Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝟎𝟒. 𝐂𝐚𝐮𝐜𝐡𝐞𝐦𝐚𝐫 𝐞𝐯𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞


Mardi 04 juin, Séoul, Corée du Sud,

Le lendemain matin, je me réveille encore plus épuisé que je ne l'étais la veille. La nuit a été longue. Très longue. Je n'ai pas réussi à retrouver le sommeil, après avoir entendu un timbre de voix qui ressemblait à s'y méprendre à celui de mon ex petit-ami, que j'ai pourtant tenté d'oublier après tout ce temps. Ce n'était sans doute qu'un simple cauchemar insignifiant, inventé de toute pièce par mon subconscient à cause du stress quotidien que je subis avec les études et la pression psychologique qu'exerce mes parents sur ma conscience.

Assis sur le rebord de mon lit, je me frotte légèrement les yeux en apercevant les rayons du soleil se frayer un chemin à travers les rideaux. Encore une journée ensoleillée, annonçant prochainement le début de l'été. Je n'ai rien de particulier contre cette saison estivale. J'aime sentir la chaleur du soleil caresser ma peau, malgré le fait que je tente de la dissimuler sous des vêtements parfois beaucoup trop larges pour moi. Mais je déteste aussi à la fois cette saison et ces chaleurs exorbitantes, qui vous obligent à porter des vêtements plus légers pour ne pas suffoquer.

Je déteste mon corps. Je déteste le reflet que je croise quand j'ai le malheur de me regarder dans le miroir. Depuis quand je me hais à ce point ? Je ne m'en souviens plus exactement. Je sais seulement qu'il y a quelque chose que je ne veux pas voir, que je veux à tout prix cacher de moi-même. Jusqu'à avoir pris l'habitude de me laver et de me doucher dans le noir, ainsi que de m'habiller dans l'obscurité également pour ne pas poser un regard sur mon enveloppe corporelle. Cela fait donc un bon bout de temps que je ne sais plus à quoi je ressemble réellement.

— Joshua ! Tu es réveillé ?

La voix de ma mère me sort de mes songes. J'expire un léger soupir en relevant la tête pour attraper mon téléphone, posé sur la table de nuit, et jette un œil à l'heure affichée.

Huit heures et demie. Mon premier cours commence à onze heures, mais avant ça, mes parents me font toujours suivre un cours particulier avec un professeur à domicile pour réviser mes lacunes de la veille. Pas le droit à l'erreur. Il n'y a que la perfection qui compte dans cette famille. Un cauchemar éveillé.

— Oui, mère ! J'arrive !


❃ ❃ ❃ ❃


— Tu es sûr que tout va bien ? questionne Gabriel, avec un brin d'inquiétude dans le fond de sa voix. Tu as passé une mauvaise nuit ?

— On peut dire ça, oui... réponds-je en haussant les épaules.

Je réajuste mon masque contre la pollution, et ébouriffés quelques mèches de cheveux sur mes yeux, pour tenter de camoufler mon visage irrité par les larmes.

— J'ai fait un mauvais rêve, mais je pense que c'est à cause du stress des examens. Ça ira mieux quand tout sera terminé, ne t'inquiète pas pour moi...

Je ne peux pas lui dire la vérité.

Et quelle vérité même ?

Je suis moi-même encore perdu dans mes propres questionnements.

Gabriel ne sait rien de tout ce que j'ai pu vivre avec mon ancien partenaire. Tout était beau à l'extérieur mais ce n'était rien qu'un tissu de mensonges pour camoufler la réalité. Tout était parfait aux yeux des autres, comme dans les films américains, où les couples débordent d'amour et d'eau fraîche. Tandis qu'une fois que la porte était fermée à clés, et qu'on se retrouvait seul à seul, il faisait tomber ce fameux masque, dévoilant sa véritable identité, dominé par la perversité et le pouvoir.

Le pouvoir de contrôler et de manipuler ses proies à sa guise. Il y a un mot pour définir ce dont j'ai été victime. Mais à ce moment-là, il m'était encore impossible de le prononcer à voix haute, ou même de l'admettre dans mes pensées. Car pour moi, j'étais le seul fautif de ce qui m'était arrivé. Je n'ai pas été assez bien pour lui, je n'ai pas été assez fort pour être à la hauteur de ses attentes... Je n'ai été à ses yeux qu'un bon à rien. Un stupide fardeau.

— Joshua... ça me fait vraiment peur toute cette pression que tu te mets sur le dos pour tes études... m'avoue-t-il, d'un air penaud. Je sais que c'est en travaillant dur qu'on réussit ce que l'on entreprend de faire, je ne dis pas le contraire. Mais parfois, faire une petite pause, souffler un coup en s'octroyant un petit week-end pour se changer les idées, c'est vraiment important pour notre santé mentale.

Il a parfaitement raison sur toute la ligne.

Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas accordé un peu de temps pour moi, histoire de m'évader loin, très loin, de toute cette pression sociale, et de laisser à mon corps ce répit tant mérité.

