7 | 'DANGEROUSLY YOURS'
Le cerisier n'était pas en fleurs. Au dessus de ta tête, sous tes yeux, les branches étaient nues, repliées sur elles-mêmes. Les bourgeons ne florissaient pas encore, incapables de se laisser croître dû aux températures saisonnières. Tu levas le bras droit, comme si tu allais réussir à les attraper. Des fois, tu aimais imaginer que tu avais le pouvoir de faire s'épanouir la flore du toucher de la main ; ça n'arrivait jamais, mais l'imaginer restait agréable.
L'herbe n'était pas exactement sèche sous ta nuque, et ton pantalon finirait sûrement humide une fois que tu te redresserais. Ton téléphone reposait donc sur ton torse afin d'éviter qu'il n'effleure les brins perlants de pluie. On était encore en février, et le temps le faisait savoir.
Ton écouteur vissé dans l'oreille droite, ton oreille gauche était à l'affût, pas perturbée par le son grésillant de l'épisode sonore que tu écoutais avec Isagi.
« Look, Catherine ! A shooting star ! tu répétas à voix haute la conversation qui débutait dans ton oreille. Ta main tendue vers l'arbre au dessus de vos têtes pointa maintenant le ciel, Did you wish ?
— Oh, I didn't have time, soupira Yoichi à tes côtés. Sa main se porta à sa joue, et il ferma les yeux de manière affligée.
— Then, there is something you wish for.
— Yes ...
Tu tournas la tête et le dévisagea.
— What did you wish ?
— I was wishing that ... Il baissa les yeux, feignant la timidité, We were two other people. Two people who need not say goodbye.
— Perhaps it can be that way, tu lui pris la main, et il ricana. »
Vous connaissiez les paroles sur le bout des doigts, suffisamment pour vous laisser aller au jeu, pour que l'origine du son ne devienne plus qu'un écho de votre fiction. Votre anglais s'était fait plus fluide au fil des semaines, au fil du temps où vous l'aviez répété, joué. Vous aviez ri, au Blue Lock, en tournant sur vous-même, en tombant par terre et essayant tant bien que mal de comprendre le sens de cette pièce audio.
« You may as well take my heart, Catherine, it's already full of you, tu repris avec une plus grande passion dans la voix. Tes yeux étaient plongés dans les siens, et il ne put s'empêcher de pouffer, You walked into it the day we met.
— You're a fool, Rudolph Estefan, répéta-t-il sur le même ton ; rieur, souriant, éperdu.
— But isn't any man who falls in love ? »
C'était presque étrange, de le rejouer aujourd'hui, au beau milieu d'un parc, après une partie de passes. Tu t'étais tellement habitué à mentir ces mots, à le lui dire comme si tu ne les pensais pas. Dorénavant, tu savais qu'ils étaient réciproques, et dialoguer de la sorte ne te paraissait que plus réel : parceque vous vous aimiez.
« Oh my darling, you're such a child, Isagi soupira et secoua la tête, Take your foolish little dream in your heart and go, please go !
— What is it ? What's wrong my dear ? tu te rapprochas un peu plus de lui, serrant sa main dans la tienne, la voix suave. Ses joues se teintèrent de rose, et il détourna le regard, dédaigneux.
— You know nothing about me – you've known me only three weeks !
— Three weeks ... ? la voix résonna dans ton oreille droite, mais en prononçant ces mots, tu ne l'écoutais plus. Tu avais l'impression qu'ils étaient tiens, qu'ils étaient réellement adressés au garçon en face de toi, Catherine, I've known you all my life.
— All your life ! s'offusqua-t-il en levant sa main libre au ciel.
— It's true ! I've seen you in a thousand plays, read you in as many books. When I've heard beautiful music, I thought « she'd like that ». I've looked at flowers and known that one day, I'd give them to you.
— Oh, stop, stop ! You must listen to me. I am not that woman ! Perhaps I was once, but I am not now ! il avait plus de mal à clamer ces phrases comme s'il les pensait. Peut-être parcequ'il ne les pensait pas, You see ... You were wrong. You can't trust me. »
Il baissa les yeux, et même si tu savais qu'il jouait la comédie, tu ne pus t'empêcher de lui caresser le visage en souriant. Ses joues étaient rubescentes. Peut-être qu'il prenait tes déclarations plus au sérieux, maintenant qu'il savait qu'elles avaient un fond de vérité. Il retint tout de même ses rires, et essaya de rester sérieux.
« C'est ma partie préférée, te murmura-t-il à demi-mot entre deux répliques. Tu hochas vigoureusement la tête.
— Je sais, chuchotas-tu à ton tour, avant qu'il ne détourne le regard de manière trop dramatique.
— If I betray you ... I betray myself. If I betray him, I betray my country. My country is very dear to me.
— Dearer than I ? osas-tu demander, une expression étrangement peinée sur le visage.
Ah, cette fois-ci, tu sentis que c'était lui, qui se perdit dans tes prunelles (c/y).
— No. Not dearer than you, répondit-il en un murmure. »
Tu eus envie de l'embrasser, mais contint tes envies. Après tout, tu ne pouvais pas te permettre de laisser Rudolph continuer à déblatérer ses histoires dans ton oreille sans le suivre. Alors tu continuas à parler, à imiter plutôt.
« Your time is up, finalement Yoichi conclut.
— Then, my last words. I love you, Catherine, déclaras-tu langoureusement. Vos visages étaient proches, plus proches qu'ils ne l'avaient jamais été lors de vos mêmes scènes au Blue Lock. Cette proximité nouvelle, tu la chérissais. Pourtant, elle te fut brusquement retirée alors qu'Isagi te repoussait en arrière.
— You're determined to die with a lie on your lips ?! s'écria-t-il, avant de pointer ses doigts vers toi.
Dans le parc, un passant se retourna en l'entendant s'exclamer de la sorte. Il fit semblant de te tirer dessus, et tu te prêtas au jeu.
— I ... Love you ... Catherine ... bredouillas-tu entre deux faux soubresauts, et tu te laissas finalement retomber comme une poupée de chiffon, laissant ta langue sortie pour jouer le mort un peu trop ridiculement.
— Oh, god, il était supposé être triste, mais aux tremblements de sa voix, tu compris qu'il tentait de cacher ses éclats de rire. »
Tu te laissas aller au fou rire, te tenant les côtes alors que lui aussi laissait sa tête à nouveau reposer contre l'herbe, les larmes aux yeux.
« C'était trop bien ! On a géré ! tu t'esclaffas entre deux éclats de rire.
Il continua de glousser, tourné vers toi. Un sourire radieux sur les lèvres, il t'éblouit.
— Je t'aime aussi, tu sais, t'informa-t-il, et tu hochas la tête. Le souffle court, tu restas proche de lui.
— Je sais, tu hésitas quelques instants, avant de reprendre, Viens, on fait l'épisode trois.
— Pour ton passage ?
— Évidemment. »
Il acquiesça vivement, et tu te redressas un peu pour porter ton attention sur ton téléphone. Son bras entourait lâchement ton ventre, alors que tu lançais la vidéo suivante. Tu te laissas retomber, et vous repartîtes dans une de vos comédies.
Arrivés à ton passage fatidique, tu lui lanças un regard plein d'attentes. Il hocha la tête, prêt à en faire des caisses.
« Constance, commença-t-il, Once I've told you I kissed a thousand women, il prit un temps de pause, puis reprit, It was a lie.
Un sourire dansant sur tes lèvres, tu répondis :
— I know.
— I've only kissed two or three hundred, continua-t-il, assez fier de lui. Son attention fut vite reportée sur toi, Now, how many men have you kissed ?
— Very few, avouas-tu en un murmure.
— But you offered me a kiss ... il fronça les sourcils, Why ?
— Such a foolish reason I'm afraid, tu portas ta main à ton front. Les yeux mi-clos, la voix douce, I just ... Wanted to kiss you. »
Tu l'avais toujours pensée, cette phrase. Elle t'avait toujours paru comme un doux rêve, une douce réalité que tu étais obligé de lui avouer à travers un voile qui se voulait mensonger. Dorénavant, ce n'était plus le cas, et, prenant son visage entre tes mains, tu l'embrassas. Tu pouvais l'embrasser, poser tes lèvres sur les siennes. Tu le sentis sourire alors que tu recouvrais ses lèvres de baisers, et il roula dans l'herbe, se retrouvant sur toi. Il rit contre tes lèvres, et, les mains toujours fermement plaquées sur ses joues, tu ris aussi. Et il t'embrassa encore, les lèvres, la joue, le cou. Tu continuas de rire à gorge déployée contre lui. Vous ne suiviez plus l'épisode encore grésillant dans vos oreilles ; finis, Rudolph et Catherine, Constance et son amant. Maintenant, le monde était vôtre.
« Tu comptes m'embrasser mille fois ? lui demandas-tu.
— Oui, se confia-t-il. Et sa réponse était si simple, mais plus belle que toutes les répliques que tu avais entendu avant. »
Son étreinte était enivrante. Toujours aussi souriant, tu savais que c'était égoïste, mais tu souhaitas que toutes tes futures journées soient aussi rayonnantes que celle-ci, malgré les aléas tumultueux du temps qui tenterait de faire pleuvoir sa tristesse sur ton bonheur. Sous la pluie qui commençait à glisser contre vous, tu te laissas aller à sa proximité.
NDA :
Les reader qui parlent pas anglais be like
C'était fun à écrire ce chapitre, par contre mon schedule de publication devient de plus en plus désastreux c'est aberrant—
J'ai mis en haut l'épisode audio, c'est un des trucs que j'adore, je trouvais ça beau et je me suis dit allez why not, c'est fluffy c'est gratuit. Sorry encore une fois pour mes brêles en anglais, il a dû être lourd ce chapitre
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro