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𝟎𝟐. 𝐋'𝐞𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐜𝐥𝐞𝐧𝐜𝐡𝐞𝐮𝐫 (𝟏)


— Comment s'est déroulée ta journée, mon fils ? questionne mon père, tout en prenant une bouchée du kimchi préparé au préalable par ma mère.

— Plutôt bien dans l'ensemble, réponds-je d'un air insignifiant.

Je fixe mon assiette depuis le début du repas, n'ayant touché à aucuns aliments, ce qui interpelle l'inquiétude de ma mère.

— Quelque chose ne va pas, Joshua ?

Le cliquetis du mécanisme de l'horloge murale résonne fortement dans la salle de séjour, dépourvu de tout autre son. Cette aiguille tournant sur elle-même, ressemble étrangement à l'atmosphère qui règne dans mon âme.

Vide de sens.

Toutefois, mon mutisme ne plaît guère à mon paternel, dont je sens son regard glacial me transpercer de par en par.

J'ai l'impression d'être mis à nu sous son air méprisant.

— Eh bien, dis-nous ce qui ne va pas, fils ? As-tu eu une mauvaise nouvelle aujourd'hui ? Un échec à l'un de tes examens ?

Je souffle en souriant ironiquement dans ma barbe inexistante. C'est donc la seule chose qui le préoccupe le plus ? Mes notes et ma réussite, sans se soucier une seule seconde de mon état psychologique.

Au final, dans toute cette histoire, je n'ai pas eu d'autres choix que de suivre la voie imposée par mes géniteurs. Je n'avais pas mon mot à dire sur le choix de filière qu'ils ont choisi délibérément contre mon gré. Pour je cite, suivre les pas de mon géniteur et reprendre le flambeau familial.

Ravalant le peu de fierté que je possède, je secoue la tête en affrontant le regard méprisant de mon père.

— Non, tout va bien de ce côté-là, rétorqué-je simplement. Je...

Serais-je enfin capable de leur dire la vérité ?

Après tout, ma santé mentale en dépend...

— Je suis juste un peu fatigué. J'ai beaucoup étudié ces derniers temps pour être sûr de réussir mes examens. Ce qui explique le fait que je n'ai pas très faim... Veuillez m'excuser...

Tu es pathétique.

La peur s'est accaparée de mon esprit. Imaginer la déception et la colère dans le regard de mes parents est quelque chose qui me paraît totalement insurmontable à l'heure actuelle.

Et est-ce que j'y arriverai un jour ?

Telle est la question...

— Ce qui est une bonne nouvelle, commente mon père.

Il esquisse un sourire, dont je suis incapable de vous décrire, tant il me rend mal à l'aise au point de sentir mes entrailles se tordre d'angoisse.

— Plus on travaille, plus on se dépasse, moins on pense à se nourrir. Il n'y a que de cette façon qu'on obtient la clé de la réussite, mon fils. Et je suis certain que l'avenir de notre famille sera entre de bonnes mains.

Un fardeau, devriez-vous dire, pensé-je en posant les baguettes à côté de mon assiette.

Même au sein de ma propre famille, j'avais comme le sentiment de ne pas exister pour la personne que je suis réellement. S'en est même douloureux de me dire, que je suis vu comme un simple objet qu'on vient brandir tel un trophée lors d'une victoire, et qu'on laisse prendre la poussière dans l'oubli, sur le rebord d'une étagère.

Je ne sais quoi répondre à ses mots, me contentant de me lever de ma chaise.

— Père, mère, je vous prie de m'excuser, mais je viens de penser que je dois réviser pour un prochain examen.

Ce n'est qu'un mensonge parmi tant d'autres. Et pour accompagner cette fausse excuse, je m'incline devant eux en guise de respect.

— Je vais rejoindre ma chambre. Je mangerai plus tard, quand j'aurai faim. Bonne soirée...

— Travaille bien mon fils, nous sommes fiers de toi.

Cette phrase eut l'effet d'un coup de poignard dans mon palpitant, mais je ne montre aucun signe d'affliction, me dirigeant silencieusement vers ma chambre, dans laquelle je m'enferme à double tour, pour être sûr et certain d'avoir mon intimité.