— J'aimerai, tu sais, rétorqué-je en baissant les épaules. Mais comme je travaille aussi les week-ends, je ne peux pas me permettre de partir quelques jours...

— Ce ne sont que des excuses que j'entends là, mon cher Jojo, me reprend-il gentiment.

Je vois la silhouette Gabriel se positionner devant moi pour stopper notre marche.

— Et vu que tu ne feras jamais rien sans un bon coup de pied au cul, tu vas venir avec moi à l'Everland Park, ce dimanche.

— Mais, Gabi...

— Pas de mais ! me coupe-t-il fermement. Tu ne travailles pas ce dimanche, n'est-ce pas ?

Je secoue faiblement la tête, en guise de réponse.

— Parfait ! se réjouit-il. Alors, tu vas me fermer ces ignobles bouquins, et tu vas m'accompagner au parc d'attractions avec Connor. Et je peux parier tout ce que tu veux, que l'on va bien s'amuser !

Comment pouvais-je refuser ça ? Il suffit de voir à quel point ses yeux pétillent de milles étoiles, à l'idée de s'amuser avec moi et son petit-ami, pour me faire changer d'avis. Et puis, de toute évidence, ça ne peut pas me faire de mal.

Bien au contraire.

— Ne serait-ce pas là, l'amour de ma vie ?

À l'intonation de ce timbre de voix qui m'est parfaitement inconnu, provenant de derrière moi, je me retourne brusquement pour apercevoir un jeune homme, légèrement plus grand que moi, à l'allure d'un Biker, ou c'est tout simplement sa veste en cuir qui m'en donne l'impression.

Il ne me regarde pas. Ses yeux sont figés avec passion sur Gabriel, qui s'est rué la seconde suivante dans ses bras.

Il s'agit donc de ce fameux Connor.

Sous mes yeux, ils s'échangent un baiser qui me paraît si doux, si tendre et si pur à la fois, que j'ai du mal à croire que ce genre d'amour puisse exister réellement dans notre monde. Mais en voyant les feux d'artifices exploser dans leurs yeux, s'enlaçant avec adoration, je finis par me convaincre que peut-être, un jour, moi aussi, je connaîtrais un amour aussi beau et sincère que le leur.

Personne ne voudra de toi !

Oui, c'est vrai.

Personne ne s'intéressera à moi au-delà de la simple amitié. Et même en tant qu'ami, personne n'est capable de l'être réellement, mis-à-part Gabriel.

— Au fait, mon cœur, j'ai proposé à Joshua de nous accompagner dimanche au parc, annonçe-t-il, en prenant le visage de son compagnon entre ses mains, pour lui voler un nouveau baiser. On pourrait aller au cinéma après ? Qu'est-ce que tu en penses ?

Soudain, sans en connaître la raison, je commence à me sentir mal à l'aise, ayant comme la sensation de m'immiscer un peu trop dans leur intimité. Peut-être que Connor lui, souhaitait être seul avec son petit ami, et qu'il désirait pouvoir profiter de lui, sans que quelqu'un ne vienne interférer entre leurs moments de tranquillité.

Chose que je peux comprendre parfaitement, s'il vient à répondre négativement à cette proposition. Peut-être même qu'intérieurement, j'attends aussi une négation de sa part.

Sans que j'ai besoin de le voir, je sens le regard de Connor se poser enfin sur ma personne, m'accordant un certain intérêt en me détaillant de bas en haut, puis de haut en bas, comme s'il cherchait à me mettre à nu au plus profond de mes entrailles.

Il est intimidant, presque déstabilisant. A tel point que je n'arrive pas à déchiffrer ce qu'il pense de moi à travers son regard aux prunelles crépusculaires.

Aussi troublantes que les profondeurs des ténèbres.

— Pas de problème, finit-il par dire, en lui répondant avec un sourire charmeur. Je n'ai pas de soucis à me faire, le concernant.

Suite à cette remarque totalement gratuite et déconcertante de sa part, je sens mon visage s'empourprer en un puissant brasier.

Je ne suis pas intimidé, non.

Je suis plutôt vexé que l'on me juge en me percevant comme un moins que rien.

Tu ne sers à rien.

— Tu es foutrement ridicule ! rouspète Gabriel, en frappant par la même occasion le torse de Connor. C'est mon meilleur ami pour ta gouverne, je t'en avais déjà parlé ! Alors, respecte-le, si tu ne veux pas que je m'énerve !

— Oh ! C'est vrai ! souffle-t-il.

Son regard se détourne une nouvelle fois sur ma personne.

— C'est donc lui, l'intello ?

— Connor ! s'emporte Gabriel, sur un ton un peu plus ferme. Arrête ça tout de suite !

En guise de défense, il positionne ses mains devant lui.

— Ça va, ça va, je ne fais que le taquiner un peu. Ça ne va pas le tuer non plus.

Mais Gabriel n'est pas de cet avis.

— Non, il n'y a pas de ça va, avec moi ! C'est un manque de...

— Non, s'il vous plaît, ne vous disputez pas à cause de moi, j'interviens d'une voix hésitante. C'était juste de l'humour Gabi, ne t'inquiète pas, je ne l'ai pas mal pris...

Connor laisse échapper un léger soupir, ses lèvres s'étirant en un sourire satisfait.

— Tu vois bébé, tu t'énerves vraiment pour rien, parfois.

Frustré, Gabriel fronce sévèrement des sourcils.

— Déjà, je ne m'énerve pas pour rien, rectifie-t-il, en levant son index en l'air sous les yeux de Connor.

Puis, son attention change de direction pour s'arrêter sur moi.

— Ensuite, non, ce n'est pas juste de l'humour, Joshua. J'en ai marre que les gens te réduisent au petit intello insignifiant de la classe. Ce n'est peut-être qu'une vaste plaisanterie pour certains, mais pas pour moi. Si tu commences à laisser les gens faire ce qu'ils veulent de toi, tu vas te faire marcher dessus...

Voyez-vous, Gabriel a ce don de toujours utiliser les bons mots pour vous réconforter, pour vous défendre et vous apaiser. Mais, il a aussi cette facilité déconcertante de vous claquer des mots en pleine figure, pour vous faire prendre conscience que vous êtes réellement quelqu'un dans ce monde, et que vous méritez le respect des autres.

Même si cela ne dure que quelques secondes, c'est largement suffisant pour me faire du bien intérieurement.

Cependant, une part de moi est tout de même effrayée à l'idée que ça retombe un jour sur lui, pour m'avoir trop défendu face aux insultes et aux remarques déplacées des autres à mon égard, car je n'ai jamais su trouver le courage de me battre par mes propres moyens.

À me défendre comme un véritable homme, comme dirait la société.

Sans lui, je ne sais pas si j'aurai été capable de me relever à chaque difficulté.

Sans lui, je ne serai peut-être plus de ce monde à l'heure qu'il est.

— Ok bébé, je suis désolé, excuse-moi, dit Connor, sur une intonation beaucoup plus douce et sincère.

— Ce n'est pas envers moi qu'il faut t'excuser, contredit Gabriel, en faisant un mouvement de tête vers moi. C'est à Joshua que tu dois présenter des excuses.

Comment vous expliquer que je me sens de plus en plus mal à l'aise dans cette situation. Le sentiment que c'est de ma faute si un tel froid s'est installé entre eux. Alors, quand Connor me jette une œillade furtif, mon corps se raidit sur place, se transformant en une statue de pierre.

— Navré de t'avoir offensé, Josh, fit-il brièvement, avant de glisser un bras autour des épaules de Gabriel. Bon, on y va, ou on va être en retard en cours.

Il ne lui laisse pas le temps de répondre quoique ce soit, qu'il l'a déjà embarqué avec lui dans une puissante étreinte.

Gabriel me lance un regard par-dessus son épaule. Il s'apprête à me dire quelque chose, mais je prends les devants, en disant :

— Allez-y, je vous rejoins plus tard, je dois aller chercher un document au secrétariat...

Ce qui est évidemment un mensonge.

La journée vient à peine de commencer, que je ne souhaite déjà qu'une seule chose :

Que le sol s'ouvre sous mes pieds et m'engloutit avec lui, dans le néant.

Je suis peut-être à vos yeux du genre à dramatiser pour tout et n'importe quoi, à prendre peut-être les choses un peu trop à cœur et à voir le mal partout, même là où il n'y en a pas. Mais c'est inévitable pour mes sentiments. Le moindre mot de travers, la moindre réflexion ambigu, agit comme une bombe à retardement dans mon corps, pouvant l'exploser en miettes à tout moment.

Je perçois à nouveau ce vide à l'intérieur de moi, en ayant la sensation de me faire enlever la seule chose qui me permet de tenir le coup et de venir en cours tous les jours.

Cependant, je ne peux pas lui demander la Lune. Je ne peux pas lui demander d'être toujours présent pour moi à chaque seconde de ma vie où j'ai le sentiment de m'effondrer, tel un château de cartes. Car il n'y a pas un seul jour, où je ne vais pas bien. Chaque matin, je ressens l'envie de pleurer. Chaque matin, et chaque soir j'ai envie de mourir. J'en viens même à prier pour que mon fichu cœur s'arrête de battre dans la nuit.

Parce que j'ai tellement peur de la mort, que je suis incapable de me foutre en l'air par mes propres moyens.

Même pour ça, je suis incroyablement pathétique.

D'autant plus que Gabriel ne doit pas être utilisé comme un pansement, non. Gabriel ne doit en aucun cas être celui qui soigne les plaies, à chaque fois que l'une d'entre elles ne s'ouvre.

Je suis le seul à pouvoir faire cette prouesse. Le seul à faire de ces plaies ouvertes, des cicatrices et pouvoir avancer sans me retourner.

Pour pouvoir enfin retirer ce masque invisible que je porte au quotidien.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro