beau brun restait figé, avec un rictus au coin des lèvres.

Mon frère alluma sa clope et prit une taffe à plein poumon. Depuis deux jours, je le voyais enchaîner les cigarettes, certainement pour calmer ses angoisses comme à chaque fois qu'il devait veiller sur moi. Comme si à vingt ans, j'avais besoin d'un chaperon... Puis il me fixa avec un regard sombre et chargé de sous-entendus.

- Ne la sous-estime pas. Tu signerais ton arrêt de mort.

Jack éclata de rire ce qui me fit sursauter. Il posa son bras sur mes épaules et me serra contre lui, manquant de m'étrangler avec sa délicatesse de pachyderme. Face à la remarque de mon frère, mon sourire se transforma en grimace. Ma langue dut se retourner trente fois dans ma bouche pour éviter de lui retorquer que je n'étais pas responsable de sa maladresse, comprenant que si je disais un seul mot, il allait craquer sa dernière durite.

- Franchement mec, c'est un adorable petit bout de femme.

Mon frère ricana bêtement et il reprit une taffe sans me quitter du regard. Son pote Harps se gratta la nuque, comme s'il se retenait d'intervenir. Depuis le départ, je sentais qu'il ne me faisait aucunement confiance. Pire : ses yeux m'avaient détaillée avec arrogance, ne se privant pas de reluquer ma poitrine et mes fesses. Alors que j'avais été en mode « admiration devant sa beauté sauvage », il avait conservé un regard froid et limite moqueur. J'avouais que j'étais vexée, sachant qu'il m'avait jugée sans même me connaître, me classant certainement dans la catégorie « boulet à éviter ».

Jack raffermi sa prise sur mon cou que je sentis craquer. Je n'allais jamais survivre. Non seulement son bras pesait sur mes épaules, mais en plus il devait penser avoir un cou d'autruche entre ses pattes, serrant pour ne pas le laisser filer.

- Allé viens jolie fleur, nous allons papoter tranquillement. Evitons de nous faire plomber la journée par leurs mauvaises ondes.

Jack m'entraîna vers la pièce du fond et me chuchota, très amusé :

- Je suis complètement charmé, ma beauté. Mettre KO ton frère avec tes petits bras tout fins et éclater sa statue ! Quand les mecs vont le savoir au club, ils vont se bousculer pour rencontrer la déesse.

Je blêmis. Ils étaient combien au juste ?

JEX

(Toujours petit retour : une heure et deux bières après)

Pendant que je m'occupais d'étudier le motif que Harps voulait que je lui rajoute, Jack feuilletait les dessins de ma sœur. Il était tout nounours, avec sa grosse patte un peu trop tactile. Et l'autre sorcière qui souriait bêtement... je lui aurait bien collé une babouche sur la tête pour la recadrer. Aucun doute : ces deux lascars allaient bien s'entendre, comme si ma vie n'était pas devenue compliquée depuis deux jours. Je soufflais lentement pour déstresser, les nerfs trop à vif, les muscles tendus comme des arbalètes.

Mes mains tremblaient et je bus une gorgée de ma bière. Je pensais qu'il me faudrait un whisky ou une vodka pour mieux décompresser, ou alors doubler mes séances de boxe... Je me mis à ricaner en imaginant remplacer mon sac par ma sœur, me défoulant sur sa tête de poulpe.

Mes sourcils se froncèrent quand Jack se pencha à l'oreille pour lui susurrer je ne sais quoi. La bouffonne pouffa de rire en me jetant un coup d'œil, accompagnée de son comparse. Je posais ma bière bruyamment sur la table : si leur rire de hyène ne cessait pas, j'allais les dégommer. Mon quota de patience avait explosé et si mon pote ne prenait pas de distance, il ne finirait pas la journée. Je grognais de mécontentement et Harps me dévisagea avec inquiétude :

- Je peux passer un autre jour si tu veux, Jex. Tu vas nous péter un câble.

Je me massais les tempes car toutes ces histoires m'avaient filé la migraine. Et connaissant ma peste de frangine, je n'étais qu'au début de ma peine, ou plutôt de ma sentence. Je devais sûrement payer un crime d'une ancienne vie... Des souvenirs affluèrent à ma mémoire : mes cheveux teintés en rose, mes habits mangés par Mangui la chèvre, mon cartable lancé sur le toit de l'église, moi enfermé dans l'enclos des cochons, le bain de boue en sortant à mon premier rendez-vous amoureux, ma superbe voiture dans le lac... Un sanglot faillit jaillir de ma gorge. Putain de merde, j'allais vraiment crever... Je maudissais mon frère Matt pour m'avoir offert un retour aux enfers. Et j'entamais tout juste ma deuxième journée...