Dans un soupir d'épuisement, je me laisse tomber sur les draps doux et mœlleux de mon lit, savourant quelques instants le plaisir de me retrouver seul, dans ma bulle. C'est un peu contradictoire avec ce que j'ai relevé précédemment, car en toute simplicité, ce n'est pas la même solitude que j'exalte.

À cet instant, c'est moi qui ai pris mes jambes à mon cou, fuyant mes parents, ne me sentant pas encore assez prêt pour supporter une fois de plus leurs faux-semblants, leur faux intérêt envers moi, qui suis leur propre fils.

Je me sens impuissant face à mes tourments. Pourtant, je n'attends rien de particulier de cette vie. J'aspire seulement à être aimé de mes parents, et j'ai encore un infime espoir qu'ils finissent par s'intéresser à moi.

J'aime la musique, mais j'aime surtout l'écriture et la poésie.

Si on m'avait donné, ne serait-ce que la possibilité de choisir mon avenir, je me serais tourné sans hésiter vers la littérature. Là où seuls les livres me parlent plus que les êtres humains. Là où je me reconnaissais dans certaines lignes, me donnant cette satisfaction d'exister à travers de simples bouts de papier.

Là où je n'ai pas besoin de porter un masque pour dissimuler mes malheurs, mes sentiments incompris.

Là où je peux être qui je suis, sans retenue.

Mais au détriment de toute attente, je me retrouve dans une filière géo-politique qui ne me plaît guère, à côtoyer un monde où la minorité est piétinée avec mépris, où les gens se sentent supérieurs aux autres. Et je sais pertinemment que Gabriel a choisi cette voie juste pour être auprès de moi, comme on se l'est toujours promis, à travers ces bracelets que l'on s'est mutuellement offerts le soir de Noël, sur lesquels on s'est fait graver :

« Josh et Gabi pour la vie »

Cependant, quelque part au fond de moi, je sais que ce n'est plus qu'une question de temps, avant que mon meilleur ami ne choisisse une nouvelle voie pour son avenir. Chose à laquelle je ne lui tiendrais pas rigueur de cette décision, car encore une fois, contrairement à moi, il avait les couilles de le faire.

En laissant échapper un nouveau soupir d'asthénie, je ferme les yeux pour me concentrer sur ma respiration, et ainsi permettre à mes muscles endoloris de se détendre suite à cette accumulation de stress. Je vide entièrement mon esprit, une méthode de méditation que j'avais regardée sur YouTube, ne laissant place qu'au néant qui loge en moi depuis tant d'années.

Mais à travers cette obscurité qui règne en maître dans mon cœur, je ne souhaite qu'une seule chose :

M'endormir pour ne plus jamais me réveiller.

Malencontreusement, mon cerveau n'est pas du même avis que mon cœur, et j'en viens à percevoir, à travers cette noirceur oppressante, le pseudonyme de ce mystérieux camboy, brillant de cette couleur dorée, en référence à son nom.

Ma curiosité à présent à son paroxysme, m'empêchant de trouver la douceur des bras de Morphée, me fait me pencher sur le rebord de mon lit pour attraper mon ordinateur portable. Une fois allumé, j'essaye de me convaincre que je ne dois pas me laisser tenter par ce genre de chose, préférant lancer l'application Netflix pour continuer ma série Squid Game, tout en lisant par moment sur mon téléphone les derniers scans de Jagaaan qui viennent de sortir.

Mais à chaque fois que je pense être assez distrait par ces deux occupations, la petite voix dans ma tête se réveille et me murmure de céder à ma curiosité.

Comment s'appelait le site déjà ? me dis-je dans les pensées en tapotant de mes doigts sur le clavier de mon pc portable. Ah oui, c'était Camtv, je crois !

J'entre avec hésitation le nom du site dans la barre de recherche, mon palpitant s'étant mis à battre comme si je venais de courir un marathon ou de braquer une banque.

J'ai comme la sensation de commettre quelque chose d'illégal, et qu'on est en train d'épier le moindre de mes faits et gestes. Mais... N'était-ce pas réellement illégal ? De regarder des gens se dénuder, se toucher, voire plus encore devant des milliers d'inconnus, contre de l'argent ?

