CHAPITRE 8 : ELENA
Quand elle rentra chez elle, elle trouva des cartons éparpillés dans l'appartement. Alors qu'elle ôtait son trench, Sébastien enfilai sa veste.
-Bonjour, murmura-t-elle.
-Bonjour, répondit-il.
-Alors on y est.
-On y est. Il me reste sûrement des affaires mais pour le moment ça ira.
-Écoute Seb, commença Elena prête à le supplier de rester.
-Non Elena. Tout a plus ou moins été dit. Tu me manques terriblement. Et je sais que je vais te manquer, ne serait-ce que par habitude. Mais l'amour, le vrai, celui qu'on espère, qu'on mérite toi et moi, ce n'est pas ça. Alors s'il te plaît, ne dis rien.
-Tu vas aller où ?
-Chez un les gars puis je prendrai un appartement. Au revoir Elena.
-Au revoir Sébastien.
Elena fila sous la douche. L'eau brûlante apaisa un peu ses muscles tendus. Elle resta longtemps sous le jet, immobile. Elle ne saurait dire si l'eau qui coulait sur son visage était l'eau de la douche ou de ses larmes. Peut-être était-ce les deux. Elle se sentait simplement las. Quand elle se décida à sortir de la douche, Sébastien avait disparu. Les cartons également. L'appartement lui semblait bien vide sans ses affaires à lui. Il lui manquait une présence. Elle attrapa son téléphone refusant de rester seule un instant de plus. Alors que les contacts défilaient, le nom d'Emma disparut jusqu'à laisser apparaître celui de Tim. Elena hésita quelques secondes.
-J'espérais que tu appellerais, comment tu vas ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Raconte-moi tout.
-Il n'est plus là.
-J'arrive ma belle.
Quinze minutes plus tard, Emma entrait dans l'appartement sans avoir sonné, les bras chargés de chocolat et bouteilles d'alcools en tout genre. Elle jeta le tout négligemment sur la table avant de prendre Elena dans ses bras.
-Ça va aller ma chérie, Seb est un con.
-Il est parti parce qu'il m'aimait plus que je ne l'aimerais jamais.
-Bon ce n'est pas un con mais simplement un crétin alors.
-Ben est mort.
-Oh...
-Il n'est plus là.
Elena se remit à pleurer. Elle se sentait vraiment ridicule à pleurer un homme qu'elle n'avait connu que quelques mois il y a quatre ans. Mais c'est seulement aujourd'hui qu'elle se rendit compte qu'elle l'attendait encore. Elle avait toujours espéré le revoir franchir les portes du café Braam's. C'est là-bas qu'ils avaient rendez-vous. Mais il ne viendrait pas. Il n'était plus là.
-Une histoire d'amour n'est pas censée finir avant d'avoir commencé.
-Il y en aura d'autres des hommes formidables Elena.
-Mais c'était lui, Emma. Ça a toujours été lui.
-Bon c'est trop triste par ici. Un verre ? Demanda Emma une bouteille de vodka en main.
Elena ne put réprimer son sourire. Elle n'avait pas besoin de sa mère, elle avait Emma.
-Tu t'occupe de nous servir, je mets la musique !
C'est sur les premières notes de Sofia d'Alvaro Soler qu'elles prirent leur premier verre.
-Sérieusement Elena, tu la sors d'où cette musique ?
-Elle me donne le sourire, Emma. Je me fiche de ne pas comprendre les paroles, je me fiche de l'aspect commerciale. Elle me donne le sourire.
-Ok, mais c'est moi qui prends la relève ! Déclara Emma en riant.
En réalité Emma adorait cette chanson, c'était le genre de musique sur laquelle elle aimait se déhancher sur la piste en soirée.
-On danse ma belle. Il n'y a rien de mieux pour retrouver le moral.
Et elles dansèrent dans le salon à moitié vide. Elles enchaînèrent les verres, les musiques et les danses laissant de côté les problèmes qui reviendraient bien assez tôt.
-Il est minuit. Ça fait des heures qu'on boit. Tu ne travailles pas demain ?
-Je peux bien me faire virer j'ai l'habitude. Je trouverai un autre boulot. Et toi ?
-Mon patron croit que j'ai la grippe. Je suis de repos pour la fin de la semaine.
-Un autre verre pour la demoiselle alors !
-Emma ?
-Oui ?
-Tu vas bien ?
-Bien sûr pourquoi ?
-On parle toujours de moi ces temps-ci. Je suis là pour toi aussi tu sais ?
-Je sais ma belle, mais moi, je vais bien.
-Je ne suis pas une très bonne amie, je n'aime pas les gens correctement mais je ne peux pas te perdre, pas toi.
-T'es bourrée, mais je t'aime aussi. Et d'abord ça ne veut rien dire « aimer correctement ». Danse et arrête de parler.
Elena se remit à danser. Ce n'est qu'à deux heures du matin, quand Emma rentra qu'elle se rappela à nouveau sa vie. Elle attrapa son téléphone et fit ce que toute personne alcoolisée aurait fait, elle fit une bêtise.
-Allô ?
-Je suis désolée.
-Il est deux heures du matin.
-Je ne te l'ai même pas dit hier, mais je suis désolée pour toi.
-Tu es où ?
-Chez moi.
-Envoi ton adresse, j'arrive.
Ce n'est qu'après avoir envoyé le message à Tim qu'elle comprit qu'il allait se retrouver face à elle. Elle était en pyjama, avait trop bu et sa maison ressemblait au lendemain d'une énorme fête étudiante. Elle se dépêcha de jeter les bouteilles vides, de ranger un peu et couru enfiler quelque chose alors qu'on frappait à la porte.
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