Une main se posa sur mon épaule et je crus que mon cœur allait lâcher. Je sursautai mais je fus vite rassuré en me rendant compte que ce n'était que mon pote Harps.

- Ce n'est rien. T'inquiète.

Harps ne me crut pas un seul instant, me connaissant assez bien pour savoir que je ne descendrai pas en pression tant que je ne serai pas loin de la démone.

Avec ses paraboles, Jack avait certainement entendu car il releva la tête et lança, genre pavé dans une mare boueuse.

- Pourquoi tu ne laisserais pas ta sœur tatouer le Prez ?

Je le fixais comme s'il avait lancé la blague la plus naze de tout le siècle. Il devait sûrement me faire une boutade. Mais voyant qu'il était le plus sérieux du monde, mon cerveau fit un salto pour se vautrer sur le sol. Je bus une gorgée de ma bière pour me donner le temps de chercher des mots polis pour lui répondre.

Ma sœur s'était tournée comme un tournesol vers moi, me suppliant avec des étoiles plein les yeux. Je fronçais les sourcils : il était fou ce mec. Je savais que Kally tatouait à ses heures perdues mais justement, cela restait des heures perdues. Elle n'avait aucune expérience et de toute façon, je n'allais pas prendre le risque qu'elle se loupe sur mon frangin. Il y avait une différence entre faire des gribouillis sur une feuille et tatouer sur une peau.

- Elle n'a pas assez d'expériences, dis-je sèchement, avec l'espoir que Jack lâcherait l'affaire.

- Vise ses dessins, Harps ! Elle a autant de talents que son frère.

Mon pote les rejoignit et se mit à feuilleter les croquis, sans doute impressionné par son travail d'artiste. Je devais rêver, Harps paraissait convaincu en tournant les pages. Je sentais une coalition se créer mais il était hors de question de laisser le dermographe à Kally. C'était comme laisser les commandes d'une fusée à un éléphant des mers. Elle ferait n'importe quoi et se serait le crash assuré.

Et voilà la dinde qui glougloutait en expliquant le tracé d'un serpent. Ce devait être sûrement un boa, un prédateur comme elle, qui kiffait s'enrouler autour du cou pour étouffer sa proie et la bouffer.

Harps releva la tête et son regard plongea dans celui de ma sœur, qui devait planer au-dessus des nuages. Il se passait quoi là ? Je sentais la merde à plein zen. Mon pote allait me lâcher un obus, c'était certain. Ma démone avait encore frappé avec ses yeux de biche et son auréole toute pétée au-dessus de la tête. J'aimais ma sœur plus que ma life mais je n'avais aucune confiance. Obligé, elle avait un truc dans la tête et mon Prez allait déguster.

Il se tourna vers moi et enleva son cut pour le poser sur la chaise.

- Laisse-la Jex, lança-t-il. Qu'on en finisse ! Tu ne me sembles pas dans ton assiette.

Mes yeux clignèrent plusieurs fois. Sérieusement, je devais être victime d'un traumatisme sévère. Le capot avait dû me griller une partie du cerveau. Je décidais de ne plus lutter. J'avais une alliance en face et il était vitale que je garde un peu de force pour ma survie. Les jours prochains allaient me faire suer grave.

- Et bien qu'il en soit ainsi !

Jack se mit à rire devant ma mine abattue.

- On se croirait à un enterrement.

Je grimaçai et cédai la place à ma sœur, qui devait toucher le nirvana.

Elle examina les instruments et demanda à mon ami de s'allonger. Il s'exécuta en retirant ses chaussures et son tee-shirt, dévoilant son corps couvert de tatouages. Je surpris ma démone mater le corps de ce chacal. Et pour la première fois, je m'aperçus qu'elle n'était plus l'enfant que j'avais quitté. La princesse avait grandi, passant de la petite fille avec ses couettes à une jolie demoiselle. Je déglutis, j'allais chier ma race... Les joues cramoisis, Kally se rapprocha, posa la main sur son dos et commença. Il me fallait une bière et un nouveau pet.

