Chapitre 3.
Il s'écoula bien deux jours. Deux jours durant lesquels la fièvre de Sasuke ne cessait de prendre de l'ampleur, le rendant brûlant au point où le moindre contact avec l'étudiant en était douloureux. Une fièvre suspectée, mais pas attendue à cette ampleur de la part de ses parents. Préoccupée, Mikoto était restée au chevet de son fils dès l'apparition de la première vague de fièvre et n'avait pas quitté sa chambre depuis. Le temps filait lentement. Ça en devenait insoutenable. Puis enfin, au lever du deuxième jour, Sasuke ouvrit les yeux.
Cette fois-ci, il n'eut aucun mal à reconnaître son environnement. Il se trouvait dans sa chambre d'ado et se sentait divinement bien comme s'il avait hiberné pendant des millions d'années. Sasuke posa une main sur son front et y retira ce qui le couvrait. Après ça, le brun écouta attentivement ce qui se passait dans la maison familiale. Il avait en premier lieu reconnu le son que faisait le couteau de sa mère lorsqu'il rentrait en contact avec le bois après avoir découpé tel ou tel aliment. Il entendit, à la suite de ça, ce petit chant que la jeune femme aimait fredonner durant son activité mélangée au son que produisait le papier journal à chaque tourne de son père. Puis vint s'ajouter à cela d'autres sons tel que le bruit des voitures passant près de chez eux, les aboiements féroces de plusieurs chiens et les miaulements craintifs de divers chats. Toute une cacophonie traversa les tympans du brun pour arriver jusqu'à son cerveau. Une telle cacophonie que le jeune homme grinça des dents sous la pression exercée au niveau de ses oreilles. Les sons montaient crescendo précipitant les battements de son cœur et le sang qui affluait dans ses veines. En tentant d'amoindrir le bruit, Sasuke vint couvrir ses oreilles, mais l'espoir fut de courtes durées et s'ajouta à ce vacarme son propre cri.
Des bruits de pas précipités se dirigèrent vers sa chambre, s'ajoutant à tout ce cauchemar, avant que la porte de cette dernière ne s'ouvre avec fracas pour faire place à Mikoto. La jeune femme se dirigea auprès de son fils légèrement paniqué par l'état dans lequel se trouvait ce dernier. Il ne cessait de crier : "Faites-les taire !", "Assez ! C'est insupportable !" et d'autres phrases dans le même genre. Mikoto appela alors son mari pour qu'il puisse lui venir en aide. C'est avec un air grave que ce dernier regarda son fils avant de déclarer.
« Il a besoin de fixateur... Il ne pourra pas... »
Ce sont les seuls mots que Sasuke entendit avant qu'il ne perde connaissance, son cerveau n'ayant pas pu supporter plus.
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« Mère... »
Mikoto sursauta à l'entente de la voix de son fils. Ce n'était qu'un murmure presque imperceptible, mais qui eut tout de même son effet. Sous la surprise, la Uchiha se coupa légèrement le doigt avec le couteau qu'elle utilisait pour couper ses pommes. Pourtant cette blessure, elle n'y accorda aucune attention, son regard tout de suite tourné sur le corps allongé près d'elle. Son fils avait l'air moins souffrant. Son teint pâle n'était plus aussi inquiétant et elle pouvait dire que le petit allait mieux. Un petit sourire étira ses lèvres sans atteindre ses yeux. Il y avait tout de même une certaine tension qui régnait dans l'air maintenant que le cadet avait repris connaissance.
Cadet qui jusqu'à là n'avait pas prononcé le moindre mot, les yeux tournés sur le doigt blessé et dont plus rien ne subsistait à présent. Aussi, vite, que la coupure avait eu lieu, la plaie s'était renfermée.
« Votre..., commença-t-il le regard toujours braqué sur le doigt de sa mère. »
Les mots échangés plutôt avec ses parents résonnèrent dans sa tête et le brun se crispa. Il cherche à prendre une position assise, son dos appuyé sur la tête de son lit, pour se sentir plus à l'aise.
- Ça ne se peut pas...
- Je sais qu'il est difficile d'y croire Sasuke. Répliqua Mikoto sachant immédiatement où voulait en venir son enfant. Surtout d'en comprendre quoi que ce soit.
- Nous sommes bien au-delà d'une question de compréhension.
Le brun se mordit la lèvre inférieure et resserra l'emprise de ses doigts sur la couverture couvrant le bas de son corps. Une colère sourde commença à naître chez lui, supplantant son incompréhension et sa frustration. Elle venait faire écho à cette même colère ressentie un peu plus tôt lors de leur premier échange. La tête baissée sur ses mains, Sasuke voyait celles-ci frémir. C'est ce frémissement qui le confronta un peu plus dans le ridicule de la situation face à laquelle il se trouvait. L'envie de chercher du réconfort auprès de celle l'ayant mis au monde n'était pas au rendez-vous. Seule une colère sourde l'animait, et transparaissait dans son corps : la mâchoire crispée, les mains tremblantes et l'esprit embrumé. Ses pensées affluaient à une vitesse que lui-même n'arrivait pas à suivre.
« Vous me demandez de croire à l'impossible, une chose défiant toute logique. Comment...? Comment aurais-je pu vivre 23 ans de ma vie sans avoir remarqué la moindre chose ? Vous rendez-vous compte du ridicule de la situation mère, demanda–t-il incrédule. »
Pour seule réponse, Mikoto poussa un soupir. Elle connaissait son fils. Un jeune homme de science à l'intelligence plus que grande et pour qui la raison était au cœur de tout. La jeune mère ne pouvait donc pas lui en vouloir. Le fait qu'il ne parvenait pas à croire à ce qui se passait pourtant juste sous ses yeux. Et elle savait également que l'expérience rendrait les choses plus que claires pour l'étudiant, le moment venu.
- Le moment venu, les choses se présenteront à toi.
- Comme il s'est présenté à moi, répliqua amèrement le plus jeune.
Ce fut au tour de Mikoto de se mordre la lèvre inférieure, soudainement nerveuse et blessée. Une chose que son fils observa avec satisfaction. Une émotion dont il avait nullement honte. Les deux parents s'observèrent silencieusement pendant quelques secondes. Un silence qui devint rapidement pesant pour la plus âgée et vint, en quelque sorte, renforcer cet inconfort et ce semblant de culpabilité qui naissait dans le creux de sa poitrine. Tandis que pour son fils, un profond ressentiment commençait à le ronger de l'intérieur sans pour autant y voir rouge. Sa prise autour de sa couverture devint encore plus forte et ses ongles parvinrent à percer la paume de ses mains.
« Que suis-je censé faire maintenant ? Est-ce que les choses sont censées changer ? »
Une demande légitime venant de la part de l'étudiant et qui renforça le sentiment de culpabilité de sa mère. Son louveteau était perdu à cause des choix qu'ils avaient faits. Même si leur cause était noble, cela n'empêchait pas que l'étudiant avait été arraché à une partie de lui. Une chose qu'il n'avait pas encore eue l'occasion de rencontrer, accepter et apprécier.
- Tout d'abord, il est important que tu saches Sasuke que ce qui dort en toi est un cadeau des plus précieux. Je sais bien que c'est assez présomptueux de ma part de l'annoncer ainsi, mais les choses te paraîtront comme une évidence lorsque tout te sera expliqué.
- Je ne vois pas comment ma situation pourrait être perçue comme étant un cadeau mère.
