𝟏𝟖. 𝐀𝐥𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐠𝐞𝐧𝐞𝐫𝐚𝐥𝐞 !
Mardi 25 juin, Séoul, Corée du Sud,
Ce matin-là, mon réveil sonne plus de cinq fois d'affilée. Ce qui est assez rare pour moi, qui sort habituellement de ma léthargie environ une dizaine de minutes avant la première sonnerie. Je me lève, le sourire aux lèvres, impatient d'attaquer cette nouvelle journée, revigoré après une bonne nuit de sommeil. Ca aussi, ça ne m'était plus arrivé depuis quelques années. Que ce soit à cause du stress, amplifié par la pression psychologique de mes études, ou mes cauchemars récurrents de ces dernières nuits, je ne me souviens pas avoir passé une aussi bonne nuit, tout ça à cause d'un simple message.
Devrais-je plutôt dire, grâce à de simples mots ? Car on oublie souvent l'importance qu'ils peuvent avoir sur notre conscience. Aussi anodins soient-ils. Comme cet énième message matinal par exemple, que je lis tout en me brossant les dents :
Jaek : Salut Joshua, tu as bien dormi ? Je n'ai pas cours aujourd'hui, mais je viendrai te chercher ce soir, à la sortie de l'université ;) On ira ensemble au gymnase ! Passe une bonne journée :)
Je prends par la suite mon petit-déjeuner en présence de mes géniteurs. Ma mère silencieuse, comme à son habitude. Mon paternel également, mais à une différence près ; il ne me lâche pas des yeux une seule seconde, sentant comme des lasers me transpercer de par en par. Il me déteste. Du moins, plus que d'habitude. Est-ce le fait de voir sa progéniture se nourrir, qui le met dans tous ces états ? Qu'en sais-je ? Puisqu'il ne me fait aucunement par de ses éta dames, se contentant de marmonner des mots inaudibles dans sa barbe inexistante, et de me dévisager avec son regard méprisant et accusateur.
Avant de partir pour rejoindre Gabriel, je me prépare des onigiris avec les restes de la veille. C'est rapide et simple à faire, alors pourquoi se casser la tête à faire plus compliqué ? Il vous faut prendre du riz déjà cuit, et le garnir selon vos préférences. Pour ma part, étant donné la séance de boxe prévue après les cours, j'opte pour quelque chose de bien consistant. Thon, mayo, avocat, pour le premier, et dans le deuxième, j'ai mis un morceau de fromage ail et fines herbes, avec du saumon et également un peu d'avocat. Avec un fruit en dessert.
Vous aurez dû voir la tête qu'à fait Gabriel, lors de la pause méridienne, en me voyant déjeuner sans réticence. Une lueur de joie a traversé ses gemmes, mais également de l'inquiétude à mon égard. Pourquoi ce sentiment ? Ne devrait-il pas plutôt être heureux pour moi, que je commence à me sentir mieux ? Pourquoi cette méfiance ?
Tout simplement parce que je suis en train de manger mes émotions. Car avant de quitter le domicile familial, mon géniteur a eu la merveilleuse idée de remettre sur le plat le sujet de ce foutu mariage arrangé. Les jours défilant à une vitesse folle et le rendez-vous convenu avec la fille des Choi, se rapproche de plus en plus de moi.
Il serait temps que j'ai une discussion sérieuse avec eux. Je ne veux pas la rencontrer, ni encore moins me marier avec elle à la fin de mes études. Mais comment faire pour convaincre mes parents d'annuler ce rendez-vous ? Comment faire pour qu'ils m'écoutent et prennent en considération mes décisions ?
J'étais dans une impasse.
Le reste de la journée se déroule plus rapidement que je ne l'espérais. Trois heures d'économie avec un professeur qui ne vous donne aucune envie d'étudier la matière, ne comprenant rien à ses paroles, la bouche collée au micro de l'amphithéâtre. Puis, le gong retentit, clôturant la fin de ce calvaire auditif, annonçant le commencement d'une activité beaucoup plus attrayante et passionnante. Je rassemble mes affaires à la hâte, éveillant la curiosité de mon meilleur ami.