JACK

(Encore petit retour : quinze minutes avant le cataclysme)

Kally était adorable avec son petit air concentré sur mon pote. Ses traits étaient fins, son petit nez légèrement retroussé. Les cheveux bruns ramassés en un chignon au-dessus de sa tête découvraient son cou gracile. Ses lèvres étaient dessinées à la perfection.

Il y avait aussi une certaine espièglerie cachée derrière un regard profond et captivant, un côté rebelle contenu, prêt à se lâcher à la moindre occase. Elle était le mélange d'une femme enfant, forte et fragile à la fois.

Je jetai un regard furtif à son frère qui s'énervait après ses feuilles pour se faire un pétard. Le pauvre gars avait fait tomber son tabac et les jurons qui sortaient de sa bouche me firent sourire. Franchement, toute cette histoire me faisait bien rire : Jex allait chier du béton avec sa frangine et connaissant son tempérament impétueux, les jours avenirs mettraient son peu de self-control aux abois.

Je reportai mon regard sur la belle et décidai de la dérider un peu car elle était tendue avec son frère dans la pièce voisine.

- Et qu'est-ce qui ne te plaisait pas dans la statue ?

Elle suspendit son geste et releva lentement ses yeux vers moi. Et oui cocotte, je n'étais pas le grand blond sans cervelle ! J'avais la faculté de bien cerner les gens. D'un regard, je pouvais presque lire dans leur tête, les mettant à nu comme des asticots au bout de ma canne.

- C'était un accident.

Elle murmura avec gêne et ses joues devinrent écrevisses. Là, elle avait cramé son excuse bidon. Aucun doute, elle l'avait fait exprès. Les fesses de Brigitte avaient dû offusquer la belle et la petite n'avait pas hésité à l'envoyer sur le tapis. Mon sourire s'élargit.

- Je parie que c'était la pancarte dans son cul... À moins que ce ne soit sa posture provocatrice.

Elle devint écarlate, embarrassée d'être ainsi démasquée. Et j'étais le roi des emmerdeurs quand j'épinglais un mauvais coup. Elle jeta un œil inquiet à la porte et grimaça très mal à l'aise. Je me retenais d'exploser de rire car Jex avait les soupapes qui vrillaient et il risquait de mal le prendre vu comme il était remonté.

- Non vraiment. J'ai posé mon sac et elle a basculé, ajouta-t-elle en tentant de me convaincre.

Menteuse ! Elle était grillée mais elle maintenait le cap. Cette nana devait être une sacrée chieuse avec ses frères. Elle avait dû leur faire tous les coups foireux inimaginables. Je kiffais cette nana, elle mettrait un peu de bordel dans nos vies mais je pensais que l'avenir me réserverait de belles rigolades.

- Faut dire qu'elle était bien penchée, dis-je.

Elle eut une ébauche de sourire, en poursuivant le tatouage de mon Prez. Elle m'amusait bien cette nana. Je pense qu'elle devait avoir l'art et la manière de tout tourner à son avantage. Elle devait être sacrément maline pour se sortir de toutes les embrouilles et son visage d'ange devait bien aider.

Je m'interrompis et me redressai dans le fauteuil car Jex revenait, le visage fermé comme une huître. Il me tendit une bière, me boudant sûrement pour avoir suggéré de laisser sa place à la petite. Pauvre gars, il avait les traits d'un panda avec ses cernes et sa mine patibulaire. Il traînait ses shoes comme s'il avait mené le combat de sa vie pendant ces deux jours. Je me mordis la joue pour ne pas lui lancer une vanne. Il fallait que je l'épargne car ce soir, mes gars ne le louperaient pas dès qu'ils sauraient pour les marques sur son visage. Les connaissant, ils le charrieraient des jours durant et Jex en profiterait pour en étaler deux ou trois.

- Cimer mec.

Il grogna et je bus quelques gorgées, confortablement installé dans le fauteuil. Jex resta près de moi un moment, son dos appuyé contre la porte, ne disant pas un mot, l'air toujours aussi véner, son pet entre ses lèvres. Puis il se redressa et fit quelques pas pour se placer derrière sa sœur. Et soudain, il blêmit, ses mâchoires se décrochèrent et son pet tomba par terre. Il était devenu dangereusement blanc. La belle avait la main en suspension comme dans un arrêt sur image. Elle n'osait même pas lever les yeux, son regard fixé sur le dermographe. Elle se mordilla sa lèvre inférieure, moins rassurée.

Je me redressai, sentant les emmerdes à plein nez. D'un coup, il y avait une putain d'atmosphère, un truc à vous faire flipper.