Relevant vivement la tête, Sasuke avait les yeux rivés sur Mikoto. Un regard fort et accusateur porté sur la mère qui fit frémir celle-ci. De quoi ? Elle le devinait sans mal. Animosité et défiance. Le doux garçon qu'elle avait élevé avait disparu, remplacé par cette boule de nerf prête à exploser et à cracher son venin sur eux. Son fils la regardait avec cette lueur menaçante dans les yeux, dont le noir avait été remplacé par une teinte orange et rouge. Malgré toute cette colère adressée sur sa personne, l'enfant parvenait à garder un sang-froid et un calme dans le ton de sa voix, glaçant. Tout cela assurant une telle prestance auprès de son fils. Tu as grandi Sasuke, ne put-elle s'empêcher de penser. Le silence vint à nouveau tenir compagnie aux deux adultes pendant quelques secondes. Sasuke, toujours plongé dans sa colère, ne voulait pas parler plus que nécessaire. Ce flou, dans lequel ses parents persistaient à le garder, le rendait fou. Le brun sentait que s'il s'exprimait plus, des mots dépassant sa pensée sortiraient de sa bouche et blesseraient l'aîné des deux. Mikoto, quant à elle, réfléchissait à la manière d'aborder les choses auprès de son fils. Ce temps de silence était donc fort apprécié et la jeune femme le laissa planer un moment avant de prendre la parole.
« Le loup à une identité à part entière avec l'humain. En somme, vous êtes deux âmes placées dans le même corps. Mais la raison pour laquelle tu n'as subi aucune de ces transformations et que ton loup à toi a été endormi à notre demande. »
Sans savoir pourquoi le cœur de Sasuke lui parut douloureux quant au fait de comprendre que son loup avait été "endormie" alors que l'image de cette bête qu'il avait vu dans son rêve lui revenait à l'esprit.
« Pour... pourquoi... »
A cet instant, et cet instant seul, la mère avait l'impression de revoir ce jeune petit garçon. Ce garçon qu'avait été son fils et qui n'hésitait pas à se tourner vers elle lorsque quelque chose le contrariait. Dans ce murmure, plus aucune colère ou amertume propre à l'adulte qu'il était devenu. Seulement une fragilité et supplique que voulait tout de suite calmer Mikoto. Cet objectif en tête, la brune tendit la main afin d'apporter un peu de réconfort à l'étudiant. Mais ce dernier se déroba sous elle.
« Non. Ne... ne me touchez pas. »
Ces mots semblaient avoir été arrachés de la bouche de Sasuke, mais Mikoto comprenait parfaitement la raison d'un tel rejet. Elle mit donc le plus de distance possible entre son fils et elle faisant réapparaître un masque impassible sur son visage en porcelaine. La mère avait la gorge nouée. Elle jeta un coup d'œil à son fils et vit que le corps de ce dernier était fortement tendu. Les dents de la maîtresse de maison vinrent s'attaquer à sa lèvre inférieure qui se transforma rapidement en une fine ligne. Elle l'observa pendant encore quelques minutes laissant ce silence pesant, plein de non-dit, plané autour d'eux. Puis sa voix vint remplacer ce vide des plus insoutenables.
« Nous sommes désolés Sasuke pour ce que nous vous avons fait subir à ton loup et toi. Mais sans ça, tu n'aurais pas survécu. »
Les derniers mots de Mikoto plongèrent le cadet des Uchiha dans un profond brouillard. Survécu... Qu'entendait-elle par-là ? Pourquoi n'aurait-il pas survécu ? Il était venu à la recherche de réponse, mais voilà que ce brouillard ne faisait que s'épaissir.
Claire, mais dur. Simple et compliqué. Disant tout et rien à la fois. C'était du Mikoto Uchiha tout craché. Sasuke se détourna de Mikoto. Que devait-il faire si les personnes en qui il avait le plus confiance finissaient par le trahir ? Vers qui devait-il se tourner ? Il se mordit la lèvre et sentit monter la douleur au travers de celle-ci. Alors qu'un liquide au goût métallique, cuivré, venait imprégner ses papilles. Quelque chose de bleu et de rouge passa de manière fugace dans son esprit et Sasuke eut l'impression que son autre lui s'était mis à hurler. Cela ne faisait même pas une semaine que ce dernier s'était réveillé, mais le brun avait l'impression de tout connaître de lui et donc la raison de ce hurlement. Cependant, il ne pouvait pas y adhérer. Après tout, il ne connaissait rien de cet autre même s'il prétendait être son Milis.