— Je ne t'ai jamais vu être aussi pressé. Serait-ce l'effet Jeon Jaekyung ? murmure-t-il dans le creux de mon oreille.
Je pousse un petit cri de surprise, dépourvu de toute masculinité, avant de porter la main à mes lèvres. Je n'ai aucunement besoin de me voir dans un miroir, pour savoir que je suis devenu aussi rouge qu'une tomate, lorsque tous les regards se sont braqués en ma direction, se demandant bien ce qui a pu bien se passer.
Gabriel, lui, est plié de rire.
— Je te déteste ! marmonné-je contre la paume de ma main. J'ai failli faire une crise cardiaque !
— Seulement failli, glousse-t-il en glissant son bras autour de mes épaules. Maintenant, réponds à ma question. Tu n'aurais pas un petit faible pour Jaekyung ? Tu as l'air tout joyeux à l'idée de le rejoindre dans quelques minutes.
— Qui ça ? Moi ? pouffé-je en roulant des yeux. Pas le moins du monde. Je suis juste content de me rendre à ma séance de boxe ! C'est très libérateur. Tu devrais t'y mettre toi aussi.
— Juste content, répète-t-il en haussant les sourcils, l'air taquin.
Toutefois, il ne rajoute rien, me raccompagnant jusqu'à la sortie du campus universitaire. Gabriel m'enlace dans une douce étreinte, avant de rejoindre Connor qui l'attend à côté de sa voiture.
Jaekyung est là, lui aussi. Il me regarde, les bras croisés contre sa poitrine, adossé contre la carrosserie de sa Range Rover noir. Un sourire s'étend sur ses lèvres, et sans que je ne puisse le contrôler, mon corps avance de lui-même vers lui.
Comme happé par une force invisible.
— J'espère que tu es prêt pour ton nouvel entraînement, dit-il lorsque j'arrive à sa hauteur. Parce que ce soir, tu vas sérieusement me maudire.
❃ ❃ ❃ ❃
— C'est bien, Joshua ! Continue comme ça, m'encourage-t-il, tandis que je frappe à plusieurs reprises contre le sac de sable. Tu as vite compris les bases, on va bientôt pouvoir passer au niveau supérieur.
Je porte un dernier coup contre le sac, avant de me stopper pour reprendre bruyamment ma respiration, tournant le visage de trois-quart, pour le regarder avec confusion.
— C'est-à-dire ? Qu'est-ce qu'on va faire ?
Jaekyung sourit, en allant chercher une nouvelle paire de gants, de forme ronde, plate et de couleur noire.
— On va travailler ta vitesse, mais aussi t'apprendre à esquiver les coups de ton adversaire, rétorque-t-il en enfilant ses gants. Il y a aussi ton équilibre qui sera perfectionné, ainsi que la puissance que tu vas amener pour accompagner tes coups. Mais avant d'en arriver jusque-là, on va faire les choses progressivement.
— Je vais devoir frapper dans les gants que tu vas porter ? demandé-je, en n'étant pas vraiment certain d'avoir compris ce qu'il attend de moi.
— Tout à fait, affirme-t-il. On appelle ce type de gants, des pattes d'entraîneur. Je vais pouvoir faire des gestes que tu devras esquiver, et c'est ce qui va nettement améliorer la perception de ton environnement, ton endurance et ta rapidité. Néanmoins, tu apprends si vite, que ça ne m'étonnerait pas que l'on puisse se faire prochainement un combat, toi et moi.
— C'est vrai ? Tu trouves que j'apprends vite ? dis-je, en sentant de la fierté se répandre dans ma poitrine.
— Oui, vraiment. Et je ne dis pas ça sans le penser réellement, Joshua, souligne-t-il, tout en s'approchant de moi. Tu as énormément de potentiel et je suis certain que tu es capable d'exceller dans tout ce que tu entreprends. Il suffit juste de croire en toi, et de persévérer.
— Je ne sais pas quoi dire, réponds-je, assimilant difficilement cette nouvelle émotion. Merci beaucoup. Tout ça, c'est grâce à toi.