Son frère ouvrit et ferma la bouche imitant le poisson rouge qui aurait atterri hors de son bocal. Aucun son ne semblait pouvoir franchir ses lèvres tant il était choqué. Les yeux menaçaient de s'éjecter des orbites. Cette ambiance plaça mes signaux d'alerte dans le rouge et j'eus du mal à avaler ma salive dans mon gosier. Alors avec un calme dont seuls les assassins en avaient le don, Kally se tourna vers son frangin qui était en état de choc sévère, et elle lui lança un petit smile adorable, genre « Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer ». Jex clamsait, son regard plongeant dans celui de sa sœur, à la limite de la syncope. Harps avait dû se rendre compte d'un truc pas clair car il redressa sa tête.

Pour la première fois de ma life, j'avais perdu ma belle assurance. Avec un brin d'angoisse, je me levai et me rapprochai pour voir ce qui choquait mon pote. Et là, j'avouai qu'elle avait du talent. Une artiste en herbe ! Même Picasso ne pouvait pas rivaliser.

Harps m'interrogea du regard, en relevant un sourcil, mi inquiet mi agacé.

- Mec, t'as un cul sur ton dos, répondis-je avec un sourire moqueur.

En moins de deux secondes, Harps se mit sur ses pattes. Il essayait de se contorsionner pour regarder le trou du cul que la belle lui avait tatoué. Et dès qu'il vit, ce fut comme dans un film en accéléré. Sérieusement, les gars ne me croiront jamais.

Harps pointa un doigt sur la miss et la fumée sortait de ses narines. Il lui jeta son regard le plus féroce, limite il aurait pu grogner comme un chien enragé. Ses dents grinçaient méchamment. Ma belle sursauta, mesurant que le témoin de l'alarme était passée au rouge sanguin et qu'il était temps de mettre les voiles. Elle lâcha le dermographe pour quitter la pièce comme si sa vie en dépendait, passant entre les bras de Harps qui avait tenté de la chopper au passage. Je la regardais filer par la porte, me tapant un fixe sur son derche moulé par son jean.

Mon pote se mit à la poursuivre, me bousculant au passage. Je savais que ma belle n'avait aucune chance d'échapper à la traque. Elle n'avait pas mesuré le niveau de ténacité de mon pote. Même si elle était rapide, Harps était un fauve qui ne lâchait jamais sa proie.

- Putain, reviens ici la mioche ! hurla-t-il comme un gorille.

La miss était déjà hors de la boutique, comptant bien mettre le plus de distance possible avec le diable qui était à ses trousses. Mais soudain, Harps poussa un cri de douleur et commença à sautiller en relevant un pied. Il heurta alors le fauteuil et bascula de l'autre côté. Je vous jure, je voyais ses jambes battre dans les airs. Sa tête heurta la table basse car j'entendis un bruit effrayant. Un bang terrible résonna longtemps dans la salle d'attente et ne présageait rien de bon. J'étais en état de choc et n'osais faire le moindre pas, de peur de découvrir mon pote mort avant la bataille.

Lentement, Harps émergea derrière le fauteuil, se hissant péniblement avec l'aide de ses bras. Il se tint au dossier et retira un morceau de verre planté dans son pied, en grimaçant. Mon pote s'était empalé sur un morceau de Brigitte. Il ôta sa chaussette et merde, c'était une vilaine entaille. Mais si vous aviez vu sa tête ! Du sang coulait de son cuir chevelu et tâchait son tee-shirt. Et cette expression... La fureur sortait par tous les pores de son corps. J'étais vraiment inquiet car la petite avait de sacrés ennuis. Il reprit sa traque, en traînant sa patte blessée vers la porte. Il huma l'air, cherchant la direction de la gazelle et partit flairant certainement sa piste.

Mon regard se tourna alors vers Jex. Le pauvre gars était blanc comme neige et s'était agrippé au chambranle de la porte. J'allais dire blanc comme un cul mais je pensais que dorénavant l'expression était à proscrire du dictionnaire de la langue des bikers.

- J'ai besoin de prendre une aspirine, murmura-t-il très certainement fiévreux.

Il traversa la pièce comme un condamné à un peloton d'exécution. Franchement, pour la première fois de ma vie, la petite m'avait cloué le bec. J'étais plus qu'impressionnée. J'étais carrément en admiration totale ! Cette nana était de la bombe !

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