- Où est père, demanda Sasuke, au bout de plusieurs minutes de silence, à Mikoto.
- Cela va faire deux jours que tu es inconscient... Il est donc parti pour le travail la semaine ayant commencé.
- Je devrai retourner à l'université, annonça-t-il après un temps de réflexion.
C'était sûrement la décision la plus sage qu'il avait à faire. Prendre de la distance avec sa famille, réfléchir sur les diverses informations qui ne cessaient de pleuvoir sur lui et surtout, retrouver un semblant de vie normale.
Le souvenir d'un regard azuréen posé sur sa personne se manifesta dans son esprit malgré lui. Normal ? Pouvait-il réellement trouver un semblant de normalité ? Sasuke soupira. Depuis le début de cette histoire, il n'avait pas pu être très présent à la fac, le nombre "d'épisodes" ne cessant de grandir. Pourtant, il se rendait compte que la fac lui manquait. Il n'y passait pas constamment des moments très exaltants, mais cette routine lui manquait.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu retournes sur le campus pour le moment Sasuke, déclara fermement la mère. Tu n'es pas encore stable et il va te falloir des fixateurs pendant un petit moment donc je préfèrerai que tu restes ici. Le temps que tu puisses t'accoutumer à ta nouvelle condition.
- Mais...
- De plus, le fait qu'il soit ici et probablement en train de veiller sur toi de loin ne va pas rendre les choses faciles. Tu resteras donc dans ta chambre jusqu'à ce que tout rentre dans l'ordre.
Le brun malmena un peu plus sa lèvre inférieure face à l'injustice dont il était victime. Il ne manifesta pourtant pas verbalement son désaccord auprès de sa mère se contentant de nourrir un peu plus cette colère qui affluait telle des montagnes russes. Le regard de sa mère perdura pendant encore quelques secondes sur sa personne avant qu'elle ne quitte sa chambre à coucher ne laissant sur son passage qu'une simple pomme épluchée et coupée en quatre.
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Un violent frisson parcourut le corps du jeune homme et il se leva vivement de son lit afin de pouvoir s'approcher de l'une des nombreuses fenêtres, qui aidaient à éclairer la pièce, et de l'ouvrir. Il inspira grandement par le nez et laissa ses doigts s'enrouler autour du bord de la fenêtre. Un parfum doux et sucré. À la grande beauté d'une rose, mais tout en gardant en lui un certain danger du fait de cet arrière-goût de sang. Fugace et presque inexistant, mais tout de même présent. Il le sentait. Pour la première fois, son odeur parvenait à lui. Ni trop viril, ni trop féminin. Un mélange de bois de chêne, écorce d'orange et de pluie. La maison...
Le jeune homme resserra sa prise sur son bord de fenêtre alors qu'il avait l'impression que l'animal en lui grattait sur ses parois internes pour sortir et crier à la lune sa joie. Une joie si débordante qu'elle était douloureuse à l'humain. Mais ce dernier força l'animal à rester en "cage". Si la bête était euphorique, dans cet arôme destiné à l'envoûter et à le rassurer quant au futur, le blond lui n'y percevait que douleur et amertume. Cette joie de l'animal entrait en totale contradiction avec la douleur de l'homme ce qui renforçait ce goût amer qu'il avait dans la bouche. Mais le loup n'en avait que faire. Son empressement à rejoindre son compagnon et former une bonne fois pour toutes leur lien était beaucoup plus fort. Il le voulait. Si fort... Une dernière fois, le loup à la chevelure dorée inspira fortement de sorte à capturer une nouvelle fois le parfum de son Milis. Puis il referma l'objet en cause de son excitation. Des sueurs le prirent et ses mains commencèrent à trembler. Rapidement, ses jambes suivirent le mouvement et l'homme-loup tenta bien que mal à retourner auprès de son fauteuil, face à la grande cheminée.