Grâce à Gabriel aussi. A travers leurs mots, je parviens tout doucement à me convaincre que je ne suis pas un bon à rien, contrairement à ce que me répète mon paternel, à chaque fois que j'entreprends de faire quelque chose. Et je peux vous garantir qu'il suffit d'un rien pour apporter de la joie dans votre vie, pour apporter de la couleur, dans votre monde dénué de sens. Il suffit de quelques mots, de quelques attentions de la part d'une personne, pour vous sentir aimé, pour vous faire comprendre que vous existez, et que votre vie à un bien un sens.
Aujourd'hui, c'est ma cinquième séance de boxe. On se retrouve régulièrement tous les jours, après les cours, à tel point que ce sport est devenu comme une drogue pour moi. Dans le sens où cela me fait un bien fou de me dépenser pendant plus d'une heure, à frapper contre un sac qui en a vu passer des coups, me permettant de m'évader, de vider mon esprit, mais surtout, d'exprimer les émotions que je suis incapable d'émettre à l'oral.
Depuis que j'ai commencé ce sport, mon sommeil n'avait jamais été aussi réparateur et bienfaisant.
Mais il n'y a pas que ça, les messages de Jaekyung sont également la cause de mon sourire. A chacun de mes réveils, je constate qu'il m'a envoyé un message, me demandant si j'ai bien dormi, ou me souhaitant de passer une bonne journée, lorsqu'il est absent à l'université le jour-même, car nous avions des emplois du temps différents. Sans oublier les messages du soir, avant d'aller me coucher, où il n'oublie pas de me souhaiter une bonne nuit, en me complimentant sur le fait que j'étais beau aujourd'hui, et à quel point il aimait me voir sourire.
Depuis ce fameux jour, où il m'a avoué que je lui plaisais, il ne s'est jamais montré insistant envers moi, ni pénétré dans mon périmètre de sécurité que je me suis créé pour me protéger de tout danger. En d'autres termes, il ne m'a plus touché par mégarde depuis ma dernière crise d'angoisse, me demandant systématiquement mon consentement avant toute action qui pourrait me déstabiliser, chamboulant mes émotions.
Car, sans vous mentir... Je crois qu'il me plait beaucoup plus que je ne veux l'admettre.
— Joshua, tu viens, on va se prendre une petite pause avant de poursuivre l'entraînement, m'interpelle-t-il, en se dirigeant vers le fond de la salle, où sont disposées quelques chaises pour le repos. Tu t'es pris à boire ? A manger ?
— Non, désolé... réponds-je, en me raclant la gorge.
— Ce n'est pas grave, ne t'inquiètes pas, rétorque-t-il, en attrapant son sac de sport, duquel il sort deux bouteilles d'eau et quelques barres protéinées. J'ai pris ça en double ce matin, au cas où tu aurais soif et faim. N'hésite pas à te servir, je ne veux pas que tu tombes dans les pommes.
— Tu as vraiment pensé à tout, commenté-je, en prenant la bouteille d'eau, que j'ouvre avant de m'abreuver de ce fabuleux liquide translucide. Merci infiniment !
— Joshua, je peux te demander quelque chose ?
En arrêtant de boire le contenant de ma bouteille, je m'aperçois que ses traits semblent hésitants. Et en l'observant plus attentivement, je remarque que la couleur de ses joues se sont teintées d'une faible nuance de rose. C'est la deuxième fois qu'il m'est autorisé de le rougir, un privilège que j'espère garder pour moi, aussi longtemps que possible.
— Oui, bien sûr, qu'est-ce que c'est ?
Il se racle la gorge en fuyant mon regard.
— Je voulais savoir si... tu aimerais...
Un bruit assourdissant le coupe dans son élan, me faisant réprimander un hoquet de surprise, avant que nous tournions tous deux la tête vers la porte, ouverte brutalement, suivie d'une petite tête blonde avançant dans notre direction.
— Joshua, ma vie ! s'écrie Gabriel, en se jetant sur moi avec euphorie. Alors, cette séance de boxe, c'était comment ? Montre-moi comment tu es trop sexy quand tu frappes ! Allez, s'il te plaît, s'il te plaît !
