CHAPITRE 2 : TIM
Les journées de Tim ne se ressemblaient jamais vraiment. Il fuyait la routine comme on fuit la peste, avec force. La seule chose qu'il aimait réellement, c'était le parachutisme. Il aimait sauter dans la vie. Pour lui, on ne se sentait jamais aussi vivant qu'au moment de sauter. L'adrénaline qui monte, le souffle qui se coupe, le corps qui tremble. Puis cette sensation de planer, de surplomber le monde. Cette impression d'être au-dessus de tout.
Il aimait profiter des bonnes choses de la vie, un bon repas, un bon vin, une belle femme. C'était un charmeur qui disparaissait aussi vite qu'il était venu. Il était plus ou moins photographe. Tim n'avait pas besoin de travailler, il avait les moyens de vivre dix vies sans jamais se soucier de l'argent. Mais il aimait s'occuper et il aimait la photo. Alors il photographiait, envoyait à des magazines, exposait. Puis il faisait des pauses où il voyageait et profitait.
Ce jour-là il avait accepté de donner une interview. En réalité pour lui c'était des conneries. Il détestait répondre à des questions préparer d'avance pour un magazine qu'il ne lirait pas. Mais il s'était renseigné. La journaliste était jolie. Et il s'ennuyait. Alors il se préparait. Il enfila un jean et un haut blanc immaculé qui soulignait à la perfection sa musculature dont il était fier.
Il monta dans son Audi r8 direction le Braam's. Ce café il le connaissait pour avoir passé des journées entières avec lui. Mais il s'interdisait d'y penser. Il n'était plus et c'est tout ce qui importait. C'était du passé. Une fois garé, il regarda par la vitre et aperçu la journaliste au fond du café. Elle était vraiment jolie avec ses cheveux caramel, ses yeux en amandes et sa longue silhouette fine. Il se décida à entrer.
-Elena Millet ? Demanda-t-il innocemment
-Ben ? Chuchota Elena les mains tremblantes autour de sa tasse.
-Pardon ? Je suis Tim Mazé, nous avions rendez-vous. S'exclama-t-il en la scrutant intensément.
Il n'était pas sûr d'avoir bien entendu. Il devait avoir rêvé. Forcément. Ce n'était pas possible. Mais elle se leva précipitamment et sorti du café. Il voulut la suivre mais elle avait déjà démarré. Alors il s'assit et commanda un café. Il s'était préparé, avait décidé de sortir et il ne rentrerait pas seul. Et puis il refusait de penser. Et s'il rentrait, seul, ses pensées se bousculeraient.
-Mademoiselle ? Puis-je avoir un café s'il vous plaît ? Demanda-t-il avec un sourire en coin.
-Tout de suite monsieur, déclara la serveuse visiblement charmée.
Il attendit une demi-heure qu'elle finisse son service et reparti au bras de la belle blonde.
-Moi c'est Calie.
-Et bien Calie, tu aimes danser ?
-Oui, vous voulez aller où ?
-Ah non il faut me tutoyer. Au Forget Sky. C'est un bar très sympa pas très loin. Et avec une fille aussi jolie, aucun doute que l'on va passer une bonne soirée ma belle.
Calie rougit et suivi son chevalier servant. Elle ne devait pas avoir plus de vingt deux ans. C'était une grande blonde qui travaillait à mi-temps pour financer ses études. Calie était aussi naïve que ce qu'elle était belle. C'est donc en toute innocence qu'elle suivi Tim pensant qu'elle vivait une de ces rencontres qu'on ne vit qu'une fois. Calie était une éternelle romantique. Tim était satisfait, il aimait se promener avec de jolies filles, il avait l'impression d'avoir réussi quelque chose.
Le problème de ceux qui ont de l'argent, c'est qu'ils n'ont pas de but, ne savent pas vers quoi tendre, pourquoi se lever le matin. Alors Tim collectionnait les filles comme on collectionne les pièces. Il était ce genre d'homme qui croit que l'argent et les filles sont un gage de réussite.
Au fond, Tim était vide. Il n'avait rien, ni famille unie, ni meilleur ami avec qui discuter, ni amour. Il était vide et froid. Il n'avait que le parachutisme pour le faire se sentir vivant. C'était un homme triste et il ne s'en rendait même pas compte.
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