Il ferma les yeux et se força à penser à sa famille, aux membres de sa meute et surtout à celle qu'il avait laissée derrière lui. Son sourire, ses yeux brillant de tendresse à son égard lorsque ses yeux se posaient sur sa personne. À la façon qu'elle avait de le réconforter dans la douleur. Et comme un déclic, une quinte de toux le força à placer sa main face à ses lèvres. Aussitôt placée, elle se teinta de rouge. Seul, sans personne d'autre que son loup pour témoin, le jeune homme subit l'attaque de son corps dans l'attente que celle-ci tarisse. Doucement, mais sûrement, la toux perdait en intensité remplacée par l'arôme d'écorce d'orange.
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Après l'aveu de sa mère sur les raisons de ses non-transformations, Sasuke n'avait plus ouvert la bouche et n'avait plus quitté sa chambre. Restant dans un mutisme qui inquiétait sa mère. Cette dernière avait essayé, à de nombreuses reprises, de parler à son fils, mais non. Elle ne parvenait pas à faire sortir le moindre son de sa bouche, et ce, depuis maintenant trois jours.
Finissant de préparer le repas de ce soir, la brune s'attaquait au dressage lorsque l'on sonna à sa porte. Elle s'essuya brièvement les mains sur son tablier avant d'aller prendre connaissance de la personne devant sa porte d'entrée. Elle ouvrit la porte puis un grand flou. Tout se passa rapidement. La porte vola en éclats et Mikoto fut violemment projetée en arrière. Sous le souffle de l'explosion, sa tête se cogna sur le recoin d'un des meubles décorant la pièce à vivre. Le choc sonna la brune qui resta immobile pendant quelques secondes. Elle fut prise d'une quinte de toux, ses poumons cherchant à évacuer l'air pollué autour d'elle. Des larmes montèrent dans le coin de ses yeux, mais elle tenta tout de même de reprendre un semblant de calme. Quelque chose était entré par effraction chez eux. Mais elle ne savait pas quoi. Avant même de pouvoir pousser un peu plus loin sa pensée pour connaître l'identité de la menace planant sur elle, quelque chose vint fendre l'air en deux et se planta dans le bas de sa table basse. Juste à côté de son oreille droite. Immédiatement, Mikoto se plaça dans une position de défense. L'arme ne l'avait pas gravement blessé, mais était tout de même parvenue à entailler sa pommette. La poussière la cernant commençait doucement à se dissiper, et progressivement son opposant se présenta à elle. À première vue, il n'avait rien qui lui permettait de deviner son identité. Vêtu de noir de la tête au pied, le visage masqué par un bandeau s'arrêtant au niveau de son nez comme pour se protéger de la précédente fumée, cela pouvait être n'importe qui. Néanmoins, lorsqu'un second couteau, qu'elle évita cette fois-ci sans aucune difficulté, fut lancé vers elle, Mikoto tilta. Ses yeux se tintèrent brièvement de rouge et ses mains furent prises de tremblement alors qu'un fort sentiment de rage prenait naissance dans le bas de son ventre. Une aura criant "danger" brillait autour de la mère de famille. Un danger imminent et dont le destinataire n'était autre que son opposant. Un homme que l'évidente menace, dirigée sur sa personne, n'impressionnait pas. Il se contentait de fixer la brune dans le blanc des yeux, dans un calme inquiétant.
« Où est le gamin ? »
À peine ces mots furent captés par Mikoto, ce semblant de paix installé entre les deux opposant prit fin.
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