Comme à son habitude, Gabriel n'est jamais seul. Car quelques secondes plus tard, Connor nous rejoint, les mains dans les poches, le regard désespéré.
— Désolé les gars, on était sur le chemin pour aller manger au resto, mais en passant devant la salle, il a insisté pour vous voir, enfin, surtout voir « l'amour de sa vie », souligne-t-il en faisant des guillemets avec ses doigts.
— Il n'y a pas de problème, glousse Jaekyung, en guise de réponse. On était en train de faire une petite pause, avant de reprendre l'entraînement.
— On peut rester un peu ? Je veux voir Joshua s'entraîner ! demande Gabriel, en tournant la tête vers son amant.
— Bébé, on a réservé une table au resto, tu n'arrêtes pas de me dire depuis tout à l'heure que tu crèves la dalle.
— Oui, mais ça, c'était avant qu'on passe devant la salle de boxe, boude-t-il, en s'accrochant à moi tel un koala, sous le regard condamné de son petit-ami.
— Gabriel.
— Johnson.
— Hartmann, réitère-t-il avec un peu plus d'insistance.
Gabriel lève les yeux au ciel.
— C'est bon, ça va, je sais comment je m'appelle, merci, roupeste-t-il, en se détachant de moi.
Tandis que Jaekyung lance un regard de compassion à son meilleur ami, ce dernier passant sa main sur son visage pour tenter de camoufler son sourire amusé.
— Très bien, tu peux rester ici si tu veux, finit-il par abdiquer, en sortant son téléphone de la poche de son blouson. Je vais envoyer un message à ce beau garçon que j'ai croisé la semaine dernière, tu penses qu'il voudra bien prendre ta place ?
— Tu peux toujours le faire, mais sache que je sais très bien comment faire disparaître un corps, rétorque Gabriel, en haussant les sourcils. Alors ? Tu veux toujours l'inviter ?
— Tu es vraiment flippant, commente Connor, en ne pouvant s'empêcher de rire d'amusement. Regarde tes messages, au lieu de débiter des conneries.
Etant donné qu'il est assis confortablement sur mes jambes, je peux voir, sans aucun problème, le fameux SMS, et comment vous dire que j'aurais préféré ne jamais savoir qu'il compte lui bouffer le cul toute la soirée après le restaurant, en guise de dessert.
— On va vous laisser, déclare sans étonnement mon meilleur ami, libérant mes jambes pour se mettre aux côtés de son petit-ami. Mais la prochaine fois, on viendra vraiment te voir t'entraîner, Josh, c'est promis !
— Ce sera avec plaisir ! dis-je, en esquissant un doux sourire.
— Profitez bien de votre soirée et soyez sages pour une fois, taquine Jaekyung avec un faible sous-entendu, qu'il accompagne d'un petit clin d'œil.
— Ouais, ouais, ne vous en faites pas pour ça ! On se voit demain en cours ! Salut les gars, conclut Connor dans un gloussement, en glissant son bras autour de la taille de Jimin pour se diriger vers la sortie.
Une fois partis, nous avions repris sans plus attendre le rythme de l'entraînement, avant qu'il ne commence à se faire tard, ne sachant toujours pas, au final, ce qu'il voulait me demander un peu plus tôt, comme s'il avait oublié ce qu'il souhaitait me poser comme question, n'osant pas le lui demander en retour.
Ce n'était peut-être pas quelque chose d'important.
Malgré tout, ce questionnement cause un sacré remue-ménage dans ma tête, m'imaginant des scénarios improbables, au point de louper mes deux dernières séries de frappes, faisant intervenir Jaekyung pour un temps de pause.
— Quelque chose ne va pas, Joshua ? dit-il, inquiet. Tu ne te sens pas bien ? Tu veux arrêter là ?
— Non, tout va bien, murmuré-je, en me sentant quelque peu honteux de m'être laissé submerger aussi bêtement par mes émotions.
— Joshua, il y a bien quelque chose qui te tracasse, non ? revendique-t-il, en plissant ses sourcils d'un air troublé.
