C'est dans l'obscurité que naissent les démons de chacun et Mia avait peur des démons. Elle avait peur de l'obscurité et de ce qu'elle amenait, peur du noir et de ses secrets. Mia aimait le soleil et détestait la lune, l'obscurité et les monstres qu'elle cache. Ses yeux d'enfant ne recherchent qu'une seule chose : le soleil et sa lumière réconfortante, la chaude caresse des rayons lorsque la lumière enlace son petit corps.

Prostrée dans son petit lit, la petite fille attend. Elle attend que la lente agonie de l'astre lumineux prenne fin, mettant un terme à leurs souffrances.

Son regard se posa sur la vitre posée sur son bureau, derrière laquelle de petits papillons se plaisaient à capturer les dernières lueurs du jour. Le bleu se posa en haut d'une branche. Mia aimait les papillons, symboles éphémères du soleil et de sa beauté. Sous lui, la fleur de tournesol en papier tomba lourdement sur le sol tapissé de mousse. L'enfant ferma les yeux et laissa l'obscurité l'envelopper et l'attirer dans les affres de ses peurs.

Sentant la douce caresse de l'étoile s'évanouir, elle rouvrit les yeux, pour assister, impuissante, à la mort du soleil qui disparut, avalé dans son caveau obscure. La lune se leva et glissa sur son corps un linceul clairsemé de milliers de points lumineux. Elle aussi, portait le deuil de la mort de sa moitié, de celui sans qui elle ne serait rien qu'une masse informe suspendue entre les étoiles.

Mia remonta sa couverture sur son petit corps et attendit. Elle attendit la renaissance de son éternel ami, entourée par les formes et bruits inquiétants de la nuit. Les monstres la rejoignirent dans sa chambre et attendirent avec elle, de disparaître. La laissant seule. Seule avec le soleil. Seule, à la poursuite du soleil.