Une nouvelle fois, le doute subsiste dans tout mon être. Et durant plusieurs minutes, je survole le bouton « créer un compte », faisant tourner la flèche tout autour, avant de me décider à cliquer dessus, causant l'arrêt total de mon cœur, qui repart de plus belle lorsque la page des données personnelles s'affiche sous mes yeux.

J'y inscris mes informations personnelles, ainsi que mes coordonnées bancaires qui sont obligatoires en cas de potentiels achats.

Que je ne ferai jamais !

Je choisis par ailleurs un surnom, comme il est stipulé de faire, et la première chose qui me vient à l'esprit n'est autre que :

Jo☆Jo

Suite à la création de mon compte, je n'ai pas eu le besoin de chercher le nom du camboy dans la barre d'info, puisqu'il est déjà présenté en tête d'affiche, comptabilisant à lui seul plus d'un million d'abonnés à son actif.

— Un million ? m'exclamé-je, d'une voix assez forte, sous le choc de cette annonce.

Ne connaissant rien de ce monde virtuel, je ne réalise pas encore qu'il est possible statistiquement parlant d'avoir autant de visibilité dans ce domaine qui m'était encore inconnu il y a quelques heures de ça. Et pour pousser encore plus loin ma curiosité, je viens m'abonner inconsciemment à son compte, recevant dès l'instant de mon premier abonnement, une notification m'annonçant le commencement du live de BJ Golden.

Je déglutis difficilement ma salive, craignant que si j'appuie sur ce bouton, les flics vont débarquer chez moi d'une minute à l'autre, car je suis ce type de personne du genre sceptique, et convaincu qu'on nous espionne dans nos moindre faits et gestes sur les réseaux sociaux.

Cette action était digne d'un des plus grands scénarios de Mission Impossible, et Tom Cruise n'avait qu'à bien se tenir !

Je ne suis pas peu fier d'avoir réussi à cliquer sur la notification et de...

— Bonsoir tout le monde, j'espère que vous allez bien ?

Sans pouvoir me contenir, ma bouche s'ouvre de stupéfaction.

Gabriel ne m'avait pas menti. Cet homme porte bel et bien un masque qui ne laisse apparaître que ses fines lèvres parfaitement dessinées. Son regard est quant-à lui impossible à discerner, ou cela veut dire que la couleur de ses yeux est aussi noire que les contours de son masque.

Aussi profonds que les abysses des océans, dans lesquels je sens étrangement l'envie d'y plonger pour m'y noyer.

Il porte une chemise blanche, tout ce qu'il y a de plus ordinaire, et dont les boutons semblent difficilement résister à la tentation de s'ouvrir d'un instant à l'autre, laissant présager une musculature digne des statues grecques, aux allures divinement athlétiques.

— Ce soir, je suis particulièrement de bonne humeur ! Alors, je vous réserve une soirée qui va faire monter la température dans votre chambre... et pas que...

Même si j'ai l'habitude d'entendre ce genre de vocabulaire sortir de la bouche de mon meilleur ami, l'entendre de la part d'un inconnu est une toute nouvelle expérience. Et pour être sûr de ne pas me faire griller, et notamment tuer par mes parents par la même occasion, je décide de mettre mes écouteurs, ce qui, sur le coup, est une très mauvaise idée, car au même moment, il vient murmurer près de son micro ;

— Je serai votre petit ami ce soir, bien décidé à caresser chaque parcelle de votre enveloppe corporelle et de votre intimité. Je serai le seul ce soir, à vous faire jouir uniquement avec la douceur de mes doigts. Alors ? Est-ce que ça vous tente ? Est-ce que vous êtes prêts à vous laisser tenter par l'aventure à mes côtés ? demande-t-il, en faisant chanceler le bout de sa langue sur sa lèvre inférieure. Pour combien voulez-vous que j'enlève la chemise ?

Suite à ses questions, le Chat s'enflamme sous une déferlante de commentaires, ainsi qu'une pluie de tickets d'or qui fusent de tous les côtés avec divers montants allant du plus petit au plus exorbitant, jusqu'à ce qu'une nouvelle notification n'apparaît sur l'écran, un nouveau ticket intitulé :

Jo☆Jo vous a envoyé 1000 tickets d'or.

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