Je laisse échapper un léger soupir, secouant la tête, me trouvant terriblement ridicule d'agir ainsi, d'être autant perturbé pour un détail aussi futile.
— Rien, ne t'inquiète pas, c'est moi qui fais n'importe quoi, j'ai l'esprit ailleurs, désolé, réponds-je, en détournant le regard, avant que je ne sente deux mains se poser délicatement sur mes joues, m'obligeant à détourner le visage vers le sien.
— S'il te plaît, dis-moi ce qui ne va pas, insiste Jaekyung pour la première fois, en se montrant de plus en plus inquiet à mon égard.
Le temps de quelques secondes, je ferme les yeux, appréciant le doux toucher de ses mains sur ma peau. Ce simple contact, diffuse en moi une chaleur réconfortante. Un détail qui ne lui échappe pas, car il se met à caresser lentement mes joues à l'aide de la pulpe de ses pouces.
— Tu vas trouver ça ridicule... chuchoté-je.
— Rien n'est ridicule venant de toi, contredit-il, d'une voix aussi basse qu'un murmure.
Son visage est si proche du mien, que je sens son souffle chatouiller mon épiderme dans une tendre caresse. J'humidifie le bout de mes lèvres d'une action nerveuse, avant d'ouvrir mes paupières et de rencontrer son regard ténébreux.
— Tu avais quelque chose à me demander, avant que Connor et Gabriel ne te coupent dans ta lancée, commenté-je en tentant de faire abstraction de ce sentiment de honte. Et, tu n'es pas revenu dessus une fois qu'ils sont partis. Je n'ai pas arrêté de me demander de quoi il s'agissait, ça m'a travaillé l'esprit et... Merde quoi ! C'est tellement ridicule. Laisse tomber.
Ses yeux s'écarquillent. Il semble étonné, déconcerté, puis, un sourire enchanteur vient orner le coin de ses douces lèvres.
— Déjà, pour commencer, tu n'es pas ridicule et je t'interdis de le penser, déclare-t-il, en poursuivant les caresses sur mes joues. Ensuite, je m'excuse, car je ne pensais pas que ça allait autant te perturber, sachant que je comptais te poser cette question une fois l'entraînement terminé. Je préférais attendre d'avoir terminé, pour justement éviter que tu aies l'esprit ailleurs avec ça.
— On peut dire que c'est complètement raté... épilogué-je sur une intonation ironique. Du coup, tu veux bien me dire c'était quoi ta question ?
Ses mains quittent lentement mes joues, dont la chaleur de son corps est rapidement remplacée par le piquant du froid et glacial du vide, donnant naissance à cette désagréable sensation le long de mon échine.
— Je voulais savoir si tu aimerais venir au cinéma avec moi, demain soir ? Et après, je t'aurais invité à manger quelque part, avant de te ramener chez toi. Si ça t'intéresse, évidemment, demande-t-il avec un brin d'hésitation dans le fond de sa voix.
— Au cinéma ? Avec toi ?
— C'est bien ce que j'ai dit, oui, dit-il, en m'adressant un sourire quelque peu nerveux.
Est-ce que c'est un rencard ? Est-ce qu'il vient de m'inviter à un rencard ? Qu'est-ce que j'en sais bon sang, j'en ai jamais eu de toute ma vie ! Jamais, pas même une seule fois Ha-joon. Du moins, durant le premier mois de notre couple, nous sortions assez souvent, mais uniquement pour aller dans les endroits qu'il aimait, lui, sans me demander si ça m'intéresserait, ou me plairait.
C'était bien la première fois qu'un homme à qui je plaisais me demandait mon avis.
Vous vous dîtes sûrement que j'en fais peut-être toute une montagne pour rien, j'imagine peut-être quelque chose qui n'en est pas une, mais pour moi, c'est tellement significatif à mes yeux, que je ne peux m'empêcher d'y penser.
— Joshua, tu sais, je t'ai déjà dit que tu...
— OK, le coupé-je dans sa lancée, en prenant mon courage à deux mains. Ouais, je veux bien sortir avec toi.
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